le pourquoi et le comment des sépultures

Parcours individuels & récits de combattants
Arnaud Memorial
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Re: le pourquoi et le comment des sépultures

Message par Arnaud Memorial »

Lors de mes recherches sur les soldats tombés autour de Dormans, j’ai trouvé cet article.

Il pourra intéresser ceux qui se demandent pourquoi certains soldats étaient inhumés en tombes individuelles, d’autres pas, pourquoi les dépouilles étaient parfois restituées à la famille, d’autres pas. Et comment cela était réalisé.
Impossible pour ma part de savoir si cet état des lieux est complet ou erroné, à prendre comme simple information et à recouper...

Le texte est long, et encore, j’ai essayé d’extraire le plus factuel ! L’intégralité se trouve en
http://www.imprimerie-d3.com/actesducolloque/transfert.html.
De la même manière, pour ne pas alourdir plus, je n’ai pas ajouté les renvois (chiffres qui apparaissent parfois).

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Au début de la Grande Guerre, la tombe individuelle est le propre de l'armée allemande, qui, lorsqu'elle le peut, dresse les tombes des officiers français tombés dans ses lignes. A l'inverse du sort réservé à la dépouille d'Alain Fournier, l'exemple de la tombe du colonel Driant est à ce propos riche d'enseignements. Le 23 février 1916, sur les lieux mêmes du combat, les Allemands inhument le héros du bois des Caures avec respect, précise Daniel David, et en informent la famille via la Croix rouge20.
En revanche, l'attitude du commandement français reste officiellement inchangée. Par l'instruction du Grand-Quartier-Général du 19 juillet 1915, Joffre prescrit encore le creusement de fosses communes d'une centaine de cadavres chacune pour les hommes du rang. Mais le courant individualiste de la société illustré par la multiplication des caveaux familiaux depuis le XIXe siècle et l'ampleur du sacrifice ne peuvent tolérer plus longtemps d'archaïques pratiques. Maurice Genevoix décrit de façon saisissante les tombes hâtives de la Marne aux petites croix frustes qui presque toutes gardent accroché un képi rouge21. N'est d'abord indiqué que le jour où le combattant est tombé ;
puis, comme aux Eparges, ce sont les poilus eux-mêmes qui prennent l'initiative de tombes individuelles décorées de la cocarde tricolore, du nom, du grade et de l'unité.La mort militaire, enfin reconnue et honorée, fait partie de la geste des combattants. Cette mort dont on parle peu entre poilus, mais qui nourrit de son sang le rempart qu'incarne la tranchée, est un autre symbole du réflexe de solidarité des soldats. Deux mots reviennent souvent sous la plume des témoins, dignité ou décence, revendications d'une mort respectée pour ceux qui peuvent échapper à l'anonymat des disparus. Jean Berthaud décrit dans ses souvenirs comment en Champagne, en octobre 1915, à la butte de Tahure, après l'éclatement d'un obus de 305 mm, ses hommes (il est sergent au 147e d'infanterie) se mettent à fouiller la terre avec leurs pelles et leurs pioches pour retrouver le corps d'un de leurs camarades enseveli afin de lui donner une sépulture décente22.
Enterrer un camarade, même avec des moyens de fortune (planches de coffrage parfois et plus souvent toile de tente), c'est avant tout lui témoigner un peu d'amitié, précise André Pézard23. Parmi les peurs du soldat, celle de mourir seul, abandonné entre les lignes, et de pourrir sur place est latente, comme l'a montré Stéphane Audoin-Rouzeau en analysant les journaux de tranchée24.La République en guerre ne peut rester plus longtemps indifférente. Se substituant dans un premier temps aux combattants et à leurs familles, l'État accorde, par la loi du 29 décembre 1915, la concession perpétuelle et individuelle dans les cimetières militaires créés en arrière du Front mais dans la zone des armées. Ces lieux sont choisis avec soin par une Commission sanitaire et un Conseil départemental d'hygiène après avis favorable de la commune concernée. Ces cimetières militaires sont entretenus par l'État, ce qui constitue une petite révolution juridique. Jusqu'alors les municipalités devaient pourvoir à la sépulture des personnes décédées sur leur territoire25.

