Bonsoir,
J'ai découvert récemment le carnet de mon grand père. De la classe 14, verse au 88 RI après avoir été blessé en 1917, il rejoint le 83 RI. Début avril 1918, il traverse 3 départements à pied,puis après un transport en auto camion de Bonnieres à steenworde. le 19 avril départ pour les lignes par Westouter,Locre et Dranouter dont les allemands occupent les premières maisons. Il est fait prisonnier ( parmi 11 survivants)le 25 avril sur la côte 70 près du Kemmel,au nord de dranouter et à 50 mètres de la ferme Lacan.
Connaîtriez vous les lieux cités ? ( Le récit fait une trentaine de lignes)
Quelles unités allemandes étaient opposées ?
(Après leur capture à coup de pelle!, ils ont été présentés avec d'autres prisonniers au nombre de 32 au général de la division qui les ont capturés dans un faubourg d'armentieres.)
Merci pour vos indications
83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Bonjour,
Voici une autre carte qui peut vous aider.
Cdt.Philippe

Voici une autre carte qui peut vous aider.
Cdt.Philippe

Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Bonjour,
En pièce jointe une carte anglaise d'un site dont je ne retrouve pas l'origine!mes excuses.

Cordialement,
Christian
En pièce jointe une carte anglaise d'un site dont je ne retrouve pas l'origine!mes excuses.

Cordialement,
Christian
cjouf
Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Merci beaucoup Annie pour ces precisions,
je ne sais pas si le récit de mon grand père (sergent grenadier 6ème Cie 2 ou 3 ème bataillon du 83 RI,) a sa place dans cette rubrique, mais je vous le mets quand même.
"Dans le courant de la nuit nous changeons de place pour aller 500 m en arriere de Dranouter dans un fossé.Le 21 au soir nous allons nous placer près d'un camp anglais abandonné. Le 22 nous allons nous mettre à droite de Dranouter dans un champ de tréfle. La journée du 23 est assez tranquille. A la tombée de la nuit, violent tir d'artillerie allemande, suivi d'une attaque sur le 1 er bataillon. La ligne étant enfoncé, nous avancons et le 24 avril à 5 heures du matin la ligne est rétablie. Nous nous trouvons sur la côte 70 près du Kemmel, au nord de Dranouter et à 50 mètres de la ferme Lacan, dont la maison et la meule de paille sont occupées par les allemands. La journée se passe tranquillement; dans la nuit l'artillerie allemande tire sans arrêt sur notre artillerie et l'artillerie anglaise et le 25 avril à 6 heures du matin les allemands attaquent sur tout le front d'Ypres à Bailleul. Nous nous trouvons à la droite du secteur attaqué et après une terrible fusillade nous arrêtons net l'attaque sur le front de mon bataillon. A la faveur du terrible bombardement déclenché sur nous , les allemands progressent à notre gauche.A 7 heures se produit une nouvelle attaque plus faible que la précédente et dont les éléments ne dépasent pas les cadavres laissées par la vague de 6 heures.Vers les 9 heures ,je remarque de l'animation dans le verger derrière la ferme Lacan, nous ne tardons pas à nous rendre compte de ce qui se passe;car à partir de ce moment plusieurs mitrailleuses au moins trois, tirent sur le centre de résistance défendu par ma section. A partir de ce moment, nous sommes isolés à droite et à gauche. A tout instant les mitrailleuses nous causent de nouvelles pertes et nous restont en tout une douzaine de survivants pour défendre la côte 70. A midi un avion allemand nous survole et repasse jusqu'à 13 heures, celà nous amène une rafale de 105 qui dure une demi heure, lorsque le tir s'allonge, nous sommes au milieu des allemands qui nous font prisonniers. Je suis malmené et frappé avec une pelle, un homme de ma section est tué d'une balle de pistolet et deux autres sont blessés. Nous voilà dans les lignes ennemies, deux brancardiers m'embauchent avec un autre pour transporter un de leur blessé que nous portons à 500 mètres de là dans une maison démolie dont la cave sert de poste de secours.Au nombre de 32 nous partons pour Armentières. Nous sommes dirigés vers un faubourg et présentés à un général de la division qui nous a capturé, ensuite nous sommes conduit à l'école professionnelle d'Armentières..."
je ne sais pas si le récit de mon grand père (sergent grenadier 6ème Cie 2 ou 3 ème bataillon du 83 RI,) a sa place dans cette rubrique, mais je vous le mets quand même.
