DOUKKALA - Compagnie Paquet

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Ar Brav
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

DOUKKALA Navire hôpital (1914 - 1915) Croiseur auxiliaire (1915 – 1918)

Chantier :

Rotterdam, Pays Bas
Mis à flot: 1900
En service : 20.04.1915
Retiré : 06.02.1918
Caractéristiques : 2 760 t ; 4 000 cv ; 122,5 x 13,7 m ; 4 412 jb ; 4 500 pl ; 1 cheminée ; 900 passagers + 620 chevaux

Observations :

Paquebot de la Nederland Line reliant la Hollande à l’Insulinde
1912 : acheté par la Cie Paquet, utilisé avec le CHAOUIA pour une liaison rapide vers Casablanca
09.1914 : la compagnie Paquet propose le Doukkala pour servir de navire hôpital. Il est donc installé comme hôpital flottant dans le vieux Port à Marseille (*)
20.04.1915 : réquisitionné à Marseille
01.05.1916 : évite 2 torpilles tirées par un sous-marin en plongée
23.10.1917 : évite une torpille d’un sous-marin en surface qu’il fait fuir à coup de canon à 80 nautiques à l’est de Syracuse
26.10.1917 : secourt un vapeur anglais attaqué et repousse un sous-marin au canon dans les mêmes parages
06.02.1918 : rendu à son armateur
07.1919 : avarié (gouvernail cassé) remorqué à Gibraltar par ARMENIE, hôpital privé
07.1935 : démoli à Gênes

(*) Histoire de la compagnie de navigation Paquet par B.Bernadac et P Gallocher, éd. Tacussel, Marseille (SHM Toulon )

Image

Voir aussi là :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... t_97_9.htm

Cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Terraillon Marc
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir

La fiche Miramar du DOUKKALA :

Single Ship Report for "5601488"IDNo: 5601488 Year: 1900
Name: KONING WILLEM II Keel:
Type: Passenger ship Launch Date: 11.1.00
Flag: NLD Date of completion: 21.4.00

--------------------------------------------------------------------------------
Tons: 4293 Link: 2020
DWT: Yard No: 176
Length overall: Ship Design:
LPP: 119.7 Country of build: NLD
Beam: 13.7 Builder: Fijenoord
Material of build: Location of yard: Rotterdam
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn): 1Q-14

--------------------------------------------------------------------------------
Naval or paramilitary marking :
A: *
End: 1935

--------------------------------------------------------------------------------
Subsequent History:
12 DOUKKALA

Disposal Data:
BU Genoa 3q.35 [Albert Trivero]


A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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Gastolli
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par Gastolli »

...
01.05.1916 : évite 2 torpilles tirées par un sous-marin en plongée
23.10.1917 : évite une torpille d’un sous-marin en surface qu’il fait fuir à coup de canon à 80 nautiques à l’est de Syracuse
26.10.1917 : secourt un vapeur anglais attaqué et repousse un sous-marin au canon dans les mêmes parages
...
Franck

Bonjour,

01.05.1916: this was U 21 (Kapitänleutnant Otto Hersing)

02.10.1916: UB 47 (Kapitänleutnant Wolfgang Steinbauer) fired some shots against DOUKKALA which evaded, West of Crete. The british steamer JUTLAND was nearby and also had an gunfight with UB 47.

23.10.1917: this was 1916 as U 21 again had an gunfigth with DOUKKALA, but gave up.

Cdlt.
Oliver
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Terraillon Marc
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir

La fiche du navire a été mise à jour

http://www.navires-14-18.com/fichiers/D ... UET_V4.pdf

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
olivier 12
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Le DOUKKALA, commandant Antoine AMBROSELLI, rencontra donc à plusieurs reprises des sous-marins.
Il était armé d'un canon de 90 mm à l'arrière et d'un canon de 47 mm à l'avant.

1er Mai 1916

Il est en convoi dans l'Adriatique avec l'AMIRAL GANTEAUME des Chargeurs Réunis. Il a à son bord 2427 hommes de troupes, en majorité des militaires sénégalais.
Le sous-marin U 21 (KL Otto HERSING) lui lance une torpille. Par une manoeuvre hardie Ambroselli parvient à l'éviter et la torpille passe à moins d'un mètre de son gouvernail.