Les transferts des corps des Poilus

Toutefois, cette reconnaissance officielle du sacrifice suprême ne satisfait pas nombre de familles. Celles-ci éprouvent, en même temps que du chagrin, un sentiment de frustration. Après avoir reçu l'avis de décès, elles ne peuvent offrir, dans la plupart des cas, qu'une messe à la mémoire du défunt. Sans qu'il soit possible d'avancer un chiffre quelconque, dans un premier temps l'État laisse faire des transferts de corps, notamment pour les militaires décédés dans les hôpitaux ; mais par lettre aux préfets du 15 janvier 1915 le ministre de la Guerre ajourne tout transfert de corps des militaires morts dans la zone des armées. Domaine neuf de la recherche, cette étude devrait être étendue à l'ensemble des régions françaises hors de la zone des armées en 1914-1918 afin de mieux percevoir l'intensité du recueillement et des fastes mortuaires réservés à ces premiers retours. On pourrait constater en effet une évidente opposition entre le phénomène d'accoutumance aux obsèques dans les cimetières militaires du Front, et l'émotion de l'arrière lorsqu'un corps, de façon exceptionnelle vu la rareté des transports, est rendu à sa famille. (...)
La crise du moral est telle en 1917, l'année trouble selon l'expression de Pierre Renouvin, que le gouvernement Clemenceau prend la première mesure relative aux transferts des corps. L'instruction générale du 2 octobre les reconnaît officiellement mais hors de la zone du front. Il n'est pas encore question de prélever la dépouille identifiée d'un poilu des cimetières de la zone des armées.
Cette règle n'est pas suivie. Dès la fin des combats, des familles désireuses de retrouver le corps de leur défunt pratiquent des exhumations illicites. Des entrepreneurs peu scrupuleux bravent jusqu'aux bureaux d'octroi qui n'osent taxer cette nouvelle catégorie de "marchandise", et ce d'autant plus que les employés de l'octroi sont le plus souvent des grands blessés de guerre.
Le 19 juin 1919, une nouvelle instruction générale publiée au Journal Officiel annule la précédente à propos des transferts des corps. Ceux-ci sont interdits quels que soit le lieu, la voie ou le moyen28. Entre juin et septembre 1919, Fauve, sous-secrétaire d'État à l'Intérieur, tente de prendre des sanctions contre ceux qui se livrent à ce genre de pratique, plus particulièrement dans les départements proches ou dans l'ex-zone des armées. A titre d'exemple, selon La Gazette de l'Oise du 24 mars 1920, à Maquéglise, dans la nuit du 12 mars, la fosse d'un chasseur du 48e Bataillon est fouillée et le corps enlevé à destination du département de la Somme où habite sa famille29.
Il est temps de mettre un terme à de telles pratiques, d'autant plus que l'article 225 du traité de Versailles précise que tous les gouvernements signataires se donnent :....toutes facilités pour satisfaire aux demandes de rapatriement des restes de leurs soldats et de leurs marins30. Respectueux du sang versé, le gouvernement Clemenceau pratique bientôt une politique généreuse, par la suite amplifiée par le ministre des Pensions, André Maginot.
Les premières mesures concernent les remises de prix sur les voyages en chemin de fer. A la fin de l'année 1919, à la demande de Georges Clemenceau, les compagnies de chemins de fer concèdent une réduction de 75 % en 3e classe aux familles indigentes désireuses d'aller chercher un corps dans un hôpital militaire31. En juin 1920, dans tous les cas de transfert de corps, une remise de 50 % est accordée aux veuves et ascendants sur les transports ferroviaires. Enfin l'article 106 de la loi de finances du 31 juillet 1920 constitue une petite révolution juridique : sur demande des veuves, ascendants ou descendants, les transferts de corps sont désormais à la charge de l'État.
Par lettre-circulaire aux préfets en date du 2 septembre 1920, le ministre des Pensions, avant même le décret d'application du 28 septembre, fixe de façon très précise, y compris dans la distribution de milliers d'imprimés par département (21 000 pour le Morbihan32), les modalités des transferts de corps. L'État assure à ses frais : l'exhumation, la mise en bière hermétique, le transport par route du cimetière militaire (dit de guerre) à la gare qui dessert la commune où se trouve le cimetière désigné par la famille, et le transport de cette gare au cimetière ainsi que l'inhumation définitive, à l'exclusion de toute cérémonie confessionnelle, séparation de l'Église et de l'État oblige.
