Bonsoir
Ce soir, je suis triste
Mr Debry, un de nos derniers poilus est décédé mercredi à Argenton sur Creuse.
Reposez en paix, M Debry.
Jérôme
Décès de m. Debry
- Charraud Jerome
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Re: Décès de m. Debry
Bonsoir Jérôme,
Sa mort a été annoncée ce midi dans le journal de TF1 et à l'instant.
Est-il le dernier poilu comme annoncé ?
Je suis triste également, amicalement, Hervé.
Sa mort a été annoncée ce midi dans le journal de TF1 et à l'instant.
Est-il le dernier poilu comme annoncé ?
Je suis triste également, amicalement, Hervé.
Re: Décès de m. Debry
Qu'elle tristesse.
paix a son âme.

- Charraud Jerome
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Re: Décès de m. Debry
Bonsoir
Il n'est pas le dernier, il en reste encore 8
Voici un article nécrologique le concernant parus aujourd'hui sur le site de "La Nouvelle République du Centre Ouest" édition Indre
"Il avait fêté son anniversaire de mariage avec Marguerite le 12 août dernier, à Argenton, entouré de ses enfants et petits-enfants, mais sans flons-flons : André et Marguerite Debry n’ont jamais été du genre à se pousser du col et cet anniversaire n’a été qu’un événement de plus dans une vie de couple bien riche.
Cette vie de couple s’est achevée hier avec le décès d’André, qui s’est éteint à l’âge de 107 ans, paisiblement. Lorsqu’il avait fêté son anniversaire de mariage, il est vrai qu’André était apparu bien fatigué.
Cela ne l’avait pas empêché de discuter avec les journalistes venus en nombre pour l’événement, et André avait rappelé avec minutie « sa » guerre, puisqu’il était l’un des neuf derniers anciens combattants de la première guerre mondiale, mobilisé en 1917.
Il avait eu la chance de réchapper des terribles affrontements de la fin de la guerre et racontait volontiers que quelques jours avant l’armistice, il avait croisé une limousine allemande arborant un drapeau blanc et se dirigeant vers les lignes arrières françaises : il s’agissait des plénipotentiaires allant signer la reddition allemande.
André était plus discret sur les années quarante, période noire s’il en fut pour la famille Debry : le père et la mère d’André ont été tués dans deux bombardements, et le couple a eu la douleur de perdre sa fille en 1947. Une cicatrice jamais refermée.
André affichait une courtoisie qui n’était pas de façade : l’homme aimait son prochain et cela se voyait. Sa riche carrière dans l’enseignement en Limousin (instituteur, professeur, puis proviseur) lui est allée comme un gant, et il a eu le bon goût de se retirer, la retraite venue, dans la charmante ville d’Argenton-sur-Creuse, où il jouissait avec son épouse d’une retraite bien méritée depuis 1957.
A la retraite depuis 48 ans. Ce qui l’incitait à dire avec humour qu’il avait coûté cher à l’administration, parce que ses années de retraite étaient supérieures en nombre à ses années d’activité.
André Debry était de ces hommes rares, que rien ne lassait. Et si tel était le cas, il ne le montrait pas, bonne éducation oblige. André Debry s’en est allé, Marguerite, 100 ans, qui affiche toujours une belle forme, reste seule. Sa tristesse est sûrement infinie. Mais au moins peut-elle se dire qu’elle a vécu 81 ans avec André, qu’elle a accompagné jusqu’au bout".
Cordialement
Jérôme
Il n'est pas le dernier, il en reste encore 8
Voici un article nécrologique le concernant parus aujourd'hui sur le site de "La Nouvelle République du Centre Ouest" édition Indre
"Il avait fêté son anniversaire de mariage avec Marguerite le 12 août dernier, à Argenton, entouré de ses enfants et petits-enfants, mais sans flons-flons : André et Marguerite Debry n’ont jamais été du genre à se pousser du col et cet anniversaire n’a été qu’un événement de plus dans une vie de couple bien riche.
Cette vie de couple s’est achevée hier avec le décès d’André, qui s’est éteint à l’âge de 107 ans, paisiblement. Lorsqu’il avait fêté son anniversaire de mariage, il est vrai qu’André était apparu bien fatigué.
Cela ne l’avait pas empêché de discuter avec les journalistes venus en nombre pour l’événement, et André avait rappelé avec minutie « sa » guerre, puisqu’il était l’un des neuf derniers anciens combattants de la première guerre mondiale, mobilisé en 1917.
Il avait eu la chance de réchapper des terribles affrontements de la fin de la guerre et racontait volontiers que quelques jours avant l’armistice, il avait croisé une limousine allemande arborant un drapeau blanc et se dirigeant vers les lignes arrières françaises : il s’agissait des plénipotentiaires allant signer la reddition allemande.
