MOUSQUET - Contre-torpilleur

historianjohn
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par historianjohn »

Bonjour à tous,

Merci Bidasse de ces précieuses informations. J'ai encore deux questions:

- existe-t-il une photo de cette tombe en Nouvelle Calédonie?
- la deuxième ancre, est-elle également la ?

cordialement

John Robertson
john Robertson
bidasse
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par bidasse »

Bonjour à tous,
Oui il existe des photos et également l'histoire d'une sépulture militaire française à Sumatra de Jean Rocher, que j'ai découvert il y a peu de temps sur le site (www.persee.fr) qui donne beaucoup de détails sur cette belle histoire
cordialement
Jean-Pierre
Bidasse
olivier 12
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Merci Jean-Pierre pour ces informations. De fait, très intéressant article de Jean Rocher à lire sur www.persee.fr.

Voici la tombe de l'enseigne Carissan avant et après sa restauration. Il, semblerait que la dépouille du clairon Hamon ait été récupérée (sans doute par sa famille) après 1929, car la pierre tombale avait été re-gravée avec un seul nom puis retournée.

Image

Cdlt
olivier
bidasse
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par bidasse »

Bonjour à tous,
Un petit résumé de ce combat du "Mousquet et de l'Emden" sur
Combat de Penang-Wikipédia
J'espére apporter encore un petit + à cette belle histoire.
cordialement
Jean-Pierre
Bidasse
alain13
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par alain13 »


Bonjour,

Je viens de relire ce sujet sur le Mousquet qui est fort intéressant.
Mais comment se fait-il que sur la photo montrant l'embarquement sur le Sydney des blessés de l'Emden on aperçoive des matelots coiffés de bachis à pompons ???

Cordialement,
Alain
olivier 12
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Tous les clichés sur le combat des îles Keeling sont extraits de "l'Illustration".
Effectivement, certains marins semblent porter des canotiers avec un ruban et d'autres des bachis à pompons. Je n'ai pas d'explication plausible.
Quel était l'uniforme réglementaire des Anglais? y avait t-il d'autres nationalités de l'empire britannique dont les marins portaient ce genre de couvre-chef? Restait-il des prisonniers français sur l'Emden? ou bien a-t-on mis une photo d'un autre navire?
Peut-être un spécialiste des uniformes pourra t-il nous éclairer...

Cdlt
olivier
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marcel clement
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par marcel clement »

Bonjour à tous,

Merci Jean-Pierre pour ces informations. De fait, très intéressant article de Jean Rocher à lire sur www.persee.fr.

Voici la tombe de l'enseigne Carissan avant et après sa restauration. Il, semblerait que la dépouille du clairon Hamon ait été récupérée (sans doute par sa famille) après 1929, car la pierre tombale avait été re-gravée avec un seul nom puis retournée.

http://img14.imageshack.us/img14/7415/t ... sabang.jpg

Cdlt
Bonsoir à tous,

Un petit complément trouvé sur Ebay ce soir.

Amicalement à la Royale,

Alain MC
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Ar Brav
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par Ar Brav »

Bonjour Alain,

Merci pour votre complément :)

Amicalement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
bidasse
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par bidasse »

Je vous fais parvenir la copie du journal "Le courrier Saïgonnais" ainsi que le passage du livre de Claude Farrère et Paul Chack "Combats et batailles sur mer".
Vous remarquerez les fautes sur les noms de famille.
Amicalement, Jean-Pierre.

""LE COURRIER SAIGONNAIS""

du


Samedi 21 Novembre 1914

Bureau et Dépôt à Paris : 13 Faubourg Montmartre N° 3881



Pour l’Honneur et pour la Patrie

Une belle page écrite dans l’histoire de la Marine de France

Le 28 Octobre 1914

en mer

Par le sang généreux de nos marins Français

et Annamites d’Indochine



L’AGONIE DU « MOUSQUET »



Il faudrait, pour les écrire en tête de page qui devrait être elle-même écrite ici par le commentateur poignant du « carnet de notes » du Capitaine de Frégate SEMENOFF, les titres que trouvèrent l’âme et l’imagination du marin de lettres TESTU de BALINCOURT, sur le chemin du sacrifice.

