Page 1 sur 2

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 6:18 pm
par Ar Brav
Bonjour à tous,

Je tente un copié / collé de ce sujet de Michel, avec bien sûr son consentement, inséré dans un autre fil (OFFICIER ... PARMI TANT D'AUTRES...) pour davantage de clarté, ce qui devrait permettre une meilleure recherche et surtout de supprimer les messages ayant encombré le sujet initial, mes messages en particulier :lol: :

Bonjour,
Complément sur Charles Augustin BAULE En début 1916 Augustin BAULE, quitte sa base de Saïgon, pour la Méditerranée. Sa triste fin lors du naufrage de « La Ville de Bordeaux » :

Il reste sur la Fronde, basé sur Bizerte, jusqu’en Juin 1917, puis il est chargé d’envoyer son bateau aux Dardanelles.
Puis le 1er janvier 1918 il prend du service sur le croiseur cuirassé Waldeck Rousseau, avant de trouver la mort, lors d’un déplacement sur un bateau de commerce, La Ville de Bordeaux , entre Bizerte et Marseille.

Naufrage de La ville de Bordeaux, le 19 Janvier 1918, torpillé par le sous-marin allemand UC 63 à 11H 25 : La triste et héroïque fin d’Augustin BAULE :

En janvier 1918, on lui accorde une permission pour revenir en France : Il embarque le 16 janvier à 16 h. sur le cargo La Ville de Bordeaux, destination Marseille. Ce navire avait été mal entretenu : les conduits de fumées n’avaient pas été ramonés correctement ; les tubes étaient bouchés par le sel car le chef-mécanicien avait alimenté les chaudières à l’eau de mer au lieu de l’eau douce. Tout ceci eu pour conséquence de d’entraîner une perte de vitesse considérable du navire et de le rendre plus vulnérable à l’ennemi.

Le bateau est au large de la Sicile, à 180 milles de Marseille. Il est 11h.25, heure de Greenwich. Le matelot de veille sur la passerelle bâbord, crie « 90 une torpille ». Augustin Baule, passager était dans la chambre de veille avec le Commandant Masson. Le bâtiment atteint par le milieu, par le travers de la cale soute placée sous la passerelle, s’enfonça immédiatement de l’avant et si rapidement que le capitaine dût donner l’ordre d’évacuation et d’abandon presque aussitôt après l’explosion.

Augustin BAULE avec le plus grand sang-froid veille à l’embarquement dans les canots, il refuse de quitter le bord, avant de s’être assuré que tout le monde était parti. (L’évacuation s’était effectuée dans l’ordre le plus parfait, deux minutes après l’ordre, tout le monde était dans les canots). Il s’est occupé auprès du Quartier Maître T.S.F. de savoir si les signaux réglementaires avaient été faits et ne s’est embarqué dans sa baleinière, qu’après en avoir presque reçu l’ordre du Capitaine du bord, qui tenait à quitter son bâtiment le dernier.

Le lieutenant BAULE est dans sa baleinière, elle n’arrive pas à se dégager du bord du navire qui sombre l’aspirant par les remous. Quatre hommes se jettent à la mer, ce qui les sauvera. L’embarcation pique du nez, pivote deux ou trois fois sur elle-même avant de disparaître. Un panneau des machines du cargo s’ouvre : les passagers de la baleinière sont aspirés et précipités dans ce compartiment au moment où il a est envahi par l’eau.
Selon le Capitaine au long cours Carré « si le Lieutenant de Vaisseau Baule avait voulu se jeter à l’eau, il se serait sûrement sauvé …Il a craint sans doute de donner le mauvais exemple et de créer une panique et a disparu, victime de son devoir ».

Entre l’impact de la torpille et le naufrage il ne s’est déroulé que quatre minutes. Grâce au sang froid du Commandant et du Lieutenant Baule il n’y a eu dans ce naufrage « que neuf victimes …».

Le 2 mars 1918 Augustin BAULE est cité à l’ordre de l’Armée : « A fait preuve d’un beau dévouement et d’un haut esprit de devoir, lors du torpillage d’un navire sur lequel il était passager. Disparu avec le bâtiment ». Son nom figure sur le monument au Mort de La Rochelle. Jugement déclaratif de décès le 5 juin 1919 à MARSEILLE.

le 3 Octobre 1918 le commandant Kurt HARTWIG du sous-marin U-63 qui torpilla La Ville de Bordeaux est décoré "Pour le Mérite" (appelé aussi Blue Max) était la plus haute et la plus prestigieuse décoration qui puisse être attribuée dans l'Allemagne Impériale !