2 Octobre 1916

DOUKKALA se trouve par 37°57 N et 20°28 E lorsqu'il rencontre un sous-marin canonnant furieusement le vapeur anglais JUTLAND. C'est l'U 47 (KL Wolfgang STEINBAUER).
Il intervient et met le cap droit sur le sous-marin, prêt à le canonner, voire à l'éperonner. Le sous-marin abandonne alors la lutte et plonge.

25 Octobre 1916

à 16h00, DOUKKALA navigue seul lorsqu'il aperçoit par trois quarts tribord un sous- marin allemand qui engage le combat. C'est à nouveau l'U 21 du cdt HERSING.

Rapport du capitaine AMBROSELLI

J'ai manoeuvré aussitôt pour venir debout au vent et lui présenter l'arrière. Je donnai l'ordre à la machine de marcher à toute vitesse et au canonnier de charger les pièces. A 16h07, dès que le sous-marin aperçoit ma manoeuvre, il ouvre le feu à 6000m. Le premier coup est court, le second trop long. Le troisième passe entre la cheminée et la passerelle et tombe à 20 ou 30m sur bâbord. Le quatrième éclate à 2 ou 3 m sur tribord arrière, près de l'hélice et du gouvernail. La coque est éclaboussée par les éclats d'obus. La gerbe d'eau de l'explosion mouille les gens sur le pont et les éclats recouvrent la dunette, heureusement sans tuer personne.

Le sous-marin nous poursuit au canon et nous étale malgré nos 15 noeuds. Encadré par les obus et voyant le tir de plus en plus précis, je n'hésite pas à mettre la machine en avant demi afin de tromper l'adversaire sur la distance qui nous sépare. Le résultat ne se fait pas attendre. Les obus passent maintenant au dessus de nous et tombent à 200 ou 300 m sur l'avant. Tandis que je tiens le sous-marin dans mon sillage à 5400 m, je donne l'ordre de démasquer la pièce de 90 mm et de commencer le feu.

Nos 4 premiers coups tombent court et à droite. Plus heureux, le 5e tombe très près à côté du sous-marin et la gerbe de chute semble le recouvrir. Tout le monde crie à bord : "Il est touché!"

Au même instant, le sous-marin tombe en travers, semble hésiter quelques secondes, puis prend la fuite au N50W. Il a abandonné le combat à 16h35. A mon avis, le fait d'avoir hésité dans sa manoeuvre et de ne pas avoir plongé pour se soustraire à notre tir qui devenait de plus en plus précis laisse supposer que le sous-marin a eu son appareil de plongé avarié par un éclat d'obus.

Dès qu'il eut pris la fuite, j'ai viré de bord et me suis lancé à sa poursuite à toute vitesse. Malheureusement, ayant viré de bord avant moi, et le temps que j'ai mis à virer lui ayant donné un avantage considérable, il se trouva hors de portée de mon pauvre canon de chasse de 47 mm.
Malgré ma poursuite, il ne plongea pas et j'ai eu l'impression nette que quelque chose d'anormal l'en empêchait. Son moteur lançait une épaisse fumée. Il faisait tout son possible pour "se lever de devant".
A 16h50, devant l'inutilité de mes efforts, j'ai repris la route normale.

Conclusion

Il serait intéressant d'avoir le récit de cet engagement fait par Otto Hersing.

Cdlt
olivier
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RSanchez95
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par RSanchez95 »

Bonjour.

Le "DOUKKALA" était normalement parti le 2 janvier 1916 de Marseille pour arriver le 9 janvier 1916 à Salonique avec une partie de la 32e compagnie d'aérostiers.

Cordialement.
olivier 12
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un autre cliché du DOUKKALA

Image

Cdlt
olivier
olivier 12
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

DOUKKALA


Un complément sur l'engagement du 25 Octobre 1916

DOUKKALA effectuait une traversée Naples – Salonique avec 78 hommes d'équipage et 16 passagers militaires dont 6 officiers de terre, 1 commissaire de 2e classe et 1 enseigne de vaisseau.

