Bonsoir,
Les messages se croisent...
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Sur mémoireshommes, la lecture du second dossier de Tigrane Timaksian comporte 103 pages relatives au conseil de guerre spécial.
21 juin 1915 à 17h, le conseil de guerre spécial débute à la mairie de Pevy :
président du CGS : chef de bat. Guidicelli - 2e RE,
2e juge : lt Lannurien - 2e RE,
3e juge : adjt Deffaux - 2e RE
commissaire du gouvernement (accusation) : cpt Guillaumin - 75 RIT
Lecture des
rapports (à charge) de gradés du 2e RE : cpt Jacquesson, cpt Peteau, lt Sandré
greffier : sgt Drin
Témoins (à charge) : : cdt de la prévôté Bonnet, margis Béhal, gd Mensoret (1er CA) ; lt Koskiwky, adjt Monnier( 2e RE). 8 autres témoins ne sont pas convoqués.
Accusés : Les 27 accusés entrent ensemble et sont interrogés avec comme interprètes les sergents (2e RE) : Wicwiolowsky, Faugrin (?) et Papscon (?).
Avocat commis d'office : lt Boisjoux.
L'interrogatoire se finit à minuit, les votes définitifs commencent à 1h30 (le 22 juin) et finissent à 1h40.
Les condamnés à morts sont exécutés à
15h ce 22 juin 1915.
Le 22 juin toujours, Franchet d'Esperey, commandant la Ière armée, demande au 1er CA un compte-rendu spécial.
Le 26 juin le général Guérin (1er CA) émet des remarques au lt col Lecomte Denis (2e RE) sur un rapport non signé, l'absence d'ordre de nomination du tribunal spécial, les constats de décès qui doivent être fourni par le cdt chargé de l'exécution, le chef de bataillon Vary (43e RI), passé depuis – en 4 jours - à un bataillon de chasseurs de la 52e DI.
4 décembre 1915 : les demandes en grâce des 18 autres condamnés (peines de [strike]prison[/strike] travaux publics) sont rejetées par le Président de la République.
Quelques remarques :
1 - Dans l'ensemble des pièces conservées, la plupart seraient irrecevables auprès d'un tribunal professionnel : les témoins commencent par annoncer que les prévenus sont coupables de leurs fautes, les dates sont parfois erronées, manquantes, il y de nombreuses ratures, des absence de signatures, probablement anti-datages si l'on suit les demandes faites le 26 juin.
2 - Aussi incompétents - et dépassés par une situation de crise - que soient ces acteurs, ils n'ont pourtant fait qu'appliquer la procédure des articles 111 et 156 du code de justice militaire, les peines des articles 217 et 218 du même code, les articles 1,4 et 5 du décret du 6 septembre 1914 relatif aux conseils de guerre.
3 - Au sujet du récit de Victor Méric, quelques points curieux :
¤ Le président du tribunal n'est pas le cdt Vary du 43e RI, celui-ci est chargé de l'exécution.
¤ L'éxécution n'a pas lieu le 22 juin au matin, mais à 15h.
¤ Il semble douteux qu'entre la fin du CGS à 1h40 et l'exécution à 15h, Marcel Sembat, ministre des travaux publics, et Gustave Hervé aient été informés, et convaincu le Président de la République de tout stopper. Je ne peux consulter le volume "Au service de la France" pour 1915, faute de l'avoir !
Cordialement,
Régis