Sources : -Service historique de la Marine, Vincennes : dossier militaire de Charles Marie
Augustin Baule. Rapport de la commission d’enquête sur le naufrage de la « Ville
de Bordeaux ».
-Claude Farrère et Paul Chack : Combats et batailles sur mer.1925.
-Lettres d’Augustin Baule à son épouse Marthe (1914-1915).

Bien cordialement Michel

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 6:19 pm
par Ar Brav
Bonjour Michel,
Bonjour à tous,

Soyez le bienvenu, et merci pour cet éclairage nouveau sur la perte du Ville de Bordeaux et la disparition du LV Baule

Bien cordialement,
Franck

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 6:22 pm
par Ar Brav

:hello: Bonjour Franck, (et merci à MICHEL),
J'allais vous contacter car celà concerne la "fiche" du "VILLE-DE-BORDEAUX"... J'ignore s'il est possible de vous transférer le texte adressé par Michel et comment...

Bien cordialement ... Malou :bounce:

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 6:33 pm
par Ar Brav
Bonjour Malou,

Merci. J'ai pris la liberté de faire un "copié / collé" du message de Michel en direction du sujet sur le Ville de Bordeaux

Bonne soirée à vous, :hello:
Amicalement,
Franck

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 6:44 pm
par Ar Brav
Bonsoir à tous et à chacun,
Bonsoir Michel,


Brève contribution à l'élaboration de la notice biographique de Charles, Augustin BAULE.

Au cours de l'été 1911, Augustin BAULE a servi à bord du croiseur de 2e classe Lavoisier, "stationnaire d'Islande" affecté à la surveillance de la pêche sur les bancs et à l'assistance aux équipages des flotilles armées par les quartiers de Bretagne (Paimpol, Binic, Saint-Brieuc), de Normandie (Fécamp, Dieppe) et du Nord (Boulogne, Gravelines, Dunkerque).

Il était spécialement chargé de la visite règlementaire des différents bâtiments de pêche : "navires à voiles pêcheurs" (goélettes; dundees) , "navires à voiles chasseurs" et chalutiers à vapeur. Rédigé à bord, à Lorient, le 24 septembre 1911, son rapport d'inspection a été publié dans la Revue maritime de Janvier-Mars 1912, Tome 192, pages 554 à 571.

Et une question : Augustin BAULE avait-il un lien de parenté avec A. BAULE, lieutenant de vaisseau en retraite, qui, entre 1889 et 1894, commandait le paquebot des Messageries maritimes La Plata, à bord duquel il s'est livré à diverses expériences sur :

-- la toupie du Commandant Fleuriais (A. BAULE : "Note sur la toupie du Commandant Fleuriais", Revue maritime et coloniale, Avr.-Juin 1890, Tome 105, p. 516 à 563);

-- le loch moulinet (A. BAULE : "L'emploi du loch moulinet simple ou double", Revue maritime et coloniale, Janv.-Mars 1892, Tome 112, p. 374 à 389);

-- la détermination de la vitesse d'un navire par les ondes qu'il soulève (A. BAULE : "Determination de la vitesse d'un navire par les ondes qu'il soulève. Effets produits par celles-ci sur les lochs mécaniques", Revue maritime et coloniale, 1894, p. 116 à 158)?

Et, en 1873, A. BAULE était vraisemblablement à bord de la corvette Eurydice, endommagée par les glaces sur les bancs de Terre-Neuve (cf. "Rapport de A. BAULE, lieutenant de vaisseau, sur les réparations de l'Eurydice, transport français", adressé à la Commission centrale des travaux des officiers, Revue maritime et coloniale, Oct.-Déc. 1874, p. 874 et 875).


Bien à vous,

Daniel.

Bonjour Daniel, Bonjour à tous...

Faute d'au moins un prénom, et plus si possible, d'une date de naisseance, il est loin d'être évident de trouver votre A. BAULE (patronyme relativement répandu)... Toutefois une plongée dans mes archives et j'ai peut-être trouvé votre Officier et le lien familial, ce grâce à l'indication concernant les Messageries Maritimes...

