65e RI Août 1914 Maissin Anloy

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tad-kozh
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par tad-kozh »

Bonsoir à toutes & tous
Bonsoir à nos ami(e)s Belges
Bonsoir Paul,

Merci pour ce complément de traduction d’un témoignage d’une batterie du 25e FAR.
A travers ce récit, on mesure combien les Hessois étaient fiers de la supériorité de leu artillerie et nul doute
que dans leur esprit la victoire finale ne pouvait leur échapper...

A l’Est de la route Paliseul-Maissin, à proximité de la cote 429 -dans le bois Derrière-Haumont- était positionné le 1er groupe du 35e RAC (AD 22). Dans un deuxième temps viendra se positionner à sa droite les batteries 5 et 6 du 2e groupe.

Des militaires qui s’habillent en civils avec des vêtements qu’ils avaient dans leur sac? C’est un fait bien singulier dont je n’ai jamais eu connaissance.

Cordialement :hello:
Jean-Louis
Recherches sur les 62è, 65è et 118è RI
Popol
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Popol »

Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir Sophie, Jean-Yves, Jean-Louis, Christian et les Ami(e)s de Maissin,

- Un grand merci à nos "experts" pour leurs précisions qui sont toujours les bienvenues.

- Voici donc la suite de cette série de témoignages, avec celui de la 1ère batterie du 25e FAR (à rapprocher avec l'historique du 117e IR déjà traduit). L'auteur anonyme est sans doute le capitaine Lenné, chef de cette batterie:


LA BATTERIE DE LA GARDE A MAISSIN – 22 août 1914

« La première rencontre de notre 25e division (Grand Duc de Hesse) avec les Français eut lieu le 22 août 1914 à Maissin en Belgique. L’attaque de la division fut portée par Villance sur Maissin et les hauteurs au nord-ouest de cette localité. Les batteries du 25e FAR avaient suivi par bonds la progression de l’infanterie jusqu’en avant de Villance, et la batterie de la Garde (1/25e FAR – capitaine Lenné) se trouva en position dans les premières heures de l’après-midi sur des pâturages de bétail appartenant à cette localité. L’ officier d’état-major breveté de la division arriva là au galop avec l’ordre au régiment de jeter en avant immédiatement une batterie pour le soutien de l’attaque du 117e IR qui progressait loin en avant en combattant à l’aile droite de la division à travers un terrain boisé difficile.

La batterie de la garde (1/25e FAR) reçut cette mission pleine d’honneur. Pendant que les avant-trains s’avancèrent pour remonter les canons, le chef de batterie chevaucha avec sa troupe de batterie en avant sur Maissin en reconnaissance mais déjà à un kilomètre en avant la localité, un vif feu d’infanterie frappe la route. Poursuivre sur la route était impossible. La localité entière se trouvait sous un feu violent. Ainsi il n’y avait plus qu’une possibilité d’aller vers la position ordonnée : revenir en arrière et aller vers l’avant sur un autre chemin. Il suivit maintenant au galop derrière la position des autres batteries, un violent tir d’obus tombait sur les hauteurs et derrière celles-ci dans le fond des prés. Des chevaux sans cavaliers, qui s’étaient détachés, se reposaient par-ci par-là. Des blessés et des tués témoignaient de l’efficacité du feu ennemi. Les blessés se rassemblaient à un moulin arborant le drapeau de la Croix-Rouge comme lieu de premier secours. Plus loin, on alla par un pont vermoulu qui se trouvait sous le feu de schrapnells ; un raide chemin de forêt dégradé menait en haut. Là en haut, aux coins de la forêt, le I/117e IR se tenait prêt à se déployer contre l’ennemi, et déjà on voyait dans le fond les sombres formes des Français se dessiner vivement contre le ciel lumineux crépusculaire qui, dans de colonnes denses, avec des patrouilles légères de protection devant le front, montant à l’assaut contre le coin de la forêt de notre côté. Une grêle épaisse de tirs d’infanterie tombait dans les arbres. L’ennemi était encore éloigné d’environ 1600m ; mais combien de temps cela devait encore durer jusqu’à ce que la batterie ait surmonté le chemin difficile ? Réussissait-elle donc à progresser sur l’espace se trouvant sous un fort feu ?

La batterie avait traversé entre-temps au galop, par pièce, le fond de prés dangereux, comme par un miracle et sans perte ; elle franchit le pont sans incident et s’employa maintenant sous la plus grande tension du cheval et de l’homme à gravir le chemin forestier escarpé ; enfin les premiers attelages des canons, haletant et baignés de sueur, apparurent en dehors comme une libération à la fin du chemin. Il fallait encore un dernier effort des chevaux fatigués pour amener les pièces d’artillerie à la place où les bras vigoureux des canonniers devaient ensuite les conduire jusqu’en bordure d’une élévation légère de terrain.

