65e RI Août 1914 Maissin Anloy

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RIO Jean-Yves
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par RIO Jean-Yves »

Bonsoior à toutes et à tous

Merci Paul pour ce nouveau témoignage.
Jean-Louis , pour le résumé, je n'ai pas vérifié avec ma propre reconstitution (y a trop de pages :D ) mais à vue de nez, en gros, c'est ça :jap:.
Je serai comme Sophie, je voudrais bien voir ta carte en grand (qui me semble pas mal entre nous soit dit) mais même sans mes lunettes je ne vois pas la 6e Batterie du 35e RAC (la "Parmentier") qui était isolée dans une clairière dans le Bois sous Haumont ;) . Je sais : je pinaille :lol: comme d'habitude .
Pour faire court, je rejoindrai mes petits camarades en disant que : le Teuton DAUBER , il ne manque pas d'air !!! et j'ajouterai qu'il fut reconnu , par des soldats Allemands eux-mêmes (témoignage du Lt VESQUE du 116), que les 75 des 35e et 51e RAC firent des trouées sanglantes dans leurs rangs , dont par de tirs "en aveugle", méthode dans laquelle excellaient les artilleurs Vannetais.
Bonne soirée à tous
Bien cordialement :hello:
Jean-Yves
Popol
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Popol »

Bonjour à Toutes & Tous,
Bonjour Sophie, Jean-Yves, Jean-François, Jean-Louis, Guy et les Ami(e)s de Maissin

- Un grand merci pour la prompte réactivité de nos experts et vos précisions, illustrations: le fil sur Maissin devient incandescent! A l'occasion, Jean-Louis, je serais également désireux d'obtenir un exemplaire à haute résolution de votre belle carte. Merci d'avance.

- Achtung, ce n'est pas fini! Le 25e FAR est déjà de retour avec le rapport suivant:

> Rapport d’opération de la 1ère batterie du corps d’artillerie grand-ducal hessois au sujet de l’activité de la batterie à Maissin le 22 août 1914 et son emploi unique dès 17h30:

« La batterie se trouvait dans la position (n°) 3 à 400m à l’ouest de Villance et battait de l’artillerie ennemie près de Derrière Horimont. A 17h20, l’officier d’état-major breveté de la division – le major FAUPEL – arriva à cheval auprès du commandant du régiment, le colonel EGGERSS, qui se trouvait au poste d’observation de la 1ère batterie (1/25e FAR), avec l’ordre « d’envoyer en avant immédiatement pour appuyer l’attaque du 117e IR de la lisière de la forêt au nord de Maissin vers Le Hochet ». Il ajouta qu’il venait de la position du groupe GÜTTICH (I/25e FAR), que les batteries se trouvaient là sous un feu fort et ne pouvaient pas partir. La batterie 1/25e FAR reçut dès lors l’ordre de soutenir l’attaque du 117e IR.

A 17h30 (ou 50?), la batterie exécuta le changement de position ; je chevauchai en avant sur Maissin, qui devait être entre nos mains, pour amener de là la batterie à travers le terrain boisé au nord de Maissin. A l’est du «dépôt» (gare de tram SNCV ?), un fort feu d’infanterie frappait cependant la route ; le lieutenant-colonel WEISS du 117e IR, qui se tenait là, disait qu’une traversée par Maissin était impossible, la localité se trouverait sous le feu ennemi. Je retournai avec la troupe de batterie (Batterie-Trupp) et laissa conduire la batterie derrière la position du I/25e FAR (2/ et 5/25e FAR). Les obus de l’artillerie ennemie tombaient derrière la batterie dans le fond des prés; au Moulin de Wetzelvaux et à l’ouest de là, des balles de schrapnells frappaient le chemin que la batterie prenait. Je chevauchai en tête, sur un chemin forestier rapidement reconnu et étroit, et trouvai le I/117e IR au coin de la forêt en train d’occuper la lisière de la forêt. Le chef de la compagnie d’aile gauche me montra en hâte les Français se portant en avant vers la lisière, qui devaient être à ce moment à environ 1600 de celle-ci ; la forêt entière se trouvait sous un fort feu d’infanterie. Le lieutenant von ILSEMANN était à mes côtés comme officier d’ordonnance et mena alors la batterie par le mauvais et raide chemin (vers le bas : nachfahren ?); jusqu’à son arrivée, une demie heure pouvait encore se passer.

La batterie arriva finalement à 18h10, l’infanterie ennemie était parvenue audacieusement jusqu’à environ 700m tout près, des lignes de tirailleurs en tête, derrière plusieurs colonnes denses côte à côte. Derrière la colline plate, on détela (les avant-trains) et les canons furent avancés en position ouverte ; je laissai dételer les fourgons à munitions à trente pas derrière la position et porter en avant les munitions. Le feu fut ouvert à 700m, le feu d’infanterie ennemi ne s’arrêta (hielt unvermindert an) pas pour autant. Les tirailleurs ennemis firent quelques bonds en avant dans les champs de céréales épais et hauts. On décrocha la distance jusqu’à 400m. Là, après quelques groupes à cette distance et à 450m sur des éléments plus loin à gauche, je ne levai (?) plus aucun Français ; l’attaque semblait être échouée là. Le bruit du combat était tellement fort que mon commandement arrivait à peine à traverser la batterie de six pièces, si j’avais donné d’avance le signal « Halte ! » avec le sifflet.

