hôpitaux mixtes

[caveje]

Bonjour,

J'aimerai avoir voir votre opinion:

Effectuant des recherches généalogiques je suis tombé sur mon arriere grand oncle CAVERIBERE joseph Marechal des logis au 86eme regiment d'artillerie lourde dcd de maladie contracté en service mort pour la France le 29/08/1916 à l'hôpital mixte de Cholet. J'ai la lettre de ces derniers instant fort émouvante rédigée par une infirmière qui explique simplement le desarroi de cet homme qui dans son délire voulait rentrer chez lui, et esperait une guérison jusqu'au dernier moment...
J'ai découvert des documents qui font état de sa maladie contagieuse sans plus de précision...
Alors a votre avis de quelle maladie il sagit ? Je me suis dit pas de chance pour mon grand oncle et puis dernierement sur internet j'ai pu retrouver des traces de ses camarades... Qu'elle a été ma surprise en constatant que le dc de certains était lui aussi la conséquence, dans les même dates à des "maladies contractés pendant le service" et ce dans des hôpitaux militaires ou mixtes de toute la France... pour propager une maladie contagieuse on ne s'y prendrait pas mieux...
Avez vous des renseignements sur le 86eme régiment d'artillerie lourde, des photos de groupes etc...
avez vous d'autres exemples similaires sur d'autres régiments? Etait -il courant d'envoyer des malades d'un même régiment à Cholet, Lyon etc...?

merci par avance de vos réponses

Jean-Paul Caveribere

[jean merlet]

Bonjour,

Selon la doctrine de l'époque, "il faut évacuer les blessés sur leur lieu d'origine, les ramener dans leur pays, où ils entendront parler avec l'accent de chez eux, mangeront le pain de chez eux et respireront l'air de chez eux" (Les secours aux blessés militaires, 1912). J'ignore d'où était originaire votre grand oncle, mais les évacuations essayaient de rapprocher les blessés et malades de leur domicile, ou du moins du lieu de leur recrutement. Bien sûr, il y avait de nombreuses exceptions selon les disponibilités en lits (saturation de tel ou tel hôpital) ou le besoin de soins spéciaux (appareillage, rééducation, cure thermale, etc...).

Pour la maladie de votre ancêtre, il est possible d'obtenir de plus amples renseignements au Service des archives médicales et hospitalières des Armées (SAMHA, rue de Chateauroux à Limoges) qui conserve normalement son dossier médical. En théorie, les informations à caractère médicales ne sont consultables qu'après un délai de 150 ans après l'année de naissance du patient. Il est cependant assez facile de faire des entorses à la règle si l'on peut démontrer une filiation. Etant donné que vous êtes un petit neveu, je vous conseillerais de solliciter un de vos cousins si votre ancêtre a eu une descendance, celà simplifierait les choses. Sinon, vous pouvez toujours tentez votre chance, car qui ne risque rien n'a rien ! Dans les deux cas il faudra des pièces justificatives (livret de famille, extraits de naissance, etc.) et bien expliciter votre demande.

Bonne chance à vous.

[caveje]

Merci de vos indications mon arriere grand oncle était originaire des Pyrénées Orientales et sans descendance directe, j'ai seulement une lcarte d'une petite amie qui lui dit qu'avec lui, se sera pour la vie, mais 14 18 est passé par là..., ses camarades plutôt bretons le 86eme Régiment d'Artillerie Lourde etant de Brest, je pense surtout à celui qui est dcd à Lyon. En ce qui concerne les archives médicales, rompu aux recherches généalogiques j'ai tenté ma chance mais sans résultats du reste ma question était plutôt d'ordre général à savoir si c'était déjà la grippe espagnole ou autre... En ce qui concerne le rapprochement du domicile le peu de correspondance que j'ai, fait état de ses multiples demandes d'aller dans les Pyrénées Orientales demandes toujours refusées.

Maintenant il y a aussi la piste de savoir si le regroupement de ses malades ne correspond pas à des lieux ou se trouvait des spécialistes ou du moins des médecins plus impliqués dans les maladies contagieuses?

merci Jean pour votre réponse

[BABULLE Marc]

Bonsoir Jean Paul,

Dans votre message, beaucoup de similitudes avec mes recherches concernant mon grand père, décédé suite maladie en novembre 1917,
à l'hôpital mixte d'Angoulème,
il semblerait que mon grand père ait été ramené vers son cantonnement (il était canonnier au 112ème RAL d'Angoulème) et sa région d'origine, le Limousin,
je n'en sais pas plus...pas de traces au SAMHA à Limoges !!!
toujours les mêmes questions...quelle maladie, où, quand, comment,
et toujours pas de visage à mettre sur un nom,
Cordialement,
Marc Babulle

[caveje]

Bonjour,

Après lecture de lettres postérieures à la guerre, que je viens de lire ( je découvre la correspondance post guerre seulement maintenant... ) on parle toujours de maladie très contagieuse avec entre parenthese, tuberculose et fievre typhoïde, c'est la fameuse infirmière l'ayant assisté dans ses derniers instants qui en parle en 1919 avec le père de Joseph. Je suppose qu'elle déroge au "secret médical" devant un père inconsolable qui à perdu ses trois fils. N'étant pas médecin, et ne mettant aucunement en cause les écrits de cette personne je vous demande si cette affirmation est plausible (dans le sens tuberculose et typhoïde sont elle des maladies irreversibles en 1917), je ne sait pas exactement combien de temps il est resté à Cholet, en tous cas pas mal de temps puisque la famille se lie d'amitié avec l'infirmière mais je n'ai aucun écrit sur le début de ses problèmes, ni sur la vision de "sa guerre" et sa participation aux combats. En tous cas j'ai une photo de groupe à l'hôpital, il est le seul allongé ses camarades autour de lui,
tous le monde est souriant...

