Schneider CA1 - Mise en oeuvre et pilotage du char

Avatar de l’utilisateur
Tanker
Messages : 3245
Inscription : mar. oct. 02, 2007 2:00 am

Re: Schneider CA1 - Mise en oeuvre et pilotage du char

Message par Tanker »

Bonsoir,

Voici maintenant quelques éléments techniques permettant normalement de pouvoir conduire le char Schneider CA1 :

Il s'agit toujours de la même note de la Société Schneider.

Conduite du char Schneider CA1

Stationnement :

- En principe, le moteur étant en marche, le frein à main doit être serré, le changement de vitesse et le changement
de marche au point mort.
- Pour un arrêt prolongé, le robinet d'essence doit être fermé, la pression d'air au réservoir d'essence vidée,
les leviers de direction calés.
- Le conducteur ne doit pas quitter la machine sans arrêter le moteur et sans serrer le frein,
surtout si le terrain est en déclivité.
- Avant le départ, s'assurer que les réservoirs d'eau, de combustible et d'huile sont approvisionnés et que
le graissage est effectué.

* Une note de la société Schneider du 5 Février 1917 demande à ce que soit complété comme suit le paragraphe "conduite de la machine"

- En raison de sa masse importante et de la configuration du terrain extrêment varié sur lequel elle est appelée à circuler, sa conduite
nécessite de la part du conducteur une grande attention et l'observation rigoureuse des prescription ci-après :
- Ne jamais aborder en vitesse un obstacle en saillie ou en profondeur.
- Apprécier rapidement si l'obstacle qui se présente peut-être franchi par l'appareil avec sécurité.
- Eviter d'effectuer des virages sur place dans des terrains meubles, ou en passage d'un obstacle.
- S'abstenir d'une façon absolue de renverser la marche en avant l'arrêt complet.


Mise en marche du moteur :

- Ouvrir le robinet d'essence.
- Donner la pression d'air au réservoir d'essence.
- Mettre l'interrupteur à la position de marche (le bouton en Haut).
- Ouvrir les robinets décompresseurs.
- Armer le déclic de magnéto.
- Mettre la manette des gaz dans une position voisine de ralenti.
- Agir au cliquet.

- Pour faciliter le départ, quand le moteur est froid, verser un peu d'essence dans les cylindres par les robinets de pétrolage.
- On peut aussi noyer le carburateur en agissant sur le poussoir.
- En cas de difficultés de mise en marche, s'assurer que l'interrupteur est bien à la disposition de marche, que le robinet
d'essence est ouvert, et que le déclic de magnéto. Une fois le moteur en marche, ramener le levier à sa position extrême
gauche et fermer les robinets de décompression.

Démarrage du char :

- Le moteur tournant au ralenti, pour mettre la machine en marche :
- Desserrer le frien.
- Peser sur la pédale de gauche pour débrayer à fond.
- Disposer le levier de changement de vitesse au cran de 1° ou de 2° vitesse.
- Enclancher le changement de marche, soit pour la marche avant, soit pour la marcher arrière.
- Relever doucement la pédale en accélérant la vitesse du moteur.

- Il arrive souvent, la machines étant arrêté, lorsqu'on veut mettre au cran le levier de changement de vitesse ou
de changement de marche, que la manoeuvre ne peut s'effectuer par suite de la non-concordance des dentures.
- Dans ce cas, relever très légèrement la pédale en agissant (en forçant) sur le levier.
- Une fois l'embrayage effectué et le moteur suffisamment accéléré, prendre successivement les vitesses plus élevées
comme il est indiqué ci-après.

Changement de vitesse :

- Pour monter les vitesses, c'est à dire pour passer de 1° en 2° ou de 2° en 3, effectuer les manoeuvres ci-après. :
- Agir sur la pédale pour débrayer à fond.
- Déplacer d'un mouvement assez brusque le levier de changement de vitesse du cran 1 au cran 2 (ou de 2 à 3).
- Relever la pédale d'embrayage (pédale de gauche).

- L'on sait, en vertu d'un principe connu, que ce que l'on gagne en vitesse on le perd en force et réciproquement,
ce que l'on perd en vitesse on le gagne en force.
- Quand le moteur ne peut plus soutenir la vitesse où il est enclanché (sur rampe par exemple), sa vitesse ralentit,
il freine et menace de caler. Il faut, en vertu de ce principe, prendre une vitesse en dessous.
- Si l'on est en 3°, l'on prendra la 2° et si l'on est en 2°, l'on prendra la 1°.

- Pour descendre les vitesses, ne pas ralentir le moteur, laisser tous les gaz de façon que le moteur accélère au moment du débrayage.
- Agir sur la pédale de débrayage (mais pas à fond, comme dans le cas précédent) et laisser le moteur s'accélérer.
- Déplacer le levier de changement de vitesse du cran 3 ou au cran 2 (ou du 2 au 1).
- Relever la pédale.

- Etant donné la lenteur des vitesse 1 et 2, la machine s'arrête généralement quand on débrayera pour passer de l'une à l'autre.
- L'on est donc pratiquement conduit à démarrer à la vitesse que l'on devra soutenir.
- Il n'y a aucun inconvénient à demarrer en 2° vitesse.