Tout d’un coup, vers 18h40, le chef de pièce du canon de gauche cria : « Attention, cavalerie arrivant à gauche ». Du demi flanc gauche, une grande quantité sauvage de Français venait comme d’un essaim. Notre propre infanterie n’était plus visible à ce moment à gauche devant la batterie. Un changement de front ne pouvait plus être entrepris, car il manquait du temps pour ce faire. La batterie tira, en se trouvant assez échelonnée, d’abord à 800m ensuite à 700 et 600m sous le changement de la direction de flanc pour une distribution du feu sur toute la largeur de l’objectif. Après plusieurs groupes de tir rapide, de plus en plus de Français disparaissaient dans le champ de céréales, finalement tous restaient couchés. Ainsi je reconnus seulement que cela avait été un assaut d’infanterie française par les mouvements par bonds des Français dans les champs de blé et par les sombres manteaux usés de côté: ils avaient paru comme de la cavalerie à l’approche.

J’allai à présent auprès du commandant du I/117e IR, le major HAMSCHER, qui se trouvait dans la ligne de tirailleurs, et lui demandai si je pouvais encore aider. Il répondit – à peine audible dans le bruit du combat – « il ne pouvait plus tenir longtemps là, la lisière de la forêt se trouvait sous un feu flanquant d’artillerie et de mitrailleuses ». Ceux-ci n’étaient plus visibles de la position de la batterie ; je tirai d’abord dans un feu calme (?) sur l’infanterie ennemie pour empêcher une tentative d’attaque réitérée. Là je vis comment le I/117e IR quittait la lisière de la forêt et reculait, comment la ligne de tirailleurs se reportait partout à l’arrière de la batterie : notre propre infanterie n’était plus à l’avant et sur le côté. Par conséquent, je laissai remonter les canons et retournai avec la batterie dans la ligne de tirailleurs du I/117e IR. C’était vers 19h10.

Les Français ne poursuivaient pas. Je m’enquis des pertes : seul un cheval avait été blessé par un tir d’infanterie. La batterie retourna par le même chemin qu’elle avait suivi auparavant. Le pont en bois à la « Soterie de Bois » (?, en français dans le texte) était détruit en partie, mais on réussit à faire passer tous les véhicules. Derrière la position du premier groupe (I/25e FAR), qui était abandonnée, un violent tir d’artillerie tombait encore toujours près du chemin. En une courte pause, la batterie trotta sur le chemin et rejoignit à nouveau le régiment à 20h00. A 20h55 (peu lisible) : en position en liaison avec le I/25e FAR à l’ouest de Villance.

(s) Lenné, capitaine et chef de batterie. »

- Bonne lecture attentive et à bientôt !
Bien cordialement
Paul Pastiels
jean-francois
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par jean-francois »

Bonjour à tous,
C'était un avion d'observation et à ma grande surprise j'ai lu dans la documentation que ces avions étaient équipés en radio sans fil.
Un ami très cher m'a fait remarqué que la radio sans fil n'équipait pas les avions à cette période de la guerre.

:( Mea culpa. :sweat:

Jean-François
tad-kozh
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par tad-kozh »

Bonjour à toutes & tous
Bonjour à nos ami(e)s Belges

Merci à tous les intervenants, sans oublier Jean-François pour les photos d’une voiture observatoire et Paul pour la traduction du rapport d’opération de la 1/25e FAR.

Dans ce rapport, on note de nombreuses divergences d’horaires avec l’historique du 25e FAR :
• Dans l’historique - « la batterie ouvrit à 17h10 son feu destructeur » avec un mouvement d’une durée d’un peu plus 1h30 pour venir se positionner au sud du bois Bolet.
• Dans le rapport - « la batterie arriva finalement à 18h10 » avec un mouvement d’une durée réduite à 40 minutes.
Les divergences d’horaires sont également nombreuses entre les historiques des régiments de la 49e IB et 50e IB allemandes. Les horaires, spécifiés dans les JMO des unités du 11e CA français sont bien plus cohérents.

Par recoupements avec les JMO de la 21e DI, il est probable que la batterie 1/25e FAR était en position, à la lisière sud du bois Bolet, entre 16H et 16H30 (17h et 17h30 heure allemande)
Quarante minutes à une batterie d’artillerie (6 canons) pour parcourir 8,7 km dont 2 km de chemin de campagne et 1,5 km de sentier forestier avec au début du sentier une montée de 500m à plus de 9% ? :???:

Compte tenu du parcours effectué par la 1/25e FAR, il est tout à fait possible (comme indiqué dans le rapport) qu’elle a fait demi-tour à l’entré de Maissin à l’Est du dépôt du tram de la SNCV où des éléments de la 117e IR défendaient le flanc gauche du 118è IR. Quand au pont en mauvais état qu’elle a utilisé pour franchir La Lesse, il était situé près d’une scierie de bois. Aujourd’hui le pont est remplacé par un passage à gué.