[mireille salvini]

bonjour à tous
bonjour Jean-Paul

les médecins de l'époque étaient très au clair avec les maladies infectieuses et les maladies contagieuses
mais les antibiotiques n'existant pas à l'époque,leur seule parade était une hygiène rigoureuse,antisepsie,désinfection,et isolement des malades concernés.
ainsi il y avait des hôpitaux spécialisés "contagieux",et quand ils étaient pleins,les autres hôpitaux réservaient un étage (sous-sol ou dernier étage) entier aux "contagieux".
il fallait une certaine dose de courage et de rigueur dans les soins pour aller y travailler,d'ailleurs une Médaille des Epidémies a existé,décernée à ces infirmières "spéciales" qui devaient s'engager à ne pas s'approcher d'enfants notamment.

concernant la tuberculose,il n'y avait pas de traitement antibiotique;le repos,l'air pur,une bonne alimentation et la robustesse du malade pouvait faire espérer une rémission de la maladie;
concernant la fièvre thyphoïde,c'était aussi la robustesse à surmonter forte fièvre,deshydratation-dénutrition (sur fortes diarrhées) qui permettait la guérison;
le vaccin anti-thyphique a été mis au point pendant cette guerre,et la 1ère grande campagne de vaccination (historiquement) s'est faite en 1916:toute la classe 17...les autres ensuite...le taux de mortalité (suite à cette maladie par contamination de l'eau potable)a baissé de façon spectaculaire,tout comme le nombre de malades.

pour votre AGo,plusieurs hypothèses:
-il a été évacué pour avoir craché du sang (entre autres),diagnostic de tuberculose,hôpital,puis contamination due à son état de faiblesse par un malade atteint de fièvre thyphoïde
-il a été évacué pour fièvre thyphoïde,et le diagnostic de tuberculose a été posé à l'hôpital par la suite (c'est une maladie qui évolue un bon moment avant de donner un symptôme)...je pencherais plutôt pour ce cas de figure

quoi qu'il en soit,c'était trop pour un seul homme... sans antibiotiques
il a eu néanmoins quelqu'un pour l'accompagner et accompagner sa famille ensuite:ils n'ont pas été nombreux dans son cas.

amicalement,
Mireille

sources:Larousse mensuel 1914-1919 //Manuel d'instruction pratique pour l'obtention du diplôme de dame-infirmière 1918 // "nos chers blessés"-journal d'une infirmière dans la Grande Guerre

[Jean RIOTTE]

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Jean-Paul,
Bonjour Mireille,
Le livre "Nos chers blessés. Une infirmière dans la Grande Guerre", d'après le journal de Claudine Bourcier, aux éditions Alan Sutton, rapportant des faits se situant en grande partie dans des Hôpitaux de Biarritz et l'héroïne étant biarrotte, permettez-moi, Mireille, d'en rappeler les coordonnées....
Chauvin?...nooooooooon!!
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[caveje]

bonjour à toutes et tous

Merci Mireille,

Pas de doutes ce forum est vraiment constitué de pointures dans tous les domaines et tout est prétexte à complément judicieux (merci Jean).

Ma grande méconnaissance en milieu médical vient d'être comblée avec une grande précision chronologique et médicale.
Je suis en parfait accord avec vous sur le dévouement de cette infirmière qui a pris en plus le temps de d'écrire, d'expliquer à un père déboussolé le triste sort réservé à son fils...
C'est malheureux de constater qu'une "bonne guerre" fait aussi faire des bond en avant à la science tant dans le mauvais sens (obus à gaz, j'en passe et des meilleures) que dans le bon sens antibiotiques vaccins etc... Je ne doute pas que tuberculose et typhoïde touchaient aussi les civils avant et pendant la guerre mais indéniablement ce conflit a "boosté" la recherche pour débloquer plus rapidement des solutions.
Respect pour tout le milieu médical à travers les âges et en particulier au cours des conflits, du brancardier, infirmier, ambulancier, médecin du front mais aussi aux personnels, infimières, chirurgiens, médecins de l'arrière qui était à leur manière en première ligne pour porter assistance et essayer de sauver des vies au mieux de leurs connaissances.
cordialement

Jean-Paul

[bernard berthion]

Bonjour,
pour une lecture de médecins pendant le guerre, je conseille entre autres livres " Les carnets de l'aspirant Laby, médecin dans les tranchées " 28/07/1914-14/07/1919 avec le 294° RI . Editions Bayard 2001, Hachette Littérature, collection " Pluriel " .

Cordialement BB

PS : l'apirant Laby faisait aussi des dessins qu'il vendait à différents journaux . En connaissez-vous ?

[BABULLE Marc]

Bonsoir,

Soyez sympas et cléments avec le SAMHA car ils font leur boulot avec les moyens qui sont à leur disposition, peu certainement, comme tous les services publics,
ils ont donné attention à ma requète, je sais aujourd'hui de quoi mon grand père est mort,
je continue mes recherches,
Merci au SAMHA,
Merci à tous,
Cordialement,
Marc Babulle