La batterie se trouvait avec le canon de droite directement à l’aile gauche du bataillon, qui s’était entre-temps déployé en ligne de tirailleurs. Dans une progression audacieuse, les Français s’étaient approchés jusqu’à environ 700m. Les tirs d’infanterie ennemis sifflaient par-dessus nous et claquaient sur les troncs et les branches de la forêt. Alors le premier groupe de schrapnells sortit des six tubes pour frapper les lignes ennemies donnant l’assaut. Et maintenant, les tirs partaient coup sur coup. Les tirailleurs ennemis faisaient encore plusieurs bonds courts en avant dans les champs épais et hauts de céréales jusqu’à finalement une distance de 400m de l’attaque et s’écroulaient dans le feu dévastateur. Dans le bruit de combat terrible, le coup de sifflet du chef de batterie ne pouvait offrir que le calme. Les commandements ne perçaient pas sans cette aide !
En ce moment, un cri retentit de l’aile gauche de la batterie : « Attention, la cavalerie approche à gauche ! ». Et vraiment, une quantité impétueuse de Français s’approchait du demi flanc gauche tout près vers la batterie en une articulation déployée. Notre propre infanterie (117e IR) n’était plus visible à ce moment à gauche de la batterie. Pour entreprendre un changement de front, il manquait alors du temps ! Les queues d’affût se placèrent prestement au commandement dans la nouvelle direction et coup sur coup on tira sur 800-600m sur la prétendue cavalerie. Après les premiers tirs, on remarqua que la longue ligne devenait considérablement clairsemée, forme après forme disparaissait et qu’en conclusion, il ne se manifestait plus rien : ainsi seulement, on constata qu’il ne s’agissait pas de la cavalerie mais bien de l’infanterie attaquante ; par les mouvements par bonds des Français dans les champs de céréales, en quoi les larges manteaux sombres s’usaient sur les côtés, l’infanterie comme la cavalerie, qui venait de là au galop, avaient paru : et certaine main dans la batterie avait saisi le revolver, résignée au combat rapproché.

Maintenant un instant d’accalmie se présenta. Les braves canonniers se trouvaient à leurs pièces, avec les têtes cramoisies, baignés par la sueur. Sous le plus grand effort, les projectiles étaient (retirés) des fourgons à munition, qui étaient placés un peu en arrière hors de la vue derrière la pente, et avaient été traînés en avant, panier à munition après panier à munition. La langue collait au palais, les heures agitées nous avaient paru comme des minutes. Le jour était sur son déclin. Dans une lutte de longues heures, le vaillant 117e IR avec la batterie avaient repoussé les attaques des Français supérieurs en nombre. La situation du combat exigeait une concentration des unités, et l’infanterie retournait calmement en ligne de tirailleurs, comme sur la place d’exercices. La batterie, dont le séjour seul là haut était impossible dans ces circonstances, suivait au pas. Des éclaireurs accompagnaient la batterie sur les côtés et en arrière pour annoncer à temps un talonnement de l’ennemi. Mais celui-ci n’avait plus la force pour cela, un signe de cela : un grande partie se trouvait couché dans les champs de blé, mort ou tué.

Maintenant on alla en arrière, on descendait le mauvais chemin forestier pentu, ensuite par le pont en bois partiellement enfoncé et qui devait d’abord être réparé, les canons dételés pouvaient uniquement le franchir séparément, pour éviter un écroulement complet. Des gens blessés des 117e et 118e IR furent conduits ou portés au moulin où, à proximité immédiate, des obus et des schrapnells éclataient : si bien que chacun qui pouvait encore se traîner encore seul en haut, soutenu par des camarades, cherchait à s’échapper de ce recoin dangereux. Sans qu’une pièce d’artillerie ne resta couchée, la batterie réussit à passer ici en utilisant la courte pause entre deux tirs à l’improviste. Sur les caissons, les affûts et les fourgons à munitions, où seulement la place se présentait, nos canonniers ont cédé leur place aux blessés graves et ont marché à côté ou se sont même assis sur les tubes. Malgré cela nous devions laisser dans leur sang plus d’un pauvre gars. Mais déjà on voyait nos braves brancardiers, malgré le feu sur le terrain, chercher les blessés restant couchés. Après avoir également franchi le fond des prés, se trouvant encore sous un fort feu d’artillerie, la batterie regagna au crépuscule le régiment où l’on nous avait déjà considéré comme des camarades perdus !

Seulement le lendemain, lorsque l’attaque, qui avait mené à une fin victorieuse, reprit, nous apprîmes que la division avait eu partiellement un adversaire trois à quatre fois supérieur devant elle."

> apparemment, l'artillerie française reste donc active jusqu'à la fin de cette première journée de combat ...

Une bonne soirée (bien claire et froide ...) de Bruxelles !



Bien cordialement
Paul Pastiels
tad-kozh
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par tad-kozh »

Bonjour à toutes & tous
Bonjour à nos ami(e)s Belges

Bonjour Paul,

Merci une fois encore de votre contribution pour la traduction du témoignage du capitaine Lenne de la 1ère
Batterie du 25ème FAR. C’est un témoignage fort intéressant par les détails qu’il apporte.

