Bonjour à tous.
Pour le 17 CA, la gauche est tenu par le 59 RI, il occupe l'espace du bois Piret au sud de la route Paliseul-Anloy. A sa droite le 88 RI, bois Piret au nord de la route Jéhonville-Anloy, route Anloy-Haie du JMO allemand.
Il est probable que les pertes évoquées soient celles du 88 RI.
Sources : JMO de la 68 brigade et 59 RI, le Jmo du 88RI pour le moi d'aout n'existe pas sur MDH.
Cordialement.
Yves
65e RI Août 1914 Maissin Anloy
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Jean-Yves, Yves ...et à tous les ami(e)s de Maissin !
- Un grand merci à tous les deux pour vos premières précisions: dans l'attente d'un second miracle Breton, je vais donc explorer ces pistes...!
Une bonne soirée bien agréable de Bruxelles!
Bonsoir Jean-Yves, Yves ...et à tous les ami(e)s de Maissin !
- Un grand merci à tous les deux pour vos premières précisions: dans l'attente d'un second miracle Breton, je vais donc explorer ces pistes...!
Une bonne soirée bien agréable de Bruxelles!
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonjour à toutes & tous
Bonjour à nos ami(e)s Belges
Merci à Jean-Yves pour les détails qu’il a précisés sur la prise des canons de la 6è batterie du 35è RAC
par les fantassins du 115è IR allemand.
Toutefois, je me permets, bien modestement, de l’informer que pour l’heure d’installation ( 13h30-13h45) il a sans doute confondu le 1er groupe avec le 2ème groupe du 35è RAC.
En prenant comme sources les JMO des unités composants le 11è CA et le récit du Commandant Pugens : je note que le II/35è RAC et le 62è RI étaient au matin du 22 août à Bertrix avec le général Duroisel - commandant la 43è Brigade. En attente de l’arrivée de l’avant-garde du 20è RI du 17è CA, ils n’ont quitté ce village que vers 11h10 pour arriver à Paliseul à 15 heures.
Le II/35è RAC c’est donc installé vers 15h30-15h45 à la droite du I/35è RAC, 5è puis 6è batterie ; faute de place, la 4ème batterie restera inutilisée à l’Est de la route.
Ce sont le I/35è RAC et III/ 35è RAC qui prennent position vers 13h30-13h45 ; le 1er groupe à la droite de la route Paliseul-Maissin à 100 mètres en avant de la cote 423 (position du PC de la 22è DI) et le 3ème groupe s’installe au Nord de la ferme de Bellevue.
Lorsque la 6ème batterie a été attaquée (vers 18 heures), elle se trouvait assez profondément positionnée dans le bois « Derrière-Houmont » loin de la route.
Comme indiqué par Jean-Yves, ce sont les 2è et 4è Cies du 62è RI (réserve de DI), qui vont aider, sous les ordres du capitaine Weisbecker, les canonniers de la 6è batterie à défendre leur matériel. Sous la conduite personnelle du lieutenant colonel Von Oven, commandant du 115è IR allemand, les combats sont rudes autour des caissons et canons. Dans cette attaque, Von Oven sera mortellement blessé (source : historique du 25è FAR)
Mes remerciements également à Paul pour la traduction des historiques du 115è et 116è IR.
J’attends avec impatience de les recevoir de Barth.
Cordialement
Jean-Louis
Bonjour à nos ami(e)s Belges
Merci à Jean-Yves pour les détails qu’il a précisés sur la prise des canons de la 6è batterie du 35è RAC
par les fantassins du 115è IR allemand.
Toutefois, je me permets, bien modestement, de l’informer que pour l’heure d’installation ( 13h30-13h45) il a sans doute confondu le 1er groupe avec le 2ème groupe du 35è RAC.
En prenant comme sources les JMO des unités composants le 11è CA et le récit du Commandant Pugens : je note que le II/35è RAC et le 62è RI étaient au matin du 22 août à Bertrix avec le général Duroisel - commandant la 43è Brigade. En attente de l’arrivée de l’avant-garde du 20è RI du 17è CA, ils n’ont quitté ce village que vers 11h10 pour arriver à Paliseul à 15 heures.
Le II/35è RAC c’est donc installé vers 15h30-15h45 à la droite du I/35è RAC, 5è puis 6è batterie ; faute de place, la 4ème batterie restera inutilisée à l’Est de la route.
Ce sont le I/35è RAC et III/ 35è RAC qui prennent position vers 13h30-13h45 ; le 1er groupe à la droite de la route Paliseul-Maissin à 100 mètres en avant de la cote 423 (position du PC de la 22è DI) et le 3ème groupe s’installe au Nord de la ferme de Bellevue.
Lorsque la 6ème batterie a été attaquée (vers 18 heures), elle se trouvait assez profondément positionnée dans le bois « Derrière-Houmont » loin de la route.
Comme indiqué par Jean-Yves, ce sont les 2è et 4è Cies du 62è RI (réserve de DI), qui vont aider, sous les ordres du capitaine Weisbecker, les canonniers de la 6è batterie à défendre leur matériel. Sous la conduite personnelle du lieutenant colonel Von Oven, commandant du 115è IR allemand, les combats sont rudes autour des caissons et canons. Dans cette attaque, Von Oven sera mortellement blessé (source : historique du 25è FAR)
Mes remerciements également à Paul pour la traduction des historiques du 115è et 116è IR.
J’attends avec impatience de les recevoir de Barth.
Cordialement

Jean-Louis
Recherches sur les 62è, 65è et 118è RI
- RIO Jean-Yves
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonjour à toutes et à tous
et aux ami(e)s de Maissin
Bonjour Jean-Louis
pas (plus) d'erreur ou de doute possible pour ce qui me concerne
car depuis hier au soir !! (simple fait du hasard ?), ayant fini de le retranscrire, j'ai en main un témoignage qui non seulement apporte de l'eau au moulin de mon GP (ne pas confondre avec celui de Villance
) mais atteste que c'est bien le 2e Groupe (4/5/6) qui dépasse le 116 encore en marche et arrive sur ses positions .
Et pour cause, puisque l'un des Artilleurs du dit Groupe, et non des moindres, parle à mon témoin (un Officier) étant de ses relations à VANNES !
A 15h00, le 116e était en outre totalement engagé, dont mon officier dans le secteur du Bois de Haumont.
Et puis comment expliquer que la 6e Batterie est en position de tir à 14h00 (source : l'un des JMO mais, de tête, je ne sais plus lequel des 13 du 35e RAC) si elle est encore en route ?....
Ca met l'eau à la bouche, hein ?
Amicalement
Jean-Yves
et aux ami(e)s de Maissin
Bonjour Jean-Louis

Non, non ....Toutefois, je me permets, bien modestement, de l’informer que pour l’heure d’installation (13h30-13h45) il a sans doute confondu le 1er groupe avec le 2ème groupe du 35è RAC.

car depuis hier au soir !! (simple fait du hasard ?), ayant fini de le retranscrire, j'ai en main un témoignage qui non seulement apporte de l'eau au moulin de mon GP (ne pas confondre avec celui de Villance

Et pour cause, puisque l'un des Artilleurs du dit Groupe, et non des moindres, parle à mon témoin (un Officier) étant de ses relations à VANNES !
A 15h00, le 116e était en outre totalement engagé, dont mon officier dans le secteur du Bois de Haumont.
Et puis comment expliquer que la 6e Batterie est en position de tir à 14h00 (source : l'un des JMO mais, de tête, je ne sais plus lequel des 13 du 35e RAC) si elle est encore en route ?....
Ca met l'eau à la bouche, hein ?