J'ai pu trouver dans les années 1879, 1881, un certain Marie Albert BAULE, entré dans la Marine en 1859, Chevalier de la Légion d'Honneur, Lieutenant de vaisseau détaché en congé sans solde et Hors-cadre le 5 juillet 1875. En 1897, il est toujours en position Hors-cadre étant précisé qu'il était détaché aux Messageries Maritimes.
Marie Albert BAULE est né le 22 juillet 1843 à COLMAR (Haut-Rhin) (Cf Base Léonore -Légion d'Honneur.); décédé le 30 janvier 1906 à La ROCHELLE (Charente-Maritime).
Marié le 12 avril 1875 à CONSTANTINOPLE (TURQUIE)
avec Sophie Marie Phoebé MASSENET, née le 13 août 1849 à BREST (Finistère); décédée le 24 octobre 1930 à CHAVILLE (Hauts-de-Seine).

Le couple aura plusieurs enfants dont Charles Marie Augustin qui aurait épousé le 15 septembre 1909 à BREST (Finistère) une dame Marthe Julie Augustine ROUSSEAU née le 5 juin 1888 à BREST (Finistère)...

Tout celà bien évidemment demande la confirmation par l'obtention des copies des actes d'État-Civil.

Bien cordialement... Malou [:le gaillard]













Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 6:57 pm
par Ar Brav
Collé du message de Michel :

Bonsoir,
Merci Daniel, merci Malou,

J'ai mis au point la biographie, au moins provisoire, de Charles Marie Augustin BAULE:Charles Marie Augustin BAULE

Fils d’Albert BAULE, officier de Marine, et de Sophie MASSENET.
Né à Bordeaux, 33, FRA, le 17-11-1882. Décédé en mer le 18-1-1918.
Lieutenant de vaisseau.
Etudes :
-1898 : Bac d’enseignement secondaire classique, à Rennes 1ère partie.
-1999 : Concours d admission à l’Ecole Navale à Cherbourg ; reçu 15ème sur 100.
-1er août 1901 : Aspirant de 2ème classe.
-5 octobre 1902 : Aspirant de 1ère classe.
-5 octobre 1904 : Enseigne de vaisseau.
-26 décembre 1911 : Lieutenant de vaisseau.

Voici quelques appréciations dont il bénéficie à l’école navale :

-« Il n’y a que des éloges à faire sur le compte de cet élève » : Le Cdt de l’Ecole Navale, 1901.
-« Bien doué, beaucoup d’entrain, peu de légèreté mais aime bien son métier et finira par l’apprendre, …sympathique » : 21 juillet 1902.
-« Monsieur Baule est destiné à devenir un excellent officier sous tous les rapports » : 1er octobre 1903.

Affectations :
-Croiseur Duguay-Trouin, école d’application des aspirants : 1901- juillet 1902.
-Croiseur rapide Chateaurenault : juil.1902-oct.1903.
-Croiseur-cuirassé Montcalm, service torpilles-électricité : oct. 1903- août 1904.
-Cuirassé Charlemagne, adjoint à l’officier torpilleur : août 1904- juil.1905.
-Aviso Elan, capitaine de compagnie, Quimper : juil.1905-juin 1907.
-Contre-torpilleur Branle-bas, officier en second, Cherbourg : juin 1907-sept.1908.
-Contre-torpilleur Dard, officier en second : sept.1908-mai 1909.
-Station navale d’Islande, croiseur Lavoisier : officier des montres, Dublin : juil. 1910-
janv.1912. Au cours de l'été 1911, Augustin BAULE a servi à bord du croiseur de 2e classe Lavoisier, "stationnaire d'Islande" affecté à la surveillance de la pêche sur les bancs et à l'assistance aux équipages des flotilles armées par les quartiers de Bretagne (Paimpol, Binic, Saint-Brieuc), de Normandie (Fécamp, Dieppe) et du Nord (Boulogne, Gravelines, Dunkerque). Il était spécialement chargé de la visite règlementaire des différents bâtiments de pêche : "navires à voiles pêcheurs" (goélettes; dundees), "navires à voiles chasseurs" et chalutiers à vapeur. Rédigé à bord, à Lorient, le 24 septembre 1911, son rapport d'inspection a été publié dans la Revue maritime de Janvier-Mars 1912, Tome 192, pages 554 à 571.
-Cuirassé Voltaire, chef de service Corps de Débarquement : janv.1912- juil.1913.
-Torpilleurs de Saigon, commandant le torpilleur d’escadre Fronde.
-Dernière affectation connue au 1er janvier 1918, sur le croiseur cuirassé " Waldeck-
Rousseau » basé à Bizerte.

