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Bonjour à toutes & tous
Bonjour à nos amis Belges
Popol : merci de m’avoir fourni les renseignements demandés et de vos nombreuses interventions sur ce fil
Je voudrais souligner les contradictions des écrits qui relatent les mouvements et l’installation des troupes allemandes avant les combats du 22 août 1914.
Les préparations des DI allemandes avant les combats du 22 août, ont été peu évoquées dans ce fil.
Ainsi, du 12 au 21 août, les troupes allemandes ont-elles ou non renforcé leurs positions défensives ?
Les documents qui évoquent les organisations défensives de l’ennemi sont :
- Les raisins du Désastre par le Général DE LANGLE DE CARY (Payot, Paris–1935)
(post de Jean-Yves RIO du 26-08-2008) Citation : « (…)
L’ennemi était installé dans la forêt depuis plusieurs jours et à l’abri de ce masque il avait préparé une organisation défensive à laquelle se sont heurtés plusieurs de nos corps d’armée, le 17° notamment. ( …) La surprise a été pour nos troupes qui ont trouvé dans la forêt du fils de fer et des mitrailleuses habilement dissimulées . »
- L’historique du 116è RI (journée du 22 août) - extrait « Le 116è prend une formation de combat en avant de la colonne 429, à 3 kilomètres sud-ouest de Maissin, et prend contact immédiatement avec
l’ennemi, qui est retranché dans les bois, les champs d’avoine et champs de blé depuis plusieurs jours.
- L’historique du 118è RI (journée du 22 août)- extrait « Le combat s'engage, c'est le baptême du feu.
Les Boches sont retranchés là depuis plusieurs jours, dans les bois, les champs d'avoine et champs de blé. »
A contrario, les documents qui ne font pas mention, ou qui contredisent, la thèse d’une installation défensive des troupes Allemandes antérieure aux combats du 22 août :
- retranscription des annexes de l'AFGG par Paul Pastiels de Bruxelles ( post du 20-05-2008)
annexe n° 927 (AFGG - TOME I - 1er vol - annexes - p. 762) : « Poste de Stenay ; Reçu de Sedan. 22/08 à 10h55
De Paliseul, déposé le 22/08 à 10h10
"Général commandant le 11e CA à commandant armée (IVe) Stenay.
Maissin n'est pas occupé par l'ennemi. Je propose d'occuper la ligne Maissin, Anloy et d'y attendre vos ordres; mon poste de commandant est Paliseul." »
annexe n° 930 (AFGG - TOME I - 1er vol - annexes - p. 763):
« " 11e corps d'armée. Ecrit à 17h30 (mention au crayon; pièce trouvée aux entrées de la IVe armée.) Lorsque le CA est arrivé à Paliseul, à 9h,
la cavalerie lui a signalé que Maissin n'était pas occupé. " »
- Commandant PUGENS "la bataille des Ardennes, 22/08/14, sa genèse" ESG 1928 :
Chapitre III page 11 - « La 25è DI ,hessoise, général major von kühne, contre laquelle ont lutté, le 22 août, le 11° CA, et la 34° DI française, stationne le 21 août , après une courte marche :
50° Brigade – général von Spesshardt (118° - 117° RI) et 25° RAC, dans la région Villance, Libin, Glaireuse.
49° Brigade – (115°- 116° RI) et 61° RAC dans la zone Ochamps, Recogne, Libramont. Ses avant-postes passent la nuit établis face au S.O. sur la ligne de la Lesse (Villance- Ochamps) …..Dans la soirée, le général von Schenk, Ct le XVIII° CA, à reçu du duc de Wurtemberg l’ordre de porter ses 2 DI en position d’attente le lendemain matin, 25° DI (DI de tête) dans la région d’Anloy, 21° DI (DI de queue) vers Libramont ; en mesure de faire face au N.O. , soit à l’Ouest. (…) »
Chapitre X page 33 – « (.. .)
Aussi, quand on raconte que Maissin et les bois étaient entourés de profondes tranchées avec réseaux de fils de fer, nous croyons qu’il ne faut accepter ces dires qu’avec une certaines réserve , les Allemands n’ayant pas eu le temps matériel des se livrer à des travaux importants… »
Mme Léonie Gillet, dans son journal du 20/08/1914 mentionne que son frère est aller se promener dans les bois sans faire mention d’installation de soldats Allemands. Elle ne signale que la présence de cavaliers Français et Ulhans.
Le 21/08/1914 elle confirme le mouvement des troupes allemandes décrit par Pugens : « A midi, mon frère va à Glaireuse chercher Monsieur l'Abbé pour confesser malgré déjà le danger de voyager. Il reste jusqu'à ce que l'on vienne le rappeler, sans terminer les confessions.
Les troupes allemandes arrivent en foule à Glaireuse, à Wacha et dans les environs . Avant le soir , les travailleurs qui se trouvent de ce côté s'empressent de rentrer disant que le pays se remplit de soldats. »
Dans son post du 02/09/2008 Barth Vieillot, lui-même, émet des doutes : « …
quand je lis l'historique du 117e IR il ne semble pas en place depuis 10 jours. De ce que j'ai vu sur les autres historiques avec les noms et dates cela semble être la même chose. Pourquoi considérer alors qu'ils ont eu le temps de s'installer confortablement sur les lieux ? »
Peut être que l’Abbé Paul Gérard (lien
www.1914-1918.be/histoire_maissin2.php), qui fût témoin des combats de Maissin, nous livre dans son fascicule « Maissin ciquantenaire 1914-1964 –les combats de 1914 » les vrais raisons de la folie meurtrières des combats qui se déroulèrent le dimanche 22 août 1914 lorsqu’il écrit : « (…) à partir du 18 août, toutes les routes de la province de Luxembourg se couvrent d’interminables colonnes d’infanterie, d’artillerie, de munitions.
Le 21 après-midi, plus de 30.000 hommes sont massés à Smuid, Libin, Transinne, Villance ; ici, 24 canons sont mis en batterie vers Maissin. Un contingent d’environ cent hommes est venu à Maissin piller le quartier de la gare et y semer la terreur.
Les Allemands sont, si je puis dire, à pied d’œuvre, attendant l’ennemi. A ne considérer que le nombre de combattants, les forces des deux antagonistes s’équilibrent, mais la position occupée par les Allemands est de beaucoup supérieure à celle des Français.
Une brève description de la topographie de Maissin le fera comprendre.

Ce joli village est bâti sur le flanc sud d’une colline qui, au Spihoux, atteint l’altitude de 400 mètres. Au centre du village se réunissent deux grand-routes, l’une venant de Saint-Hubert, l’autre de Rochefort : elles offrent aux Allemands une grande facilité d’investissement de la localité. A partir de Maissin, ces deux voies n’en forment plus qu’une seule vers Paliseul, Bouillon, Sedan.
Au nord, à l’est et au sud, Maissin est entouré d’un vallon dont la profondeur varie de 20 à 50 mètres. A ce vallon succède la forêt : le Bolet, Champmont, la Membore, Burnobois. Les Allemands peuvent parvenir à Maissin sans être aperçus par l’adversaire.
De plus, de Villance, les Allemands découvrent la vaste plaine s’étendant à l’ouest de Maissin vers Paliseul (Bellevue) et Our.
Au sud, la forêt d’Homont cache la vue du village aux Français venant par la route de Jéhonville et de Paliseul. A la Bellevue, ils sont sous le feu direct de l’ennemi. »
Que peut on conclure des recoupements des documents précités ?
j’attends la réaction des spécialistes pour m’éclairer
Cordialement
Jean-Louis