André était plus discret sur les années quarante, période noire s’il en fut pour la famille Debry : le père et la mère d’André ont été tués dans deux bombardements, et le couple a eu la douleur de perdre sa fille en 1947. Une cicatrice jamais refermée.
André affichait une courtoisie qui n’était pas de façade : l’homme aimait son prochain et cela se voyait. Sa riche carrière dans l’enseignement en Limousin (instituteur, professeur, puis proviseur) lui est allée comme un gant, et il a eu le bon goût de se retirer, la retraite venue, dans la charmante ville d’Argenton-sur-Creuse, où il jouissait avec son épouse d’une retraite bien méritée depuis 1957.
A la retraite depuis 48 ans. Ce qui l’incitait à dire avec humour qu’il avait coûté cher à l’administration, parce que ses années de retraite étaient supérieures en nombre à ses années d’activité.
André Debry était de ces hommes rares, que rien ne lassait. Et si tel était le cas, il ne le montrait pas, bonne éducation oblige. André Debry s’en est allé, Marguerite, 100 ans, qui affiche toujours une belle forme, reste seule. Sa tristesse est sûrement infinie. Mais au moins peut-elle se dire qu’elle a vécu 81 ans avec André, qu’elle a accompagné jusqu’au bout".
Cordialement
Jérôme
Re: Décès de m. Debry
Pourquoi être triste? C'est la vie et l'on n'y peut rien. Franchement vivre jusqu'à un âge aussi avancé est-ce que vous imaginez ce que c'est? Vivre dans une maison de retraite, avoir vu partir tous ses contemporains ses parents ses amis et parfois même ses propres enfants, habiter dans un corps totalement usé que l'esprit ne parvient plus à contrôler, si tant que l'on ait encore toute sa tête! Se retrouver avec des couches parce qu'on est grabataire et qu'on fait sur soi et ne plus rien comprendre au monde qui nous entoure au milieu de gens jeunes qui ne comprendrons jamais les époques que vous avez traversé.
Non franchement je ne suis pas triste et je me dis que ce gars là aura eu la chance de connaître autre chose de la vie que la guerre et son cortège de morts, de veuves, d'orphelins et de mutilés. Il aura vécu bien d'autres choses avant de devoir supporter l'épreuve de la vieillesse et probablement de la sénilité. Je ne suis pas triste et sans être provocateur je dirai même que je suis content pour lui.
Non franchement je ne suis pas triste et je me dis que ce gars là aura eu la chance de connaître autre chose de la vie que la guerre et son cortège de morts, de veuves, d'orphelins et de mutilés. Il aura vécu bien d'autres choses avant de devoir supporter l'épreuve de la vieillesse et probablement de la sénilité. Je ne suis pas triste et sans être provocateur je dirai même que je suis content pour lui.
- Guilhem LAURENT
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Re: Décès de m. Debry
Bonsoir à toutes et à tous,
En effet, c'est une bien triste nouvelle Jérôme.
Dans le numéro 22 de la revue 14-18 Le magazine de la Grande Guerre, vous pourrez retrouver un petit article sur André Debry.
Voici comment il jugeait cette guerre : "la plus meurtrière de l'histoire. Elle a connu un dessein que n'ont pas eu les autres. On n'avait jamais encore connu la guerre de tranchées et ses singularités. Les fatigues, les poux, les offensives toutes plus violentes les unes que les autres, toutes arrêtées avec tenacité par un camp ou par l'autre, comme à Verdun ou dans la Somme."
Durant l'été il avait fêté avec son épouse Marguerité, leur 81e anniversaire de mariage à Argenton-sur-Creuse dans l'Indre...
Cordialement
Guilhem LAURENT
En effet, c'est une bien triste nouvelle Jérôme.
Dans le numéro 22 de la revue 14-18 Le magazine de la Grande Guerre, vous pourrez retrouver un petit article sur André Debry.
Voici comment il jugeait cette guerre : "la plus meurtrière de l'histoire. Elle a connu un dessein que n'ont pas eu les autres. On n'avait jamais encore connu la guerre de tranchées et ses singularités. Les fatigues, les poux, les offensives toutes plus violentes les unes que les autres, toutes arrêtées avec tenacité par un camp ou par l'autre, comme à Verdun ou dans la Somme."
Durant l'été il avait fêté avec son épouse Marguerité, leur 81e anniversaire de mariage à Argenton-sur-Creuse dans l'Indre...
Cordialement
Guilhem LAURENT
Re: Décès de m. Debry
Bon je vois qu'entre temps un autre message est tombé nous disant qu'André avait encore son épouse et n'était manifestement pas en maison de retraite ce qui invalide quelque peu mon propos, mais bon pour un André qui jouit pleinement de 48 ans de retraite, combien de vie finissent dans l'indécence une fois l'âge de la trés grande veillesse atteint?