L’agonie d’un cuirassé ; le prix du sang. Non pas que « le glorieux petit MOUSQUET » ainsi que l’appelèrent nos amis les Anglais, put se comparer à l’énorme SOUVAROFF, ni que le drame expéditif du
28 Octobre 1914, dans les eaux des « straits » ait eu la tragique ampleur des anéantissements effroyables du 28 Mai 1905, au milieu du détroit de Corée

Mais, en France, mais en Indochine surtout, nous avons quelques droits et nous avons un devoir de recueillir, avec la fierté et la piété que de pareilles actions inspirent aux heures ou la patrie leur doit la défense de son droit, l’inviolabilité de son honneur, le pur éclat de sa gloire, les suprêmes exemples de bravoure, de noblesse et d’abnégation que viennent de donner nos officiers et marins Français avec nos matelots Annamites du contre torpilleur « MOUSQUET »




En saluant, hier soir, de tout l’émoi fraternel et de tout le respect attendri de notre colonie, la mission que remplissait et achevait le d’IBERVILLE, son équipage, ses officiers et son commandant, Le Capitaine de Frégate AUDEMARD, qui nous ramenaient vingt huit des trente et un survivants du « MOUSQUET », nous exprimons bien l’attachement affectueux que l’Indochine entière aura pour ses braves épargnés, et la fidélité certaine du souvenir dont toute l’Indochine honorera les autres d’entre eux qui succombèrent au champ d’honneur.


Ce soir, nous publions un autre hommage, plus simple et combien plus grand ! Nous réunissons dans les lignes qui vont suivre,aussi scrupuleusement que nous le permettent des impressions obtenu es ce matin, les témoignages apportés, par les survivants eux même, dans un récit « collectif » pourrait-on dire, du combat ou le « MOUSQUET », écrasé par des forces qui ne lui permettaient aucune résistance, illustra les couleurs de la France, une fois de plus, en montrant à l’ennemi, comment on sait, chez nous, mourir et ne pas se rendre.


C’est a l’accueil bienveillant du Commandant du d’IBERVILLE que nous devons un résumé possible et, en même temps, exact de ces témoignages. Il ne saurait faire de doutes que le chef qui nous a consenti les facilités de publier des souvenirs dans la Marine est si constamment, en d’autres temps, la gardienne silencieuse, a eu la pensé juste qu’il était bon de ne point dissimuler de tels exemples du devoir accompli, car ils ont une force consolente pour les ainés, enseignante pour les jeunes et ennoblissante pour tous.


Laissons la place des lors, non pas a un texte officiel dont l’opinion publique ne sera la destinataire que plus tard, mais aux notes qu’ils nous à été possible de rassembler à bord du d’IBERVILLE ou les marins allaient et venaient, aussi noircis par les corvées de retour que l’écusson du bord ou sont les deux mots emblématiques « HONNEUR et PATRIE », tandis que ces mots et les hommes qui avaient failli mourir pour eux se détachaient, les uns et les autres , avec un saisissant relief, dans la lumière d’un radieux et glorieux lendemain.



J. F.




« MOUSQUET »

Torpilleur :

Longueur 59 m
Largeur 6 m 36
Tirant d’eau 3 m 15
Déplacement 310 à 350 t

Coulé le 28 Octobre 1914

à

Poulo Pinang

Au large de la Malaisie par le Croiseur Allemand

«L’ EMDEN »












Le combat du 28 Octobre 1914



UNE AUBE AU LARGE DE PENANG

Le second maître de timonerie EVIREC, faisait fonctions d’officier de quart sur la passerelle du MOUSQUET, le 26 Octobre dernier, à 6 heures 20 du matin, Il avait auprès de lui le timonier STEPHAN et un homme de barre.

Le MOUSQUET accomplissait alors le service de surveillance dont il était chargé.
Il faisait route au sud-ouest, à raison de cinq nœuds et demi, et se trouvait à 14 milles du nord du « Swimming Club » de Pénang.

A la chaufferie se trouvait alors de garde le quartier maître chauffeur GABEL, le matelot chauffeur DANIC et le matelot annamite DIEU. Le quartier maître chauffeur LE GALL entretenait la chaudière.

Le mécanicien principal BOURSIER passait le service au 1er maître PROVOST.
Etaient de service à la machine, le quartier maître mécanicien DUCHENE, remplaçant le chef de quart, le quartier maître LEVANT, les ouvriers ROYER, KARDONEUF, et GARNUNG .

