Le 5 septembre 1914, (7 heures du soir) à Clermont/Argonne, les allemands ont fusillés un jeune garçon de 7 ans. Il s’appelait Raymond Poinsignon, il était natif de Vauquois.
Le 19 juin 1925, le Capitaine Bertaux, Chef du secteur d’état-civil Militaire de la Meuse, reçoit une demande de transfert sur la demande de la famille.
En effet, d’après des courriers adressés aux Maires de Clermont et Vauquois, il est préciser que la tombe se trouve prés des Islettes, dans la propriété de Mr Charles, brigadier forestier, qu’elle est entretenu et fleurie depuis 1914.
L’exhumation à lieu le 19 septembre 1925 à 14 heures. C’est le service des restitutions de corps des morts pour la France (Ministère des Pensions) qui se charge de ce travail.
La famille ramène le corps à Montreuil sous Bois.
J’en déduit que ce très jeune garçon à eu la mention « Mort pour la France ».
Quelqu’un sur ce Forum habite-il prés de Montreuil ?
Si oui, peut-il recherché la tombe de ce gamin et m’envoyer une photo ?
Bonjour,
Cet enfant a-t-il été fusillé au sens ou on l'entend actuellement (par un peloton en bonne et due forme), ou, comme cela se disait à l'époque pour la victime d'un coup de fusil ?
Il me semble que l'on avait ici parlé de l'emploi de ce même terme pour un(e) jeune héro(ïne) (belge ?) fusillée de même ...
Cordialement
Alain
J’ai devant moi plusieurs correspondances sur ce douloureux dossier.
19 juin 1925 : Le Capitaine Bertaux écrit ;
« Je reçois ce jour une demande de transfert au nom de Poinsignon Raymond, fusillé par les allemands le 6 septembre 1914.
20 juin : Le Maire de Clermont écrit ;
« Monsieur le Capitaine, En réponse à votre lettre du 19 j’ai l’honneur de vous faire connaître que le jeune Poinsignon Raymond à bien été fusillé par les allemands en 1914. Le corps à été inhumé… »
24 juin : Le Maire de Vauquois écrit :
« En réponse de votre lettre du 19 courant j’ai l’honneur de vous informer que ce n’est pas le 6 septembre, mais le 5 septembre à 7 heures du soir que le jeune Poinsignon Raymond à été tué par les allemands…. »
Il me semble avoir déjà lu quelque chose sur ce cas. Si c'est bien l'histoire dont je me souviens, le gamin n'a pas été fusillé au sens propre mais plutôt abattu dans la rue pour un acte d'insubordination ou de menace. Je verrai si je peux retrouver la source.
Le 4 septembre, pendant la nuit, les 121e et 122e régiments wurtembergeois y firent leur entrée en brisant les portes des maisons et en se livrant à un pillage effréné, qui devait se continuer pendant le cours de la journée suivante. Vers midi, un soldat alluma l'incendie dans l'habitation d'un horloger, en y répandant volontairement le contenu de la lampe à alcool qui lui avait servi à préparer son café.
Un habitant, M. Monternach, courut aussitôt chercher la pompe municipale et demanda à un officier de lui fournir des hommes pour la mettre en action. Brutalement éconduit et menacé d'un revolver, il renouvela sa démarche auprès de plusieurs autres officiers sans plus de succès. Pendant ce temps, les Allemands continuaient à incendier la ville, en se servant de bâtons au bout desquels des torches étaient fixées. Tandis que les maisons flambaient, des soldats envahissaient l'église, qui est isolée sur la hauteur, y dansaient au son de l'orgue, puis, avant de se retirer, y mettaient le feu à l'aide de grenades ainsi que de récipients garnis de mèches et remplis d'un liquide inflammable. Après l'incendie de Clermont, on trouva deux cadavres, celui du maire de Vauquois, M. Poinsignon, complètement carbonisé, et celui d'un jeune garçon de onze ans, qui avait été fusillé à bout portant.
Quand le feu fut éteint, le pillage recommença dans les immeubles que la flamme avait épargnés. Des objets mobiliers, enlevés de chez le sieur Desforges, et des étoffes, volées dans le magasin du sieur Nordinan, marchand de nouveautés, furent entassés dans des automobiles. Un médecin-major s'empara de tous les objets de pansement de l'hospice, et un officier supérieur, après avoir inscrit sur la porte d'entrée de la maison Lebondidier une mention interdisant de piller, fit emporter sur une voiture une grande partie des meubles qui garnissaient cette habitation, les destinant, comme il s'en vanta sans vergogne, à l'ornement de sa propre villa.
A l'époque où tous ces faits se sont passés, la ville de Clermont-en-Argonne était occupée par le XIIIe corps wurtembergeois, sous les ordres du général von Durach, et par une troupe de uhlans que commandait le prince de Wittenstein.
Bonsoir,
Ce sera après le 1er janvier.
Me rendant assez souvent au cimetière de Noisy-le-Sec, je pourrai pousser jusqu'à Montreuil, cimetière ancien mais l'état des tombes de famille est soit parfait soit piteux.
J'ai eu dimanche de très bonne surprises dans un cimetière en voyant des tombes familiales contenant des restes de soldats de 14-18 parfaitement entretenues.
Evidemment quand il n'y a plus de famille, tout le monde s'en fout.
Bien cordialement
Jean-Claude
J'ai retrouvé la source dont je parlais plus haut. En fait, il s'agit de la reproduction d'une carte postale tirée du livre de François Pairault intitulé "Images de Poilus. La Grande Guerre en cartes postales" et paru aux éditions Taillandier en 2002. La voici, je l'ai scannée comme j'ai pu :
Je ne sais pas si les faits décrits sont réels ni s'ils correspondent à notre sujet, mais comme la petite victime avait 7 ans, la coïncidende est troublante.