« Tout d’un coup, vers 18h40, [lire plutôt 16h40 heure française] le chef de pièce du canon de gauche cria : Attention, cavalerie arrivant à gauche ! ».
Avec les jumelles du Teuton Dauber de la 5/25e FAR, qui plus est à 800 m, il aurait sans confusion reconnu des fantassins du 93e RI avec leurs fusils Lebel baïonnette au canon ! :lol: Le III/93e (Commandant Lequeux), soutien d’artillerie du 51e RAC, malgré le feu violent des canons de la 1/25e FAR va réussir par deux assauts, dont un à la baïonnette, à déloger les fantassins allemands du III/118e IR de 398 et ensuite à s’y maintenir.

« Notre propre infanterie n’était plus à l’avant et sur le côté. Par conséquent, je laissai remonter les canons et retournai avec la batterie dans la ligne de tirailleurs du I/117e IR. C’était vers 19h10. » Cet horaire (18h10 heure française) est en accord avec le JMO du 93e RI : « par le barrage d’artillerie le bataillon Lequeux n’a pu prendre part à l’assaut sur Maissin ». L’assaut final victorieux français sur Maissin eu lieu de 17h à 18h.

Image
Carte réalisée par le Capitaine Lenné commandant la 1/25e FAR
- A droite de la batterie les I/64e et III/64è RI ainsi que les 11,12/65e + I/65e,II/65e RI
venus en renfort. Ils sont soutenus par les batteries du 51e RAC
- En avant de la batterie, le III/93e RI qui se lance à l’assaut de la cote 398

De Maissin au Sud du bois Bolet (route Maissin- Lesse) les pertes ont été très lourdes de part et d’autre. L’abbé Paul Gérard qui fut témoin des combats : « Sur la plaine de la Bellevue et vers Our : des morts des deux camps. A l’orée du bois Bolet, une compagnie française anéantie. – A la route de Lesse, une longue lignée d’Allemands entassés les uns sur les autres. – La crête du Spihoux est couverte d’Allemands mais aussi de Français tombés dans des corps à corps d’une violence inouïe. » (Source : fascicule écrit par l’abbé Paul Gérard à l’occasion du cinquantenaire des combats de Maissin)

L’historique du 25e FAR, relatant les propos du capitaine Lenné à son retour : « Lorsque je revins avec la batterie sur le chemin du Moulin dès Wés el Vau vers Villance, le commandant du régiment (25e FAR) m’accueillit à 500m à l’ouest de Villance avec les mots : « Comment, vous vivez encore ? Nous avions déjà considéré la batterie comme perdue!»
Après avoir occupé, pendant plus d’une heure, une position pratiquement en première ligne qui était exposée à de violents tirs d’infanterie et avoir subi des tirs de contrebatterie du 51e RAC, le Capitaine Lenné et ses artilleurs, qu’on croyait perdus, revenaient avec l’ensemble du matériel sans une égratignure, excepté un cheval légèrement blessé au cou ! J’en reste pantois même si « dieu était de leur côté » :???: :???:

Cordialement :hello:
Jean-Louis
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Bertrand11
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Bertrand11 »

Bonjour

Je suis originaire de St Nicolas de Brem en Vendée. Un monument de taille (croix monumentale) a été érigé par sa famille sur un terrain privé dans ce village, dans les années 20, à la mémoire du sous-lieutenant ERIAU, du 62e RI, tué à MAISSIN le 22 août 14.
Ce monument qui rappelle également la mémoire des autres soldats de la commune MPF pendant la Grande Guerre est aujourd'hui en assez mauvais état, notamment au niveau des plaques de marbre qui sont très dégradées, voire brisées.
"A de tels hommes, rien d'impossible" ( 93e RI )
"Ils grognaient, mais marchaient toujours" (Cne Charles Delvert)
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Bertrand11
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Bertrand11 »

Il était donc du même régiment que le lieutenant de FOREST DIVONNE évoqué dans ce post , sans doute se connaissaient-ils.....
"A de tels hommes, rien d'impossible" ( 93e RI )
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Popol
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Popol »

Bonjour à Toutes & Tous,
Bonjour Sophie, Jean-Yves, Jean-François, Jean-Louis, Guy, Bertrand11 et les Ami(e)s de Maissin

- Toujours un grand merci pour la prompte réactivité de nos experts et vos précisions!

