Le 359ème RI

Parcours individuels & récits de combattants
Répondre
nelsonne
Messages : 7
Inscription : mar. févr. 27, 2007 1:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par nelsonne »

Bonjour,
Je cherche tout renseignement sur le 359ème RI ou mon AGP était soldat. Il est mort à la Fontenelle (Ban-de-Sapt) dans les Vosges en juillet 1915 et était originaire ds Alpes.
Merci d'avance ;) ,
cordialement
magenta
Messages : 13
Inscription : sam. févr. 03, 2007 1:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par magenta »

Si je ne me trompe pas, un historique papier du 359ème R.I. est disponible auprès de M. Jean-Luc Dron :

http://perso.orange.fr/jean-luc.dron/accueil.htm

Cordialement
Avatar de l’utilisateur
Eric Mansuy
Messages : 4290
Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir,
Voici la partie de l'historique du 359e R.I. qui devrait vous intéresser (l'orthographe, coquilles comprises, a été respectée).
Ce qui vous concerne plus particulièrement est ci-dessous en gras souligné.

Bien cordialement,
Eric Mansuy


HISTORIQUE SOMMAIRE DU 359e REGIMENT D’INFANTERIE
1914-1918


MOBILISATION GÉNÉRALE
2 août 1914


Les cadres du 159e affectés au 359e prennent possession des locaux de l’usine de La Schappe.
A partir du 4 août arrivent les réservistes qui doivent constituer le régiment. Ce sont pour le plus grand nombre des Lyonnais et des Hauts-Alpins. Ils sont habillés, équipés, encadrés, et, le 8, le 359e R.I., composé de deux bataillons, est passé en revue et quitte Briançon sous le commandement du lieutenant-colonel Bühler.
Il va cantonner dans les villages de Saint-Blaise et Chamandrin (3 et 4 kilomètres à l’ouest de Briançon) où, jusqu’au 13 septembre, il complètera son organisation et son instruction.

LA VALBONNE
14 septembre 1914


Le 14 septembre, le régiment est enlevé en chemin de fer et débarque le 15 au camp de La Valbonne. Là, il est procédé à la création de la 151e brigade, composée des 297e, 357e et 359e R.I. Le 18, le régiment reprend le train ; il débarque à Bruyères et, par voie de terre, gagne Ménarmont, où il arrive le 20.
La 151e brigade, réserve d’armée, est rassemblée dans la région Ménarmont – Fontenoy-la-Joûte – Domptail. Jusqu’au 9 novembre, les régiments sont employés à des travaux de terrassement dans le secteur de Bazien. Entre temps, ils font des reconnaissances offensives dans les directions de Domèvre, Barbas, Harbouey, Nonhigny – Halloville - Montreux.
Le 7 octobre, une reconnaissance faite par le 5e bataillon prend contact avec l’ennemi au bois de Saint-Martin : c’est le premier engagement du régiment. Nos pertes sont de 4 tués et 14 blessés.
Le 10 novembre, le régiment entre en secteur à Badonviller.