Amicalement

Jean-Yves
Recherches sur les régiments vannetais (116e & 316e RI, 28e & 35e RAC) et l'histoire de VANNES
http://vannes1418.canalblog.com/
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Jean-Yves, Jean-Louis, ...et aux ami(e)s de Maissin !
- Ach! Un "Kriegspiel Breton" se prépare à Maissin ...?!? J'aime cela: la recherche est vraiment passionnante!
En attendant, je fais monter les troupes allemandes du 116e IR dont voici un petit extrait de l'historique:
(...)
"Dans la forêt, l’épais sous-bois était d’abord un obstacle difficile et causa beaucoup de pertes. Une entrave plus large fut les tireurs français, bien cachés dans les arbres, qui harcelaient à courte distance l’attaquant de coups de feu destructeurs : une manière de combat à laquelle l’Allemand ne s’attendait pas et contre laquelle il trouva bientôt une parade efficace (laquelle?). Le tir de notre propre artillerie importunait ici et là les compagnies en progression. Dans le feu de l’action (…), on pensait peu à une liaison vers l’arrière si bien que notre artillerie ne pouvait pas savoir comment l’attaque était exposée en des points isolés. Mais toutes ces difficultés ne pouvaient pas arrêter la course à la victoire des assaillants hessois dans un courage aveugle. Bois (morceau de forêt) sur bois (morceau de forêt) fut ravi à l’adversaire, en quoi des combats particulièrement exaspérés se jouèrent aux lisières des bois isolés avec l’adversaire tenace. Ce fut ici que les intrépides chefs des 10e et 11e compagnies – les capitaines von WELTZIEN et MATTEL - trouvèrent une mort héroïque prématurée. De même, les chefs des 9e et 12e compagnies – les capitaines WOLF et BUHTZ – durent être retirés du champ de bataille grièvement blessés.
Ainsi s’agitait déjà la troisième heure de combat des II/ et III/116e IR dans le soleil torride d’août. Là, vers 16h (heure allemande!) un revers dangereux menaçait: l’adversaire, déjà supérieur en nombre, poussa un nouveau régiment sur le front et essaya simultanément de contourner notre flanc gauche avec deux bataillons frais de chasseurs (?). L’attaque de front de la forêt Derrière-Horimont (Houmont) ne put être d’abord interceptée par les II/ et III/116e IR : les deux bataillons étaient trop épuisés, les liaisons trop découpées. Ils durent éviter ainsi l’affrontement. Mais bientôt une section de mitrailleuses, sous la conduite du lieutenant HARDE, ainsi qu’une compagnie du 21e PR (pionniers : génie) rétablirent la situation. Le lieutenant BRENDEL, « Adjudant » (liaison) au II/116e IR, se lança avec environ 100 isolés de toutes les compagnies contre le flanc droit. L’attaque est relancée à nouveau, le bataillon frais de l’adversaire est repoussé. Des éléments des 5e et 8e compagnies soutinrent les 4e et 6e compagnies du 115e IR à l’assaut d’une batterie ennemie qui a été conquise malgré de multiples contre-attaques sauvages. Les Vizefeldwebels DUTINE (8/116e IR) et BRAUN (5/116e IR) se signalèrent particulièrement à cette occasion."
(...)
- Je pense qu'une petite synthèse des événements s'impose tout doucement: qui a envie d'en établir la chronologie heure par heure ...? (Je pense au scénario que notre ami Barth doit établir ...). Merci d'avance!
- En attendant les dernières nouvelles de Maissin (nouveaux témoignages ...?!?), je vous adresse à tous de Bruxelles une bonne soirée (bien chaude et orageuse ...)!
Bonsoir Jean-Yves, Jean-Louis, ...et aux ami(e)s de Maissin !
- Ach! Un "Kriegspiel Breton" se prépare à Maissin ...?!? J'aime cela: la recherche est vraiment passionnante!
En attendant, je fais monter les troupes allemandes du 116e IR dont voici un petit extrait de l'historique:
(...)
"Dans la forêt, l’épais sous-bois était d’abord un obstacle difficile et causa beaucoup de pertes. Une entrave plus large fut les tireurs français, bien cachés dans les arbres, qui harcelaient à courte distance l’attaquant de coups de feu destructeurs : une manière de combat à laquelle l’Allemand ne s’attendait pas et contre laquelle il trouva bientôt une parade efficace (laquelle?). Le tir de notre propre artillerie importunait ici et là les compagnies en progression. Dans le feu de l’action (…), on pensait peu à une liaison vers l’arrière si bien que notre artillerie ne pouvait pas savoir comment l’attaque était exposée en des points isolés. Mais toutes ces difficultés ne pouvaient pas arrêter la course à la victoire des assaillants hessois dans un courage aveugle. Bois (morceau de forêt) sur bois (morceau de forêt) fut ravi à l’adversaire, en quoi des combats particulièrement exaspérés se jouèrent aux lisières des bois isolés avec l’adversaire tenace. Ce fut ici que les intrépides chefs des 10e et 11e compagnies – les capitaines von WELTZIEN et MATTEL - trouvèrent une mort héroïque prématurée. De même, les chefs des 9e et 12e compagnies – les capitaines WOLF et BUHTZ – durent être retirés du champ de bataille grièvement blessés.
Ainsi s’agitait déjà la troisième heure de combat des II/ et III/116e IR dans le soleil torride d’août. Là, vers 16h (heure allemande!) un revers dangereux menaçait: l’adversaire, déjà supérieur en nombre, poussa un nouveau régiment sur le front et essaya simultanément de contourner notre flanc gauche avec deux bataillons frais de chasseurs (?). L’attaque de front de la forêt Derrière-Horimont (Houmont) ne put être d’abord interceptée par les II/ et III/116e IR : les deux bataillons étaient trop épuisés, les liaisons trop découpées. Ils durent éviter ainsi l’affrontement. Mais bientôt une section de mitrailleuses, sous la conduite du lieutenant HARDE, ainsi qu’une compagnie du 21e PR (pionniers : génie) rétablirent la situation. Le lieutenant BRENDEL, « Adjudant » (liaison) au II/116e IR, se lança avec environ 100 isolés de toutes les compagnies contre le flanc droit. L’attaque est relancée à nouveau, le bataillon frais de l’adversaire est repoussé. Des éléments des 5e et 8e compagnies soutinrent les 4e et 6e compagnies du 115e IR à l’assaut d’une batterie ennemie qui a été conquise malgré de multiples contre-attaques sauvages. Les Vizefeldwebels DUTINE (8/116e IR) et BRAUN (5/116e IR) se signalèrent particulièrement à cette occasion."
(...)
- Je pense qu'une petite synthèse des événements s'impose tout doucement: qui a envie d'en établir la chronologie heure par heure ...? (Je pense au scénario que notre ami Barth doit établir ...). Merci d'avance!
- En attendant les dernières nouvelles de Maissin (nouveaux témoignages ...?!?), je vous adresse à tous de Bruxelles une bonne soirée (bien chaude et orageuse ...)!
Bien cordialement
Paul Pastiels
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- RIO Jean-Yves
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonjour à toutes et à tous
bonjour Paul
C'est reparti !
Quant à la mention des Chasseurs (2e de Pontivy) , tous n'avaient pas été engagés le matin et il me semble que le JMO parle effectivement d'engagements l'après-midi, mais sans plus . A vérifier car tout ceci de tête et "errare humanum est" si là je me plante .
Il est intéressant de constater que les soldats Allemands, sans liaison, se retrouvent, dans leur progression, sous le feu de leur propre artillerie - et pourtant, des hauteurs de VILLANCE , on a une bonne vue sur le champ de bataille - comme vont le subir certains soldats Bretons. Mon fameux Lieutenant parle, lui, de tirs des 75 à seulement 50m devant lui alors qu'il est devant MAISSIN.
Pour la "synthèse horaire", et bien, euh, oui bien sûr, mais : comment dire ???
La mienne , et si l'on peut parler de synthèse, doit faire dans les 40-50 pages ??? (c'était ma "base" pour ma conférence de l'Expo de VANNES) ...... et je n'y ai pas encore intégré le témoignage dont je fais état plus haut (je dévoile : il s'agit du Lieutenant H.VESQUE de la 1e Cie du 116 qui marchait juste devant celle du GP : 8 pages manuscrites !) ni celui d'un second officier (GRISEZ, de la 3e Cie) qui s'est retrouvé à Bellevue, découverts depuis grâce à l'ami Barth
Ni parties des 117 et 118 IR, ni les 115 et 116 IR qui viennent d'arriver, ni le 25e FAR , ni .........
Mais pas d'inquiétude pour Barth : cela a été prévu qu'il soit le premier destinataire de mon "brouillon" pour son projet - je lui dois bien cela ! - mais avec une certaine confidentialité pour le moment en raison de ma mésaventure sur les écrits de mon GP (et sur le 116) sur lesquels je tiens à garder désormais le contrôle de diffusion et de publication.
Quant au "Kriegspiel Breton"
,nous sommes trop bien élevés pour cela
.
N'est-ce pas Jean-Louis
?
Amicalement
Jean-Yves
bonjour Paul