Le second maître de timonerie aperçut un navire de guerre qui sortait de Pénang . Il alla prévenir le commandant, le lieutenant de Vaisseau M. THEROINNE qui vint aussitôt sur la passerelle et crut reconnaître le croiseur YARMOUTH, de la Marine Anglaise. Il fit mettre le cap à 120 tours, sur le pseudo bâtiment allié.

Le croiseur stoppa et se remit en marche à une vive allure. Puis il ralentit et mit le cap également sur le MOUSQUET. Ce dernier hissa ses couleurs. Il était 6 heures 45

Le commandant avait résolu de laisser le croiseur faire lui-même la demande des signaux de reconnaissance.


L’ENGAGEMENT

A 7 heures moins une minute, le bâtiment hissa le pavillon Allemand. Au moment même ou l’Emden se relevait ainsi, ses canons ouvraient le feu. La distance qui le séparait du MOUSQUET était de deux milles et demi. Ses obus dépassant le but, et n’ayant servi qu’à régler le tir, allèrent tomber au-delà du contre torpilleur. Le commandant THEROINNE fit appeler aux postes de combat. Il fit exécuter par T.S.F. un signe convenu de concentration

Le second maître de timonerie alla prévenir les officiers, pendant que le quartier maître COZIC avertissait l’équipage.

M. BOURSIER fit aussitôt pousser les feux. Venaient de descendre a la chaufferie le quartier maître CHAPALAIN, les matelots BARETJE et VALOGNE,le quartier maître et les matelots annamites TRONG et TRI.

Les dispositions de combats furent prises avec rapidité. Les hommes étaient à peine à leurs postes qu’une première salve tomba sur le MOUSQUET. Des sections furent aussitôt mises hors de combat. Un projectile blessa grièvement le mécanicien HOUZE et le timonier breveté PEGE. Des éclats d’obus traversèrent une chaudière et un projectile vint tuer les deux télégraphistes à leurs poste T.S.F. MM ALBERTINI et PIETRI.

Les enseignes de Vaisseau MM CARISSAN et de TORCY, montèrent sur la passerelle précédés par le quartier maître de timonerie COZIC qui pris la barre pendant que le timonier STEPHAN descendait aux signaux.

Le second maître fourrier MOURGUES qui montait a la passerelle a ce moment fut blessé gravement au flanc par un éclat d’obus.

Le commandant THEROINNE donna l’ordre d’augmenter la vitesse.
M. BOURSIER et le premier maître mécanicien descendirent aux machines pour faire exécuter cet ordre. Le quartier maître GALIA, aidé par le gabier ANDRE, le matelot électricien BIGAY et le matelot canonnier SAVELLI enlevèrent la saisine de la torpille.

Le quartier maître canonnier HEURTAUX, le matelot PERROT, le mécanicien LEFORT ouvrirent le feu à tribord.

Une deuxième salve de l’EMDEN atteignit le poste d’équipage ou elle fit une voie d’eau.

Un éclat d’obus vint frapper sur la passerelle M. de TORCY qui tomba à l’endroit même ou il se trouvait. D’autres éclats de projectiles défonçaient les chaudières. La vapeur s’échappait par les portes des soutes à charbon. Les machines stoppèrent.


MORT DE M. BOURSIER

M. BOURSIER constatant que sa présence était inutile, remonta sur le pont.
Au moment où il mettait le pied sur le cailleboti, un éclat de tôle lui coupa le corps en deux.


Le premier maître mécanicien et le personnel des machines vinrent également sur le pont,à l’exception du quartier maître LEVANT qui se coucha sur le plancher des machines et du matelot ROYER qui s’abrita derrière les bâtis.


Le personnel des chaufferies, brûle par la vapeur, monta sur le pont. MM. LE GALL et BRETJE y furent tués par des éclats de projectiles, ainsi que le chauffeur COFFIC, qui se trouvait prés de la cuisine.


« ET SURTOUT VISEZ BIEN »


Le quartier maître HEURTAUX fut tué au moment ou il venait de crier : « et surtout visez bien »


Le canonnier PERROT fut tué au même moment, et le clairon HAMON qui servait des munitions à la pièce, reçut la blessure dont il devait mourir le lendemain.
Le quartier maître DUCHENE fut blessé gravement à la jambe.