Cette batterie a du venir se positionner (15h30- 16h) au nord-ouest de Maissin (à la lisière sud du bois Bolet; nord cote 398) en soutient au I/117e IR et III/118e IR qui étaient fortement pressés par les unités de la 21e DI (64e et 93e RI) et soumis aux feux de l’artillerie du 51e RAC (AD 21).
Les Allemands justifient leur perte du terrain à des forces ennemies numériquement quatre fois supérieures. A ne considérer que le nombre de combattants les forces étaient équivalentes : 28 000 à 30 000 fantassins. Si les Français avaient l’avantage en nombre de canons, une partie de son artillerie n'a pu être engagée faute de place sur le terrain. Par contre, les Allemands avaient l’avantage d’être à pied d’œuvre et d’occuper de meilleures positions leur permettant plus aisément de manœuvrer.

Image
Carte simplifiée des positions au N.O. de Maissin


Positions et engagements entre 15h et 16h (N.O Maissin) :
Au nord-ouest de Maissin, ce sont les unités de la 21e DI française qui vont se heurter à celles de la 50e IB allemande.
Venant d’Our, le II/93 RI atteint la lisière Est du bois Ban, face à la cote 403. Il est immédiatement cloué au sol par des mitrailleuses (II/118 IR) installées vers 403. C’est ce même groupe de mitrailleuses allemandes qui empêche, entre autre, les II/118 RI et II/116 RI de progresser à la ferme de Bellevue. Les deux autres bataillons du 93è RI se déploient de part et d’autre du II/93e. Le I/137 RI en arrière, et au sud de la route Our-Maissin, continue sa progression à travers le bois Ban. Le colonel Lamey, commandant la 42ème BI (93è et 137è RI) envoie un de ses capitaines chercher une batterie d’artillerie avec ordre de la placer sur le terrain.
La 9ème batterie du III/51è RAC, brillamment conduite par le capitaine Brun, va prendre position à la lisière du bois à 1200 m de 403 ; le capitaine dépêché par le colonel Lamey lui montre l’objectif : en avant de la première ligne du 93è RI couchée dans les blés, la cote 403. La 9ème batterie effectue un tir précis sur la cote 403 occasionnant de nombreuses pertes dans les rangs allemands.

Les deux bataillons du 64è RI (I/64 et III/64) se massent en colonnes double à l’Ouest de la cote 385. Le colonel Bouyssou, commandant le 64è RI, à reçu l’ordre du général Radiguet, commandant la 21è DI, d’attaquer la corne Ouest du bois Bolet dans le but de déborder Maissin par le Nord et de faire tomber la résistance qui arrête la progression de la 22è DI. Les sections de mitrailleuses des deux bataillons sont entrer en action mais ne parviennent pas à prendre la supériorité contre le feu violent de l’ennemi établi à la lisière Ouest du bois Bolet et le long du chemin de Maissin-Lesse. Le colonel demande au commandant de la 41è BI de faire battre par l’artillerie la lisière S.O. du bois Bolet. A 15h30 l’artillerie entre en action.

Peu avant 16 heures, Le 2ème bataillon du 93è RI, appuyé par les obus de la 9è batterie du capitaine Brun, a obligé la compagnie allemande du II/118è IR à évacuer la cote 403. Le III/93e RI tente à son tour de conquérir la cote 398 située au nord de Maissin. Par contre, malgré un premier tir de batterie sur le bois Bolet, le premier assaut du 64è RI sur la lisière Sud-ouest du bois Bolet s’effondre sous les feux des mitrailleuses. En attendant le renfort, du 1er et 2ème bataillon du 65è RI, ordre est donné à l’artillerie de préparer un deuxième pilonnage à obus explosifs sur le bois Bolet.

Pour la 50è IB allemande, la situation se dégrade. Ayant perdu la cote 403, elle est fortement pressée à l’Ouest et au Nord-ouest de Maissin. Les soldats positionnés à l’Ouest de Maissin ne peuvent se replier en terrain découvert. Malgré de lourdes pertes, ils s’efforcent de maintenir leurs positions.
La 4è compagnie du I/117è IR qui a rejoint l’Ouest du bois Bolet sous le feu, a rapidement perdu une centaine d’hommes ainsi que plusieurs de ses cadres dont son capitaine Klauer gravement blessé. Les rangs du III/118è IR situé à sa gauche ce sont également passablement éclaircis et ses cadres sont pratiquement tous hors de combat.

la 1ère batterie du 25è FAR du capitaine Lenne a été envoyée en soutien pour battre, à courte distance, un morceau de forêt près du lieu Le Hochet. En partant de l’ouest de Villance, après avoir franchi au nord la Lesse par un pont près de la ferme (scierie ?) du Bois, en suivant des sentiers escarpés dans le bois Bolet elle vient se positionner entre le I/117 IR et le III/118è IR au Nord de la cote 398. Presque en première ligne, à 16h10 elle ouvre son feu destructeur en tir direct, à 700m, sur le I/64è et III/64è RI ainsi que sur le III/ 93e RI qui stoppent temporairement leur progression.

A partir de 17 heures, à l’ouest de Maissin, les 21e et 22e DI vont coordonner leurs actions obligeant, vers 18 heures, la 50e IB a évacuer Maissin et le bois Bolet.

