Bonjour,
139ème R.I.T. Libourne
Fin 1914, de nombreux territoriaux du 139 viennent dans les tranchées du 57ème R.I. pour combler les trous (plus de 1000 morts auxquels s’ajoutent bien entendu les prisonniers et les gravement blessés). Beaucoup y perdront la vie, en 14 et 15 et quelques autres plus tard. Ils venaient du dépôt de Libourne.
Je savais que 2 bataillons du 139 RIT étaient au Maroc, je ne pensais pas au 3ème…
Alors JMO : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... le_id=3488
1914 : Les 1er et 2ème bataillons embarquent à Bordeaux pour le Maroc.
16 août, le 3ème bataillon gagne Fleury-les-Aubrais, près d’Orléans… Le 22, il est à Troyes (Aube).
6 septembre, Saint-Florentin (Yonne). 9 septembre, Bricon (Haute-Marne)
16 septembre, Chaumont (Haute-Marne) jusqu’à la fin de l’année (décembre manque sur JMO ainsi que janvier 1915).
1915 : De Chaumont novembre 1914 on passe au 3 février à Buxereuilles près de Chaumont…
26 février : Ancerville (Meuse). 15 mars : D’Ancerville une Cie va à Châtillon-sur-Seine (Côte d’Or), une autre à Joinville et à Bologne (Haute-Marne). Le reste à Saint-Dizier (Haute-Marne).
Du 18 mars 1915 on passe à janvier 1916. Ils n'ont pas encore entendu une balle siffler ou un coup de canon.
1916 : 14 janvier : Une Cie va à Sainte-Menehould (Marne), le reste à Saint-Dizier et région. Idem jusqu’au 8 novembre.
1917 : Une Cie va à La Neuville-au-Pont (Marne) pour fabriquer des claies…
1918 : Cies dispersées pour tâches diverses dans la Meuse.
Service de places, de gares de ravitaillement (des GVC les 139°RIT ?), travaux agricoles, JMO plein de rédactions futiles (punitions nominatives pour sorties en ville sans autorisation, listes de nominations de caporaux etc.).
Sur historique du 139, outre les 23 morts des 1er et 2ème bataillons au Maroc, pour ce 3ème resté en métropole de 1914 à 1918 on compte 8 morts. (9 avec Mazagot mais erreur)
La liste :
AUBERT Marcel. 6 septembre 1917, Revigny, suites blessures de guerre
MAZAGOT Jean. Suites blessures de guerre en 1917 mais régiment tirailleurs marocains
PAROUTY Eugène-Henri. 22 août 1917, tué à l’ennemi à Brocourt, Meuse
BOISSONNET Jean-François. 17 avril 1916, Ste-Ménéhould, suites blessures de guerre par éclat d’obus
BERGER Clément-Pierre. 12 novembre 1916, Revigny, suites blessures en service commandé
COQUARD Joseph-Marie.16 avril 1916, Ste-Ménéhould, suites blessures de guerre
JACQUIN Joseph dit Victor. 29 mars 1916. Tué en gare de Dombasle, Meuse, par éclat d’obus.
PINTON Pierre. 17 avril 1916, Ste-Ménéhould, suites blessures de guerre.
ROUSSEAU Jean-Eugène. 25 août 1917, Vadelaincourt, tué par bombe d’avion.
Jacquin, Pinton, Coquard, Boissonnet sur JMO, rien vu pour les autres.
Quand on sait le tribu payé par les régiments de "Terribles taureaux" au cours de la guerre, on se demande de quelle bienveillance a bien pu bénéficier ce 3ème bataillon du 139, ou si pas bienveillance, pourquoi n'a-t-il jamais été envoyé au combat en premières lignes comme les autres ?
8 morts de 14 à 18, y'a un truc...
Cordialement,
Bernard
139ème R.I.T. des embusqués ?
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Re: 139ème R.I.T. des embusqués ?
Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Bernard,
Pas de certitude mais une hypothèse ...