Son armement consistait en :

1 canon de 90 mm matricule 81 sur affut à roues d'une portée de 6200 m à l'arrière
1 canon de 47 mm japonais à recul d'une portée de 7200 m à l'avant.

DOUKKALA a tiré 7 obus avec sa pièce de 90, dont le 5e semble avoir touché le sous-marin.

L'engagement s'est déroulé dans l'est de Syracuse, entre les positions suivantes :

37°07 N 16°57 E (début du combat) 37°12 N 17°03 E (fin de la poursuite)

Le sous-marin ne possédait qu'un seul canon sur l'avant du kiosque.
Voici sa silhouette

Image

Et voici ce sous-marin (U 21) photographié depuis le paquebot grec NAFKRATOUSSA qu'il avait arraisonné dans le sud de l'Adriatique.

Image

Récompenses


Croix de Guerre avec palme

AMBROSELLI Antoine
Capitaine au Long Cours Bastia n° 178 Commandant

«  Le 2 Octobre 1916 a chargé résolument un sous-marin ennemi et l'a obligé à abandonner la poursuite d'un navire qui sans son intervention énergique aurait certainement été coulé.

Le 25 Octobre 1916, poursuivi par un sous-marin ennemi et encadré par le tir de ce dernier a, par une brusque diminution de la vitesse, décalé le tir du sous-marin tout en l'amenant à une portée efficace de sa pièce de 90 mm.
Atteint probablement par un éclat, le sous-marin a du rompre le combat et prendre la chasse à son tour. En l'absence de canon de retraite, il semble n'avoir du son salut qu'à sa vitesse.

Dans les deux affaires, le commandant du DOUKKALA a fait preuve devant l'ennemi d'autant d'énergie que d'intelligence et de décision. Sa conduite mérite les plus grands éloges.

Déjà Chevalier de la Légion d'Honneur, du 22 Janvier 1906, pour le sauvetage des passagers et de l'équipage de LA NIVE. »

Témoignage Officiel de satisfaction du Ministre

CASTELLI A. Enseigne de Vaisseau de 1ère classe embarqué sur EROS. Passager sur
DOUKKALA

« Le 23 Octobre 1916, pendant l'engagement du DOUKKALA avec un sous-marin ennemi, a rempli volontairement, avec autant de sang-froid que de coup d'œil, la fonction de directeur de tir.
Le sous-marin, atteint probablement par un éclat, a du prendre la fuite et n'a du son salut qu'à sa vitesse. »

BELZANTI Jean
Quartier maître canonnier Bastia Chef de la pièce de 90

« Attitude remarquable pendant l'engagement du 25 Octobre 1916 entre DOUKKALA et un sous-marin ennemi qui a finalement été mis en fuite et n'a du son salut qu'à sa vitesse. »

Cdlt
olivier
olivier 12
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Re: DOUKKALA - Compagnie Paquet

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Un complément sur la rencontre du 2 Octobre 1916 avec l'U 47 du KL Wolfgang Steinbauer

Lettre du capitaine Ambroselli à l'Amiral commandant en Méditerranée

Amiral,

J'ai l'honneur de vous rendre compte que j'ai eu du très mauvais temps au départ de Marseille les 20, 21 et 22 Septembre 1916.
J'avais à bord 422 gros chevaux d'artillerie qui m'ont démoli la plupart des stalles et neuf hublots autour des coursives du pont promenade. 27 chevaux sont morts avant d'arriver à Salonique à la suite des fatigues et du mauvais temps. La perte d'un aussi grand nombre d'animaux est due aux causes suivantes :

