SENEGAL - Compagnie des Messageries Maritimes

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

SENEGAL Paquebot des Messageries Maritimes (1870-1913)

Chantier :

Chantiers de La Ciotat
Commencé : 02.1870
Mis à flot : 18.09.1870
Terminé : 05.1872
En service : 25.07.1872
Retiré : 1913
Caractéristiques : 4 882 t ; 3 717 tjb ; 2 368 tjn ; 2 425 tpl ; 125 (ht) 120,9 (pp) x 10,6 m ; 1 900 cv ; machine compound à 3 cylindres ; 13 nds ; 222 passagers en cabines et possibilité de transporter 1 200 hommes en entrepont.
Paquebot coque en fer, 1 hélice, 1 cheminée, 3 mâts avec vergues de misaine ; avant droit et long gaillard ; long roof arrière ; construit sur les plans de l’ingénieur Vésigné.
Armement : N / A

Observations :

Avec le Niger, ce sont deux navires construits à La Ciotat pour la ligne d’Amérique du Sud. Ils seront suivis d’une longue série de paquebots semblables commandés dans le but de renouveler la flotte et de faire face à l’augmentation prometteuse du trafic sur l’Amérique du Sud en particulier.
Ce n’est pas moins d’une douzaine de navires qui furent mis en service entre 1872 et 1880 pratiquement du même modèle : une paire dont le Sénégal est l’ainé, rejoint par quatre autres très semblables tous destinés aux lignes de La Plata d’une part, et cinq identiques complétés par un dernier légèrement modifié pour l’Extrême-Orient et se différenciant des autres par l’absence de roof arrière qui risquait trop, selon les croyances de l’époque, de ne pas résister à la violence des typhons, ce sera l’Iraouaddy.
Le Sénégal, mis sur cale en février 1870, il est lancé en septembre de la même année, mais n’est terminé qu’en mai 1872, son achèvement ayant été retardé par la guerre franco-allemande.
25.07.1872 : il inaugure sa carrière sur Alger, puis rejoint le service Bordeaux-La Plata pour lequel il a été commandé
07.1872 : allant de Bordeaux au Brésil, il est immobilisé à Lisbonne par rupture de l’arbre porte-hélice
1872-1887 : service Bordeaux-La Plata sans incident notable
01.10.1886 : appareille de Bordeaux avec le chef de bataillon Gallieni qui se rend à Dakar
1888 : il passe sur les lignes du Levant-Syrie pour quelques mois avant d’inaugurer la nouvelle ligne de la Côte Orientale d’Afrique par Suez-Obock-Zanzibar-Mayotte-Majunga-Nossi-Bé-Diégo-Suarez-Sainte-Marie-Tamatave-Maurice et La Réunion
1889 : rajeuni et fortifié par des machines plus puissantes (machines à triple expansion de 2 400 cv qui portent sa vitesse à 13,5 nds), il reprend son service en Méditerranée sur les lignes de Grèce-Turquie-Syrie ou Egypte
29.03-15.04.1896 : 200 touristes embarqués sur le Sénégal visitent Olympie, Délos, Delphes, Argos, Mycènes, Epidaure et Athènes où ils assistent pendant 4 jours aux premiers Jeux Olympiques de l’ère moderne
03.04.1913 : il appareille une dernière fois de Marseille car quelques jours plus tard en entrant à Smyrne, il heurte une mine mouillée à l’occasion de la guerre italo-turque et va s’échouer sur le rivage en perdant 4 hommes. Remorqué ultérieurement, il sera jugé irréparable et le vieux bateau sera vendu à son retour en France pour la démolition.