Cordialement :hello:
Jean-Louis
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Popol
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par Popol »

Bonsoir à Toutes & Tous,
Bonsoir Jean-Louis, Jean-Yves et les Ami(e)s de Maissin,

- Jean-Louis: Super! Un grand merci pour votre analyse détaillée sur l'action de la 1ère batterie du 25e FAR et son illustration;

- Comme récompense, voici maintenant pour nos experts (achtung!) le témoignage d'un chef de section de la 5e batterie du 25e FAR (5/25e FAR): Oblt (r) Oskar DAUBER.

Pour mémoire, un batterie allemande de 77 est à six pièces en trois sections de tir et une section d'échelon. Voici l'ordre de bataille du 25e FAR (voir historique) pour la 5e batterie:
Chef de batterie: capitaine von TÜMPLING;
1ère section: Oblt (r) Oskar DAUBER;
2ème section: lieutenant (r) MELIOR;
3ème section: lieutenant (r) PETERSEN;
Echelon: lieutenant HANESSE.

-La 5/25e FAR à MAISSIN – 22 août 1914

"La nuit s’était passée tranquillement. Déjà à 8h45 (heure allemande) nous quittâmes le lieu de stationnement à Libin-Haut. Le maître-tailleur et ses proches, chez lequel nous avions passé la nuit, ainsi que cinq officiers de batterie et seize fantassins du 118e IR, se trouvaient devant la maison en nous faisant signe amicalement. Les gens avaient été très prévenants et serviables, si bien nous nous séparâmes en bonne entente. L’ordre de marche de la division fut rétabli sur la route de Libin-Haut vers Villance. Nous étions peut-être à 2km à l’ouest de Libin lorsque la progression s’arrêta déjà. Des cavaliers séparés revenant de patrouilles nous apportaient l’avis que nous serions tout près de l’ennemi et que cela (les coups de feu) partirait bientôt.

Nous étions déjà plusieurs jours sur les talons de l’ennemi, si bien que nous aspirions convenablement d’entrer enfin au combat. Ce désir se réalisa aussi bientôt et, il est vrai, de manière radicale.

Les groupes et les états-majors de batterie s’étaient entre-temps portés devant pour reconnaître et fixer des positions convenables.

Notre batterie alla en même temps dans une position de tir défilée à gauche de la route vers Villance, à proximité du chemin menant vers Anloy.

A 10h30 nous étions prêts pour le feu. Puisque de l’ennemi, rien n’avait été cependant encore découvert, un ordre par téléphone nous parvint du poste d’observation situé à environ 500m à droite en avant de compléter les travaux de terrassement.

Les batteries restantes furent entre-temps également amenées en position : les 4/ et 6/25e FAR en avant et latéralement, pendant que les 1/, 2/ et 3/25e FAR se trouvaient sur la hauteur derrière nous et cependant de l’autre côté de la route.
Peu après 12h00, l’ordre du chef de batterie arriva pour le changement du déplacement latéral et de la distance. Nous pressentions également que le moment vivement désiré serait maintenant venu de pouvoir jeter, à l’encontre de l’ennemi, notre premier salut apportant mort et destin funeste.

12h13, je donnai l’ordre : « 2e canon feu ! ». C’était le premier coup dans la 25e division grand-ducale de Hesse !

Cela causa la joie dans la batterie, quand peu après l’acclamation arriva de devant : « Les deux coups sont bons ! ». Comme je le sus plus tard, c’était une compagnie de mitrailleuses à l’approche (Ndlr : laquelle ?) qui avait été prise sous le feu à environ 5000m. Notre feu avait un effet excellent.
Déjà le troisième coup avait été reconnu distinctement comme coup au but au poste d’observation et confirmé bientôt par un autre côté. Le groupement ennemi avait été mis hors de combat.

Les 4/ et 5/25e FAR avaient également sur ces entrefaites ouvert le feu, pendant que le premier groupe (I/25e FAR) – avant qu’il arriva dans sa première position de feu- remit les avant-trains et avança.

Après que nous ayons battu certaines autres cibles, qui avaient été reconnues, l’ordre arriva soudain de devant : « Batterie halte – Préparez les avant-trains - Montez les canons vers l’avant ». Peu après la capitaine von TÜMPLING (chef de la 5e batterie) arriva en accourant et cria à la cantonnée de la batterie que nous devions avancer au plus vite en soutien du I/25e FAR qui était exposé au feu écrasant ennemi et qui avait déjà fort souffert. L’excitation évidente du capitaine nous révélait de suite le sérieux de la situation.

Le capitaine von TÜMPLING chevaucha aussitôt à l’avant avec sa troupe de batterie et me chargea de suivre au plus vite avec la batterie sur la grande route vers Villance. La liaison entre le chef de batterie et moi fut maintenue par un sous-officier (Uffz.). Directement derrière Villance, nous tournâmes à droite de la grande route vers Maissin dans les champs. Des clôtures de fil de fer durent être déposées pour arriver à un chemin creux (Hohlweg) et de là à la nouvelle position. Nous eûmes pour la première fois, sur ce chemin, l’occasion de nous familiariser avec le hurlement, le craquement et l’éclatement des tirs ennemis. Nous atteignîmes finalement, dans un fort feu d’artillerie ennemie, la position de tir découverte ordonnée. La voiture d’observation de notre batterie resta malheureusement peu avant parce que les deux chevaux de limon (limoniers : Stangenpferde) furent atteints mortellement.