1) L'installation actuelle du DOUKKALA lui permet d'embarquer 420 mulets, mais pas 422 gros chevaux d'artillerie. 350 aurait été un nombre largement suffisant.
2) Le navire étant trop lourdement chargé, nous n'avons pu aérer les batteries, les sabords se trouvant trop bas sur l'eau.
3) En plus du gros chargement que j'avais, on m'a ajouté au dernier moment douze jours de vivres pour 422 chevaux, représentant 120 m3. Malgré mes observations, on n'avait prévu aucun emplacement et ces vivres ont été installés au détriment des chevaux.
4) Le chef de bataillon Albert, commandant les troupes embarquées, m'a confirmé que tous ces chevaux arrivaient du front de Verdun. Ils étaient fatigués, usés, dès avant leur embarquement à Marseille.
5) Ces chevaux n'ont pas eu, de la part des hommes de la batterie, les soins nécessaires à leur état. Je l'ai souvent fait remarquer au commandant des troupes. Vu le mauvais temps que nous avons eu, je suis même étonné de ne pas avoir eu davantage de pertes. De plus, je m'estime heureux qu'au dernier moment on ait renoncé à m'embarquer quatre wagons d'obus à gaz asphyxiant que l'on voulait me mettre sur le pont au départ de Marseille. J'avais fait d'expresses réserves en temps opportun. Pendant 36 heures, officiers, sous-officiers et soldats ont été malades. C'est mon équipage et mes canonniers de l'AMBC qui se sont occupés des chevaux qui tombaient, de saisir et réparer les stalles qui menaçaient d'être emportées à la mer. Mes hommes et mes canonniers ont fait des prodiges et se sont surpassés; sinon, nous aurions eu le double de pertes. Je me permets de vous demander, Amiral, une petite récompense pour ces hommes dévoués qui ont fait leur devoir.

En arrivant à Salonique, nous avons trouvé 1,50 m d'eau dans la cale avant. 200 caisses, 80 sacs et une grande quantité d'obus ont été mouillés par l'eau de mer qui a pénétré par un joint de coque ébranlé suite aux fatigues éprouvées par le navire. Le lest, déplacé par le mauvais temps, a obstrué les crépines et la cale n'a pu être asséchée.

Mon guindeau hydraulique est irréparable. Je demande son remplacement par un guindeau à vapeur. J'ai risqué de sérieuses avaries à cause de lui au Frioul, puis à Salonique. Il m'a fallu une heure trente pour virer trois maillons (nota : un maillon = 30 m de chaîne).
Par la même occasion, on peut changer le treuil arrière qui est dans le même état, très lent, et s'arrête au moindre effort.

Les grues doivent être démontées et de nombreuses pièces changées tant il y a de jeu dans les axes et les pignons. A Salonique, nous avons du interrompre le déchargement pour effectuer des réparations provisoires.

Je ramène 48 passagers militaires dont 20 prisonniers bulgares. J'ai aussi 532 sacs postaux et 52 radeaux remis par VILLE DU HAVRE.

Au départ de Salonique, j'ai navigué en convoi avec le vapeur anglais LAOMEDON. J'étais en tête de convoi et filais 12 nœuds.
Le 1er Octobre vers 20h00, doublant l'île Saint Georges, ce navire a fait route oblique et a disparu dans la nuit. Attaqué plusieurs fois au scott, il ne m'a même pas répondu. J'avais la ratière allumée. J'ai marché toute la nuit à allure réduite pour l'attendre. Le 2 Octobre vers 10h00, ne le voyant pas, j'ai repris ma route à allure normale. Je ne m'explique pas pourquoi LAOMEDON m'a lâché.

Le 2 Octobre 1916 à 13h20, par 35°57 N et 20°28 E, aperçu un sous-marin ennemi attaquant au canon un vapeur anglais faisant route à l'Est. J'étais à contre-bord et j'ai vu le sous-marin à quatre milles environ. On distinguait fort bien la chute des obus qui tombaient près de leur but de part et d'autre. Le sous-marin a plongé, puis a refait surface à 13h30, reprenant sa canonnade avec précision tandis que celle du vapeur diminuait, de même que sa vitesse.
Voyant le danger, j'ai mis le cap sur le sous-marin à allure maximum, pièces chargées, prêt à le canonner ou à l'éperonner.

A 13h55, voyant que je venais sur lui à toute vitesse, le sous-marin a plongé, abandonnant définitivement la lutte. Ce vapeur anglais l'a échappé belle. Je ne connais pas son nom. (Nota : il s'agissait du JUTLAND)

Voici la silhouette du sous—marin ainsi que la signature du capitaine Ambroselli.

Image

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Rutilius
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Dernière modification par Rutilius le mar. oct. 06, 2020 5:26 pm, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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