LE MOUSQUET

S’ENFONSE DANS L’EAU PAR L’AVANT


Le contre torpilleur commença à s’enfoncer par l’avant. L’Emden se porta sur son arrière.


L’enseigne de Vaisseau CARISSAN quitta la passerelle pour aller à l’arrière et il eut a ce moment, la jambe horriblement blessée, la cuisse déchiquetée.


L’enseigne de Vaisseau de TORCY qui s’était relevé en compagnie du second maître FOURRIER blessé aussi, quitta la passerelle.


Des éclats d’obus blessèrent le quartier maître torpilleur ESSEL et le Quartier maître mécanicien SANFOURCHE.


On tenta d’amener l’un des bretons qui glissant, tomba sur le second maître LEFEVRE. Ce dernier disparu.

Le MOUSQUET ayant tout son avant plongé dans l’eau, l’EMDEN interrompit le feu.


Le commandant THEROINNE, avant de mourir, tenta de sauver le plus grand nombre possible de marins.


Le commandant, a ce moment là seulement, descendit de la passerelle et se mit à passer des bouées de sauvetage et des caillebotis aux blessés.


Lui-même avait au moins une blessure à la tête ; deux filet de sang, venant du dessous de sa casquette, couraient de sa tempe à sa joue.


Le quartier maître CHAPALAIN, sortant de la chaufferie cria :


« LE BATEAU COULE »


Les hommes qui se trouvaient encore en état de le faire sautèrent à la mer.


L’EMDEN ouvrit le feu de nouveau. COZIC fut blessé au bas de la passerelle où prés de lui, STEPHAN venait d’être très gravement atteint.


Le second maître torpilleur MARBOEUF qui, plonge dans l’eau, se retenait au liston, fut décapité par un obus.


Le commandant THEROINNE revint à l’avant et passa deux bouées, l’une à STEPHAN l’autre à COZIC.


LA FIN


Le contre torpilleur glissa sur son avant, et coula définitivement.


Les survivants se tenaient sur l’eau au moyen de bouées, de caillebotis et de barils.


LA DISPARITION DU COMMANDANT


Après avoir nager sans trop de difficultés, le commandant fut aperçu par le canonnier CALLOCH qui alla vers lui et le soutint avec un coffre à pavillons auquel il était agrippé.


Mais un annamite, nommé TRI, qui se maintenait du côté opposé du coffre eut le malheureux geste de lâcher cette épave. Alors le coffre chavira. Le lieutenant de Vaisseau THEROINNE et le matelot CALLOCH disparurent tous les deux.
Mais ce dernier seul revint à la surface. On ne revit plus le commandant.


L’enseigne de Vaisseau CARISSAN demandant alors du secours, fut saisi par le même CALLOCH qui alla le déposer sur le coffre à pavillons retourné, parvenant à l’y maintenir jusqu'à l’arrivée d’une embarcation de l’EMDEN.


LES SECOURS !


Le croiseur mit deux embarcations à la mer et ces dernières, commençant par les survivants qui surnageaient le plus loin les recueillit tous, à l’exception d’un annamite nommé HUONG. Ce dernier épouvanté à l’idée de tomber entre les mains des
Allemand, préféra s’éloigner sur un baril flottant. Une des barques de l’EMDEN allait pourtant le rejoindre quand, par un coup de sirène, le croiseur rappela tout son monde.
Nos torpilleurs commençaient à être en vue.


A bord de l’EMDEN des ennemis non pas seulement courtois mais chevaleresques, des marins du MOUSQUET mort à bord du croiseur Allemand reçoivent de ce dernier, pour linceul, nos couleurs Françaises.


A bord de l’EMDEN les survivants non blessés furent parqués sur le pont durant le jour et la nuit dans la batterie aux chaînes.


Les blessés furent installés aussitôt dans l’infirmerie du bord où l’un des médecins Allemands pansa les moins gravement atteints, pendant qu’un autre médecin se préparait à faire les opérations graves.