Cela représente un effort financier considérable : en octobre 1920, la ville de Lorient qui prévoit une extension du cimetière de Kerentrech pour 350 sépultures à réunir dans un carré militaire en estime le coût à 252 000 F, somme très supérieure aux ressources locales33. On comprend, dès lors, que l'aide de l'État soit appréciée. Mais afin de ne pas trop alourdir les faibles finances publiques dont le premier poste budgétaire est celui des pensions, le ministre fixe avant le 15 février 1921 les demandes de transferts de corps désirant bénéficier du transport gratuit. Il ne peut avoir lieu avant des mois.
Ces longs délais ont pour origine le nombre des demandes, les délais de recherche et d'identification des corps, et la priorité accordée à la reconstruction des infrastructures des départements envahis par les Allemands. En avril 1921, André Maginot, par souci d'efficacité, crée le Service de restitution des corps dont la direction technique est assurée par le Service central de restitution. Une estimation ultérieure du secrétariat d'État chargé des Anciens Combattants et Victimes de guerre donne un total de 240 000 corps restitués, soit 30 % des sépultures de combattants identifiés34.
Percevoir les réalités de cette forme d'individualisme propre à la Grande Guerre, qui, de façon paradoxale, met aux prises les masses des peuples en armes, nécessiterait une minutieuse enquête par département. Ce travail à long terme, qui peut se révéler décevant selon les départements, aurait besoin de la coopération universitaire. En dépit d'un classement uniforme des séries R (la plus importante pour les transferts de corps), M ou Z, tous les fonds ne sont pas identiques ; il faut les compléter par une prospection approfondie des archives municipales.
Ainsi je me suis livré à un vain travail de recherche aux Archives départementales de l'Hérault qui ne contiennent qu'un seul carton relatif à des documents réglementaires35, ce qui rend impossible toute estimation chiffrée. A titre de comparaison et en raisons de liens personnels anciens tissés avec ce département, il m'a été possible de disposer des archives du Morbihan grâce à la disponibilité de vieux amis36. Elles se révèlent très riches, surtout pour les étrangers, mais ne contiennent aucune donnée globale permettant une estimation du nombre de transferts. En revanche, les Archives départementales de l'Ariège sont d'une exceptionnelle richesse. Grâce au remarquable travail déjà cité d'André Allard, et en le complétant par quelques fonds privés, il devient possible d'étudier le non dit et le visible des transferts de corps.
Ce phénomène nous est devenu étranger, mais il devait aller de soi comme revendication du prix du sacrifice suprême pour les 6 441 660 survivants des combats au 1er juin 1919, selon le décompte des anciens combattants fait par Antoine Prost37.Le premier stade de la recherche consiste à s'intéresser à la phase de l'identification et de l'exhumation, comme le montrent si bien les images de Bertrand Tavernier. A l'origine de la chaîne de solidarité nationale que constituent ces translations de corps, se trouvent les anonymes du service militaire de l'état civil, et plus particulièrement les militaires identificateurs souvent aidés par les bénévoles de l'association des Nouvelles du Soldat.
Il s'agit d'éviter que des exhumations illicites se reproduisent ou que les risques d'accidents n'augmentent si on laissait les familles fouiller les sillons du carnage.Deux cas peuvent se présenter. Le premier concerne la fouille du champ de bataille. Celui-ci semble moins jaloux que l'océan puisqu'il rend parfois ses victimes... Dès la fin de l'état de belligérance, avec d'infinies précautions en raison de tous les engins de mort non explosés encore présents, les champs de la mort sont prospectés pour les corps non encore ensevelis dans les cimetières militaires. La fouille peut avoir lieu à la faveur d'un éboulement ou d'un ravinement dû aux précipitations. Quinze à vingt centimètres de terre seulement recouvrent des ossements dont l'identification peut provenir de la plaque d'identité. Pour les poilus, celle-ci porte le nom et le prénom, la classe du soldat-citoyen et le lieu de recrutement. D'autres objets servent également à la reconnaissance, tel capitaine est sorti de l'anonymat grâce à une montre-bracelet, un carnet personnel ou un stylo dédicacé. A Verdun, à partir de 1920, un aumônier démobilisé, de retour dans sa paroisse, publie un bulletin mensuel La Clochette. Dans la rubrique "Autour des cimetières", il donne des informations précises sur les objets retrouvés afin que des familles puissent reconnaître leurs morts38.
