Bonsoir,
Bien connaître le char Schneider ou savoir le piloter est une chose, l'entretenir en est une autre . . . .
Voici donc le volet Entretien et graissage du Schneider CA1 :
Moteur :
- Le graissage du moteur étant automatique, il suffit de s'assurer du niveau d'huile en moyen de la réglette-jauge.
- Le niveau doit être compris entre les repères minimum et maximum.
- La capacité du réservoir d'huile dans le carter est de 5 à 6 litres environ.
- Un excès d'huile aurait l'inconvénient par la suite du barbotage des bielles, d'amener l'huile dans la chambre à explosion,
ce qui provoquerait un dégagement de fusée et l'encrassement des bougies.
- En cas d'excès d'huile, vidanger une partie.
- Observer la pression d'huile au manomètre. Elle doit être de 1,2 Kg environ.
- Si la pression tombe, vérifier le niveau d'huile dans le carter.
- Si le niveau d'huile est suffisant, visiter la soupape de décharge de la pompe, en démontant le plateau inférieur du carter.
- Tous les 200 Kilomètres (ou tous les 15 jours environ - rayés et remplacés par 8 jours) :
- vidanger l'huile du moteur,
- la remplacer par de l'huile neuve.
- Il doit être fait usage d'huile minérale fluide.
Pétrolage :
- Une ou deux fois par jour procéder au pétrolage des cylindres. (Quelle contrainte opérationnelle . . . . !)
- A cet effet, ouvrir les robinets de décompression et de pétrolage.
- Verser un peu de pétrole dans ces derniers et tourner quelques tours au cliquet, le contact de l'interrpteur étant à l'arrêt.
- Cette opération, de toute façon, doit être faite à la fin du service journalier pour que le mater froid soit moins dur à tourner au moment
de la mise en marche.
- Pour faciliter la mise en marche, il est recommandé, en fin de journée, de vidanger l'essence du carburatuer pour pouvoir partir avec de
l'essence fraîche non éventée. *
- A cette effet, avant de pétroler les cylindres, faire tourner le moteur après avoir fermé le robinet d'essence jusqu'à ce que le moteur
s'arrête lui-même. Pendant ce temps seringuer du pétrole sur les tiges de soupapes (à traver les ressorts).
- Nettoyer tous les 8 jours le filtre et les clapets du pulsateur.
- Si la machine doit rester longtemps ans fonctionner, suiffer les divers organes, ntamment les soupapes.
* Quelle était le taux d'octane de l'essence à cette époque pour qu'il soit possible et nécessaire de parler "d'essence non éventée"
Graissage : (Paragraphe annexé par la note de la société Schneider du 5 Février 1917)
- Ne jamais faire usage de graisse pour lubrifier les organes destinées à être graissée à l'huile.
- Il en résulterait l'obstruction des conduits de graissage.
Combustible :
- Avoir soin de faire le plein en se servant d'un entonnoire à tamis.
- Ne pas s'approcher avec une lumière ou du feu (cigarettes, etc . . .) pendant cette opération.
* La note de la société Schneider du 5 Février 1917 demande à ce que soit complété comme suit le paragraphe "combustible" :
" - Le moteur doit être alimenté normalement par le réservoir d'avant sous pression.
- Le réservoir d'essence supérieur servant de secours doit être maintenu plein.
- S'assurer par la purge de la poche décantation qu'il a pas d'eau dans l'essence."
Circulation d'eau :
- Employer de l'eau propre et peu calcaire autant que possible. (trouvée au robinet n'importe où en opérations . . . !)
- Ne jamais vidanger l'eau sans nécessité, afin de réduire les dépôts dans les cylindres et le radiateur.
- Si l'eau est calcaire, il est bon d'y ajouter un peu de carbonate de soude pour empêcher les dépôts adhérents.
- Dans le cas où il se produirait des inscrustations, il conviendrait de procéder au nettoyage
du moteur et du radiateur de la façon suivante :
- Faire le plein avec une solution assez concentrée de potasse (250 à 300 grammes par litre d'eau).
- Faire tourner le moteur pour réchauffer l'eau.
- Au bout de 20 à 30 minutes, vidanger, faire le plein avec de l'eau pure, faire tourner le moteur
5 minutes pour rincer la circulation d'eau à vidanger.
- Refaire le plein d'eau.
Disposition contre la gelée : *
- Si le temps est au froid, prendre des dispositions pour éviter la congélation de l'eau de circulation ce qui
provoquerait la rupture des cylindres ou des tuyauteries.
