Re: PAQUERETTE Goélette de Binic
Publié : sam. déc. 29, 2012 6:22 pm
Bonjour à tous,
PAQUERETTE
Goélette à huniers construite au chantier Perrot de Paimpol en 1903.
Armateur : Georges Ferry-Carfontan, de Paimpol
250 tx
Se rend du Verdon à Swansea avec un chargement de poteaux de mines.
Equipage : 8 hommes en tout, dont 2 mousses de 15 et 17 ans
Capitaine : Albert GUILLEMOT, né le 12 Avril 1883 à Gommenech (Côtes du Nord)
La perte de PAQUERETTE
Le 10 Février 1917 à 09h30, à 40 milles environ au N45W d’Ouessant, on aperçoit un navire qui approche très vite à 900 m sur bâbord avant. On pense tout d’abord à un contre-torpilleur, mais c’est un sous-marin qui avance à 5 nœuds, coupe la route de la goélette et vient stopper à 30 m du voilier. Avec des pavillons accrochés sur un bâton, il fait signe que quelqu’un de la goélette vienne à son bord.
Le canot est affalé et le second et deux matelots vont accoster le sous-marin. Le second et un matelot montent à bord, tandis que deux marins allemands prennent leurs places et vont poser trois bombes sur la goélette.
Pendant ce temps, le second parle avec le commandant allemand qui s’exprime bien en français et le comprend. Il demande si l’on a rencontré des bâtiments de guerre. Réponse négative. Puis il demande provenance, destination et chargement et annonce que le voilier va être coulé. « C’est terrible de couler un beau bateau comme celui-ci », lui dit alors le second. « Que voulez-vous, c’est la guerre ! » répond le commandant. Il a une quarantaine d’années, mesure environ 1,65 m et est bien rasé. Sur le sous-marin, il y a huit hommes en chemises de laine blanches. Le sous-marin évolue rapidement pour aller lire le nom de la goélette. Le commandant demande au second « Où se trouve Binic ? » port d’attache du navire. Puis il conseille au Français de gagner les îles Scilly, distantes selon lui de 30 milles. Celui-ci lui demande de les remorquer, mais il refuse disant que les patrouilles deviennent trop gênantes.
Les bombes posées, l’équipage évacue et rejoint le sous-marin avec les deux Allemands. Ceux-ci n’ont rien pris sur le voilier, mais avant de le quitter ont jeté dans le canot deux pains et une caisse de biscuits. Les naufragés ont ainsi des vivres en quantité suffisante. Revenus sur le sous-marin les Allemands rembarquent tandis que le second et le matelot sont remis dans le canot. La goélette coule peu de temps après et le sous-marin plonge.
Les naufragés font route à l’aviron sur Ouessant. 36 heures plus tard, dans la nuit du 11 au 12 Février, ils aperçoivent enfin le feu de Créach, ainsi qu’un chalutier qui passe à 200 m sans les voir bien qu’ils aient agité un fanal blanc lenticulaire. Ils atterrissent à Ouessant le 12 Février à 07h30. Ils sont épuisés, mais très bien reçus par la population.
Description du sous-marin
Longueur 50 m. Blockhaus haut de 2 m. Un canon d’environ 75 mm sur l’avant du kiosque. Antenne TSF en forme de filière. Périscope. Pas de mât. Peint de frais en gris fumé.
Conclusion de l’officier enquêteur
La perte de la goélette est due à un cas de force majeure et la responsabilité du capitaine est totalement dégagée. La faculté de commander lui est maintenue.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 83 du Kapitänleutnant Bruno HOPPE. PAQUERETTE fut sa dernière victime, car le sous-marin fut coulé sept jours plus tard au large de l’Irlande par le Q-ship FARNBOROUGH, par 51°34 N et 11°23 W. Il n’y eut qu’un seul survivant sur les 36 hommes de son équipage.