Au dire de PROVOST, l’EMDEN avait repris sa route à raison de 18 à 20 nœuds et, d’après EVIREC, il alla d’abord à l’ouest puis au nord. Lavitesse ne fut diminuée qu’au bout de 24 heures.
Héroïque ordre de l’officier CARISSAN :


« OPEREZ MOI LE DERNIER »


Les blessés les plus graves furent opérés les premiers. L’enseigne de Vaisseau CARISSAN voulut être opéré le dernier.


Les matelots Allemands donnèrent des vêtements, en très mauvais état aux prisonniers, sans doute mais ils n’avaient rien de mieux.


Un officier de réserve qui parlait Français interrogea nos marins. Il déclara que l’EMDEN avait aperçu le d’IBERVILLE, mais ne l’avait pas canonné pour ne pas atteindre les cargos neutres qui se trouvaient à côté. Par contre, ni la FRONDE, ni le PISTOLET, ni les torpilleurs ne furent aperçus par le croiseur.


Dans la nuit du 28 au 29, BARBAROUX et STEPHAN moururent des suites de leurs blessures à bord de l’EMDEN. Il y eut, pour leur immersion, de la part des officiers et de l’équipage du croiseur, une émouvante démonstration. Tout l’équipage prit la tenue n°1. Un détachement en armes rendit les honneurs militaires, et tous les officiers en tenue, parmi lesquels était le prince de HOHENZOLLERN, neveu du KAISER, se trouvèrent groupés autour du commandant de l’EMDEN, qui avait fait ensevelir les deux dépouilles mortelles dans deux pavillons aux couleurs de la France.
Le commandant récita les prières des morts. Puis il prononça une allocution en Allemand, qu’il termina par ces mots prononcés en Français :

« Nous prions pour ces braves, qui sont morts de blessures
reçues dans un combat glorieux »


LA RENCONTRE DU « NEWBURN »


Dans la nuit du 29 au 30 l’EMDEN rencontra, vers 4 heures du matin, un cargo anglais auquel il remit les blessés, a l’exception de l’un de ces derniers, SALDUCCI, qui mourut lui aussi, le soir du 29 à bord du croiseur.


Ce fut le Prince de HOHENZOLLERN qui voulut aller lui-même installer les blessés à bord du NEWBURN.


En raison de l’état grave de l’enseigne de Vaisseau CARISSAN, le commandant de l’EMDEN enjoignit au NEWBURN qui allait à SINGAPOUR de se rendre directement à SABANG. Le clairon HAMON mourut vers 6 heures du soir.
Le NEWBURN arriva à SABANG à 9 heures.


Le lieutenant de Vaisseau commandant le SERDANG, de la Marine HOLLANDAISE
Vint a bord se rendre compte de l’état des transbordes et prescrire les mesures nécessaires.


Les survivants non blessés furent dirigés sur les casernes de SABANG, les blessés furent conduits à l’hôpital militaire. Aux uns et aux autres, des leur debarquement, tous les meilleurs soins désirables furent donnés, en literie, en toilette,en vétements, en aliments.


L’hospitalité Hollandaise à été chaleureuse. Honneurs funebres imposants à nos morts.


Les marins Français casernés à SABANG furent habilles de neuf et reçurent des uniformes de marins Hollandais fort élégants. On leur prodigua toute les marques possible de sympathie. Ils reçurent même une solde.


Les blessés furent partagés entre les soins dévoués à l’envie des trois médecins de SABANG : le médecin de l’hôpital, le médecin des casernes et un médecin civil.


Des funérailles imposantes furent faites à l’enseigne de Vaisseau CARISSAN,
Mort trois heures après son débarquement, et au clairon HAMON. Toute la garnison fut sous les armes et rendit les honneurs.


Un Général Hollandais, en tournée d’inspection, le Gouverneur de SABANG et le commandant du SABANG prononcèrent des discours, exaltant la bravoure des combattants et honorant nos morts.










TOUS CEUX DU « MOUSQUET »


Les survivants, les morts… et les disparus

Qui sont les morts non recueillis.