- A cet effet, en fin de service, vider les appareils par le robinet de vidange du tuyau inférieur.
- En additionnant l'eau de 20 ou 30 % de glycérine neutre, on la rend incongelable.
- Dans ce cas, il est inutile de vidanger.
- L'on peut aussi, au lieu de glycérine, faire usage d'alcool dans la proportion de 20 à 25 % ou d'un mélange
d'alcool et de glycérine;
- Faire le mélange avant de procéder au remplissage.
* La note de la société Schneider du 5 Février 1917 demande à ce que soit complété comme suit le paragraphe "disposition contre la gelée"
"Pour les machines à circulation d'eau modifiée, la glycérine peut être versée directement dans le réservoir d'eau.
Faire tourner le moteur 10 à 15 minutes pour assurer le mélange."
Mécanisme :
(Il s'agit de l'ensemble boite de vitesse/pont moteur, en prise direct sur les barbotins, à l'arrière du char).
- La boite de mécanisme doit renfermer une certaine quantité d'huile fluide ou demi fluide, à l'exclusion de la graisse.
- Une réglette-jauge permet de vérifier le niveau dans le boitier supérieur. Par le fonctionnement, l'huile se déverse peu à peu
dans le boitier inférieur des engrenages. Si l'on constate des pertes d'huile par garnitures, déterminer sur la jauge le niveau
auquel doit être fait le remplissage pour que la dépense d'huile ne dépasse pas un litre par jour environ.
- Pour s'assurer du niveau d'huile, essuyer la jauge avant de la plonger pour la vérification.
- On peut faire usage d'huile de qualité très ordinaire.
* La note de la société Schneider du 5 Février 1917 demande à ce que soit complété comme suit le paragraphe "boite de mécanisme"
" Faire usage d'un mélange d'huile et de valvoline épaisse dans la proportion de 1/3 de valvoline en hiver et 2/3 en été.
Le graissage est assuré avec 25 litres environ, ce qui correspond au boitier central plein, et aux boitiers latéraux remplis
jusqu'au des arbres transversaux.
En principe le remplissage peut être fait avec 30 ou 35 litres du mélange.
Si l'on constate des pertes d'huile, augmenter la proportion de valvoline.
Vérifier tous les 8 Jours environ que le niveau dans les boitiers latéraux atteint las arbres transversaux.
A cet effet démonter le couvercle et sonder avec une baguette ou un fil de fer.
Vidanger toutes les 60 à 80 heures (à la fin d'une journée de service, l'huile étant tiède).
Réserver cette huile pour le graissage de la chenille."
Embrayages secondaires :
- Injecter au moyen d'une seringue (à une courbe si possible) un peu d'huile par les ouvertures du cone, pour atteindre
la boite à billes du plateau support des crochers de resorts.
- Graisser également la butée à billes de la colerette de débrayage.
- Seringuer de l'huile dans le trou grausseur du manchon coulissant supportant la collerette.
Embrayage principal : (Paragraphe annexé par la note de la société Schneider du 5 Février 1917)
- Graisser abondamment le coulisseau par les vis-bouchons.
- Chauffer légérement l'huile pour qu'elle arrive bien à l'arbre.
- Remplir fréquemment le petit graisseur à méche.
Tracks : (chenilles)
- Bien que les tracks soient destinés à fonctionner dans la terre, la boue, le sable, etc . . . , il est nécessaire de procéder
à un graissage périodique de la partie formant le chemin de roulement.
- Ce graissage a pour effet de diminuer les frottements latéraux des boudins et de laisser pénétrer un peu d'huile
dans les articulations.
- A cet effet, au moment de la mise en marche, arroser les chemins de roulement des tracks au moyen d'une burette à grand débit
en accompagnant la machine marchant lentement.
- Effectuer l'opération de préférence quand les chenilles sont propres et séches.
- Faire usage d'huile de qualité inférieure, et de tous résidus d'huile provenant des vidanges de moteurs et de mécanismes.
Roues motrices : (Paragraphe annexé par la note de la société Schneider du 5 Février 1917)
- Graisser abondamment les couronnes dentées des roues motrices par le bouchon extérieur (mélande de valvoline et d'huile).
- Veiller par des démontage fréquents au bon entretien des feutres garnitures du tambour.
- Profiter de ces démontages pour débarrasser et le pignon de la terre qui aurait pu s'y introduire.
Résumé des opérations de graissage :
Abréviations :
JJ - à faire plusieurs fois par jour.