Notre batterie se trouvait à droite des batteries (Ndlr : du I/25eFAR) se trouvant déjà en action. Les canons étaient à peine en position et les avant-trains à l’abri, qu’un sous-officier du I/25e FAR apporta l’ordre que la section (Zug) de droite de notre batterie devait être à nouveau remontée et devait prendre position sur une hauteur dépouillée à environ 2km à droite, qui avait déjà été franchie par notre infanterie pour battre de là les positions ennemies derrière Maissin par un tir flanquant.

Le capitaine me chargea de l’exécution de cet ordre. Je laissai venir les avant-trains et remonter les canons. On descendit d’abord, sous le tir d’artillerie ennemie, dans la vallée en arrière. Les 2e et 5e canons constituaient ma section (Zug). Je donnai au sous-officier ® BECKER la mission de maintenir la liaison avec moi et de mener la section au trot pendant que je précédai au galop pour reconnaître le chemin et les passages. Comme j’étais sans carte, je réussis seulement après quelques recherches à repérer le chemin correct et à mener ma section jusqu’au pied de la hauteur dénudée. A partir de ce moment, la section ne pouvait suivre qu’au pas, parce que la montée était trop grande.

Quand je m’élançai alors plus haut et atteignis approximativement la cote, de l’infanterie revenait déjà à ma rencontre. C’étaient des fantassins du 118e IR, environ 100 hommes, mais sans officier, qui faisaient halte – épuisés – derrière la colline. Je remis immédiatement mon cheval à un fantassin et grimpai à quatre pattes jusqu’au-dessus de la colline pour tenir l’observation. Je découvris très bientôt une position ennemie d’artillerie derrière une haie à quelque 2500m de distance. Quant à l’infanterie ennemie, il n’y avait rien à reconnaître. Je rampai maintenant à nouveau en arrière pour mener ma section à l’abri, ce qui exigeait une prudence particulière auprès de cette colline dénudée.

Le sous-officier BECKER approchait complètement éperdu. Son cheval s’était écroulé. Il pensait que les chevaux pouvaient encore à peine aller en avant. Mais cela n’aidait naturellement à rien. Les canons devaient encore être poussés plus loin en haut et cela réussit également. Das Letzte an Kraft, was in den Pferden steckte, wurde herausgeholt. Mes gens, qui avaient participé énergiquement à la poussée des pièces sur la montée entière, les démontaient maintenant et réussirent avec les forces réunies à amener le 2e canon à l’emplacement désigné par moi. Après un bon moment, le 5e canon alla également en position à droite de nous.

Après avoir bien arrosé d’un bon nombre de coups la position d’artillerie ennemie reconnue par moi, je constatai à une distance d’environ 1700m sur la grande route Paliseul – Maissin de l’infanterie en progression qui apparaissait soudain derrière la forêt à un virage serré de la route. De même, les premiers coups portèrent bien, car nous pouvions reconnaître clairement le résultat de notre feu. C’était plaisir de voir comment les pantalons rouges se dispersaient violemment et tombaient en bas.

Nous avions atteint notre position complètement à couvert. Mais peu après notre ouverture du feu, l’ennemi devait cependant nous avoir reconnus car, soudain, il ouvrit un feu vivant de schrapnells sur notre hauteur. Les tirs passaient pour la plupart par-dessus nous et les points d’explosion se trouvaient si haut qu’ils ne pouvaient rien nous apporter.

Nous devions avoir tiré peut-être une bonne demie heure lorsque nous reçûmes aussi soudain, en abondance, de la direction de Villance un feu de schrapnells de notre propre artillerie (!). Evidemment, par suite de l’éclairage défavorable, nous devenions être tenus pour de l’artillerie ennemie. Cependant l’erreur devait avoir été reconnue car le feu de cette direction cessa à nouveau, après quelques coups, Dieu soit loué !, sans avoir causé de dommage chez nous.

L’infanterie, que je supposais être encore derrière moi mais à proximité, s’en était entre-temps retournée plus loin, à ma surprise : le feu ennemi de schrapnnels les avait apparemment fait reculer. Je vis le reste de l’infanterie derrière nous disparaître dans la vallée, je me trouvais désormais seul avec ma section sur la hauteur solitaire.

Je ne savais pas si notre propre infanterie était encore devant nous dans la vallée. De la cavalerie ne se trouvait également pas à disposition pour des reconnaissances, et ainsi je me trouvais devant la question si je devais rester plus longtemps sur cette position sans couverture et poursuivre le feu, ou si je devais rechercher à nouveau une liaison avec ma batterie. Puisqu’en poursuivant le tir, je n’aurai bientôt plus de munitions et qu’un ravitaillement restait hypothétique, je me décidai à un changement de position vers l’arrière.