Sources :
Le grand siècle des Messageries Maritimes, de Paul Bois
Historique de la flotte des Messageries Maritimes 1851-1975, du commandant Lanfant

Cordialement,
Franck

[Ar Brav]

Re,

A défaut de clichés, les silhouettes du Sénégal et de son sister-ship le Niger, avant et après leurs transformations :



Pour les photos, le site de la French Lines et celui incontournable de P. Ramona

Cordialement,
Franck

[Terraillon Marc]

Bonsoir,

Voici une image du SENEGAL :



A bientot

[Rutilius]

Bonjour à tous,

• Le Figaro, n° 143, Vendredi 23 mai 1913, p. 4.

« L’accident du "Sénégal"

La nouvelle que nous avons donnée hier, en dernière heure, d’un accident survenu au paquebot des Messageries maritimes Sénégal, à sa sortie du port de Smyrne, était bien exacte. Ce navire a heurté une mine sous-marine, mais heureusement le bruit d’une catastrophe qui s’était répandu au premier moment était faux.
Le Sénégal a été crevé à la partie avant, sur une surface de 7 m. 50 de long et de 4 mètres de large, mais son capitaine a réussi à aller l’échouer dans un fond convenable. Presque tous les passagers et l’équipage ont été sauvés ; on n’a a déplorer que la disparition de trois marins et une jeune fille tur-que.
Ce paquebot avait quitté Marseille lundi dernier pour Constantinople, avec relâche à Smyrne. C’est un navire assez ancien, puisqu’il date de 1872. On se rappelle que l’entrée de Smyrne fut garnie de mines, dès l’ouverture des hostilités italo-turques et que certains jours un paquebot américain, naviguant sous pavillon turc, fut coulé à la suite d’un choc contre une de ces mines.
Le croiseur Bruix, qui se trouve dans les eaux du Levant, s’est porté au secours du Sénégal, dont il espère aveugler la voie d’eau et réparer sommairement la coque, pour le remettre en état de flotter et de gagner un port.
L’ambassade de France a chargé le commandant du Bruix de procéder à une enquête.

Marc Landry. »

• Le Temps, n° 18.951, Vendredi 23 mai 1913,
p. 4, en rubrique « Faits divers ».

« Le "Sénégal" heurte une mine. ― La direction de la Compagnie des messageries maritimes a reçu dans la matinée le télégramme suivant :

Smyrne, 22 mai.

Le Sénégal, en quittant Smyrne, a rencontré une torpille à 150 mètres de la base Sandjak, alors qu’il avait le cap entre les deux bouées du passage. Le navire, crevé à la partie avant, s’est enfoncé rapi-dement. Le commandant l’a échoué près de la forteresse.
Les passagers et les dépêches sont sauvés.

D’autre part, le ministère de la Marine a reçu du commandant du croiseur Bruix, actuellement dans le port de Smyrne, le télégramme suivant :

Le paquebot des Messageries maritimes Sénégal a heurté une mine à 150 mètres des bouées du château de Sandjak. Trois marins ont disparu et deux sont blessés. Le capitaine a échoué son navire à 200 mètres à l’Ouest du château.
Le Bruix appareille à quatre heures du matin pour tenter d’aveugler la voie d’eau.

Le Sénégal, commandé par le capitaine Costa, avait quitté Marseille lundi pour Constantinople ; une soixantaine de passagers avaient pris place à bord.
Ce navire, qui a été construit à La Ciotat en 1872, mesure 125 mètre de longueur et 12 mètres 03 de largueur.
La rade de Smyrne fut minée dès l’ouverture des hostilités italo-turques, et déjà plusieurs accidents s’y sont produits. Un paquebot américain notamment, naviguant sous pavillon turc, a été coulé, et la plupart de ses passagers et de ses hommes d’équipage ont été noyés. »

• Le Temps, n° 18.952, Samedi 24 mai 1913,
p. 4, en rubrique « Faits divers ».