J - à faire au moins une fois par jour.
SS - à faire deux ou trois fois par semaine.
S - à faire une fois par semaine.
M - à faire une fois par quinzaine
A moins d'indications contraires, le graissage est fait à l'huile minéral fluide.
Périodicité des opérations :
- Moteur :
- Compléter le niveau d'huile du carter J
- Renouveler l'huile du carter S
- Articulation des bieillettes (régulateur, déclic, etc . . . ) J
- Magnéto, godets graisseues (4 ou 5 gouttes) S
- Interrupteur primaire de magnéto (1goutte) M
- Déclic de magnéto, articulation des ressorts
pivotage du rochet sur le bout de l'arbre J
- paliers de pompe (graisse plombaginés) modéremment J
- Ventilateurs :
- Roulement à billes (1 graisseur à clapet) S
- Embrayage principal :
- collier de débrayage (graisseur à mèche) JJ
- Embrayages secondaires :
- Manchon coulissant (trous sur le pourtour) J
graisser abondemment et manoeuvrant l'embrayage
- Butés à billes S
- Boites de mécanisme :
- Compléter le niveau d'huile J
- Vidanger et renouveller l'huile M
- Levier de manoeuvre, articulation des tringleries J
- Fusées de roues de propulsion (huiler abondamment) J
- Couronnes dentées (graisser - bouchon sur la roue) SS
- Tracks :
- Chenilles (comme indiqué plus haut) JJ
- Galets de roulement (huiler abondamment) J
- Rouleaux de support (huile) S
- Roues de renvoi (graisser par seringue) J
- Rotule du palonnier (graissage par seringue - vis bouchon) S
- Tourillon de l'entretoise arrière (graisse) M
- Toutes les articulations et tourillons, charrières de chariots,
bieilles de liaison, supports de tracks, etc . . . . (huile) J
Pour les maquettistes, il n'est nulle part préciser si les points de graissage devaient être marqués d'un repère rouge ou jaune. . . . . !
A vos burettes - Michel
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _748_1.htm
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _752_1.htm
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _751_1.htm
Schneider CA1 - Opérations d'entretien du char
Re: Schneider CA1 - Opérations d'entretien du char
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Re: Schneider CA1 - Opérations d'entretien du char
Bonjour,
Cette notion kilométrique est effectivement peu conforme pour les connaisseurs de la chenille, mais il s'agissait d'un document constructeur, et de la première expérience char de cette société (même si Schneider avait sans doute un peu d'expérience au travers du caterpillar de Holt).
Les essais de roulage devaient se faire, à peu près, non stop. Cette distance de 200 km est tout de même couplée à une durée de 8 jours.
200 km d'essais sur 8 jours, c'est donc 25 km d'essais par jour, et probablement une dizaine d'heure de fonctionnement à la vitesse moyenne du CA1.
La note rectificative de Février 17 précise finalement que la vidange doit être faite tous les 60 ou 80 heures de fonctionnement moteur.
80 heures de fonctionnement moteur sur 8 jours, soit 10 heures par jour.
Il semble bien que la correspondance 200 km / 8 jours / 80 heures avait, pour les ingénieurs, une certaine cohérence sur le plan technique.
Il va de soit qu'ils pouvaient difficilement intégrer l'importance prise au combat par les heures de fonctionnement statique du moteur.
Bonne fin de Week-End - Michel
Cette notion kilométrique est effectivement peu conforme pour les connaisseurs de la chenille, mais il s'agissait d'un document constructeur, et de la première expérience char de cette société (même si Schneider avait sans doute un peu d'expérience au travers du caterpillar de Holt).
Les essais de roulage devaient se faire, à peu près, non stop. Cette distance de 200 km est tout de même couplée à une durée de 8 jours.
200 km d'essais sur 8 jours, c'est donc 25 km d'essais par jour, et probablement une dizaine d'heure de fonctionnement à la vitesse moyenne du CA1.
La note rectificative de Février 17 précise finalement que la vidange doit être faite tous les 60 ou 80 heures de fonctionnement moteur.
80 heures de fonctionnement moteur sur 8 jours, soit 10 heures par jour.
Il semble bien que la correspondance 200 km / 8 jours / 80 heures avait, pour les ingénieurs, une certaine cohérence sur le plan technique.
Il va de soit qu'ils pouvaient difficilement intégrer l'importance prise au combat par les heures de fonctionnement statique du moteur.
Bonne fin de Week-End - Michel
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