COMBAT DE CIREY
16 et 17 novembre 1914


Le 16 novembre, le 359e prend part à une reconnaissance offensive effectuée par la 151e brigade, renforcée d’un groupe de chasseurs cyclistes, qui a pour mission de pénétrer dans Cirey-sur-Vezouse et de prendre ou de détruire les troupes allemandes qui s’y trouvent. Cette opération, déclenchée dans la nuit du 15 au 16, marche très bien. C’est le baptême du feu ; l’allant et l’entrain sont admirables. Vers midi, des feux violents de mitrailleuses partant du mur du château de Cirey et des tranchées couvertes qui le prolongent, clouent sur place les troupes d’attaque. Les pertes sont sérieuses. L’on ne peut espérer entrer à Cirey sans intervention de l’artillerie. L’ordre de repli est donné à 17 heures. Le régiment se rassemble en cantonnement d’alerte à Val-et-Châtillon.
A 1 h. 30, l’ordre est donné de reprendre l’attaque ; l’artillerie (une batterie de 75 et une section d’autos-canons) doit démolir les défenses ennemies.
A 5 heures, les troupes sont en position et s’élancent. Elles progressent, mais se heurtent bientôt à des positions organisées et fortement tenues par l’ennemi qui, depuis la veille, a été renforcé. De nombreuses mitrailleuses et de l’artillerie lourde se dévoilent ; nos 75 ne peuvent rien. Après un combat très meurtrier qui dure toute la journée, la 151e brigade est repliée, vers 18 heures, sur ses positions de départ et, au cours de la nuit du 18, regagne ses cantonnements du 15 novembre.
Le régiment est relevé du secteur de Badonviller par le 249e R.I. le 24 novembre et dirigé sur Baccarat, où il arrive le 25. Jusqu’au 9 décembre, il y sera employé à des travaux de défense.
Les Allemands effectuent une forte poussée au nord-est de Toul. La brigade est appelée à renforcer les troupes qui combattent dans ce secteur.
Les 10 et 11 décembre, le 359e est acheminé sur Einvaux, où il est embarqué en chemin de fer à destination de Toul.
Il y arrive le 12 et, de là, est dirigé par voie de terre sur Sanzey, où il arrive le 13. Il reste en réserve. L’ennemi est contenu, l’intervention de la brigade n’est pas jugée nécessaire. Le régiment reprend le train à Toul le 16 au matin, pour être transporté en Alsace.
Débarqué à Bussang le même jour, il franchit le col de Bussang dans la nuit du 16 au 17 et vient cantonner à Urbeis, où il arrive vers 2 heures.
La 151e brigade est mise à la disposition de la 66e division.

THANN
17 décembre 1914 – 22 mars 1915


Le 17, dans la matinée, le régiment se met en route sur Thann, où il arrive dans l’après-midi.
A dater de ce jour, il est chargé de l’organisation et de la défense de ce village. Il y reste du 17 décembre au 22 mars 1915 et crée de fortes tranchées et un important système de boyaux, en face de Sandozweiller et sur la route de Mulhouse, en face de la Maison des Fous.
Bien que le secteur fût relativement calme, le régiment prend part à plusieurs engagements : Les 25 et 26 décembre : attaque d’Aspach ;
Le 4 janvier 1915, attaque de la cote 425 ;
Les 6 et 7 janvier, attaque de Sandozweiller ;
Les 27 et 28 février, combats du Vieux Moulin.
Nos pertes sont sensibles, bon nombre d’officiers et soldats reposent dans les cimetières d’Aspach, de Thann et du Vieux Moulin.

GACHENAY – SILLAKER-WASEN – COTE 830

Le 23 mars, le régiment est relevé par le 229e R.I. et se rend par étapes à Bussang, où il est enlevé en chemin de fer à destination de Gérardmer.

Après quatre jours de repos, le 29 mars, le 6e bataillon est dirigé sur Le Gachenay où, après une marche de nuit des plus pénibles, il arrive dans la nuit du 29 au 30. Il procède à son installation sommaire sous les sapins couverts de neige, puis, le 1er avril, il prend les avant-postes d’abord au Klizerstein, puis au Reichakerkopf, et enfin dans le secteur du Sattel. Le 5e bataillon, employé aux travaux de route dans la région de Not-en-Dessus, est rassemblé au Gachenay le 10 avril 1915.
Le 16 avril, le 359e reçoit l’ordre d’enlever la cote 830, qui domine Metzeral.
L’attaque part à midi. Le régiment gagne du terrain.
Les 17, 18, 19, 20 et 21 avril, de violents combats, auxquels prennent port tous les régiments de la brigade, ont lieu aux abords de la cote 830. Le 359e, après avoir sérieusement progressé, s’installe le 21 sur une ligne encerclant le fortin du Sillaker-Wasen.
Malgré tous les efforts, l’éperon de 830, très fortement défendu, n’est pas conquis.
Après quelques jours d’expectative, le 7 mai, en même temps que la 66e division opère dans la vallée de la Fecht, la 151e reprend l’attaque de 830.
Le fortin du Sillaker est enlevé, des éléments du 5e bataillon arrivent à occuper la crête de 830, mais sont refoulés par une forte contre-attaque.
La droite se heurte à un énorme réseau de fil de fer caché par la neige et ne peut progresser. A la nuit, le régiment s’organise sur place.
Le 8 mai, la 151e brigade est relevée par la 4e brigade de chasseurs ; le régiment est ramené à Gérardmer, puis ensuite à Bruyères et Grandvillers. Du 11 au 23 mai, il reçoit des renforts, se réorganise et fait un peu d’instruction.
Le 23 mai, le lieutenant-colonel Bühler est nommé au commandemcnt du 24e d’infanterie. Il est remplacé par le lieutenant-colonel Mellier, qui restera à la tête du régiment jusqu’au 14 août 1918.