« L’accident du "Sénégal". ― L’ambassade de France à Constantinople a chargé le commandant du croiseur Bruix de procéder à une enquête sur l’accident du Sénégal, le paquebot des Messageries mari-times qui heurta une torpille automatique au moment où il quittait Smyrne avant-hier soir à 5 h. 30.
Le commandant du Sénégal a télégraphié à l’agent général de la compagnie à Constantinople que la déchirure provoquée par le choc de la torpille a sept mètres et demi de longueur. " Nous étudions avec le commandant du Bruix, ajoute-t-il, le moyen de boucher l’ouverture afin de conduire, si possible, le navire dans le port de Smyrne."
D’après une note officielle communiquée à Constantinople, cinq personnes ont disparu : les trois marins dont nous parlions hier, une jeune fille turque et une autre personne dont on ignore l’identité. Les passagers du Sénégal ont été ramenés à Smyrne sur des remorqueurs. »

• Navigazette, n° 1257, Jeudi 29 mai 1913,
p. 6, en rubrique « Chronique maritime ~ Navigation ».

« Le "Sénégal " torpillé par une mine flottante en dérive. ― Le consul de France à Smyrne a télégraphié que le paquebot Sénégal, qui avait quitté Smyrne le 21 courant, à 5 heures du soir, pour Constantinople, a touché, à environ 150 mètres des bouées placées devant la forteresse, une mine qui a explosé et l’a éventré à tribord avant. Trois matelots, dont un de la marine de l’État, ont disparu ; deux autres, dont un de la marine de l’État, ont été blessés. Grâce au sang-froid du capitaine, le navire a pu être échoué doucement. Le reste de l’équipage et les passagers sont sains et sauf ; la poste a été sauvée. »

[Yves D]

Bonsoir à tous

"Torpillé" par une mine ! de surcroît flottante et dérivante.
Décidément l'usage si souvent impropre du verbe torpiller n'a pas fini d'étonner.
Cdlt
Yves

[dido]

Le SENEGAL en Piree vers 1900


et une autre photo a Delos

http://www.musee-orsay.fr/fr/collection ... umid=32943

[dido]

J'ai trouvé sur l' internet cette photo avec la légende "echouemment du navire inconnu pres de Trikeri au début du 20 siècle"
Je crois que c'est peut etre SENEGAL ou NIGER. Trikeri est un petit isle a l'entrée de la baie Pagasitikos en Grece.

On peut confirmer ou aider à l'identification de deux remorques?

[Memgam]

Bonjour,

"Le 6 avril 1902, au départ de Volo, Niger se dirige par mauvaise visibilité sur le cap Sounion dont le phare est éteint. En pleine nuit le Niger monte sur une barre de rochers de l'îlot Trickerie. Les avaries de l'avant sont importantes mais les cloisons étanches ayant tenu, le navire évacué est renfloué et remis en état."

Source : Commandant Lanfant, Historique des Messageries Maritimes, Grafic foto, 1979.

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

"Le transport Mikali de la marine royale hellénique va arriver à Tikreri où le Niger est échoué et va aider à la renflouer"

Source : La Dépêche de Brest et de l'Ouest du 9 avril 1902.

"Le renflouement du Niger a été confirmé"

Source : Ouest-Eclair, édition de Rennes, du 26 avril 1902.

Sur la photo présentée par Dido, il semble que le navire à coque noire à droite, porte sur sa cheminée la croix de la société danoise de sauvetage Svitzer.

Dessin de Niger échoué, source : Pierre Gallocher, Méditerranée, mer cruelle, Tacussel éditeur, 1986, dessin page 176 (paru dans l'Illustration).

Cordialement.

[Memgam]

Bonjour,

"Marseille, on attend demain ou après-demain le paquebot Niger qui a été provisoirement réparé au Pirée et qui a quitté ce port le 8. C'est ici qu'on procédera à sa réparation définitive. les bateaux de sauvetage Mercure et Berthilde n'accompagneront pas le Niger."

Source : journal Le XIXème siècle, du 14 mai 1902.

Sur le cliché présenté par Dido, le navire de sauvetage à coque blanche serait la Berthilde (sujet dans le forum) tandis que celui à coque noire serait le Mercure.

Cordialement.