C'est reparti !
Il devrait s'agir, vue l'heure - et la mention du début de la 3e heure de combat - du 118e RI de Quimper.l’adversaire, déjà supérieur en nombre, poussa un nouveau régiment sur le front et essaya simultanément de contourner notre flanc gauche avec deux bataillons frais de chasseurs (?)
Quant à la mention des Chasseurs (2e de Pontivy) , tous n'avaient pas été engagés le matin et il me semble que le JMO parle effectivement d'engagements l'après-midi, mais sans plus . A vérifier car tout ceci de tête et "errare humanum est" si là je me plante .
Il est intéressant de constater que les soldats Allemands, sans liaison, se retrouvent, dans leur progression, sous le feu de leur propre artillerie - et pourtant, des hauteurs de VILLANCE , on a une bonne vue sur le champ de bataille - comme vont le subir certains soldats Bretons. Mon fameux Lieutenant parle, lui, de tirs des 75 à seulement 50m devant lui alors qu'il est devant MAISSIN.
Pour la "synthèse horaire", et bien, euh, oui bien sûr, mais : comment dire ???
La mienne , et si l'on peut parler de synthèse, doit faire dans les 40-50 pages ??? (c'était ma "base" pour ma conférence de l'Expo de VANNES) ...... et je n'y ai pas encore intégré le témoignage dont je fais état plus haut (je dévoile : il s'agit du Lieutenant H.VESQUE de la 1e Cie du 116 qui marchait juste devant celle du GP : 8 pages manuscrites !) ni celui d'un second officier (GRISEZ, de la 3e Cie) qui s'est retrouvé à Bellevue, découverts depuis grâce à l'ami Barth

Ni parties des 117 et 118 IR, ni les 115 et 116 IR qui viennent d'arriver, ni le 25e FAR , ni .........
Mais pas d'inquiétude pour Barth : cela a été prévu qu'il soit le premier destinataire de mon "brouillon" pour son projet - je lui dois bien cela ! - mais avec une certaine confidentialité pour le moment en raison de ma mésaventure sur les écrits de mon GP (et sur le 116) sur lesquels je tiens à garder désormais le contrôle de diffusion et de publication.
Quant au "Kriegspiel Breton"