Pendant que les canons étaient ramenés de la colline, je laissai venir les caissons à mi-hauteur et remontai les canons à couvert. Dans un feu continuel de schrapnells et d’obus, on retourna par le même chemin que nous avions pris. En chemin, nous passâmes devant de l’infanterie qui retournait. Des mitrailleuses furent ramenées. Un lieutenant blessé du 118e IR, soutenu par deux de ses hommes, allait lentement le long de la route. Une voiture à ridelles se trouvait près d’une grange avec des soldats blessés, pendant que d’autres étaient encore pansés.

Lorsque je revins à proximité de notre position de batterie, je laissai dételer les avant-trains et amener séparément les canons sur la hauteur occupée par la batterie, ce qui était une difficulté particulière sur le terrain montant au sol mou et ce, dans le feu ennemi.

A présent, j’avais accompli ma mission particulière. Je suis redevable en premier lieu de l’exécution couronnée de succès à la conduite courageuse de mes deux sous-officiers et de mon équipe, que je n’oublierai jamais. Mon souvenir de ce périple mouvementé et bien dangereux est encore embelli par le fait que je n’avais à déplorer aucune perte, ni en hommes, ni en chevaux ou en matériel, bien que nous nous trouvions presque continuellement sous le feu ennemi, des obus et des balles de schrapnells tombant à proximité.

Lorsque nous revinrent heureux à la batterie, nous pouvions observer partout une franche joie à ce sujet, on nous avait vu pourtant nous retirer avec soucis, sans protection, et on avait déjà renoncer à l’espoir que nous reviendrions à nouveau sous le fort feu ennemi."

« Dieu était avec nous ! » (« Got war mit uns ! »)

DAUBER, alors chef de section à la 5/25e FAR (damals Zugführer 5./25).

> à 12h13, le premier canon de la 25e ID ouvre le feu à 5000m et atteint un section française de mitrailleuses:
laquelle ....???
> à 2500m, il y a de l'artillerie française derrière une haie ...: laquelle ...???
> à 1700m, de l'infanterie française progresse sur la route Paliseul-Maissin : ... ???

Merci d'avance à tous nos experts pour faire avancer le schimili bien passionnant de la bataille de Maissin. Pendant ce temps, je poursuis les traductions car ce n'est pas fini ...!!

Une bonne soirée (pluvieuse et douce) de Bruxelles!
Bien cordialement
Paul Pastiels
tad-kozh
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par tad-kozh »

Bonjour à toutes & tous
Bonjour à nos ami(e)s Belges

Bonjour Paul,

C’est avec plaisir que nous constatons que grâce au binôme formé par Barth ;) (recherche de documents) et Paul (traduction) le puzzle des combats de Maissin ne cesse de se compléter ; merci à vous deux d’y apporter d’intéressants détails. :jap:

Je vais tenter de répondre aux questions de Paul. Les spécialistes complèteront ou corrigeront si nécessaire.

La 1ère section de la 5è batterie, ayant pour chef Oblt Oskar Dauber, après avoir quitté Libin était venue se positionner à l’Est de Villance, à la lisière du bois Fidjohé -en avant de la cote 415.
C’est de cette position qu’elle eu l’honneur, à 11heure 15 (heure française), d’ouvrir le premier feu sur les Pantalons Rouges qui, venant par la grande route de Paliseul, atteignaient les lisières sud de Maissin. Un premier tir qui décime à 5000 mètres une section de mitrailleuses ? Les Hessois étaient des pointeurs hors pair... l’historique du 25e Far est sans doute plus réaliste : « Le résultat sur cette distance éloignée (42-5200) était extrêmement faible ». N’étant pas un spécialiste de l’artillerie, en 14 quel niveau de détail est-il possible d’observer dans des jumelles d’artillerie à 5000m ?

A cette même heure (11h15-11h30), les deux bataillons du 19è RI (I/19 et III/19), formant l’avant-garde de la 22e DI, arrivés à la hauteur de la ferme de Bellevue, quittent la route et pénètrent dans le bois de Haumont. Ce sont ces fantassins qui ont eu le triste privilège de subir, comme le mentionne l’historique du 25e FAR, « les premières salutations de fer du régiment de la guerre mondiale ! ».
Suivant l’ordre du jour, ces unités du 19e RI auraient dû stationner au sud de Maissin. Dans la hâte d’en découdre avec l’ennemi, et peut être pour satisfaire son égo en se croyant en manœuvre, le chef de Corps du 19è RI (Colonel Chapès) fait déployer le drapeau du régiment et sonner la charge. Sans soutient d’artillerie, les fantassins du 19e, baïonnettes hautes, s’élancent de la lisière du bois Haumont pour atteindre le sud-est de Maissin (route de Jehonville). Au départ, l’ennemi est surpris et les premières sections franchissent rapidement les 400m qui les séparent du village. Mais bien vite, les mitrailleuses dissimulées dans le village ouvrent le feu. Le vallon séparant le bois du village est copieusement arrosé d’obus de 77 des batteries du 1er groupe du 25e FAR, positionnées à l’ouest de Villance près d’une statue de la Vierge.

