Bonjour à nos ami(e)s Belges
Merci à Paul pour cette nouvelle traduction – avec les traductions pour Malencourt dans un autre fil, quel travail !
A la lecture de ce document, j’ai le sentiment que le Lieutenant Van der Elst, chargé de rédiger un rapport d’opération, ayant lui-même peu d’éléments concrets, il s’appuie sur des témoignages.
Il se réfère à celui de la 5/25e FAR (Dauber) pour écrire la même idiotie (des mitrailleuses que l’on voit à 5000m) : « A 12h30, la 5e batterie du II/25e FAR ouvre le feu sur des mitrailleuses qui disparaissent dans la forêt au nord de Maissin. » Ce faisant, il y ajoute un ânerie supplémentaire ! Ce premier tir était dirigé sur les avant-gardes du 19e RI au sud de Maissin et non au nord. Il confond le Nord avec le Sud, heureusement pour son infanterie de la 50e IB qu’il n’était pas pointeur au 25e FAR...


Le rôle qu’il attribue aux différentes batteries est confus. Contrairement à ce qu’il précise, la 3/25e FAR ne semble pas avoir été en réserve – historique du 25e FAR : « Pendant la reconnaissance de l’état-major du 1er groupe (I/25e FAR) (major Güttich), la 3/25e FAR s’avança de manière autonome à 1 km à l’est de Villance et canonna des tirailleurs au nord de Maissin près du Le Hochet. »
Dans la soirée, les soldats du 118e IR qui se replient dans le plus grand désordre vers Villance voient, de tous côtés, des Pantalons rouges les pourchasser. Il faut toute l’autorité du commandant de la 25è ID hessoise, le général Kühne, et de son chef d’État-major (Major Faupel) pour stopper la débandade et obliger les restants du 118è IR à se terrer près des batteries du 25è FAR afin d’assurer, à l’Ouest de Villance, la protection de l’artillerie durant la nuit. C’est ce qui fait sans doute écrire au Lt Elst : « A 20h00 [...] Des fantassins du 118e IR signalent au commandant du groupe que des mitrailleuses ennemies se trouvent en position à 500m devant la position de l’artillerie.» Des fractions de nos fantassins auraient franchi la Lesse en direction de Villance ? Cela me semble fortement improbable et contraire à toute logique.
A mon avis, le contenu de ce document est à utiliser avec réserves. Comment au sein d’un État-major peut-on tolérer à un Lieutenant d’écrire, dans un rapport, de telles sottises (C....ries) ? Moi qui croyais que les Teutons étaient des gens sérieux...

Au même titre que le Lt Elst qui stipule « Le feu d’artillerie française a été très mal conduit durant toute la journée entière » les autres rapports, y compris l’historique du 25e FAR, considèrent qu’une batterie qui reste statique (cas de l’artillerie française à Maissin) est peu efficace : la 1/25e FAR du Cne Lenné a occupé 4 positions différentes au cours de cette journée.
La mobilité sur le terrain, enseignée en manœuvre au 25e FAR, était de règle durant ce premier combat. Extrait de l’historique du 25e FAR : « Le combat apporta toutes les manières de manœuvres, ascension masquée, déploiement des canons, position d’attente ou de préparation, et le plus difficile : déploiement au galop en position ouverte sous le feu de l’infanterie et de l’artillerie ennemie. »
Un forumeur pourrait-il nous préciser si cette tactique de l’artillerie allemande était courante, et oserais-je en plus demander si cette mobilité avait pour but de compenser l’infériorité du 77 par rapport à notre excellent 75 ?
Cordialement

Jean-Louis