- Profitant d'une journée de congé bien méritée, je vous adresse une nouvelle ration pour lecture attentive. Voici donc le témoignage du maréchal des logis chef FASTERLING de la 2e batterie du 25e FAR (2/25e FAR):



" Le baptême du feu de la 2e batterie (2/25e FAR) au combat de Maissin le 22 août 1914 (*)

(*) A la page 6 du N°8 de « Hess. Artillerie », il est bien mentionné dans le rapport d’opération : « 12h40 changement de position en avant pour soutien de l’attaque d’infanterie sur Maissin, le 117e IR monte à l’assaut. ». Ici une erreur pourrait s’être produite, car le 118e IR a reçu de fait l’ordre d’attaquer le village. Voir aussi : « Le combat de Maissin – Anloy » à la page 5 du N°7 de « Hess. Artillerie ».

Remarque de la rédaction : L’observation est partiellement correcte, le 117e IR était également mis en œuvre sur ce village. L’auteur se trompe dans le temps. Le journal de marche prouve que cet ordre de reconnaissance du changement de position a été donné au plus tôt à 12h30 et que la 2/25e FAR arriva en position à environ 13h30 sur la cote 372.


Le 22 août 1914 dans la matinée, à 08h, la 2/25e FAR se trouvait en formation du régiment, prête à la marche, à la sortie Est de Libin sur la route vers Villance, ne se doutant pas, de ce qu’elle devait encore accomplir le même jour. Déjà, après quelques 100m de marche, la batterie reçut l’ordre d’aller en position de surveillance au nord-ouest de Villance. Notre infanterie était déjà passée en déploiement par delà le village de Villance. Vers la droite (au nord), la batterie s’appuyait à une grande forêt peu dégagée. Par conséquent, je reçus l’ordre de traverser cette forêt et d’éclairer avec les estafettes présentes. Après peu de temps, je pouvais signaler à mon chef de batterie, le capitaine von SCHOLTEN, que la forêt était libre d’ennemi et notre infanterie l’a traversa. Entre-temps, informé par une fusillade grandissante, notre infanterie avait eu contact avec l’ennemi. Maintenant, tout le monde savait que nous nous trouvions en face de l’ennemi ; cependant les objectifs n’étaient pas décelables car la distance était encore trop grande et le terrain peu dégagé. Notre infanterie avait progressé, entre-temps, difficilement vers l’ennemi. Des deux côtés, l’artillerie n’était pas encore entrée en action. Notre commandant de régiment, le lieutenant-colonel EGGERSS, vient en galopant vers 11 h du matin dans la position de batterie et donne l’ordre suivant en présence de notre commandant de groupe, le major GÜTTICH : « La division s’est décidée à attaquer, le 118e IR attaque et occupe le village de Maissin. La 2e batterie (2/25e FAR) soutient l’attaque et prend le village sous le feu. Les états-majors du régiment et du groupe prennent position sur la hauteur s’étendant entre Villance et Maissin » (cote 372, voir schéma). Là-dessus, le commandant du groupe donne l’ordre suivant : « Le groupe chevauche à l’avant et reconnaît la position. La batterie sera conduite en position par une estafette. La batterie peut se tenir prête entre-temps et préparer les caissons! ». Les états-majors du régiment et du groupe avaient à peine occupé leurs postes d’observation sur la cote 372 (la récolte coupée se trouvait en tas), lorsque nous vîmes déjà à la jumelle le clairon FAHNER revenir à grands galops. Déjà de loin, il faisait un signe à la batterie qu’elle devait commencer la progression et il transmit l’ordre d’aller sur la cote 372 en position de tir ouverte. Sous les premiers coups de feu vers 12h, la batterie et l’échelon fut amenée au trot, comme sur le sable de Griesheimer (lieu d’exercices), à des intervalles impeccables sur un chemin de campagne. L’état-major de la batterie avait chevauché en avant au grand trot pour recevoir un ordre le plus proche (näheren) du commandant du groupe. La batterie avait à peine atteinte la hauteur, quand elle reçut déjà aussi un fort feu d’infanterie pendant l’ascension du proche champ de froment, dans le flanc gauche sur 300m. Apparemment, l’infanterie ennemie avait observé notre dessein et s’était tenue calme pendant l’ascension des états-majors du régiment et du groupe, pour nous apporter au moment favorable de l’ascension de grosses pertes. Le 117e IR était également en arrière, qui était encore en liaison vers la droite avec le 118e IR, pour se mettre à cet instant au devant de l’adversaire. Notre batterie était pourtant préparée à de telles attaques inattendues et l’infanterie ennemie fut bientôt contrebattue efficacement avec un « tir rapide profond » bien que quelques canons durent être amenés à l’avant séparément. Le « Hourra » du 117e IR nous gonfla bientôt le cœur et nous pouvions maintenant exécuter notre première mission proprement dite : bombarder le village de Maissin, pour rendre le 118e IR mûr pour l’assaut. Maissin fut pris maintenant sous le feu avec hausse et fusée (Brennzünder) à 400m. Après un temps court, la batterie reçut l’ordre de cesser le feu sur Maissin, puisque notre infanterie était déjà dans le village et avait eu des pertes par notre feu. En repoussant l’attaque durant l’ascension, un certain temps s’était naturellement passé et le 118e IR avait déjà partiellement pénétré par une progression irrésistible avant l’ouverture du feu sur Maissin et, par conséquent, vinrent des pertes. Ensuite, au cours du combat, la batterie contrebattit principalement l’infanterie ennemie qui serrait de près notre infanterie. L’ennemi, qui se trouvait aussi dans le premier combat, était très nerveux et son feu se trouvait trop haut pour nous apporter, durant notre ascension, de plus grandes pertes en hommes. Par contre, les pertes en chevaux étaient importantes. Nous établissions comme blessé : le clairon FAHNER (état-major du groupe). Coup de feu à la jambe et à la main. Il