Vers 12h 15 (heure française) les 1er et 3ème groupes d’artillerie du 35è RAC viennent se positionner à 1,5 km au sud de Maissin :
• Le I/35e (Commandant Faugeron) se place à l’Est de la route Paliseul-Maissin, en retrait dans le bois Derrière-Haumont, un peu au sud du signal géodésique de la cote 429.
• Pressé par un officier d’État-major de la 44e BI, le III/35e (Commandant Lhoste) prend en toute hâte une position au nord de la ferme de Bellevue dans un champ d’avoine, en pleine vue de Maissin - 7è batterie à gauche, 8è batterie au centre à 400m au Nord de la ferme derrière une ligne de petits sapins, 9è batterie près de la route.
Immédiatement repéré, le III/35e, sans soutient d’infanterie, subit le feu des mitrailleuses positionnées à la cote 403 et est pris à parti par les obus de la 4/25e FAR. Le Capitaine Galotti, commandant la 7è batterie du 35e RAC, est mortellement blessé ; tous les autres servants de la batterie sont soient tués soient grièvement blessés.

13h00, Les combats font rage dans Maissin. Fidèle à sa devise « la vague s’y brise », malgré de lourdes pertes, les deux bataillons du 19e RI s’accrochent au sud du village et maison par maison gagne du terrain. Ne pouvant progresser, la 50e IB allemande demande un soutient plus efficace de son artillerie. La 2/25e FAR est désignée pour venir se positionner sur une hauteur à 1,5 km à l’Est de Maissin. Prise à parti pendant son mouvement par notre infanterie ( II/19e RI au moulin de Villance ?) elle déplora des pertes en hommes et chevaux. Après des difficultés pour se positionner sur ce monticule escarpé elle choisit pour objectifs nos fantassins du 19e RI au sud de Maissin et notre artillerie du 35e RAC à Bellevue, déjà reconnue par la 4/25e FAR.
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Carte situation vers 15 heures - positions déduites des JMO des unités des 21e et 22e DI françaises et des historiques des unités de la 25e ID hessoise allemande.


Peu après 14 heures, pour la 50e IB allemande la menace se précise de plus en plus au sud et à l’ouest de Maissin. A la ferme de Bellevue le II/118e RI (22e DI) se déploie, suivi peu de temps après par des unités du 116e RI. A l’ouest, le 93e RI ( 21e DI) progresse à travers le bois Ban.
Face à ces nouvelles menaces d’infanteries, ordre est donné au chef de la 1ère section de la 5/25e FAR de venir se positionner à la droite de la 2/25e FAR. Sur les cartes actuelles de l’I.G.N.B. cette petite colline dénudée est désignée sous le nom de Les Wès-èl-Vau (proximité d’un ancien moulin).
Par un chemin de campagne, la batterie va venir jusqu’au bord de la Lesse et ensuite gravir un court sentier abrupte pour atteindre le sommet du mamelon. Ayant monté par le coté nord, elle a sans doute été à l’abri des tirs.
Le chef de section Dauber (5/25e FAR) signale « sur la grande route Paliseul-Maissin de l’infanterie en progression derrière la forêt à un virage serré de la route » ? Ce virage est situé à 300 m de l’entré de Maissin mais, entre 14h et 14h 30, les mouvements de troupes (118e et 116e RI) s’effectuent à hauteur de la ferme de Bellevue à 1,5 km du village et à 2,8 km de la 5/25e FAR.
Ce n’est qu’à partir de 17 heures, sous la conduite du Général Duroisel (commandant la 43e BI) que des unités du 118e, 116e et 62e RI font mouvement de Bellevue pour venir se positionner au sud de Maissin, à cheval sur la grande route Paliseul-Maissin.

Force est de constater que du côté allemand il existe une coordination entre l’infanterie et l’artillerie. Cette dernière n’hésite pas à changer de position pour venir soutenir plus efficacement ses fantassins. Du côté français, la coordination fait grandement défaut, l’artillerie garde ses positions initiales, rentre tardivement en action voir reste inemployée. Dans ce baptême du feu, les Allemands mettent en pratique les tactiques apprises en manœuvre : ils font la guerre. Les Français, emportés par leur ardeur téméraire à découdre avec l’ennemi, partent à l’attaque avec précipitation et sans préparation. Les engagements se font sans plan d’ensemble au gré des circonstances : ils jouent à la guerre. Si victoire française il y a, elle est avant tout due à la bravoure de nos soldats et de leurs chefs sur le terrain plus qu’à une quelconque stratégie ou tactique élaborée par les États-majors. La présence, de 14h 30 à 18h, du commandant du 11e Corps (Général Eydoux) à 2,5km au sud de Maissin (cote 423) n’a fait qu’ajouter de la confusion dans la chaîne de commandement.

Cordialement :hello:
Jean-Louis
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los
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par los »

Bonjour à toutes et tous

Merci Paul pour ces nouvelles traductions et merci Jean Louis pour votre analyse.
Il ne me reste plus qu'a étudier cela à tête reposée.
Jean Louis, vous serait'il possible de m'envoyer votre carte sur ma boite mail en meilleure résolution car j'ai du mal à lire les inscriptions que vous y avez porté. Merci beaucoup d'avance.