"Dans le courant de la nuit nous changeons de place pour aller 500 m en arriere de Dranouter dans un fossé.Le 21 au soir nous allons nous placer près d'un camp anglais abandonné. Le 22 nous allons nous mettre à droite de Dranouter dans un champ de tréfle. La journée du 23 est assez tranquille. A la tombée de la nuit, violent tir d'artillerie allemande, suivi d'une attaque sur le 1 er bataillon. La ligne étant enfoncé, nous avancons et le 24 avril à 5 heures du matin la ligne est rétablie. Nous nous trouvons sur la côte 70 près du Kemmel, au nord de Dranouter et à 50 mètres de la ferme Lacan, dont la maison et la meule de paille sont occupées par les allemands. La journée se passe tranquillement; dans la nuit l'artillerie allemande tire sans arrêt sur notre artillerie et l'artillerie anglaise et le 25 avril à 6 heures du matin les allemands attaquent sur tout le front d'Ypres à Bailleul. Nous nous trouvons à la droite du secteur attaqué et après une terrible fusillade nous arrêtons net l'attaque sur le front de mon bataillon. A la faveur du terrible bombardement déclenché sur nous , les allemands progressent à notre gauche.A 7 heures se produit une nouvelle attaque plus faible que la précédente et dont les éléments ne dépasent pas les cadavres laissées par la vague de 6 heures.Vers les 9 heures ,je remarque de l'animation dans le verger derrière la ferme Lacan, nous ne tardons pas à nous rendre compte de ce qui se passe;car à partir de ce moment plusieurs mitrailleuses au moins trois, tirent sur le centre de résistance défendu par ma section. A partir de ce moment, nous sommes isolés à droite et à gauche. A tout instant les mitrailleuses nous causent de nouvelles pertes et nous restont en tout une douzaine de survivants pour défendre la côte 70. A midi un avion allemand nous survole et repasse jusqu'à 13 heures, celà nous amène une rafale de 105 qui dure une demi heure, lorsque le tir s'allonge, nous sommes au milieu des allemands qui nous font prisonniers. Je suis malmené et frappé avec une pelle, un homme de ma section est tué d'une balle de pistolet et deux autres sont blessés. Nous voilà dans les lignes ennemies, deux brancardiers m'embauchent avec un autre pour transporter un de leur blessé que nous portons à 500 mètres de là dans une maison démolie dont la cave sert de poste de secours.Au nombre de 32 nous partons pour Armentières. Nous sommes dirigés vers un faubourg et présentés à un général de la division qui nous a capturé, ensuite nous sommes conduit à l'école professionnelle d'Armentières..."
Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Merci Christian et Cdt philippe pour ces précisions. Je commence à m'orienter mais je cherche le nord sur les documents.
Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Bonjour,
Je reprend le fil de ce message assez tard.
Je peux peut-être apporter quelques détails sur la bataille du Mont Kemmel car mon arrière-grand-père y était, dans le 416e régiment d'infanterie.
Dans la nuit du 21 au 22 avril, le 416e RI relève le 99e RI dans ce secteur :
- le 1er bataillon est sur le Petit-Kemmel
- le 2nd bataillon sur les pentes ouest du Petit-Kemmel
- le 3e bataillon (de mon AGP) à Westouter en réserve.
Le régiment est encadré, à sa droite par le 416e à Danoutre, et à sa gauche par le 30e au Grand Kemmel.
Le 24 avril, les 1er et 2e bataillons du 416e avancent leur ligne de 400m. Ils font prisonnier un soldat allemand qui les informe qu'il y aura une attaque d'importance le lendemain, à l'aide de gaz.
Le 25 avril, les Allemands commencent leur préparation d'artillerie, à l'aide d'obus à gaz notamment, et attaquent à 5h (au lance-flammes notamment).
A 10h45, les 1er et 2nd bataillon sont encerclés et décimés (il ne reste plus que 30 hommes valides du 1er bataillon). Le PC du régiment et tout l'état-major est obligé de se rendre pour éviter la poursuite du massacre.
A 11h, le 416e régiment a perdu 2 bataillons sur 3 ainsi que tout le commandement, il ne reste que le 3e bataillon. Celui-ci contre-attaque dès la nuit du 25 au 26, appuyé par des régiments de dragons (le 15e et le 20e) pour délivrer les bataillons prisonniers (ils croient qu'ils résistent toujours). Mon AGP a d'ailleurs reçu sa croix de guerre pour avoir guidé de nuit une section de dragons lors de cette contre-attaque. Mais le bataillon subit de lourdes pertes.
Ils doivent à nouveau résister à des attaques allemandes (ainsi que par des avions allemands) le 28 et le 29 avril. Ils sont finalement relevés dans la nuit du 29 au 30 avril et envoyé à Dunkerque pour reformer le régiment qui a perdu presque 2000 hommes.
Cordialement,
Kevin
Je reprend le fil de ce message assez tard.
Je peux peut-être apporter quelques détails sur la bataille du Mont Kemmel car mon arrière-grand-père y était, dans le 416e régiment d'infanterie.
Dans la nuit du 21 au 22 avril, le 416e RI relève le 99e RI dans ce secteur :
- le 1er bataillon est sur le Petit-Kemmel
- le 2nd bataillon sur les pentes ouest du Petit-Kemmel
- le 3e bataillon (de mon AGP) à Westouter en réserve.
Le régiment est encadré, à sa droite par le 416e à Danoutre, et à sa gauche par le 30e au Grand Kemmel.