tenait le cheval du commandant du groupe derrière la position de la batterie. Son coup de feu à la main étendit en même temps par terre le cheval (Robby) du commandant de groupe. Le cavalier avant du canon n°1, le conducteur FÖRSTER, reçut un coup à travers les deux joues. Le cheval du chef de pièce n°1, Serg SCHALLER, fut tiré à mort sous le corps. Il échappa lui-même avec frayeur. En outre, plusieurs chevaux étaient blessés par des coups de feu et n’étaient dès lors plus utilisables pour nous : ils durent être abattus par nos soins. Le feu de l’artillerie ennemie, qui nous avait saisi juste après l’ascension qui nous couvrait par moment fortement, ne nous apporta plus de perte aux canons puisque les points d’explosion (Sprengpunkte) se trouvaient très haut et que les schrapnells arrivaient abondamment non explosés : il n’y avait seulement que quelques heaumes cabossés (verbeulte Helme). Uniquement chez les avant-trains derrière la hauteur, de la confusion fut occasionnée par la forte perte de chevaux et par l’ « épandage» (Abstreuen) de longue durée de l’artillerie ennemie. Ainsi, il arriva que les avant-trains des batteries et des échelons, se dérobant au feu ennemi, revinrent jusque derrière le village de Villance partiellement séparés et sans être tirés et la position du montage (des canons) (Protzenstellung) resta inconnue du chef de batterie. Il était déjà devenu tard dans l’après-midi, notre division - qui était en face d’un adversaire supérieur – était fort épuisée et notre infanterie – après de fortes pertes – avait été rejetée hors de Maissin quand je m’éloignai à pied de la batterie vers Villance pour voir où se trouvaient les avant-trains et pour les ramener le plus près de la batterie. Arrivé à Villance, il ne m’était d’abord pas possible de trouver quelque part un avant-train, bientôt se trouva un support (Pferdehalter?) de cheval inconnu, qui tenait une quantité de chevaux. Parmi d’autres, il y avait aussi le cheval « Dietrich von Bern » de notre II/25e FAR. Je montai joyeusement sur Dietrich mais constatai bientôt qu’il était blessé et qu’il boitait fort. A la campagne, un cheval boiteux est mieux qu’un artilleur à pied sans canon. A peine j’étais assis sur le cheval, j’appris déjà aussi que toutes les batteries devaient revenir des positions avancées dans leurs positions initiales. Quelques batteries revenaient ainsi déjà. Nos avant-trains n’étaient pas encore sur place et la hâte était présente. Nos canons furent ramenés de là avec des avant-trains de la 3/25e FAR: l’adjoint du régiment, l’Oberleutnant Freiherr von BIEGELEBEN avait mené promptement notre batterie. Bientôt, notre chef de batterie arriva avec sa batterie à Villance. Lorsqu’il me vit, il me cria: « Maréchal des logis FASTERLING, les fourgons à munitions doivent encore être ramenés ! ». Finalement, après de longues recherches, deux avant-trains de notre batterie vinrent à moi sous la conduite de l’aspirant-forgeron (Oberfahnenschmied) KESSLER (tué dans les Flandres) de l’église. Un avant-train était encore attelé à quatre chevaux, l’autre avec deux. Entre-temps, sous la pression de l’ennemi, la totalité des batteries et notre régiment d’infanterie étaient retournés dans des positions de repli. Les fourgons à munitions de notre batterie se trouvaient encore seulement en position avancée. La situation du combat n’était pas claire pour moi, aussi je ne savais pas jusqu’où le Français avait suivi notre infanterie. Brièvement, je renseignai les trois conducteurs de quoi il s’agissait, je laissai encore rapidement vérifier le harnais, je demandai à KESSLER son soutien et maintenant j’étais assis en tête et KESSLER en queue de l’avant-train, et au trot j’allai à l’encontre de la position abandonnée pour ne pas laisser tomber les fourgons de munitions aux mains ennemies. L’ennemi avait aussi remarqué que nous avions déplacé notre position et arrosait maintenant violemment avec son artillerie tous les chemins jusqu’aux arrières. Cependant, sous le feu, nous nous approchions indemnes de nos fourgons à munitions qui avaient déjà été poussés de la colline en protection par l’équipe abandonnée. Ici nous rencontrâmes encore notre commandant de groupe avec son adjoint, le lieutenant VAN DER ELST. Il me rappela encore d’emporter les munitions emmagasinées éparses. Le lieutenant ® HOFFMANN et le canonnier KLEIN se trouvaient même apparemment comme gardes auprès des fourgons à munitions. Avec les forces réunies, nous attachâmes par un travail de réparation chaque avant-train à trois fourgons et nous reprîmes maintenant, sous ma conduite, le chemin du retour. Je dus malheureusement laisser les munitions emmagasinées derrière la colline, car la charge pour quelques chevaux était trop grande et le danger existait de rester couchés en chemin. Durant nos travaux de réparation, le canonnier KLEIN devait regardé autour de lui, couché sur la colline, pour que nous soyons pas surpris par de l’infanterie ennemie en progression. A peine avions-nous repris le chemin du retour lorsque l’artillerie ennemie nous remarqua et expédia maintenant sur nous ses schrapnells en quantité abondante. Pendant que des coups parfois directs tombaient sur nos talons et tombaient fortement à droite et à gauche de nous, nous amenâmes pourtant, le soir, indemnes nos voitures en un trot calme à notre batterie qui s’était maintenant placée au sud de Villance. L’obscurité tombante avait maintenant mis fin au combat du 22 août 1914. A moi restait la certitude que nous avions tous réussi notre baptême du feu et que nous avions fait simplement notre devoir. Après un temps plus long – c’était à la fin 1916, j’étais déjà dans un autre régiment et n’appartenais plus au XVIIIe AK – je reçus du général commandant le XVIIIe AK la missive suivante :