Le second cas concerne l'exhumation des cimetières militaires où le nombre des inconnus est souvent impressionnant : 8 000 pour celui du Faubourg pavé à Verdun au début des années 192039. Ces nécropoles fleurissent comme autant de couronnes mortuaires autour des champs de bataille. Outre celui du Faubourg pavé, Verdun en compte quatre principaux, ceux de Douaumont, de Bras, de Glorieux, et de Bévaux. (...)
Les familles résidant trop loin des moissons de la mort ne peuvent pas, le plus souvent, accomplir ce premier rite de reconnaissance. Elles se font alors représenter par les "délégués des familles" (un par secteur civil) membres de l'oeuvre présidée par Toussaint, les Nouvelles du Soldat. Pour chaque exhumation, chaque "délégué" reçoit deux francs d'indemnité. En contrepartie, il veille à la décence de ce qui est toujours considéré comme une cérémonie. Toute exhumation doit également se faire en présence d'un représentant du Service de restitution des corps. Ce fonctionnaire dépend du ministère des Pensions. Il fait partie d'un nouveau corps de contrôleurs qui vérifient que les entreprises de pompes funèbres adjudicataires des transferts de corps remplissent bien les clauses de leurs contrats signés avec l'État. Ces fonctionnaires portent témoignage du nombre des emplois liés aux transferts des corps. C'est un des moyens trouvés pour protéger le marché du travail au sortir de la guerre, elle-même générant après la signature du traité de paix une dynamique de l'emploi. L'organisation des transferts de corps se révèle en effet fort complexe. Tout repose sur une parfaite harmonisation car chaque transfert est public.
L'homme-pivot est l'inspecteur de la gare régulatrice. La France en dénombre quatre pour la restitution des corps afin de tenir compte des possibilités des six grands réseaux ferrés, il s'agit des gares de Brienne-le-Château, de Creil (Oise), de Sarrebourg (Moselle) et de Marseille (pour les poilus de l'Armée d'Orient et autres campagnes lointaines). C'est à ce fonctionnaire qu'incombe la tâche essentielle du tri, à raison de dix corps par jour maximum au départ des réseaux du Nord et de l'Est40. Il a sous ses ordres les gardiens des dépositoires, un convoi ne pouvant être formé que lorsqu'il y a un nombre suffisant de dépouilles mortelles. C'est l'agent supérieur, un par gare régulatrice, qui forme le train spécial dit train funéraire dont chaque wagon porte le nom de la gare de déchargement. En 1922, au moment où l'Allemagne ne paie pas ses indemnités de guerre sur lesquelles le ministère des Pensions compte absolument pour faire face aux séquelles de la guerre, chaque transfert de corps revient en moyenne à l'État à 72 F41.
Par souci d'économie, André Maginot améliore le système en favorisant les regroupements afin d'éviter d'utiliser trop de wagons. Or ces trains doivent arriver à l'heure vu les autorités concernées qui sont d'ailleurs prévenues du départ du convoi par télégramme indiquant la date précise d'arrivée. En effet, chaque train spécial est accueilli par le préfet ou son représentant, généralement un sous-préfet en présence duquel les wagons plombés sont ouverts. Les autorités municipales respectives sont ensuite informées, les corps étant par la suite conduits à la gare finale de déchargement.Pour illustrer notre propos, un exemple doit être cité.