BOIS DES PAROCHES
9 et 15 juin 1915

Le 24 mai, le régiment est enlevé en chemin de fer et transporté dans la Meuse, à Ressons et Culey, où, jusqu’au 8 juin, il se consacre à la reprise de l’instruction.
Le 9 juin, il est acheminé par voie de terre sur les bois des Paroches, en face de Saint-Mihiel.
Le 15 juin, il regagne ses cantonnements de Ressons et Culey.
Le 16 juin, la 151e brigade, placée en réserve de groupe d’armées, reçoit l’ordre de faire mouvement par voie ferrée ; elle est rattachée à la 129e division.
Le 359e est transporté à Granges (Vosges), où il reste au repos jusqu’au 27 juin 1915.

Le 357e d’infanterie est dissous. Un bataillon, affecté au 359e, est maintenu jusqu’à nouvel ordre à la disposition de la 41e division ; il rejoindra le régiment au Lingekopf.


CAMP DE WECHSTEIN – LAC NOIR – LINGE
27 juin, 28 août 1915


Le 28 juin, le régiment est désigné pour prendre les avant-postes à Pairis, Noirmont, Basses-Hutes, à la Crête Rocheuse, à l’Hornelskopf, au Combekopf, face au Lingekopf, au Schratzmänele et au Barrenkopf, tenus par l’ennemi. Pendant deux mois, sous des bombardements incessants, le régiment, tout en maintenant d’une façon absolue l’intégrité du terrain qui lui est confié, prend part à plusieurs attaques, où toutes les unités se signalent par leur entrain et leur mordant.
Le 26 juillet, c’est le 7e bataillon qui se distingue ; sa bravoure lui vaut une citation à l’ordre de l’Armée. La 24e compagnie repousse de nombreuses contre-attaques ; elle est citée à l’ordre de la division.
Après ce long séjour dans un secteur très agité et empesté par de nombreux cadavres qu’il est impossible d’inhumer dans le terrain rocheux et qui garnissent les terre-pleins, le régiment, très anémié et très réduit, est ramené à l’arrière. Relevé dans la nuit du 28 août, le 359e gagne par étapes Sainte-Hélène, puis Rosières-aux-Salines où, pendant un mois, il est renforcé, réorganisé et instruit.

"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
nelsonne
Messages : 7
Inscription : mar. févr. 27, 2007 1:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par nelsonne »

Merci infiniment pour vos réponses. Magenta, j'ai pris contact avec M. Dron qui m'a déjà répondu et Eric Mansuy, merci beaucoup d'avoir pris le temps de me donner tous ces renseignements passionants ! Cela ne fait que quelque jours que j'ai commencé ma recherche et je suis agréablement surprise de la générosité et de la rapidité à répondre des personnes. Cordialement
Avatar de l’utilisateur
Eric Mansuy
Messages : 4290
Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir,

Quelques brefs compléments d'information.
Le JMO de la VIIe Armée indique :

Journée du 8 juillet 1915 :
41e Division : dans la région de la Fontenelle, la 82e Brigade renforcée des 1/359 et 1/297 (bataillons 5 et 6 du 357e dissous) attaque 627 (tête de la Fontenelle) avec mission :
a) de reprendre le sommet et les ouvrages perdus dans la soirée du 22 ainsi que les ouvrages allemands des pentes Est ;
b) d’atteindre la route Launois – Moyenmoutier. [...]