(Marque de) Reconnaissance

« Le maréchal des logis chef Hermann FASTERLING de la 2e batterie du 25e FAR du Grand Duché de Hesse mena à la batterie des fourgons à munitions restés dans la première position de tir avec circonspection et énergie, sous un fort feu ennemi, lors de la bataille de Neufchâteau le 22 août 1914.

Le général commandant,
(s) von SCHENCK ».

Pour avoir mené à bien ce travail, je suis redevable aux trois conducteurs – dont les noms m’ont malheureusement échappé – pour être retenus ici.

FASTERLING"

- Une bonne journée de Bruxelles!



Bien cordialement
Paul Pastiels
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los
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par los »

Bonsoir à toutes et tous

Grand merci Paul pour ce nouveau témoignage.
Toujours aussi intéressant, il ne reste plus qu'a recouper avec les autres témoignages, historiques, JMO, etc....

Amicalement
Sophie :hello:
Recherches sur le 19eme RI, le 219e RI et le 50eme RA.
Mes deux sites: http://19emeri.canalblog.com/ et http://219eri.e-monsite.com/
tad-kozh
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par tad-kozh »

Bonsoir à toutes & tous
Bonsoir à nos ami(e)s Belges

Merci à Paul pour les traductions intéressantes qu’il continue à nous fournir. Pour bénéficier d’autres lectures, il nous ne reste plus à espérer qu’on lui accorde d’autres congés. :D

Le témoignage du Maréchal des logis chef Fasterling est un bon complément à l’historique du 25e FAR. A son niveau, il décrit avec une bonne objectivité ce qu’il à vécu à la 2/25e FAR le 22 août à Maissin.

Sans rentrer dans les détails, n’étant pas spécialiste, en complément à mes précédents "posts" je vais essayer, à partir des historiques et JMO, de relater les principaux évènements liés à la 2/25e FAR. Les spécialistes y apporteront les modifications et compléments qu’ils jugeront utiles.

A 7 h, le 25e FAR et le 118e IR ont reçu l’ordre de quitter Libin pour venir occuper des positions d’attente à Villance. On considère que la rencontre avec l’ennemi est plus probable pour le 23 que le 22.
En arrière du 118e IR, la 2/25e FAR doit venir à travers une forêt occuper une position au N.O. de Villance. Le Mdlc Fasterling a pour première mission de s’assurer que cette forêt, située au nord de la route Libin-Villance, est libre d’ennemi – aujourd’hui cette forêt est traversée par l’autoroute Arlon-Bruxelles...

Peu avant 10 heures, de retour de patrouille, des cavaliers du 6e Dragons annoncent qu’ils ont échangé des coups de feu avec des cavaliers français (2e Chasseurs) qui occupent Maissin.
10h 15- L’épaisse brume matinale s’est levée, la journée s’annonce ensoleillée.
Le I/118e IR et la compagnie de mitrailleuses reçoivent l’ordre de partir en avant-gardes avec pour mission, en passant par le Nord de Maissin, de venir occuper le sud du village. Il sera suivi en 2e ligne, sur son flanc droit, par le III/118e qui doit prendre possession des hauteurs au nord du village.
Le 25è FAR se déploie au N.O. et à l’Est de Villance afin de soutenir l’attaque de l’infanterie.

A 11h 15, la 5/25e FAR ouvre le feu sur des mouvements de tirailleurs ennemis au sud de Maissin.
Dès 12h30 de rudes combats sont engagés au sud du village. Lors d’un changement de position entre des batteries, la 2/25e FAR est désignée pour se rapprocher de Maissin afin de soutenir plus efficacement son infanterie.Vers 13h, après reconnaissance de la position, elle doit venir occuper la cote 372 à 1,5km à l’Est de Maissin.