Le 24 avril, les 1er et 2e bataillons du 416e avancent leur ligne de 400m. Ils font prisonnier un soldat allemand qui les informe qu'il y aura une attaque d'importance le lendemain, à l'aide de gaz.
Le 25 avril, les Allemands commencent leur préparation d'artillerie, à l'aide d'obus à gaz notamment, et attaquent à 5h (au lance-flammes notamment).
A 10h45, les 1er et 2nd bataillon sont encerclés et décimés (il ne reste plus que 30 hommes valides du 1er bataillon). Le PC du régiment et tout l'état-major est obligé de se rendre pour éviter la poursuite du massacre.
A 11h, le 416e régiment a perdu 2 bataillons sur 3 ainsi que tout le commandement, il ne reste que le 3e bataillon. Celui-ci contre-attaque dès la nuit du 25 au 26, appuyé par des régiments de dragons (le 15e et le 20e) pour délivrer les bataillons prisonniers (ils croient qu'ils résistent toujours). Mon AGP a d'ailleurs reçu sa croix de guerre pour avoir guidé de nuit une section de dragons lors de cette contre-attaque. Mais le bataillon subit de lourdes pertes.
Ils doivent à nouveau résister à des attaques allemandes (ainsi que par des avions allemands) le 28 et le 29 avril. Ils sont finalement relevés dans la nuit du 29 au 30 avril et envoyé à Dunkerque pour reformer le régiment qui a perdu presque 2000 hommes.
Cordialement,
Kevin
Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Bonjour Ourson2.
J'ai mon gr père qui a aussi participé a la bataille du Mont Kemmel de début Mai 1918 a début Juin 1918,avec le 272 éme RAC.
Voici l'adresse du site 14-18 avec le n°49,avec la bataille du Mont Kemmel en couverture.
http://www.hommell-magazines.com/magpre ... noAdd=true
J’espère avoir pu vous aider.
Salutations. Philippe
J'ai mon gr père qui a aussi participé a la bataille du Mont Kemmel de début Mai 1918 a début Juin 1918,avec le 272 éme RAC.
Voici l'adresse du site 14-18 avec le n°49,avec la bataille du Mont Kemmel en couverture.
http://www.hommell-magazines.com/magpre ... noAdd=true
J’espère avoir pu vous aider.
Salutations. Philippe
Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Bonjour,
Ourson2 votre Grand-Père était au 2ème bataillon, dans la compagnie du capitaine du Bernard, blessé ce même 25 avril. Un autre officier du 83, le s/lt "Rismes" (pas certain de la 1ère lettre), blessé le même jour, a pu interrogé un blessé allemand du 82ème RI de réserve.
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 119__T.JPG
le JMO du 83ème présente 2 cartes de la zone, une pour le 23 avril 1918 au matin
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 103__T.JPG
Et une pour le 25, après l'attaque allemande
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 120__T.JPG
Ourson2 votre Grand-Père était au 2ème bataillon, dans la compagnie du capitaine du Bernard, blessé ce même 25 avril. Un autre officier du 83, le s/lt "Rismes" (pas certain de la 1ère lettre), blessé le même jour, a pu interrogé un blessé allemand du 82ème RI de réserve.
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 119__T.JPG
le JMO du 83ème présente 2 cartes de la zone, une pour le 23 avril 1918 au matin
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 103__T.JPG
Et une pour le 25, après l'attaque allemande
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 120__T.JPG
Cordialement,
Fred.
Je suis preneur de tous docs ou photos sur le 83ème RI
Fred.
Je suis preneur de tous docs ou photos sur le 83ème RI
Re: 83RI avril 1918. Dranouter kemmel
Bonsoir,
Merci Kevin,Philippe et Fred. SI quelqu'un avait copie du numero 49 indiqué par Philippe, je suis preneur. Merci fred pour ces extraits, je les ai consulté. A la fin du journal du 83 Ri, il ya 6 feuillets dactylographié rédigé par le lieutenant Lauga racontantvses journees.Je pense que mon grand pere etait dans la cinquieme compagnie (perdue d'après le récit après la contre attaque du 24 avril) a proximite de la ferme Locre sur la cote 70 dans le secteur relevant du 413 ri voisin. En lisant le jmo du 413 ri on s'aperçoit qu'il y avait des centaines de metres sans défense... Temoin de la violences des attaques...
Merci Kevin,Philippe et Fred. SI quelqu'un avait copie du numero 49 indiqué par Philippe, je suis preneur. Merci fred pour ces extraits, je les ai consulté. A la fin du journal du 83 Ri, il ya 6 feuillets dactylographié rédigé par le lieutenant Lauga racontantvses journees.Je pense que mon grand pere etait dans la cinquieme compagnie (perdue d'après le récit après la contre attaque du 24 avril) a proximite de la ferme Locre sur la cote 70 dans le secteur relevant du 413 ri voisin. En lisant le jmo du 413 ri on s'aperçoit qu'il y avait des centaines de metres sans défense... Temoin de la violences des attaques...