Voici quelques appréciations le concernant dans l’exercice de sa carrière :

-« Esprit sérieux, réfléchi, s’est adonné avec zèle louable à la pratique de la T.S.F, est devenu un précieux auxiliaire de l’officier qui en est chargé. Par ailleurs actif, énergique et calme, excellente tenue, fait preuve des plus solides qualités de l’officier, est le plus coté des chefs de quart. » (Moosung, le 1er août 1903, croiseur cuirassé «Montcalm »).
-« Monsieur Baule est un Enseigne excellent sous tous les rapports. Il s’est acquitté de ses fonctions d’instruction des Elèves-Pilotes avec un soin tout particulier et obtenu de très bons résultats. S’occupe beaucoup des hommes qu’il a sous ses ordres. Possède les meilleures qualités de marine. Promet de faire un officier de valeur. (11-6-1906, aviso « L’Elan »).
-« Officier de grande valeur, très intelligent et très instruit, très zélé, consciencieux et sérieux, ne négligent aucun détail, connaissant déjà à fond son métier. Très marin. A faire avancer très rapidement… » (le 15-4-1908 ; Le Commandant du Dard).
-« officier d’élite, qui unit aux plus brillantes qualités professionnelles, un jugement sain, le goût du travail et une bonne humeur inaltérable… » (le 19-6-1910 ; Cdt du « Branle-Bas »).
-« Son expérience sa capacité technique, son sang-froid, le mettent hors pair…. va être, sous peu promu Lieutenant de Vaisseau. Proposition pour le commandement unique, pou l’inscription au tableau de concours pour être Chevalier de la Légion d’Honneur ». (Dublin, le 30 août 1911 ; le Cdt du Croiseur Lavoisier).
-« Le type de robuste officier, alliant l’allant et l’enthousiasme de la jeunesse aux plus solides qualités d’intelligences ; du sens marin, un esprit parfait. Aimant ses hommes et sachant s’en faire aimer, monsieur Baule est de ceux qui s’imposent et auxquels on peut tout demander. »
(février 1913- Cdt du Cuirassé Voltaire)
-Alors qu’il Commandait « La Fronde » : « Officier supérieur à tout point de vue. Brillantes qualités de jugements et d’intelligence et de sens marin ». Saigon le 15-7-1915.
-Dernières appréciations avant sa mort : « Manœuvrier très fin sur bâtiment -Très apte au Commandement ; officier de valeur et endurant – Réunit un ensemble de qualités et de jugement, de décision et d’autorité qui caractérisent le bon officier - Proposition d’avancement au grade de Capitaine de Frégate » (1er juin 1917).

Décorations, faits particuliers :

-Légion d’honneur : chevalier le 18 septembre 1915.
-Citation à l’ordre de l’armée : 4 mars 1918.
-Campagne de guerre du Tonkin, du 27-12-1902 au 1er janvier 1903.
-Campagne de guerre au Maroc : 1907 et 1911.
-Campagne de guerre 1914-1918.
-Disparu en mer en 1918 (torpillage du Ville de Bordeaux sur lequel il était passager).
Ce torpillage a été fait par le sous-marin allemand U 63, commandé par Kurt Hartwig (Commandant UC-63 du 25-12-1917 au 11-11-1918 décoré le 3 Octobre 1918).

Sa guerre en Indochine :

Elle fut pénible. Il y a la séparation, l’adaptation tranquille à Saigon puis le climat insupportable de la baie de Penang.
Le lieutenant BAULE aura pour premier commandement celui de La Fronde, qui fait parti des torpilleurs de Saigon. La Fronde a été, lui, lancé à Bordeaux, aux Chantiers de la Gironde, en 1902. petit bâtiment de 56 mètres de long et 6 mètres de large. Deux tubes lance-torpilles pivotants, l'un à l'avant, l'autre à l'arrière. Ce bateau n’était pas en très bon état : il avait subi les affres d’un typhon à Hongkong en septembre 1906, broyé par le heurt des navires voisins il coula. Bien que réduit à une sorte de langue de ferraille, il fut renfloué et reçu à Hongkong un nouvel avant et continua sa carrière.