N'est-ce pas Jean-Louis

Amicalement

Jean-Yves
Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonjour à Toutes & Tous
Bonjour Jean-Yves, Jean-Louis, ...et aux ami(e)s de Maissin !
- Jean-Yves: toujours un grand merci pour vos précieuses remarques!
Pour l'instant, fort occupé dans les recherches sur la Bataille des Frontières du côté du 5e CA, j'ai surtout suivi les combats de Maissin, d'Anloy, de Luchy en traduisant les historiques (trop laconiques) des régiments allemands concernés.
Je dois encore explorer un jour les différents JMO français pour mieux comprendre (ah! cette curiosité trop intellectuelle ...!).
Les différentes phases des combats sont assez compliquées et il y a aussi ce décalage horaire ... La dernière phase de combat pour le 22 août serait donc la suivante pour le 116e IR:
(...)
"Ainsi le chaud combat tempêta l’après-midi entière, ici en mêlée sauvage avec des cris (…), là dans des sifflements épouvantables et le hurlement des balles amenant la mort dans l’attaque et la contre-attaque pour la possession d’un bois isolé dans des assauts sauvages et des reculs épouvantés. La férocité avait particulièrement fait des ravages dans chaque unité des II/ et III/116e IR. Ainsi, il devint explicable que des éléments des 10e et 11e compagnies (10/ et 11/116e IR) luttaient loin à droite auprès du 117e IR contre le village de Maissin. Mais la décision définitive n’était pas encore toujours tombée. A la vérité, notre artillerie commença à tirer plus puissamment à partir de 17h. Les bois, dans lesquels l’adversaire se tenait encore, furent battus systématiquement. Nos compagnies poursuivirent plus profondément l’adversaire vers l’ouest. Une compagnie du 21e PB (génie), dont le chef – le capitaine PETERS – mourut en héros, aida efficacement le I/116e IR. Graduellement, l’ennemi abandonnait une position après l’autre. Là retentirent dans notre dos, vers 19h, des appels de commandement. Le soutien longtemps désiré était là ! En une marche (forcée) de quatre heures, la 16e RD (division de réserve) - conduite par le général de division (general-leutnant) MOOTZ - se hâta du chemin de fer vers le champ de bataille pour apporter de l’aide aux camarades. Les compagnies du 28e RIR (*) s’engagèrent à présent. Il n’y eut plus aucuns arrêts ! Avec la baïonnette et la pelle, l’adversaire se défendant jusqu’au bout fut rejeté de ses dernières positions. Le bleu et rouge jaillissait hors des bois. Sur quelques cent mètres, l’adversaire se retirant vers le sud courut dans le feu flanquant du I/116e IR et subit des pertes effroyables. Seule l’obscurité mit fin au combat. Passablement épuisés, les bataillons se rassemblèrent sur la hauteur près d’Anloy. Suite à l’incertitude de la situation générale – l’aile droite de la division avait du à nouveau évacuer Maissin à cause d’une menace d’encerclement – la hauteur et l’abord du village (d'Anloy) furent mis en état de défense." (...)
(*) Pour mémoire (ndlr) : la 16e RID du VIIIe RAK comprend la 29e brigade de réserve (RIB) (29e RIR + 65e RIR), la 31e brigade de réserve (RIB) (28e RIR + 68e RIR), le 2e régiment cavalerie lourde de réserve, le 16e régiment artillerie de réserve.
- Il semble que le 61e FAR avait également des obusiers. Je ne suis pas encore un spécialiste pour comprendre le réglage du tir de telles pièces ...! Barth doit me fournir bientôt l'historique de ce régiment ... patience pour la suite des événements!
Un bon dimanche bien ensoleillé de Bruxelles!
Bonjour Jean-Yves, Jean-Louis, ...et aux ami(e)s de Maissin !
- Jean-Yves: toujours un grand merci pour vos précieuses remarques!
Pour l'instant, fort occupé dans les recherches sur la Bataille des Frontières du côté du 5e CA, j'ai surtout suivi les combats de Maissin, d'Anloy, de Luchy en traduisant les historiques (trop laconiques) des régiments allemands concernés.
Je dois encore explorer un jour les différents JMO français pour mieux comprendre (ah! cette curiosité trop intellectuelle ...!).
Les différentes phases des combats sont assez compliquées et il y a aussi ce décalage horaire ... La dernière phase de combat pour le 22 août serait donc la suivante pour le 116e IR:
(...)
"Ainsi le chaud combat tempêta l’après-midi entière, ici en mêlée sauvage avec des cris (…), là dans des sifflements épouvantables et le hurlement des balles amenant la mort dans l’attaque et la contre-attaque pour la possession d’un bois isolé dans des assauts sauvages et des reculs épouvantés. La férocité avait particulièrement fait des ravages dans chaque unité des II/ et III/116e IR. Ainsi, il devint explicable que des éléments des 10e et 11e compagnies (10/ et 11/116e IR) luttaient loin à droite auprès du 117e IR contre le village de Maissin. Mais la décision définitive n’était pas encore toujours tombée. A la vérité, notre artillerie commença à tirer plus puissamment à partir de 17h. Les bois, dans lesquels l’adversaire se tenait encore, furent battus systématiquement. Nos compagnies poursuivirent plus profondément l’adversaire vers l’ouest. Une compagnie du 21e PB (génie), dont le chef – le capitaine PETERS – mourut en héros, aida efficacement le I/116e IR. Graduellement, l’ennemi abandonnait une position après l’autre. Là retentirent dans notre dos, vers 19h, des appels de commandement. Le soutien longtemps désiré était là ! En une marche (forcée) de quatre heures, la 16e RD (division de réserve) - conduite par le général de division (general-leutnant) MOOTZ - se hâta du chemin de fer vers le champ de bataille pour apporter de l’aide aux camarades. Les compagnies du 28e RIR (*) s’engagèrent à présent. Il n’y eut plus aucuns arrêts ! Avec la baïonnette et la pelle, l’adversaire se défendant jusqu’au bout fut rejeté de ses dernières positions. Le bleu et rouge jaillissait hors des bois. Sur quelques cent mètres, l’adversaire se retirant vers le sud courut dans le feu flanquant du I/116e IR et subit des pertes effroyables. Seule l’obscurité mit fin au combat. Passablement épuisés, les bataillons se rassemblèrent sur la hauteur près d’Anloy. Suite à l’incertitude de la situation générale – l’aile droite de la division avait du à nouveau évacuer Maissin à cause d’une menace d’encerclement – la hauteur et l’abord du village (d'Anloy) furent mis en état de défense." (...)
(*) Pour mémoire (ndlr) : la 16e RID du VIIIe RAK comprend la 29e brigade de réserve (RIB) (29e RIR + 65e RIR), la 31e brigade de réserve (RIB) (28e RIR + 68e RIR), le 2e régiment cavalerie lourde de réserve, le 16e régiment artillerie de réserve.
- Il semble que le 61e FAR avait également des obusiers. Je ne suis pas encore un spécialiste pour comprendre le réglage du tir de telles pièces ...! Barth doit me fournir bientôt l'historique de ce régiment ... patience pour la suite des événements!
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Bien cordialement
Paul Pastiels
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Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonjour à tous