ETAT MAJOR


M. THERONNE Lieutenant de Vaisseau
Commandant le « MOUSQUET » Disparu

M. CARISSAN Enseigne de Vaisseau Mort à SABANG

M. VILLEDIEU DE TORCY Enseigne de Vaisseau Disparu

M. BOURSIER Mécanicien Principal Disparu
De 2ème classe


EQUIPAGE


M. PROVOST Premier Maître Mécanicien Survivant

M. AFFRAY Second Maître Mécanicien Disparu

M. LEFEVRE Second Maître Mécanicien Disparu

M. MOURGUES Second Maître Fourrier Disparu

M. MARBOEUF Second Maître Torpilleur Disparu

M. SIZUN Second Maître Canonnier Disparu

M. EVINEC Second Maître de Timonerie Survivant

M. GALIA Quartier Maître Torpilleur Survivant

M. CLOAREC Quartier Maître Electricien Survivant

M. DUDY Quartier Maître Fourrier Disparu

M. COZIC Quartier Maître de Timonerie Survivant

M. ESSELET Quartier Maître Torpilleur Disparu

M. ROUE Quartier Maître Infirmier Disparu

M. DAVID Quartier Maître de Manœuvre Disparu

M. JAOUEN Quartier Maître Fusiller Disparu

M. HEURTAUX Quartier Maître Canonnier Disparu

M. PIETRI Quartier Maître de Télégraphie sans fil Disparu

M. DUCHENE Quartier Maître Mécanicien Disparu

M. LE RALLE Quartier Maître Mécanicien Blessé survivant

M. LEVENT Quartier Maître Mécanicien Disparu

M. SANFOURCHE Quartier Maître Mécanicien Blessé survivant

M. CLEUZIAT Quartier Maître Chauffeur Disparu

M. CATE Quartier Maître Chauffeur Blessé survivant

M. CHAPALAIN Quartier Maître Chauffeur Survivant

M. LE GALL Quartier Maître Chauffeur Survivant

M. ROYER Maître Mécanicien Disparu

M. KERDONEUFF Maître Mécanicien Survivant

M. GARNUNG Maître Mécanicien Disparu

M. HOUZE Maître Mécanicien Disparu

M. LEFORT Maître Mécanicien Survivant

M. FARGES Maître Mécanicien Survivant

M. TAUPIN Maître Mécanicien Blessé survivant

M. BARETJE Matelot Chauffeur Disparu

M. GALLOU Matelot Chauffeur Disparu

M. VALOGNES Matelot Chauffeur Survivant

M. DANIC Matelot Chauffeur Survivant

M. GOFFIC Matelot Chauffeur Disparu

M. RIBAN Matelot Timonier Disparu

M. PEGE Matelot Timonier Blessé survivant

M. STEPHAN Matelot Timonier Mort sur l’Emden

M. RAMOND Matelot Torpilleur Disparu

M. BIGAY Matelot Electricien Survivant

M. LAYET Matelot Electricien Survivant

M. BARBAROUX Matelot Electricien Mort sur l’Emden

M. LE SCAON Matelot Electricien Survivant

M. ANDRE Matelot Gabier Survivant

M. LE ROLL Matelot Gabier Disparu

M. HAMON Matelot Clairon Mort sur le Newburn

M. LEBIHAN Matelot de Télégraphie sans fil Survivant

M. ALBERTINI Matelot de Télégraphie sans fil Disparu

M. ROCHETEAU Matelot Boulanger Cuisinier Disparu

M. AUFFRET MATELOT Fusilier Survivant

M. LE CORRE Matelot Canonnier Disparu

M. JOVIA Matelot Canonnier Disparu

M. PERROT Matelot Canonnier Disparu

M. SAVELLI Matelot Canonnier Survivant

M. SALDUCCI Matelot Canonnier Mort sur l’Emden

M. CALLOCH Matelot Canonnier Blessé survivant

M. ROBIN Matelot Canonnier Disparu

M. GEORGES Matelot Fusilier Disparu

M. BUNEL Matelot Canonnier Disparu

M. MERIEN Matelot Charpentier Survivant

ANNAMITES

M. CU Matelot Mécanicien Asiatique Disparu

M. PHI Matelot Mécanicien Asiatique Disparu

M. CO Matelot Chauffeur Annamite Disparu

M. PHUOC Matelot Chauffeur Annamite Blessé survivant

M. DUOC Matelot Chauffeur Annamite Disparu

M. DIEU Matelot Chauffeur Annamite Blessé survivant