A la demande de sa famille, en 1921, le corps de Jules Charry, soldat du 251e Régiment d'infanterie, est ramené dans son village natal d'Engravies dans l'Ariège. Un entrepreneur de transfert de corps (appelé aussi adjudicateur de travaux) exhume la dépouille au cimetière militaire de Glorieux, à Verdun, en présence de la famille et d'un représentant du Service de restitution des corps. L'entrepreneur de pompes funèbres amène le corps de Jules Charry à la gare de Verdun, dite gare de regroupement. Ses restes sont ensuite placés dans un train ordinaire (train d'exploitation) comptant un wagon spécial. Ce convoi se dirige vers la gare régulatrice de Brienne-le-Château. A Brienne sont formés les convois régionaux ; les autorités préfectorales sont alors prévenues de l'arrivée des trains spéciaux ou trains funéraires. C'est sur un train de ce type que la dépouille de Jules Charry prend la direction de la gare régionale de Toulouse. Là, le corps est transporté dans un train ordinaire jusqu'à la gare départementale de Pamiers. Il prend ensuite la direction de la gare de Les Pujols dite gare de déchargement. Transporté sur une charrette, la dépouille de Jules Charry gagne Engravies pour l'inhumation finale42.Jules Charry n'est pas un cas unique pour ce département qui compte parmi les plus éloignés du Front. Le 18 mars 1921 arrive en gare de Pamiers le premier convoi funéraire contenant 58 corps.
Entre 1921 et 1923, 659 transferts de corps concernent le département de l'Ariège, y compris les corps de prisonniers exhumés en Allemagne auxquels André Maginot donne la mention Mort pour la France43. Pour un département qui a eu 6 074 tués à l'ennemi, cela représente 10,89 % des corps des combattants restitués à leurs familles. C'est peu quantitativement et beaucoup sur le plan symbolique. En tenant compte du nombre des disparus, il s'agit là d'un geste significatif de la solidarité du "front invisible" de l'arrière envers ceux qui ont donné leur sang. Ces transferts confirment la pérennité de l'inhumation individuelle, si possible dans un caveau familial, une des conquêtes de la société industrielle. Dans des villes comme Pamiers, les poilus reçoivent un hommage spécifique : ils sont enterrés dans des tombes individuelles regroupées dans des carrés militaires sur lesquels veille depuis le Souvenir Français.
En 1921, 101 corps en neuf convois, à raison de cinq à huit dépouilles par train funéraire, arrivent en gare de Béziers où il faut construire un dépositoire. La fonction du dépositoire de la gare de déchargement, lorsqu'il s'agit d'une ville de cette importance, n'est pas la même que son équivalent de la gare régulatrice : il s'agit d'attendre les voeux de la famille quant aux obsèques religieuses ou non et aux modalités pratiques (deuil privé ou cérémonie publique). Lors du premier convoi, le 24 mars 1921 (onze corps), l'affluence est telle que les familles des défunts reçoivent des cartons d'invitation44.Si le transfert de corps apparaît comme un refus de l'anonymat de la mort militaire, la restitution symbolise la reconnaissance émue de la mort du soldat. Mais celle-ci, par le caractère solennel des cérémonies et en raison du décalage dans le temps entre la mort reçue sur le champ de bataille et les honneurs rendus lors du retour au pays, devient aussi la mort du héros.
Et ce à une époque où la France cherche, en glorifiant le sacrifice d'individus reconnus, à exorciser la peur de la mort en masse. A cela s'ajoute une raison plus prosaïque : le gros des transferts de corps a bien lieu en 1921-1923, c'est-à-dire au moment de la prise en charge gratuite des restitutions de corps (rappelons que toute demande de transfert reçue après le 15 février 1921 est à la charge des familles45).
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los
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Re: le pourquoi et le comment des sépultures

Message par los »

Bonjour Arnaud
Merci pour cet article fort intéressant.
Amicalement
Sophie :hello:
Recherches sur le 19eme RI, le 219e RI et le 50eme RA.
Mes deux sites: http://19emeri.canalblog.com/ et http://219eri.e-monsite.com/
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henri astoul
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Re: le pourquoi et le comment des sépultures

Message par henri astoul »

Bonjour
Très intéressant, il montre les dispositions de l'Etat vis à vis des familles.
Existe-t-il des traces, dans l'Aisne, des associations qui, en 1919, se sont mises à la disposition des familles, pour la recherche et l'exhumation des corps ?
Merci. Henri
Henri
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Jean RIOTTE
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Re: le pourquoi et le comment des sépultures

Message par Jean RIOTTE »

Bonsoir Arnaud,
Merci beaucoup pour ce lien très intéressant qui répond à bien des questions.
Cordialement.
Jean RIOTTE.
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