Trouvé dans une revue (merci Vincent et Laurent
), un témoignage des évenements de la nuit du 22 au 23 aout. Ce témoignage est paru dans la presse locale du Finistère en septembre octobre 1914.
L'auteur de ce témoignage pourrais être (a vérifier) le lieutenant Henri Cariou de la 5e compagnie du 118e RI.
" Le 22 aout nous eûmes l’ordre de rentrer dans Maissin à 8 heures du soir. Les hommes étaient fatigués. Les maisons brûlaient et des cadavres jonchaient le sol. A minuit nous avons une violente attaque des Allemands : ils sont repoussés à la baïonnette. On reste sur le qui-vive. Puis, on entend dans la nuit sinistre les coups de clairon et de trompe : c’est le ralliement des Prussiens. Les Français se taisent et écoutent l’oreille attentive. Le moment est impressionnant et l’attente quelque peu angoissante ; on sait que les Boches vont revenir. Ils chantent des chœurs.
A 3 heures du matin on distingue sur la grand-route menant à Maissin le bruit de pas d’une colonne en marche. Bientôt ce sont des commandements en allemand faits à haute voix. On entend des rires bruyants ; l’ennemi s’avance confiant et croyant que nous avions évacué le village où nous nous tenions cependant silencieux et cachés.
Les soldats du 118e sont prêts. Soixante d’entre eux sur trois rangs deux à genoux et un debout dissimulés dans l’ombre des maisons, barrent la grande route, prêts à tirer. Cinquante camarades sont derrière nous massés la baïonnette au canon, prêts à bondir en avant. Le silence recommandé est impressionnant… Chacun sent que quelque chose va se passer.Encore quelques minutes. Les Prussiens s’avancent toujours très bruyant ; ils sont à cinquante pas, la nuit est noire ; on ne distingue rien, on devine seulement qu’un grand nombre d’ennemis s’avancent sans se douter de ce qui les attend.
Les voici à trente pas, 25 mètres ; on aperçoit à ce moment des silhouettes noires, un paquet sombre.
Les voici à 20 mètres.
Un commandement calme et bref :- Feu à répétition !...
Un crépitement épais et prolongé déchire la nuit ; le bruit impitoyable des Lebel domine tout autre bruit durant quatre à cinq minutes.
Un deuxième commandement :- Cessez le feu !
A la pétarade de nos fusils, succèdent les hurlements de douleur. La fuite des rescapés et des blessés qui se sauvent s’entend pendant une dizaine de minutes. Puis, plus rien….Silence de mort !...
Les Français n’ont pas bougé. On entend dans nos rang la manœuvre de quelques culasses, des cartouches qui se heurtent dans les gibernes : on réapprovisionne les magasins vidés des fusils.
Quelques réflexions s’échangent à voix basse :Quel fricot on a dû faire !...Qu’ont-ils dû prendre pour leur rhume !...Ils en ont soupé pour quelques quarts d’heure !
Les chefs se concertent rapidement.On décide de mettre le secteur nord-est du village en état de défense. Tout cela a duré une demi-heure. A 3 heures 30 un capitaine apporte l’ordre de tenir à outrance. Les troupes qui occupaient le centre et le sud du village se retirent en arrière.
300 hommes environ sont autour de nous et chacun comprend qu’il faut mourir là pour que le corps d’armée effectue sa retraite en bon ordre. Des ordres sont donnés et en moins de cinq minutes tout le monde est à sa place ; la section de mitrailleuses s’installe bravement sur la grande route. La partie gauche du chemin est défendue par 150 hommes.
Je prends position avec 100 hommes environ sur la partie droite. Les soldats construisent hâtivement mais avec soin des abris individuels ; ils prévoient que la lutte va être dure.Le jour se lève à quatre heures, je descends sur la route avec un autre lieutenant qui me désigne du doigt le chemin qui s’allonge tout droit devant nous sur une grande longueur. Je regarde et sur près de 100 mètres je constate que la route est couverte sur toute sa largeur de cadavres d’Allemands dont nous évaluons le nombre à 1500. Spectacle émotionnant et réconfortant.
Je rejoins mes hommes déjà prêts et je leur distribue des bouts de pain, du pain allemand abandonné par les Teutons ! Il est bon et mes gaillards s’en régalent, n’ayant pu manger depuis la veille.
Je venais de finir ma distribution, lorsque levant les yeux vers la plaine, à 700 mètres environ, dans la brume du matin, je distinguai confusément une ligne de tirailleurs ennemis s’avançant tranquillement et en ordre.
Les hommes avertis, frémissants d’impatience, se préparent à faire feu. Je laissai l’ennemi s’approcher jusqu’à 300 mètres environ et, après avoir recommandé à nos braves de bien viser et de garder leur sang-froid je commandai : « Feu à volonté ! »
Ce fut le début d’une lutte épique. Pendant quatre heures 300 Français tinrent tête à toute la première ligne d’attaque d’un corps d’armé Prussien. Les balles ennemies pleuvaient autour de nous comme grêle. Il devenait très dangereux de se déplacer dans le champ ; les branches d’arbres claquaient, la terre, l’herbe volaient en l’air ; les pignons des maisons recevaient le choc des balles qui venaient s’y aplatir. Plusieurs hommes furent tués ou blessés : malgré tout ils tiraient avec sang-froid et ardeur… Ils avaient devant eux une belle cible !
Nos cartouches s’épuisaient, on en fit prendre rapidement à l’autre extrémité du village où des troupes de la division étaient encore.
Dans ces heures tragiques, des hommes se conduisirent en vrais héros : deux d’entre eux traversèrent et parcoururent cinq ou six fois le champ criblé de balles pour aller ravitailler leurs camarades : un autre revint de lui-même se remettre à sa place sur la ligne de feu après avoir fait constater à l’ambulance de la croix de Genève que sa blessure à l’épaule n’offrait aucune gravité.
Nos mitrailleuses firent merveilles. Pendant quatre heures ce fut un feu d’enfer. Je passai mon temps avec l’adjudant à encourager les hommes et défaire les paquets de cartouches. Nos soldats étaient fiers et enthousiasmés, car ils voyaient que leurs coups portaient bien, les Prussiens s’avançant en terrain découvert. Vers 7 heures ¼ l’ordre nous parvint de nous retirer au moment opportun. Nous tînmes encore et pendant une demi-heure le feu continua furieux et terrible pour les Allemands. Enfin, voyant l’ennemi dessiner et préparer un mouvement enveloppant et s’avancer plus près de nous, nous décidâmes que le moment était venu de nous retirer.
Nous partîmes donc le long de la grande rue ; mais à ce moment une avalanche d’obus et de balles s’abattit sur le bourg. C’était effroyable, les tuiles volaient, les carreaux se brisaient : sortis du village nous nous dirigeâmes vers un bois situé à 800 mètres. Dans la forêt quelques obus éclatèrent ; un schrapnell s’enfonça dans ma musette sans me faire de mal. Un quart d’heure après nous fîmes l’appel et nous nous dirigeâmes vers Bouillon, heureux de voir que malgré les pertes, plus de 200 hommes étaient saufs. Trois heures après, nous avions rejoint notre régiment, contents d’avoir assuré la retraite. "
Amicalement
Sophie
Trouvé dans une revue (merci Vincent et Laurent