Le régiment est mobilisé en deux temps, l'EM et les deux premiers bataillons dès la mobilisation, le troisième plus de deux semaines après.
Il semblerait que le plan XVII ait prévu pour les deux premiers bataillons du 139e une tâche urgente de "défense du territoire" dès la mobilisation. D'après l'historique :
<< En entrant en guerre avec l'Allemagne, l'Angleterre avait rendu inutiles les dispositions militaires prises par la France à l'entrée de la Gironde. Le 1er et le 2e Bataillons du 139e qui avaient été envoyés à Royan et au Verdon dès les premiers jours de la mobilisation, devinrent donc disponibles et leur envoi immédiat au Maroc fut décidé >>.
En effet, au début de la guerre, la situation au Maroc était tendue en raison de l'envoi de nombreuses troupes d'active vers la métropole, alors que des tribus pouvaient profiter de cet affaiblissement pour se révolter. La politique de Lyautey, maintenir la présence partout, a fonctionné et, dès le milieu du mois d'août, il est assuré de tenir. Dans son rapport du 22 août il écrit :
<< Renforcés de 2 bataillons sénégalais venus de Dakar et des contingents de réservistes et de territoriaux, ils maintiennent énergiquement la situation et l'arrière pays, après quelques oscillations, semble définitivement sauvegardé.
Grâce à ce résultat : Les mouvements vers la France s'accomplissent sans incident >>
Il avait, très vraisemblablement, informé auparavant par dépêches le gouvernement de la situation. L'envoi de nouveaux renforts est inutile.
Toujours selon le plan XVII, le troisième bataillon, mobilisé plus tardivement, devait vraisemblablement assurer le service d'étape (escortes, gardes de voies de communication, police et service de place) au profit de la Vème région militaire. Il n'était donc pas disponible pour le Maroc à sa mise sur pied. Lorsqu'il devient opérationnel, la situation au Maroc est stabilisée. Par contre la grande offensive est déclenchée dans le Nord-Est où tous les moyens disponibles sont employés. Le troisième Bataillon est donc mis à disposition de la IIIème Armée pour assurer le service des étapes. Par la suite, bataillon isolé de son corps, il ne peut être utilisé comme unité combattante en dehors de tout cadre organisationnel.
Cordialement
Étienne
Bonjour Bernard,
Pas de certitude mais une hypothèse ...
Le régiment est mobilisé en deux temps, l'EM et les deux premiers bataillons dès la mobilisation, le troisième plus de deux semaines après.
Il semblerait que le plan XVII ait prévu pour les deux premiers bataillons du 139e une tâche urgente de "défense du territoire" dès la mobilisation. D'après l'historique :
<< En entrant en guerre avec l'Allemagne, l'Angleterre avait rendu inutiles les dispositions militaires prises par la France à l'entrée de la Gironde. Le 1er et le 2e Bataillons du 139e qui avaient été envoyés à Royan et au Verdon dès les premiers jours de la mobilisation, devinrent donc disponibles et leur envoi immédiat au Maroc fut décidé >>.
En effet, au début de la guerre, la situation au Maroc était tendue en raison de l'envoi de nombreuses troupes d'active vers la métropole, alors que des tribus pouvaient profiter de cet affaiblissement pour se révolter. La politique de Lyautey, maintenir la présence partout, a fonctionné et, dès le milieu du mois d'août, il est assuré de tenir. Dans son rapport du 22 août il écrit :
<< Renforcés de 2 bataillons sénégalais venus de Dakar et des contingents de réservistes et de territoriaux, ils maintiennent énergiquement la situation et l'arrière pays, après quelques oscillations, semble définitivement sauvegardé.
Grâce à ce résultat : Les mouvements vers la France s'accomplissent sans incident >>
Il avait, très vraisemblablement, informé auparavant par dépêches le gouvernement de la situation. L'envoi de nouveaux renforts est inutile.