- Charraud Jerome
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Re: Décès de m. Debry
Bonsoir
Bien sûr, la vie continue, mais originaire d'Argenton sur Creuse, j'avais l'honneur de connaitre cette personne par l'intermédiaire de mes parents. Il s'agissait d'une personne que je n'avais jamais osé déranger malgré ma grande envie de le questionner. Est ce de la timidité? du respect? Je ne sais pas. Et bien maintenant, tant pis.
Cordialement
Jérôme
Bien sûr, la vie continue, mais originaire d'Argenton sur Creuse, j'avais l'honneur de connaitre cette personne par l'intermédiaire de mes parents. Il s'agissait d'une personne que je n'avais jamais osé déranger malgré ma grande envie de le questionner. Est ce de la timidité? du respect? Je ne sais pas. Et bien maintenant, tant pis.
Cordialement
Jérôme
- Guilhem LAURENT
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- Inscription : dim. nov. 21, 2004 1:00 am
Re: Décès de m. Debry
Madame, Monsieur (?) Asiate,
Le ton et la teneur de vos propos ne vous font pas honneur.
Je m'éfforce et ne veux surtout pas leur donner plus d'importance et vous laisse donc à votre aigreur... pour ne pas dire plus.
Cordialement
Guilhem LAURENT
Le ton et la teneur de vos propos ne vous font pas honneur.
Je m'éfforce et ne veux surtout pas leur donner plus d'importance et vous laisse donc à votre aigreur... pour ne pas dire plus.
Cordialement
Guilhem LAURENT
Re: Décès de m. Debry
Je me disais bien que j'allais me faire des amis.
Le ton - je crois - était respectueux, l'aigreur? Que voulez vous je trouve - tout respect dû aux intervenants de ce forum et aux derniers anciens de la Grande Guerre - que c'est un peu verser des larmes de crocodile que d'être dans ce genre de circonstance "triste". Je ne dis pas ça pour Jérome qui a connu ce monsieur et se trouve donc bien légitimement touché par sa disparition.
En fait il me semble que vous confondez émotion et tristesse, que fallait-il souhaiter pour cet homme, vivre jusqu'à 120 ans avec les diminutions physiques et intellectuelles que cela représente pour le simple plaisir de se dire que la Grande Guerre n'est pas si loin? L'Histoire de la guerre de 1914 demeurera tant qu'il y aura des gens pour s'y intéresser, le temps de la génération qui a connu cette guerre est lui irrémédiablement écoulé, même si reste 8 survivants qui méritent tout notre respect. N'allez pas exiger de ceux-ci qu'ils s'enfoncent sans fin dans l'âge pour le seul plaisir de savoir qu'il en existe encore.
Pour en revenir à la "tristesse", je suis "triste" pour ceux qui n'en sont pas revenu, ceux qui sont morts prématurement des séquelles physiques subies, ceux qui faisaient fuir les filles en 1919 parce qu'il leur manquaient la moitié du visage. Et je suis heureux de savoir aussi qu'un grand nombre d'entre-eux ont survécu et ont pu poursuivre comme André Debry leur vie à son terme pour s'en aller dans la dignité le jour venu.
Ceci étant dit, je n'ai pas l'intention dans une polémique fleuve qui deviendrait bien vite ennuyeuse!
Vive la Vie
Christophe Dutrône
Le ton - je crois - était respectueux, l'aigreur? Que voulez vous je trouve - tout respect dû aux intervenants de ce forum et aux derniers anciens de la Grande Guerre - que c'est un peu verser des larmes de crocodile que d'être dans ce genre de circonstance "triste". Je ne dis pas ça pour Jérome qui a connu ce monsieur et se trouve donc bien légitimement touché par sa disparition.
En fait il me semble que vous confondez émotion et tristesse, que fallait-il souhaiter pour cet homme, vivre jusqu'à 120 ans avec les diminutions physiques et intellectuelles que cela représente pour le simple plaisir de se dire que la Grande Guerre n'est pas si loin? L'Histoire de la guerre de 1914 demeurera tant qu'il y aura des gens pour s'y intéresser, le temps de la génération qui a connu cette guerre est lui irrémédiablement écoulé, même si reste 8 survivants qui méritent tout notre respect. N'allez pas exiger de ceux-ci qu'ils s'enfoncent sans fin dans l'âge pour le seul plaisir de savoir qu'il en existe encore.
Pour en revenir à la "tristesse", je suis "triste" pour ceux qui n'en sont pas revenu, ceux qui sont morts prématurement des séquelles physiques subies, ceux qui faisaient fuir les filles en 1919 parce qu'il leur manquaient la moitié du visage. Et je suis heureux de savoir aussi qu'un grand nombre d'entre-eux ont survécu et ont pu poursuivre comme André Debry leur vie à son terme pour s'en aller dans la dignité le jour venu.
Ceci étant dit, je n'ai pas l'intention dans une polémique fleuve qui deviendrait bien vite ennuyeuse!
Vive la Vie
Christophe Dutrône