L'auteur de ce témoignage pourrais être (a vérifier) le lieutenant Henri Cariou de la 5e compagnie du 118e RI.
" Le 22 aout nous eûmes l’ordre de rentrer dans Maissin à 8 heures du soir. Les hommes étaient fatigués. Les maisons brûlaient et des cadavres jonchaient le sol. A minuit nous avons une violente attaque des Allemands : ils sont repoussés à la baïonnette. On reste sur le qui-vive. Puis, on entend dans la nuit sinistre les coups de clairon et de trompe : c’est le ralliement des Prussiens. Les Français se taisent et écoutent l’oreille attentive. Le moment est impressionnant et l’attente quelque peu angoissante ; on sait que les Boches vont revenir. Ils chantent des chœurs.
A 3 heures du matin on distingue sur la grand-route menant à Maissin le bruit de pas d’une colonne en marche. Bientôt ce sont des commandements en allemand faits à haute voix. On entend des rires bruyants ; l’ennemi s’avance confiant et croyant que nous avions évacué le village où nous nous tenions cependant silencieux et cachés.
Les soldats du 118e sont prêts. Soixante d’entre eux sur trois rangs deux à genoux et un debout dissimulés dans l’ombre des maisons, barrent la grande route, prêts à tirer. Cinquante camarades sont derrière nous massés la baïonnette au canon, prêts à bondir en avant. Le silence recommandé est impressionnant… Chacun sent que quelque chose va se passer.Encore quelques minutes. Les Prussiens s’avancent toujours très bruyant ; ils sont à cinquante pas, la nuit est noire ; on ne distingue rien, on devine seulement qu’un grand nombre d’ennemis s’avancent sans se douter de ce qui les attend.
Les voici à trente pas, 25 mètres ; on aperçoit à ce moment des silhouettes noires, un paquet sombre.
Les voici à 20 mètres.
Un commandement calme et bref :- Feu à répétition !...
Un crépitement épais et prolongé déchire la nuit ; le bruit impitoyable des Lebel domine tout autre bruit durant quatre à cinq minutes.
Un deuxième commandement :- Cessez le feu !
A la pétarade de nos fusils, succèdent les hurlements de douleur. La fuite des rescapés et des blessés qui se sauvent s’entend pendant une dizaine de minutes. Puis, plus rien….Silence de mort !...
Les Français n’ont pas bougé. On entend dans nos rang la manœuvre de quelques culasses, des cartouches qui se heurtent dans les gibernes : on réapprovisionne les magasins vidés des fusils.
Quelques réflexions s’échangent à voix basse :Quel fricot on a dû faire !...Qu’ont-ils dû prendre pour leur rhume !...Ils en ont soupé pour quelques quarts d’heure !
Les chefs se concertent rapidement.On décide de mettre le secteur nord-est du village en état de défense. Tout cela a duré une demi-heure. A 3 heures 30 un capitaine apporte l’ordre de tenir à outrance. Les troupes qui occupaient le centre et le sud du village se retirent en arrière.
300 hommes environ sont autour de nous et chacun comprend qu’il faut mourir là pour que le corps d’armée effectue sa retraite en bon ordre. Des ordres sont donnés et en moins de cinq minutes tout le monde est à sa place ; la section de mitrailleuses s’installe bravement sur la grande route. La partie gauche du chemin est défendue par 150 hommes.
Je prends position avec 100 hommes environ sur la partie droite. Les soldats construisent hâtivement mais avec soin des abris individuels ; ils prévoient que la lutte va être dure.Le jour se lève à quatre heures, je descends sur la route avec un autre lieutenant qui me désigne du doigt le chemin qui s’allonge tout droit devant nous sur une grande longueur. Je regarde et sur près de 100 mètres je constate que la route est couverte sur toute sa largeur de cadavres d’Allemands dont nous évaluons le nombre à 1500. Spectacle émotionnant et réconfortant.
Je rejoins mes hommes déjà prêts et je leur distribue des bouts de pain, du pain allemand abandonné par les Teutons ! Il est bon et mes gaillards s’en régalent, n’ayant pu manger depuis la veille.
Je venais de finir ma distribution, lorsque levant les yeux vers la plaine, à 700 mètres environ, dans la brume du matin, je distinguai confusément une ligne de tirailleurs ennemis s’avançant tranquillement et en ordre.
Les hommes avertis, frémissants d’impatience, se préparent à faire feu. Je laissai l’ennemi s’approcher jusqu’à 300 mètres environ et, après avoir recommandé à nos braves de bien viser et de garder leur sang-froid je commandai : « Feu à volonté ! »
Ce fut le début d’une lutte épique. Pendant quatre heures 300 Français tinrent tête à toute la première ligne d’attaque d’un corps d’armé Prussien. Les balles ennemies pleuvaient autour de nous comme grêle. Il devenait très dangereux de se déplacer dans le champ ; les branches d’arbres claquaient, la terre, l’herbe volaient en l’air ; les pignons des maisons recevaient le choc des balles qui venaient s’y aplatir. Plusieurs hommes furent tués ou blessés : malgré tout ils tiraient avec sang-froid et ardeur… Ils avaient devant eux une belle cible !
Nos cartouches s’épuisaient, on en fit prendre rapidement à l’autre extrémité du village où des troupes de la division étaient encore.
Dans ces heures tragiques, des hommes se conduisirent en vrais héros : deux d’entre eux traversèrent et parcoururent cinq ou six fois le champ criblé de balles pour aller ravitailler leurs camarades : un autre revint de lui-même se remettre à sa place sur la ligne de feu après avoir fait constater à l’ambulance de la croix de Genève que sa blessure à l’épaule n’offrait aucune gravité.
Nos mitrailleuses firent merveilles. Pendant quatre heures ce fut un feu d’enfer. Je passai mon temps avec l’adjudant à encourager les hommes et défaire les paquets de cartouches. Nos soldats étaient fiers et enthousiasmés, car ils voyaient que leurs coups portaient bien, les Prussiens s’avançant en terrain découvert. Vers 7 heures ¼ l’ordre nous parvint de nous retirer au moment opportun. Nous tînmes encore et pendant une demi-heure le feu continua furieux et terrible pour les Allemands. Enfin, voyant l’ennemi dessiner et préparer un mouvement enveloppant et s’avancer plus près de nous, nous décidâmes que le moment était venu de nous retirer.
Nous partîmes donc le long de la grande rue ; mais à ce moment une avalanche d’obus et de balles s’abattit sur le bourg. C’était effroyable, les tuiles volaient, les carreaux se brisaient : sortis du village nous nous dirigeâmes vers un bois situé à 800 mètres. Dans la forêt quelques obus éclatèrent ; un schrapnell s’enfonça dans ma musette sans me faire de mal. Un quart d’heure après nous fîmes l’appel et nous nous dirigeâmes vers Bouillon, heureux de voir que malgré les pertes, plus de 200 hommes étaient saufs. Trois heures après, nous avions rejoint notre régiment, contents d’avoir assuré la retraite. "
Amicalement
Sophie