M. TRI Matelot Chauffeur Annamite Blessé survivant

M. TRONG Quartier Maître Chauffeur Blessé survivant

M. HUONG Matelot Chauffeur Annamite Blessé survivant

M. NGOC Matelot Boulanger Cuisinier Survivant

M. TAM Matelot Boulanger Cuisinier Disparu

M. MOUSTIC Maître d’Hôtel Annamite Disparu

M. TU Maître d’Hôtel Annamite Disparu

M. POULO CONDOR Maître d’Hôtel Annamite Disparu
Bidasse
olivier 12
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Voici la retranscription intégrale du rapport manuscrit qui a servi à Farrère et Chack pour écrire leur relation du combat EMDEN – MOUSQUET. (Conservé aux archives de Vincennes)
Il reprend la plupart des faits signalés dans le post au-dessus, mais de façon plus officielle et sans aucun effet de style. La signature de l’officier qui a établi ce rapport est malheureusement très difficilement lisible. Le nom ressemble à DAVENOU ou DAVEROU ou encore DAVERON.
J’avais pensé de prime abord au capitaine de vaisseau DAVELUY qui commandait le croiseur cuirassé DUPLEIX, de la division navale d’Extrême Orient. Mais je ne vois pas pourquoi il aurait été chargé de l’enquête… :???:

Récit

Le MOUSQUET fait route au S30W quand un croiseur est aperçu au large. A 06h30, le croiseur vient lentement sur le MOUSQUET qui hisse ses couleurs. Le commandant THEROINNE décide qu’on laissera le croiseur faire la demande des signaux de reconnaissance. Il est convaincu que le bâtiment de guerre devant lui est un bâtiment allié.

A 06h59, l’EMDEN hisse ses couleurs et ouvre aussitôt le feu.

Il est à environ 2,5 milles du MOUSQUET et les premiers coups passent par dessus le torpilleur.
En voyant la salve partie de l’EMDEN, le commandant THEROINNE fait appeler aux postes de combat et donne l’ordre à la TSF de faire le signal de concentration.
Le sd maître timonier se rend à l’arrière pour prévenir les officiers et le QM COZIC au poste équipage. Mr BOURCIER fait immédiatement pousser les feux de la chaufferie arrière où descendent les QM CHAPALAIN et TRONG et les matelots BARETGE, VALOGNE et TRI.
L’équipage se rend immédiatement à son poste de combat de jour. Le sd maître torpilleur ouvre la soupape de conservation de la torpille arrière et se rend au tube avant.

Les hommes ont à peine pris leurs postes qu’une salve tombe à bord du MOUSQUET.

Les sections du 47 avant sont mises hors de combat. Un projectile tombe dans la cuisine blessant grièvement le matelot HOUZE et le timonier PEGE. Les éclats traversent la chaudière arrière qui avait 4 kg de pression et un autre projectile le poste TSF, tuant les deux télégraphistes ALBERTINI et PIETRI.
Messieurs CARISSAN et de TORCY montent à la passerelle avec le QM COZIC qui prend la barre et le timonier STEPHAN qui descend aux signaux. Le sd maître MOURGUES, blessé au flanc par un éclat, monte aussi à la passerelle. L’officier en second met aux postes de combat aux tubes. Le commandant donne à la voix l’ordre d’augmenter la vitesse. Mr BOURCIER et le sd maître mécanicien descendent à la machine pour faire exécuter cet ordre.
Le QM torpilleur GALIA et les matelots ANDRE, BIGAY et SAVELLI ont enlevé la saisine de la torpille arrière, jeté à la mer les bouteilles et essayé d’enlever la tente.
Le QM HEURTAUX et les matelots LEFORT et PERROT ont armé le 47 tribord et ouvert le feu.