Au sud de ce mamelon, à proximité du moulin de Villance, se tient le II/19e RI qui assure la défense de l’aile droite du III/19e RI. En fin de matinée, le bataillon est venu occupé la position, conduit par un garde-forestier à travers Burnaubois.
Au moment de monter sur la crête, la 2/25e FAR est en vue et à portée de feu du II/19e RI. Sous les balles, la 2/25e va avoir des pertes, tout particulièrement en chevaux (20 ?). La mise en batterie des canons va s’en trouver retardée.
Par la suite, le II/19e va se trouver confronté à l’avant-garde du 117e IR (9e Cie ?) qui fait mouvement à travers bois de Glaireuse à Maissin. Il doit venir soutenir l’aile gauche du 118e IR qui a ses 3 bataillons engagés. En se portant à l’attaque le commandant du II/19e RI (Commandant de Laage de Meux) est mortellement frappé. Risquant de se trouver contourné par des forces supérieures, le bataillon doit se replier.
Image
Carte simplifiée -Est Maissin-

14h, la situation est confuse à Maissin. Par méprise, en ouvrant le feu sur le nord du village la 2/25e causa des pertes dans les rangs de ses fantassins du III/118e IR. Rapidement les tirs sont réorientés au sud du village et vers Bellevue où est positionné le III/35e RAC. La batterie sera secondée par la 5/25e qui viendra s’installer à sa droite.

15h, venant d’Our, les batteries du 51e RAC (AD 21) viennent occuper les hauteurs à l’ouest de Maissin. En se conjuguant à celles du 35e RAC (AD 22) elles vont apporter un soutient efficace à notre infanterie et d’autre part contrebattre par des tirs croisés les 2/25e et 5/25e FAR (cote 372) et les batteries positionnées à l’ouest de Villance qui connaitront des pertes en hommes et matériel (4/25e).

A partir de 17h, les unités de la 21e DI et des éléments de la 22e DI (116e RI) gagnent de plus en plus de terrain à l’ouest de Maissin, mais au Sud-est de la localité des tirs de plus en plus nourris se font entendre. Venant d’Anloy, les 115e IR et 116e IR (49e IB), par leur mouvement d’Est en Ouest, menacent de fusilier dans le dos les unités françaises au niveau de Bellevue et d’enlever les batteries du 35e RAC dans le bois Derrière-Haumont (II/35eRAC).

18h, Les troupes de la 49e IB s’approchent de la route Paliseul-Maissin, des avant-gardes sont même à proximité de la ferme de Bellevue. Après des combats autour des canons de la 6/35e RAC qui a perdu des hommes et du matériel ; avec l’abandon de canons et du matériel également à Bellevue le 35e RAC se retire à Paliseul.
Seules les batteries du 51e RAC vont continuer à appuyer nos troupes qui à présent occupent le plateau au N.O. de Maissin et une grande partie du village. Au Sud du village des contre-attaques par des éléments du 118e, 116e et 62e RI menacent le flanc droit de la 49e IB et l’isolent de la 50e IB. Les 115e et 116e IR, sans soutient, arrêtent leur progression.
Le 51e RAC allonge ses tirs et bombarde les abords Est de Maissin. Les shrapnells tombent de plus en plus drus sur la cote 372 position des 2/25e et 5/25e FAR.

Malgré ces conditions apparemment favorables, à contre cœur, le Général Eydoux (commandant le 11e CA), n’ayant plus le soutien du 17e CA à sa droite prescrivait à la 21e et 22e DI de se retirer en direction de Paliseul.
Au même moment, en présence de lourdes pertes, du repli d’une partie de ses troupes en direction de La Lesse, le Général Von Spesshardt (commandant la 50e IB) donne l’ordre d’évacuer Maissin et le bois Bolet et de se replier sur Villance.

19h à 20 h - Des combats sporadiques se poursuivent pour refouler les derniers éléments de la 50e IB.
Le 51e RAC a continuer ses tirs. Avec une vue dégagée à l’Est de Maissin, il concentre ses tirs sur les abords de la Lesse et sur les hauteurs ou se trouve de l’artillerie ennemie. C’est sous cette pluie de shrapnells, sans protection d’infanterie, que le Mdlc Fasterling doit venir récupérer des fourgons de munitions à la cote 372 pour les ramener à Villance.La 49e IB ne recevant plus de soutient, ni de sa droite ni de son artillerie, se replie à son tour.