Recherches sur le 19eme RI, le 219e RI et le 50eme RA.
Mes deux sites: http://19emeri.canalblog.com/ et http://219eri.e-monsite.com/
Mes deux sites: http://19emeri.canalblog.com/ et http://219eri.e-monsite.com/
Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Sophie, Jean-Yves, ... et les ami(e)s de Maissin !
- Merci à Sophie pour ce nouveau miracle breton et pour le partage généreux de ce témoignage du 118e RI. Nous sommes donc dans les combats de nuit à Maissin (N22/23 août). Les renforts du VIIIe corps allemand de réserve (VIIIe RAK) arrivent et le 17e RIR (régiment à 2 bataillons) reprendra (paraît-il) le village. En effet, pour être complet, il reste encore un gros travail de recherche à effectuer au travers des historiques des régiments de réserve allemands concernés ....: allo Barth ?!?
- Une bonne soirée agréable (et chaude) de Belgique!
Bonsoir Sophie, Jean-Yves, ... et les ami(e)s de Maissin !
- Merci à Sophie pour ce nouveau miracle breton et pour le partage généreux de ce témoignage du 118e RI. Nous sommes donc dans les combats de nuit à Maissin (N22/23 août). Les renforts du VIIIe corps allemand de réserve (VIIIe RAK) arrivent et le 17e RIR (régiment à 2 bataillons) reprendra (paraît-il) le village. En effet, pour être complet, il reste encore un gros travail de recherche à effectuer au travers des historiques des régiments de réserve allemands concernés ....: allo Barth ?!?
- Une bonne soirée agréable (et chaude) de Belgique!
Bien cordialement
Paul Pastiels
Paul Pastiels
- RIO Jean-Yves
- Messages : 1169
- Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am
- Localisation : VANNES (Morbihan)
- Contact :
Re: 65e RI Août 1914 Maissin Anloy
Bonsoir à toutes et à tous,
bonsoir Paul
et tous les ami(e)s de Maissin
Merci Sophie
pour cet beau document (que de détails encore !!!) et à Vincent et Laurent pour avoir joué les entremetteuses
. Si tout le monde s’y met maintenant, que va-t-on encore découvrir ? Cela confirme bien que les presses locales recèlent des trésors ! Mais cela, depuis que j’ai commencé à éplucher (ou effeuiller , c‘est selon les gouts) la Morbihannaise , je le savais déjà .
C’est désormais assez étonnant comme chaque témoignage vient parfaitement s’imbriquer dans le puzzle temporel en même temps qu’il le peaufine en confortant les autres témoignages précédents .
Quand je vois le nombre de « corrections - compléments » que j’ai à faire depuis fin février sur mon « brouillon de conférence » les vacances ne vont pas être un luxe .
Quelques courts commentaires :
- d’abord : confirmation des horaires des attaques Allemandes à minuit et 3 heures avant l’attaque finale du petit jour par des troupes fraîches et qui durera jusque 10h00 du matin (heure à laquelle mon Lt VESQUE est fait prisonnier au poste de secours)
- secondo : qu’envers et contre tout nos Bretons se seront battus « comme des lions » même en étant manifestement en infériorité numérique. Mais qui pourrait en douter ?
Ce témoignage confirme, comme celui de mon Lieutenant du 116 , le rôle joué par les mitrailleurs du 118e RI ; pour mémoire ci-après un extrait cité quelques pages plus haut de ce fil par notre camarade LAPITA :
« ….. nous voyons successivement des groupes de rescapés de la bagarre de la veille rallier le régiment. Parmi ces derniers je vois arriver, avec les débris de sa Section, DESMIERS disparu depuis la veille et dont j’ai emmené les chevaux, le croyant perdu. Il m’apprend que, resté dans le bourg de MAISSIN lors de la retraite de la Division, il s’y est maintenu avec une poignée de soldats des 118, 19, 62, 116 toute la soirée du 22 et la nuit du 22 au 23. Les Allemands ont tenté une attaque de nuit qui a avorté les mitrailleuses ayant fauché la colonne par quatre qui s’avançait par la rue. Jusqu’au matin les tirailleurs débandés qui occupaient les îlots de maisons ont repoussé toutes les tentatives de l’ennemi en lui infligeant des pertes sévères …. »
Car voici, à propos de ce qui paraît ahurissant pour les pertes Allemandes sur une seule route, ce qu’en dit de son coté H.VESQUE, qui s’était retrouvé à la nuit tombée, à son corps défendant, et passablement « dans le coaltar » comme on dit ici , dans le poste de secours installé en face de l’église (d’après son croquis : l’Hôtel GERARD ou le bâtiment voisin) ; d’abord atteint par une balle dans le bras à 17h30, il avait reçu, une heure plus tard, une balle dans la tête tirée « à 15,00m » lors de la dernière contre-attaque Allemande dans le Bois de Hautmont :
« … Pendant la nuit du 22 au 23 Août les Boches tentèrent sur MAISSIN même un retour offensif en colonnes épaisses. Les mitrailleuses françaises qui barraient les grandes routes à la sortie Nord de MAISSIN en firent un véritable massacre .
Ce renseignement me fut donné le 23 Août en la journée par un prêtre de MAISSIN qui était venu nous voir au poste de secours (serait-ce l’Abbé GERARD ?) et qui ajouta : « Les habitants restés dans le village sont forcés par les Boches de relever les cadavres , ils relèvent 4 Allemands pour 1 Français, surtout à la sortie Nord, où il y a sur les routes de véritables monceaux de cadavres ».
2 jours plus tard , alors que les Boches nous avaient sortis du poste de secours et transportés dans un champ en plein air (à la sortie de MAISSIN, sur la route de VILLANCE), j’eus l’occasion d’assister à un enfouissement de cadavres français et boches dans d’immenses tranchées en face de nous. Les cadavres allemands y étaient amenés à pleines charretières ….. »
De même que les mitrailleuses, les 75 , pourtant en nombre limités, paraissent avoir été d’une efficacité redoutable au cours de la demie-journée durant laquelle ils auront opéré . Un Médecin Divisionnaire Allemand (qui - ceci pour l’anecdote - avait passé des vacances en Avril 1914 à ROSCOFF !! et certainement côtoyé alors de futurs soldats Bretons) dira à H.VESQUE en s'exprimant « en excellent français » : « ….. Vous nous avez fait un mal terrible . Votre 75 est une diablerie et ses victimes sont horribles à voir . La guerre est quelque chose à supprimer ».
Tout ceci porte à s’interroger sur les pertes réelles de MAISSIN. Suivant les chiffres « officiels », les Françaises auraient été légèrement supérieures aux Allemandes.
Mais une « rumeur » n’a-t-elle pas couru que nombre de corps de soldats Allemands auraient en réalité été incinérés pour dissimuler l’étendue réelle de leur pertes ?
Ces témoignages concordants incitent à cette hypothèse .
Et,de tous ceux déjà recensés, il ressort systématiquement aussi une extrême violence des combats.
Effectivement Paul, beaucoup de choses à découvrir !
Bien amicalement de Bretagne sud où, ce soir, il fait chaud
, malgré une petite brise de mer.
Jean-Yves
Petit plus juste "pour le plaisir" :
Transporté en charrette jusqu’à LIBRAMONT pour être embarqué en chemin de fer vers l’Allemagne et l’Hôpital d’ESSEN, le Lieutenant H.VESQUE connaîtra par la suite 13 Camps d’internement ! Ayant été transféré en SUISSE au cours le l’année 1918, il sera libéré en fin Novembre et rejoindra alors VANNES ; la presse locale fera écho de son retour comme elle l’avait fait à deux reprises de la très vive inquiétude de sa famille après le 22 Août, et, en 1911, de sa cérémonie de mariage !
A croire que les journalistes de l’époque avaient eu la prémonition qu’un jour un gugusse local se lancerait dans des recherches insensées
et qu‘il faudrait l‘aider par delà le temps .
C'est tout pour ce soir.
Enfin, je crois .....
bonsoir Paul