Amicalement
Sophie :hello:
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Mes deux sites: http://19emeri.canalblog.com/ et http://219eri.e-monsite.com/
ALVF
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par ALVF »

Bonsoir,

Je suis depuis longtemps avec beaucoup d'intérêt ce beau sujet et je me permets d'intervenir à la lecture des affirmations et témoignages en provenance du 25ème F.A.R.
Nous savons tous que les historiques "officiels" doivent être lus avec beaucoup d'esprit critique et que leur qualité va du très bon à l'exécrable, mais vraiment la littérature en provenance du 25ème F.A.R "pousse le bouchon" un peu loin.J'ai l'habitude de lire beaucoup d'historiques allemands relatifs à l'artillerie et je constate souvent que, malgré leur forme beaucoup plus "riche" que nos pauvres historiques imprimés sur du mauvais papier, leur contenu est encore plus contestable que les historiques rédigés par les français, les anglais et même par les américains dont la modestie n'est pourtant pas la principale qualité.Les historiques allemands sont trop souvent de longues suites d'exploits et de victoires qui n'évoquent que rarement leurs pertes réelles et leurs défaites et dont certains, véritables précurseurs d'une "idéologie" qui "triomphera" en 1933, se plaisent à abaisser l'ennemi par des sous-entendus ou affirmations lamentables.
Pour en venir à notre sujet, il faudra que l'on m'explique comment, même avec de bonnes jumelles "Zeiss", on peut voir une section de mitrailleuses à 5000 m!Le problème serait déjà délicat avec une longue vue d'artillerie à pied à fort grossissement!
Ce genre de "témoignage" me semble des plus douteux, et je passe sur les affirmations "héroïques" auprès desquelles nos écrits "nationalistes" sont d'aimables plaisanteries!
Cordialement,
Guy François.
tad-kozh
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par tad-kozh »

Bonjour Guy François

Je vous remercie d’avoir apporter des informations techniques concernant les détails pouvant être discernés à 5000 m par une artillerie. Cela explique les raisons de rapprocher au plus près l’artillerie de son infanterie afin de mieux en assurer le soutien.

Le Hessois Dauber n’est pas à une contradiction prêt, il découvre « une position ennemie d’artillerie derrière une haie à quelques 2500m de distance » mais signale que sa batterie reçoit « en abondance, de la direction de Villance un feu de schrapanells de notre propre artillerie [...] nous devions être tenus pour de l’artillerie ennemie » Il observe avec acuité des détails jusqu’à 5000 m, mais ses compagnons du 1er groupe, situés en arrière à quelques 1200m, le confondent avec de l’artillerie ennemie. Il ne précise pas qu’ils avaient oublié de nettoyer l’optique de leurs jumelles...

Je partage votre point de vue sur les réserves critiques qu’il y a lieu de garder à l’esprit concernant le contenu des historiques, voir des JMO ; merci de nous le rappeler avec force.

Cordialement :hello:
Jean-Louis
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ALVF
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par ALVF »

Bonjour,

Merci de votre message!
Pour bien déterminer ce que l'on peut voir à 5000 m dans des jumelles d'artillerie, voici le témoignage du Cne Lombal, commandant la 6ème Batterie du 42ème R.A.C, qui, littéralement, "massacra" à cette distance un Régiment de Dragons allemands lors des combats de Mangiennes au Nord de Verdun, le 10 août 1914 par un tir bien préparé sur la carte et ajusté dès la première salve grâce à des tirs précédents bien repérés sur des objectifs voisins.
Le 21ème Régiment de Dragons allemands se rassemblait bien imprudemment derrière un petit bois à une distance moyenne de 5100 à 5300 m de la batterie de 75 française en mettant pied à terre.Voilà ce que le Capitaine Lombal a vu dans ses excellentes jumelles françaises "Krauss" (presque équivalentes en qualité aux jumelles "Zeiss" allemandes):
"Je distingue une large tache jaunâtre sans pouvoir définir complétement l'objectif".Il s'agit pourtant de quelques centaines de cavaliers et de leurs montures!A l'issue du tir d'efficacité, des effets meurtriers épouvantables (hommes, chevaux) furent constatés (plusieurs témoignages français et allemands, notamment celui du vétérinaire du Régiment allemand).
Donc, voir à la jumelle à 5000 m une section de mitrailleuses (deux engins et une poignée de servants, certainement assis ou couchés) ressemble fort à une "tartarinade" germanique!
Cordialement,
Guy François.
jean-francois
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy

Message par jean-francois »

Bonjour à tous,

voilà qui ne répondra pas à vos interrogations concernant les 5000 m, mais voilà un poste d'observation allemand de campagne.

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J'ai effectué quelques recherches sur un aviateur et son observateur qui se sont tués le 24/08/1914 à Jamoigne (sud de la province de Luxembourg). C'était un avion d'observation et à ma grande surprise j'ai lu dans la documentation que ces avions étaient équipés en radio sans fil. Ces avions ont survolé la province dès les premiers jours de la guerre. Ce qui a éveillé ma curiosité, c'est que le passager était un officier d'un régiment d'infanterie, donc quelqu'un qui a une connaissance des actions au sol. Ceci pourrait-il expliquer les 5000 m ?
Bon week-end.

Jean-François
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