Une autre source, "Les combats de la Fontenelle (juin – juillet 1915)" du chef d’escadrons Janet, in La Revue d’Infanterie (n°374, 1er novembre 1923) : le 357e R.I. avait été dissous le 27 juin et ses deux bataillons affectés respectivement aux 297e et 359e R.I. (129e D.I.). Mais tous les ordres et rapports au sujet de l’attaque du 8 juillet dénomment encore ces unités « 5e et 6e bataillons du 357e ».

Enfin, les fiches MDH de Victorin Pascal ESCOFFIER, Jean Pierre Robert DISDIER, Gaston Alphonse JAFFEUX et Martin GEAY, tous tués du 359e R.I. à la Fontenelle, portent la mention « venu du 357e régiment d’infanterie ». La « dislocation » momentanée de ce régiment est d’ailleurs visible sur une autre fiche, celle de Prosper FAUCHERAND, mort le 10 juillet 1915, qui porte la mention « mort à [strike]Pairis (Alsace)[/strike] La Fontenelle ».

Bien cordialement,
Eric Mansuy



"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
nelsonne
Messages : 7
Inscription : mar. févr. 27, 2007 1:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par nelsonne »

Merci pour vos précisions supplémentaires. Cela m'intéresserait de consulter "La revue d'infanterie" n°374... Savez-vous si je peux me le procurer ?
Sincèrement.
Avatar de l’utilisateur
Eric Mansuy
Messages : 4290
Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir,
Je vous contacte en privé.

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
santonier
Messages : 2
Inscription : sam. avr. 21, 2007 2:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par santonier »

Bonsoir,

Je suis particulièrement concerné par l'histoire du bataillon du 357ème RI dissous dans le 359ème RI.

Mon ancêtre a obtenu la croix de guerre avec étoile de bronze et je recherche le détail de sa citation.

Pouvez-vous m'en dire plus sur ce régiment et ce bataillon ?

Que dire des combats du 9 juillet 1915 au lendemain de l'attaque de la côte 627 ?

Cordialement
Avatar de l’utilisateur
Eric Mansuy
Messages : 4290
Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par Eric Mansuy »

Bonjour,
Le J.M.O. de la VIIe Armée pour le 9 juillet 1915 est franchement laconique, jugez plutôt :
41e Division :
La Fontenelle : journée relativement calme. Après un gros bombardement vers 23 h., mouvements d’un convoi allemand du Col du Las sur Launois, que notre artillerie bombarde et incendie ; velléités de contre-attaque enrayées par nos barrages ; à 23 h. 30, calme.

Le capitaine Dupuy (in La Guerre dans les Vosges) indique pour ce même jour :
« Un plan de travaux est rapidement esquissé. L’infanterie organisera la première position : bois Burelle, chemin de Laître à Launois jusqu’au point A. Le génie, avec des éléments territoriaux et une compagnie du 357e R.I. s’occupera de la ligne de soutien chargée de battre le premier échelon ; il organisera également le plateau Daubard de manière à faire face au bois Caduc qui n’a pu être enlevé. »

Les pertes du 357e R.I. pour les 8, 9 et 10 juillet 1915 :
Officiers : 1 tué (commandant Nuguès) ; 4 blessés (lieutenants Orcel et Grenier, sous-lieutenants Guintini et Raboin).
Sous-officiers, caporaux et soldats : 33 tués ; 119 blessés ; 10 disparus.

Bien cordialement,
Eric Mansuy


"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
pouny
Messages : 20
Inscription : sam. avr. 05, 2008 2:00 am

Re: Le 359ème RI

Message par pouny »

J'ai mon arrière oncle que faisait partiedue 359e R.I. - parmis toutes mes rereches, j'ai retrouve le jounrnal de marche officiel de son régiment (JMO) sur le site - mémoire des hommes - le documents est complet et bien explicite.
Bien à vous et cordialement.
Pouny
Répondre

Revenir à « Parcours »