La 21e DI est maîtresse de tout le plateau au Nord-ouest de Maissin, la 22e DI occupe le village de Maissin, l’ennemi à disparu : la journée se termine pour le 11e CA par une victoire incontestable.
Pour preuve, un extrait du récit du Lieutenant Muller (3/118e IR) évoquant sa journée du 22 à Maissin : « Rassemblement derrière Villance. Le commandant de la brigade, le général-major Freiherr von SPESSHARDT, apparut à cet endroit et tint une harangue en ces termes approximatifs : " Camarades ! Vous vous êtes battus courageusement aujourd’hui et avez fait pleinement votre devoir. Néanmoins nous n’avons pas réussi à remporter la victoire ! La supériorité était trop grande. Aussi nous voulons sacrifier, à la mémoire de nos camarades tombés, notre vie. Recommandez vos âmes à la main de Dieu tout-puissant. Il nous conduira à la Victoire ! " ».
L’historique du 118e IR conclue : « Les pertes du régiment furent extraordinairement lourdes, elle s’élevèrent à 31 officiers et 925 hommes de troupe. [...] La bataille de Maissin a été peut-être l’un des plus grands évènements de la campagne pour les participants de la Guerre mondiale !»

Cordialement :hello:
Jean-Louis

PS : Les heures on été converties en heures françaises
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Popol
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Popol »

Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir Sophie, Jean-Louis et les Ami(e)s de Maissin

- Jean-Louis: un grand merci pour votre belle synthèse des événements! Nous sommes vraiment comblés.
Peu à peu, le puzzle de la bataille de Maissin prend forme. Vos commentaires vont mieux éclairer le scénario que Barth nous prépare. Patience! Il ne manque plus qu'une petite carte avec les pérégrinations du GP de Jean-Yves lors de la bataille ...

- En attendant, voici encore la traduction d'un rapport d'opération du 1er groupe du 25e FAR (I/25e FAR):


"Combat à Maissin le 22 août 1914

Rapport d’opération du I/25e FAR

A 08h00, le régiment se trouve dans l’ordre de marche : II/ et I/25e FAR sur la route Libin-Haut – Villance, 50e IB occupe les hauteurs tout près à l’est de Villance, le I/25 va quelque peu plus loin en arrière nord-est de cette localité en position de surveillance (Lauerstellung).

A 11h30, le mouvement est entamé vers les hauteurs à l’ouest de Maissin, des cavaliers français isolés sont à reconnaître. Quelques escadrons suivent, en entier environ un régiment. La cavalerie française s’incurve vers le nord-ouest. A 12h30, la 5e batterie du II/25e FAR ouvre le feu sur des mitrailleuses qui disparaissent dans la forêt au nord de Maissin. C’étaient les premiers tirs du régiment de la campagne 1914 !
A 12h 40 (ou 10?), changement de position vers l’avant pour soutenir l’attaque de l’infanterie sur Maissin : le 117e IR monte à l’assaut.

Le commandant du groupe, chevauchant en tête, constate que la forêt au sud de Villance est occupée par l’ennemi. La batterie 2/25e FAR avancée ne va pas de ce côté sur la chaussée, qui court le long des bois, mais plus loin au nord sur un chemin de campagne. Position ouverte sur la hauteur à l’ouest de Villance, à mi-chemin de Maissin. Subitement à 13h30 (ou 50?), un fort feu d’infanterie contre le flanc gauche de la batterie. Plusieurs chevaux tombent, quelques hommes blessés. Après quelques tirs vers la forêt dans le flanc gauche, le feu cesse. Objectifs actuels : infanterie sur les hauteurs à l’ouest, au sud et au nord de Maissin, partiellement un feu flanquant efficace contre l’infanterie ennemie. Une batterie ennemie au sud-ouest de Maissin contrebat. La 5/25e FAR exerce à côté de la 2/25e FAR et est affectée au I/25e FAR. La 1/25e FAR avance jusqu’au nord de Maissin, doit revenir vers 17h – lorsque l’infanterie ne peut plus tenir contre la supériorité, elle va avec la 3/25e FAR (jusque là en réserve) tout près à l’ouest de Villance en position couverte. Objectifs comme la 2/25e FAR.
A 20h00, les 2/ et 5/25e FAR furent reprises en positions couvertes (masquées). La 5/25e FAR regagna au trot le II/25e FAR, la 2/25e FAR va en position à côté des 1/ et 3/25e FAR. L’infanterie, qui avait fortement souffert, fut remplacée par celle du VIIIe RK. Le feu d’artillerie française a été très mal conduit durant toute la journée entière : elle se trouvait le plus souvent trop loin. Ordre de repli pour les 2/ et 5/25e FAR transmis par l’Oberleutnant von LÖW : d’abord la 5/, ensuite la 2/25e FAR, d’abord les canons, ensuite les fourgons à munitions. Des fantassins du 118e IR signalent au commandant du groupe que des mitrailleuses ennemies se trouvent en position à 500m devant la position de l’artillerie. Un adjoint (Adjudant) blessé et le lieutenant ® HOFMANN essaient avec des hommes isolés d’amener en sécurité le reste des fourgons à munitions, et cela réussit également.

(s) van der ELST, lieutenant et adjoint (de liaison à l’EM du groupe?)."

Bonne lecture attentive et critique!
Une bonne soirée bien douce (15°C) de Bruxelles!

Bien cordialement
Paul Pastiels
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