Lettre datée du 24 septembre 1915.
Ma Chère Adrienne.
Je t'ai écris , hier23, et reçu ta lettre le même jour. Je t'ai envoyer une carte aussitot(.....)pour te faire savoir assez tôt, du départ. Nous sommes partis comme je te l'ai dit. Partis à 6 heures, nous avons marché toute la nuit pour arrivez coucher dans les petits sapins, à proximité du camp à la belle étoile, à 3 heures du matin, tellement fatigués qu'on ne pouvait monter nos tentes.On souffrait de la soif et de la fatigue que je n'enpeux plus. Je t'assure que c'est bien dur.Il faut un courage surhumain pour supporter toutes ces misères..Tous nous sommes loger à la même enseigne et sans(......) familles. Il y a des heureux comme dans la notre, qui ne savent pas ce que c'est (1) que de souffrir, ni d'avoir suspendu sur sa tête la mort la plus effroyable, que l'on puisse avoir en pleine jeunesse et pense quels aveux est (..... .....) à ceux qui vous sont chers.
Enfin on y peut rien. J'espère que le bon dieu va me proteger. Je vais bien le prier, nuit et jour, pour cela et pour vous tous aussi.
Nous repartons ce soir dans les tranchées. Demain nous serons le 25 septembre, on pourra se rappeler de cette date. Nous n'avons pas dormi cette nuit par la canonnade. C'est comme un roulement de tambour. Cà n'arrete pas.Depuis 21 heures ce soir c'est un peu plus calme.Je crains que le temps ne se gate. Il va se mettre à la pluie, on va être bien dehors dans les tranchées. On ne trouve^pas d'eau pour se laver, ni pour boire. Voila plusieur jours on était propre. on va commencer à être sales.
J'ai déja tué des poux plusieurs fois dans ma flanelle. Ceux-ci fourrent dans la laine. J'y fais attention. J'ai brulé même une flanelle usagée. J'ai la bonne sur moi et ta ceinture dans mon sac. J'ai été obligé de balancer deux chemises. On en est tellement chargé, 3 jours de ( ..... ....) et de biscuits où rien(.... ... ) .
Il parait que les boches reculaient partout. Cette nuit on à enlevé ,(.... ....) la position des boches un regiment Bavarois.
Il parait que la poursuite marche et pour (.... .....)nous devons partir(..... ....) pour suivre. Nous avons à 7 km à faire pour allez dans les tranchées. Tous cela n'est pas le reve.
A bientot , j'espère ma petite Adrienne, avoir le plaisir de te lire. Tes nouvelles m'ont fait bien plaisir, car il y avait bien longtemps, que jen'en avait eu. Je tacherais de t'écrire souvent pour te tranquilliser, et quand j'aurais un instant de libre, fusse deux mots sur une carte.
J'avais rêvé d'aller vous voir. Cela aurait été un bien grand bonheur, mais le destinne l'a pas voulu. Esperons que Dieu était dans mes prières et me renverra parmis vous.
Embrasse bien mes parents et Hélène aussi pour moi.J'espère que Marcel (son fils ainé12 ans), va m'ecrire de Caudebec
Je lui écrirai là-bas. Tu pense que je ne l'oublie pas, ni vous non plus
Ton petit mari qui t'aime de tout son coeur et ne cesse à chaque instant de penser à toi et à nos deux enfants.
Je t'envoie du plus profond de mon coeur et de mon ame tous les plus doux baisers de mon coeur
A Prunnier.
PS je t'écrirai d'ici deux jours pour te dire ce que je devient
(1)Albert Avait deux fils, Marcel(1903)( et Fernand(1904) MARCEL qui était placé dans une école à CAUDEBEC , car n'ayant plus d'autorité paternel
celui-ci donnait du souci à sa mére
Albert était l'un des grainetier de Jumièges celui-ci .
C'est en receillant des temoignages auprès des familles pour mon recueil de memoire que les petits enfants mon confiés ces cartes et lettres
Je vais psser la photo d'albert bientot , car je n'arrive pas à la mettre sur cette même pages;
Martial