Comme Sophie

Pour le calvaire, j'ai aussi mais je suppose que ce sont les mêmes que Sophie, vus nos échanges inter-Bretagne.
A défaut de vous livrer "ma" reconstitution, toujours en écriture, et que l'ouverture du présent fil m'a redonné le courage de pousser encore plus avant, ci-après deux courts témoignages de ce 22.08 à Maissin qui y figureront et en disent déjà long :
Le premier vu de l'intérieur du village par un jeune habitant d'alors , Jules BORRE, 15 ans, qui habitait Rue de la Justice :
« … Les Allemands reculent rapidement. Des combats à la baïonnette continuent à travers tous les champs du vallon. Je conserve encore très fortement le souvenir des hurlements épouvantables qui montaient de partout… Détail horrible, raconté par un soldat français : les Français utilisaient leur baïonnette en remontant vers le haut tandis que les Allemands partaient du haut vers le bas… C’était terrible, terrible … »
Le second de mon Grand-père Jean-Marie RIO, 21 ans, caporal à la 2e Cie du 116e, dans le champ en contrebas de la Ferme de Bellevue :
« ....Sst..st.. « Oh !!! Maman! .. » ; c’est l’un des nôtres qui vient d’être atteint mortellement par une balle et qui avant d’expirer a un dernier souvenir pour sa pauvre mère… Un « Ah » terrible suit aussitôt ce cri, annonçant l’effet d’une seconde balle. Ses voisins, en quelque sorte énervés, disent au nouvel atteint: « Tais-toi » pour surmonter leur émotion bien compréhensible d’ailleurs. Moi en tous cas je suis bien ému ; pauvres mères ! Une simple balle vient de leur ravir leurs fils.... »
Sans autre commentaire.
Cordialement
Jean-Yves