Merci Sophie


C’est désormais assez étonnant comme chaque témoignage vient parfaitement s’imbriquer dans le puzzle temporel en même temps qu’il le peaufine en confortant les autres témoignages précédents .
Quand je vois le nombre de « corrections - compléments » que j’ai à faire depuis fin février sur mon « brouillon de conférence » les vacances ne vont pas être un luxe .
Quelques courts commentaires :
- d’abord : confirmation des horaires des attaques Allemandes à minuit et 3 heures avant l’attaque finale du petit jour par des troupes fraîches et qui durera jusque 10h00 du matin (heure à laquelle mon Lt VESQUE est fait prisonnier au poste de secours)
- secondo : qu’envers et contre tout nos Bretons se seront battus « comme des lions » même en étant manifestement en infériorité numérique. Mais qui pourrait en douter ?
Ce témoignage confirme, comme celui de mon Lieutenant du 116 , le rôle joué par les mitrailleurs du 118e RI ; pour mémoire ci-après un extrait cité quelques pages plus haut de ce fil par notre camarade LAPITA :
« ….. nous voyons successivement des groupes de rescapés de la bagarre de la veille rallier le régiment. Parmi ces derniers je vois arriver, avec les débris de sa Section, DESMIERS disparu depuis la veille et dont j’ai emmené les chevaux, le croyant perdu. Il m’apprend que, resté dans le bourg de MAISSIN lors de la retraite de la Division, il s’y est maintenu avec une poignée de soldats des 118, 19, 62, 116 toute la soirée du 22 et la nuit du 22 au 23. Les Allemands ont tenté une attaque de nuit qui a avorté les mitrailleuses ayant fauché la colonne par quatre qui s’avançait par la rue. Jusqu’au matin les tirailleurs débandés qui occupaient les îlots de maisons ont repoussé toutes les tentatives de l’ennemi en lui infligeant des pertes sévères …. »
Car voici, à propos de ce qui paraît ahurissant pour les pertes Allemandes sur une seule route, ce qu’en dit de son coté H.VESQUE, qui s’était retrouvé à la nuit tombée, à son corps défendant, et passablement « dans le coaltar » comme on dit ici , dans le poste de secours installé en face de l’église (d’après son croquis : l’Hôtel GERARD ou le bâtiment voisin) ; d’abord atteint par une balle dans le bras à 17h30, il avait reçu, une heure plus tard, une balle dans la tête tirée « à 15,00m » lors de la dernière contre-attaque Allemande dans le Bois de Hautmont :
« … Pendant la nuit du 22 au 23 Août les Boches tentèrent sur MAISSIN même un retour offensif en colonnes épaisses. Les mitrailleuses françaises qui barraient les grandes routes à la sortie Nord de MAISSIN en firent un véritable massacre .
Ce renseignement me fut donné le 23 Août en la journée par un prêtre de MAISSIN qui était venu nous voir au poste de secours (serait-ce l’Abbé GERARD ?) et qui ajouta : « Les habitants restés dans le village sont forcés par les Boches de relever les cadavres , ils relèvent 4 Allemands pour 1 Français, surtout à la sortie Nord, où il y a sur les routes de véritables monceaux de cadavres ».
2 jours plus tard , alors que les Boches nous avaient sortis du poste de secours et transportés dans un champ en plein air (à la sortie de MAISSIN, sur la route de VILLANCE), j’eus l’occasion d’assister à un enfouissement de cadavres français et boches dans d’immenses tranchées en face de nous. Les cadavres allemands y étaient amenés à pleines charretières ….. »
De même que les mitrailleuses, les 75 , pourtant en nombre limités, paraissent avoir été d’une efficacité redoutable au cours de la demie-journée durant laquelle ils auront opéré . Un Médecin Divisionnaire Allemand (qui - ceci pour l’anecdote - avait passé des vacances en Avril 1914 à ROSCOFF !! et certainement côtoyé alors de futurs soldats Bretons) dira à H.VESQUE en s'exprimant « en excellent français » : « ….. Vous nous avez fait un mal terrible . Votre 75 est une diablerie et ses victimes sont horribles à voir . La guerre est quelque chose à supprimer ».
Tout ceci porte à s’interroger sur les pertes réelles de MAISSIN. Suivant les chiffres « officiels », les Françaises auraient été légèrement supérieures aux Allemandes.
Mais une « rumeur » n’a-t-elle pas couru que nombre de corps de soldats Allemands auraient en réalité été incinérés pour dissimuler l’étendue réelle de leur pertes ?
Ces témoignages concordants incitent à cette hypothèse .
Et,de tous ceux déjà recensés, il ressort systématiquement aussi une extrême violence des combats.
Effectivement Paul, beaucoup de choses à découvrir !
Bien amicalement de Bretagne sud où, ce soir, il fait chaud

Jean-Yves

Petit plus juste "pour le plaisir" :
Transporté en charrette jusqu’à LIBRAMONT pour être embarqué en chemin de fer vers l’Allemagne et l’Hôpital d’ESSEN, le Lieutenant H.VESQUE connaîtra par la suite 13 Camps d’internement ! Ayant été transféré en SUISSE au cours le l’année 1918, il sera libéré en fin Novembre et rejoindra alors VANNES ; la presse locale fera écho de son retour comme elle l’avait fait à deux reprises de la très vive inquiétude de sa famille après le 22 Août, et, en 1911, de sa cérémonie de mariage !
A croire que les journalistes de l’époque avaient eu la prémonition qu’un jour un gugusse local se lancerait dans des recherches insensées

C'est tout pour ce soir.
Enfin, je crois .....

Recherches sur les régiments vannetais (116e & 316e RI, 28e & 35e RAC) et l'histoire de VANNES
http://vannes1418.canalblog.com/
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