Direction :

- La machine livrée à elle-même marche en ligne droite (sensiblement).
- Pour dévier de la ligne droite, agir en tirant sur le levier de directioncorrespondant au côté on l'on veut virer.
- Abandonner le levier dès que la machine est orientée dans la direction voulue.
- Pour accentuer le virage, tirer jusqu'à l'arrêt du mouvement, et forcer au levier avec un effort d'autant plus
grand que le virage doit être plus accentué.
- En forçant à bloc, on enraye complétement la track (chenille) du côté correspondant, et le virage s'effectue sur place.
- Eviter de faire des virages sur place en mauvais terrain, surtout en terrain meuble.

Réglage de la marche :
- Les ralentissements doivent se faire en réduisant les gaz pour ralentir la vitesse du moteur (et au besoin en freinant).
- Eviter de les effectuer en débrayant le moteur.
- Quand on est obligé de soutenir une vitesse très ralentie, descendre une ou deux vitesses, mais ne pas laisser glisser l'embrayage.

- Pour descendre une côte, mettre la manette du moteur à l'extrême ralenti.
- C'est alors la machine qui entraine le moteur. régler la vitesse par le frein.
- Si la machine remorque d'autres véhicules, ceux-ci doivent être freinée lorsque la descente est plus forte et que
la remorque tend à pousser le tracteur.
- Pour monter une forte côte, les garde-freins doivent mettre pied à terre et accompagner le train, une cale à la main,
prêt à caler les roues en cas d'arrêt.

Arrêts :

- Pour arrêter, mettre le moteur au ralenti, disposer le changement de vitesse ou le changement de marche au point mort.
- Serrer le frein.
- Si l'arrêt doit se prolonger, caler les leviers de directions, vider la pression d'air du réservoir d'essence.
- Prendre les disposition indiquées plus haut (pour le stationnement).
- Profiter des stationnements pour passer une visite de la machine, s'assurer que rien ne chauffe,
que les boulons ne sont pas desserrés, etc . . . .

Circulation en terrain difficile :

1° - Machine seule :
- La machine, en raison de son système de propulsion ainsi que de ses formes avant et arrière, peut franchir des
fossés et des talus.
- Aborder l'obstacle normalement et en première vitesse.
- Eviter de se mettre dans l'obligation de modifier la direction dans un passage très dur, en grimpant un talus par exemple.
- Pour effectuer un virage, il faut débrayer l'une des chenilles.
- A ce moment l'adhérence de la machine est réduite de moitié, et la seule chenille qui reste motrice risque de patiner.
- Ne jamais laisser patiner la machine, car, en raison de la forme des patins, le sol s'affouille sous les chenilles.
- En quelques secondes la machine s'enfonce de telle sorte que les parties basses viennent à porter sur le sol.
- Dès que l'on éprouve le patinage, immédiatement en supprimer la cause.
- Renoncer au virage, débrayer, revenir en arrière.

- Lorsqu'on doit s'engager dans un terrain très meuble, vaseux ou marécageux, éviter de s'arrêter ou d'effectuer un virage dans les
parties les plus mauvaises.

2° - Machine avec remorque :

- Lorsqu'on est engagé avec des remorques sur sur un terrain peu favorable au roulement, un terrain meuble par exemple,
l'on peut rencontrer les difficultés suivantes :

1° - La machine patine :
- Dans ce cas, la dételer, chercher quelques mètres en avant ou de côté (10, 20, 3O m au plus)
un sol plus favorable à l'adhérence, atteler par un cable. En même temps, si les roues des remorques
sont enfoncées dans le sol, les dégager à la pioche ou à la pelle.

2° - La machine refuse de prendre un virage (quand on débraye un track, l'autre patine).
- Dans ce cas, dételer, virer la machine seule, l'atteler, en l'orientant dans la direction que l'on veut prendre.
- Pour accélérer la manoeuvre d'accotage, l'attelage peut-être fait par un bout de chaîne de quelques maillons.

- L'on peut, en prévision de ces incidents, atteler la machine au moyen d'un cable ou d'une chaîne de 1 ou 2 mètres.
- Dans ce cas pour prendre un virage :
- Stopper, reculer légèrement la machine pour mollir l'attelage,
- Orienter la machine en la virant sur place, remettre en marche en avant.
- Même manoeuvre pour un cas ordinaire de patinage.

Les limites techniques du char sont très clairs quand il s'agit d'aborder le franchissement de tranchées. On comprend très bien l'instance des chefs à disposer de pilotes très aguéris.
Il ne faut pas oublier que cette conduite pouvait se faire, sous le feu de l'ennemi, de nuit, avec des moyens d'observations très limités et en commandant le char au combat . . . . .

Bonne conduite sur vos maquettes . . . . - Michel !

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _752_1.htm

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _751_1.htm

pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _749_1.htm
Email - [email protected]

Liens sur les sujets Artillerie Spéciale de "Pages 14-18" :
viewtopic.php?f=34&t=52768
Répondre

Revenir à « Artillerie Spéciale »