Toujours selon le plan XVII, le troisième bataillon, mobilisé plus tardivement, devait vraisemblablement assurer le service d'étape (escortes, gardes de voies de communication, police et service de place) au profit de la Vème région militaire. Il n'était donc pas disponible pour le Maroc à sa mise sur pied. Lorsqu'il devient opérationnel, la situation au Maroc est stabilisée. Par contre la grande offensive est déclenchée dans le Nord-Est où tous les moyens disponibles sont employés. Le troisième Bataillon est donc mis à disposition de la IIIème Armée pour assurer le service des étapes. Par la suite, bataillon isolé de son corps, il ne peut être utilisé comme unité combattante en dehors de tout cadre organisationnel.
Cordialement
Étienne
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
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Re: 139ème R.I.T. des embusqués ?
Bonjour,
Le fait qu'il se soit trouvé isolé de son corps n'a, à mon avis, probablement joué aucun rôle et le cours assez paisible de son parcours doit plutôt tout au hasard. Nécessaire là où ses compagnies étaient utilisées, il n'a tout simplement pas été envisagé de le récupérer pour aller plus près du front.
Bataillon isolé, il aurait tout aussi bien pu se trouver rattaché à un autre régiment si le besoin s'en était fait sentir. Il ne manque pas d'exemples de régiments de territoriaux aux bataillons dispersés entre des affectations très diverses. Le 36e RIT, de Coulommiers, par exemple : le 3e bataillon était affecté au service de défense des places et a débarqué à Verdun en août 1914, pour renforcer le 44e RIT dans le 1er secteur de défense ; tandis que les deux autres bataillons, affectés au service des étapes, ont rejoint des gares régulatrices.
Cordialement
Bernard
Le fait qu'il se soit trouvé isolé de son corps n'a, à mon avis, probablement joué aucun rôle et le cours assez paisible de son parcours doit plutôt tout au hasard. Nécessaire là où ses compagnies étaient utilisées, il n'a tout simplement pas été envisagé de le récupérer pour aller plus près du front.
Bataillon isolé, il aurait tout aussi bien pu se trouver rattaché à un autre régiment si le besoin s'en était fait sentir. Il ne manque pas d'exemples de régiments de territoriaux aux bataillons dispersés entre des affectations très diverses. Le 36e RIT, de Coulommiers, par exemple : le 3e bataillon était affecté au service de défense des places et a débarqué à Verdun en août 1914, pour renforcer le 44e RIT dans le 1er secteur de défense ; tandis que les deux autres bataillons, affectés au service des étapes, ont rejoint des gares régulatrices.
Cordialement
Bernard
- LABARBE Bernard
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Re: 139ème R.I.T. des embusqués ?
Bonjour,
Merci pour vos commentaires.
Etienne: ...Par la suite, bataillon isolé de son corps, il ne peut être utilisé comme unité combattante en dehors de tout cadre organisationnel.
Bernard: ... il n'a tout simplement pas été envisagé de le récupérer pour aller plus près du front.
Comme dit plus haut, de nombreux territoriaux du 139 RIT furent envoyés en renfort au 57 RI fin 14 et en 15 dans les tranchées, mais à part ça et pour le reste, le "cadre organisationnel", "pour aller plus près du front", on peut se demander pourquoi pas ? Les mystères des décideurs militaires sont impénétrables, surtout pour moi cent ans après...
Cordialement,
Bernard
Merci pour vos commentaires.
Etienne: ...Par la suite, bataillon isolé de son corps, il ne peut être utilisé comme unité combattante en dehors de tout cadre organisationnel.
Bernard: ... il n'a tout simplement pas été envisagé de le récupérer pour aller plus près du front.
Comme dit plus haut, de nombreux territoriaux du 139 RIT furent envoyés en renfort au 57 RI fin 14 et en 15 dans les tranchées, mais à part ça et pour le reste, le "cadre organisationnel", "pour aller plus près du front", on peut se demander pourquoi pas ? Les mystères des décideurs militaires sont impénétrables, surtout pour moi cent ans après...
Cordialement,
Bernard