A Penang il participe au Combat naval du 28-10-1914 :

Ce combat oppose le croiseur allemand Emden à des navires français et russes, dans le port de Penang, île de la côte ouest des Indes Néerlandaises (aujourd'hui Malaisie), dans le détroit de Malacca.
La Première Guerre mondiale a commencé en août 1914. Dans le Pacifique, les allemands possèdent une concession en Chine, à TsingTao. Elle abrite une escadre. L'escadre part pour une croisière qui s'achèvera aux Falklands. Le croiseur Emden part de son côté, comme corsaire, faire la guerre au commerce allié. Avant l’affaire de Penang depuis juillet 1914 et il avait coulé en trois mois dans l'océan Indien 22 navires de commerce.

Le port de Penang est sous contrôle britannique, en plus de nombreux navires marchands, on trouve des navires de guerre français et russes.

Le 27 octobre 1914 au soir, la situation est la suivante :
L’aviso d'Iberville mouillé dans la passe a commencé le démontage complet de ses machines. La Fronde est accosté à la jetée, machines démontées. Le Pistolet, accosté à la Fronde est prêt à marcher en une heure, sa T.S.F. peut recevoir mais pas émettre. Le Mousquet assure la grand-garde.
Le croiseur russe Yemtchoug est depuis le 26 octobre à Penang, pour réviser ses chaudières. Il avait été détaché pour participer à la chasse du corsaire allemand, l’Emden. Il arbore 3 feux blancs. Son commandant, le baron Tcherkassov, était resté à terre ayant fait venir sa femme passer 4 jours à Penang. Les marins permissionnaires ont été ramenés à bord dans un état d'imprégnation alcoolique important. Seuls 2 des canons sont armés, 6 obus chacun, le reste des munitions restant enfermé dans les soutes.
Vers 5h30, peu avant l'aube, un navire à 4 cheminées approche du port. 4 cheminées, c'est à dire comme les croiseurs britanniques de la classe Yarmouth. Il s'agit en fait de l'Emden qui a gréé une fausse 4e cheminée...Quand il a le russe sur son tribord, il ouvre le feu et lance une torpille. Celle-ci atteint sa cible à l'arrière. L'équipage russe cherche à riposter mais un canot été projeté sur le canon arrière. Les marins doivent amener les munitions disponibles au canon avant. Mais leur tir est sans résultat. L'allemand fait demi-tour. En repassant devant le Yemtchoug, il lance sa torpille bâbord. Le russe se brise en deux et coule. Les navires français ne peuvent intervenir.

La division navale de l’Indochine est totalement abandonnée par l’Etat-major français :

Le Vice-amiral Grant commandant en chef en Chine fait connaître, le 28-2-1916, au ministre français de la Marine les services rendus par le d’Iberville, le Pistolet et La Fronde sous les ordres des commandants en chef britanniques qui se sont succédés : « leur service a été d’une nature fatigante et monotone, mais a été invariablement accompli avec le plus grand zèle et la plus grande fidélité. Le Vice-amiral Grant paraît craindre le fait que ces navires aient été, pendant si longtemps, pour ainsi dire, hors contrôle des officiers généraux de la Marine française, ait pour effet que les services de leurs Commandants ne soient pas reconnus comme ils méritent de l’être ».Il espère que les mérites des officiers Castagné, Couraye du Par et Baule seront pris en considération.

En début 1916 Augustin BAULE, quitte sa base de Saïgon, pour la Méditerranée.
Il reste sur la Fronde, basé sur Bizerte, jusqu’en Juin 1917, puis il est chargé d’envoyer son bateau aux Dardanelles.
Puis le 1er janvier 1918 il prend du service sur le croiseur cuirassé Waldeck Rousseau, qui navigue en mer Ionnienne.