On peut voir la silhouette de ce sous-marin, et lire le récit de son naufrage, sous les liens suivants (ANNA MARIA et COQUETTE) :
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Cdlt
PAQUERETTE
Goélette à huniers construite au chantier Perrot de Paimpol en 1903.
Armateur : Georges Ferry-Carfontan, de Paimpol
250 tx
Se rend du Verdon à Swansea avec un chargement de poteaux de mines.
Equipage : 8 hommes en tout, dont 2 mousses de 15 et 17 ans
Capitaine : Albert GUILLEMOT, né le 12 Avril 1883 à Gommenech (Côtes du Nord)
La perte de PAQUERETTE
Le 10 Février 1917 à 09h30, à 40 milles environ au N45W d’Ouessant, on aperçoit un navire qui approche très vite à 900 m sur bâbord avant. On pense tout d’abord à un contre-torpilleur, mais c’est un sous-marin qui avance à 5 nœuds, coupe la route de la goélette et vient stopper à 30 m du voilier. Avec des pavillons accrochés sur un bâton, il fait signe que quelqu’un de la goélette vienne à son bord.
Le canot est affalé et le second et deux matelots vont accoster le sous-marin. Le second et un matelot montent à bord, tandis que deux marins allemands prennent leurs places et vont poser trois bombes sur la goélette.
Pendant ce temps, le second parle avec le commandant allemand qui s’exprime bien en français et le comprend. Il demande si l’on a rencontré des bâtiments de guerre. Réponse négative. Puis il demande provenance, destination et chargement et annonce que le voilier va être coulé. « C’est terrible de couler un beau bateau comme celui-ci », lui dit alors le second. « Que voulez-vous, c’est la guerre ! » répond le commandant. Il a une quarantaine d’années, mesure environ 1,65 m et est bien rasé. Sur le sous-marin, il y a huit hommes en chemises de laine blanches. Le sous-marin évolue rapidement pour aller lire le nom de la goélette. Le commandant demande au second « Où se trouve Binic ? » port d’attache du navire. Puis il conseille au Français de gagner les îles Scilly, distantes selon lui de 30 milles. Celui-ci lui demande de les remorquer, mais il refuse disant que les patrouilles deviennent trop gênantes.
Les bombes posées, l’équipage évacue et rejoint le sous-marin avec les deux Allemands. Ceux-ci n’ont rien pris sur le voilier, mais avant de le quitter ont jeté dans le canot deux pains et une caisse de biscuits. Les naufragés ont ainsi des vivres en quantité suffisante. Revenus sur le sous-marin les Allemands rembarquent tandis que le second et le matelot sont remis dans le canot. La goélette coule peu de temps après et le sous-marin plonge.
Les naufragés font route à l’aviron sur Ouessant. 36 heures plus tard, dans la nuit du 11 au 12 Février, ils aperçoivent enfin le feu de Créach, ainsi qu’un chalutier qui passe à 200 m sans les voir bien qu’ils aient agité un fanal blanc lenticulaire. Ils atterrissent à Ouessant le 12 Février à 07h30. Ils sont épuisés, mais très bien reçus par la population.
Description du sous-marin
Longueur 50 m. Blockhaus haut de 2 m. Un canon d’environ 75 mm sur l’avant du kiosque. Antenne TSF en forme de filière. Périscope. Pas de mât. Peint de frais en gris fumé.
Conclusion de l’officier enquêteur
La perte de la goélette est due à un cas de force majeure et la responsabilité du capitaine est totalement dégagée. La faculté de commander lui est maintenue.
Le sous-marin attaquant
C’était l’U 83 du Kapitänleutnant Bruno HOPPE. PAQUERETTE fut sa dernière victime, car le sous-marin fut coulé sept jours plus tard au large de l’Irlande par le Q-ship FARNBOROUGH, par 51°34 N et 11°23 W. Il n’y eut qu’un seul survivant sur les 36 hommes de son équipage.
On peut voir la silhouette de ce sous-marin, et lire le récit de son naufrage, sous les liens suivants (ANNA MARIA et COQUETTE) :
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _1.htm#bas
Cdlt