Naufrage de la Ville de Bordeaux, le 18 Janvier 1918, torpillé par le sous-marin allemand UC 63 à 11H 25 : La triste et héroïque fin d’Augustin BAULE :
En janvier 1918, on lui accorde une permission pour revenir en France : Il embarque le 16 janvier à 16 h. sur le cargo La Ville de Bordeaux, destination Marseille. Ce navire avait été mal entretenu : les conduits de fumées n’avaient pas été ramonés correctement ; les tubes étaient bouchés par le sel car le chef-mécanicien avait alimenté les chaudières à l’eau de mer au lieu de l’eau douce. Tout ceci eu pour conséquence de d’entraîner une perte de vitesse considérable du navire et de le rendre plus vulnérable à l’ennemi.
Le bateau est au large de la Sicile, à 180 milles de Marseille. Il est 11h.25, heure de Greenwich. Le matelot de veille sur la passerelle bâbord, crie « 90 une torpille ». Augustin Baule, passager était dans la chambre de veille avec le Commandant Masson. Le bâtiment atteint par le milieu, par le travers de la cale soute placée sous la passerelle, s’enfonça immédiatement de l’avant et si rapidement que le capitaine dût donner l’ordre d’évacuation et d’abandon presque aussitôt après l’explosion.
Augustin BAULE avec le plus grand sang-froid veille à l’embarquement dans les canots, il refuse de quitter le bord, avant de s’être assuré que tout le monde était parti. (L’évacuation s’était effectuée dans l’ordre le plus parfait, deux minutes après l’ordre, tout le monde était dans les canots). Il s’est occupé auprès du Quartier Maître T.S.F. de savoir si les signaux réglementaires avaient été faits et ne s’est embarqué dans sa baleinière, qu’après en avoir presque reçu l’ordre du Capitaine du bord, qui tenait à quitter son bâtiment le dernier.
Le lieutenant BAULE est dans sa baleinière, elle n’arrive pas à se dégager du bord du navire qui sombre l’aspirant par les remous. Quatre hommes se jettent à la mer, ce qui les sauvera. L’embarcation pique du nez, pivote deux ou trois fois sur elle-même avant de disparaître. Un panneau des machines du cargo s’ouvre : les passagers de la baleinière sont aspirés et précipités dans ce compartiment au moment où il a est envahi par l’eau.
Selon le Capitaine au long cours Jean Carré « si le Lieutenant de Vaisseau Baule avait voulu se jeter à l’eau, il se serait sûrement sauvé …Il a craint sans doute de donner le mauvais exemple et de créer une panique et a disparu, victime de son devoir ».
Entre l’impact de la torpille et le naufrage il ne s’est déroulé que quatre minutes. Grâce au sang froid du Commandant et du Lieutenant Baule il n’y a eu dans ce naufrage « que neuf victimes …».

Le 2 mars 1918 Augustin BAULE est cité à l’ordre de l’Armée : « A fait preuve d’un beau dévouement et d’un haut esprit de devoir, lors du torpillage d’un navire sur lequel il était passager. Disparu avec le bâtiment ». Son nom figure sur le monument au Mort de La Rochelle. Jugement déclaratif de décès le 5 juin 1919 à MARSEILLE.

le 3 Octobre 1918 le commandant Kurt HARTWIG du sous-marin UC-63 qui torpilla a Ville de Bordeaux est décoré "Pour le Mérite" (appelé aussi Blue Max) était la plus haute et la plus prestigieuse décoration qui puisse être attribuée dans l'Allemagne Impériale !

Il est le fils d Albert BAULE (1843 -1906) Né à Colmar ayant opté après 1871 pour la nationalité française. Il fit une courte mais brillante carrière dans la Marine nationale avant de faire carrière aux Messageries Maritimes. En 1868 il se distingue : il est alors second sur la corvette « Eurydice ». Son navire ayant subi une avarie du fait des glaces dans « la baie du Croc » (où était la principale station d’avitaillement des bateaux de pêches français dans l’extrême nord-est de Terre-Neuve et le centre de la station navale française pendant la saison de pêche), il propose de mettre en place un suçon pour réparer la coque, solution qui se révèle parfaite. Il est promu lieutenant de vaisseau le 22 mai 1869. Sa carrière maritime (Marine militaire) s’achevait avec son engagement comme commandant de paquebot par la compagnie des Messageries maritimes en 1875. D’abord nommé au Moyen-Orient, basé à Constantinople, il est ensuite muté à la ligne de l’Amérique du Sud. Il commande successivement les paquebots « Irraouady », « La Plata », « La Cordillère », « Le Sénégal » entre autres. Sa carrière s’achève à la direction du port de La Rochelle (1895). Il quitte son service le 26 juin 1898.
En 1890 il reçoit les Palmes académiques à la demande de l’amiral Mouchez pour « services rendu à l’astronomie ».
Il est bien l’auteur de publications dans la Revue maritime et coloniale :
- la toupie du Commandant Fleuriais (A. BAULE : "Note sur la toupie du Commandant Fleuriais", Revue maritime et coloniale, Avr.-Juin 1890, Tome 105, p. 516 à 563);
- le loch moulinet (A. BAULE : "L'emploi du loch moulinet simple ou double", Revue maritime et coloniale, Janv.-Mars 1892, Tome 112, p. 374 à 389);
- la détermination de la vitesse d'un navire par les ondes qu'il soulève (A. BAULE : "Determination de la vitesse d'un navire par les ondes qu'il soulève. Effets produits par celles-ci sur les lochs mécaniques", Revue maritime et coloniale, 1894, p. 116 à 158)?

Il est le frère d’Alfred BAULE :(1887 -1956) : également inventeur passionné, qui inventa le Nouveau Loch enregistreur de la vitesse du navire. Le « traceur de routes », pour l'appeler par son nom, doit effectuer mécaniquement et simultanément deux opérations : il lui faut enregistrer, à la fois, l'indication de direction fournie par le compas, et le renseignement de vitesse présenté par le loch. Et toujours mécaniquement, il doit combiner et transformer ces deux documents en une ligne colorée tracée aussitôt sur une carte à échelle donnée.
« L'appareil, entrevu par M. Baule en 1913, achevé par lui en 1917, mis définitivement au point en 1920 et rendu réglementaire à bord des bâtiments de l'Etat depuis 1921 et 1922, réussit à merveille cette délicate opération. Par une alternative rapide et cadencée d'observations brèves prises en allant, sur un rythme rapide, du loch au compas et du compas au loch, il compose et dessine aussitôt une ligne brisée, mais formée d'éléments si petits qu'elle est en réalité la ligne droite, ou courbe, qui reproduit la route même tenue par le bâtiment sur la surface de la mer. » (www.techno-science.net/forum - Baule)

Il a un autre frère Alexis BAULE (1884-1948) : également officier de Marine (1884-1948) qui deviendra Secrétaire Général de commission internationale du Danube.


Bien cordialement et merci à tous

Posté le 15-06-2008 à 19:58:15 profilVoir le bbcodeansweranswer +answer -MPFavoris


PS : supprimer le petit bonhomme bleu après Alfred BAULE, remplacer par (
Merci
Michel

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 7:10 pm
par Ar Brav
Bonjour à tous,
Bonjour Michel,

"Affectations :
-Croiseur Duguay-Trouin, école d’application des aspirants : 1901- juillet 1902.
-Croiseur rapide Chateaurenault : juil.1902-oct.1903.
-Croiseur-cuirassé Montcalm, service torpilles-électricité : oct. 1903- août 1904.
-Cuirassé Charlemagne, adjoint à l’officier torpilleur : août 1904- juil.1905.
-Aviso Elan, capitaine de compagnie, Quimper : juil.1905-juin 1907.
-Contre-torpilleur Branle-bas, officier en second, Cherbourg : juin 1907-sept.1908.
-Contre-torpilleur Dard, officier en second : sept.1908-mai 1909.
-Station navale d’Islande, croiseur Lavoisier : officier des montres, Dublin : juil. 1910- janv.1912"


Vous trouverez le Duguay-Trouin ICI

Le Chateaurenault ICI

Le Montcalm LA

Cordialement,
Franck

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 7:24 pm
par Ar Brav
Re,

Le cuirassé Charlemagne est ICI

Le contre-torpilleur Branlebas ICI

Le contre-torpilleur Dard ICI

Cordialement,
Franck

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 7:36 pm
par Ar Brav
Bonjour à tous,
Bonjour Michel,

"Il commande successivement les paquebots « Irraouady », « La Plata », « La Cordillère », « Le Sénégal » "

Concernant les bateaux des Messageries, vous trouverez La Plata ICI

Le Cordillère ICI

Une photo de l'Iraouaddy est également en ligne

Je peux chercher pour le Sénégal si vous le souhaitez, et merci pour vos témoignages :) ,

Cordialement,
Franck

Re: LV Charles Augustin BAULE

Publié : mar. juin 24, 2008 7:47 pm
par Ar Brav
Bonjour à tous,
Merci Franck,
Je ne refuse pas des renseignements sur le Sénégal.
Je vai tâcher d'intégrer toutes ces données, de les synthétiser.
Un individu ne vit pas isolement. Je cherchais à mieux connaître le cadre dans lequel Augustin BAULE a vécu les principaux évênements de sa vie. Tous cela progresse bien.

Cordialement

Michel