Une deuxième salve arrive à bord

Un coup tombe dans le poste équipage et crée une voie d’eau. Des éclats arrivent sur la passerelle, blessant grièvement le second, Mr de TORCY, qui tombe.
Un projectile démoli le ventilateur de la chaufferie avant. Des éclats traversent la chaudière et la vapeur sort par la porte de la soute à charbon. Les machines stoppent.
Monsieur BOURCIER, voyant sa présence désormais inutile dans les machines, remonte sur le pont. Au moment où il pose le pied sur le caillebotis, un éclat de tôle le coupe en deux. Le sd maître mécanicien et le personnel machine remonte sur le pont, à l’exception du QM LEVANT et du maître mécanicien ROYER qui restent derrière les bâtis. Le personnel de la chaufferie, brûlé par la vapeur, remonte sur le pont.
Le QM LE GALL et les matelots BARETGE et LE GOFFIC sont tués par des éclats. L’armement du tube arrière est mis hors de combat. Le QM HEURTAUX est tué au moment où il vient de dire « Et surtout, visez bien ». Le matelot PERROT, chef de pièce du 47 est tué et le clairon HAMON, qui passait les munitions à la pièce est mortellement blessé. Le QM DUCHENE est grièvement blessé à la jambe.
Le torpilleur s’enfonce par l’avant. L’EMDEN arrive sur son arrière.

Mr CARISSAN, qui descend de la passerelle pour se porter à l’arrière, est grièvement blessé à la jambe. Mr de TORCY, qui s’est relevé, et le sd maître fourrier MOURGUES quittent la passerelle.
Des éclats du tube avant blessent les QM ESSELET et SANSFOURCHE.
On tente d’amener l’un des canots bretons, mais l’embarcation tombe sur le sd maître mécanicien LEFEBVRE qui disparaît.

Le bâtiment ayant tout son avant dans l’eau, l’EMDEN interrompt le feu.

Le commandant THEROINNE descend de la passerelle et passe des bouées de sauvetage et des ceintures aux blessés. A ce moment là, il paraît légèrement blessé à la tête. Un filet de sang sort de sa casquette et coule sur son visage.
Le QM CHAPALAIN qui, à sa sortie de la chaufferie s’est rendu sur l’arrière, crie « Le bateau coule ! »
Des hommes, le fuyant, sautent à la mer.

L’EMDEN ouvre à nouveau le feu.

Le QM COZIC et le canonnier STEPHAN sont blessés au bas de la passerelle. Le sd maître torpilleur MARBOEUF, qui se tenait dans l’eau accroché au liston, a la tête emportée.
Le commandant, ayant quitté l’avant, passe des bouées à STEPHAN et COZIC.
Le contre-torpilleur glisse sur son avant et s’enfonce définitivement. Les survivants se tiennent sur l’eau au moyens de bouées de sauvetage, de caillebotis, de bouts de bois de barils.
Le commandant THEROINNE, qui paraît nager aisément au début, est trouvé évanoui par le matelot CALLOCH qui le soutient sur un caisson à pavillons. Mais le matelot annamite TRI qui se tient à l’autre bout du caisson ayant abandonné cette épave, le caisson pivote et le commandant et le matelot CALLOCH coulent. Le commandant ne reparaît pas.
L’officier en second, grièvement blessé, demande du secours. Le matelot CALLOCH prend de son côté Mr. CARISSAN et le dépose sur le caisson à pavillons.

L’EMDEN s’approche des survivants et met deux canots à la mer

Il recueille tout ce qui flotte, à l’exception du matelot annamite HUONG qui, pris de peur, s’éloigne sur un morceau de caillebotis. Une embarcation s’apprête à aller le recueillir lorsque l’EMDEN ordonne le retour de tout le monde à son bord.
Aussitôt à bord du croiseur allemand, tous les hommes du MOUSQUET sont envoyés à l’infirmerie où un médecin prend ceux qui sont blessés légèrement, tandis qu’un autre médecin prend toutes les dispositions pour faire les opérations graves.

L’EMDEN met en route à une vitesse estimée à 18/20 nds par le PM PROVOST et fait route à l’ouest puis au nord selon le sd maître timonier EVINNEC. Au bout de 24 heures, la vitesse diminue.

Les médecins ont opéré les blessés graves. Mr CARISSAN a demandé à être opéré le dernier. Ceux qui n’ont rien sont parqués sur le pont dans la journée et dans la batterie aux chaînes la nuit. Les matelots allemands leur donnent quelques effets.
L’EMDEN ne paraît pas avoir souffert de ses deux combats. Aucun homme de son équipage n’est à l’infirmerie.
Un officier de réserve embarqué sur le croiseur allemand demande au PM PROVOST le nombre d’hommes disparus. Il dit qu’il a vu le d’IBERVILLE à Penang, mais que l’EMDEN n’a pas tiré à cause de la présence de deux cargos. Il n’a pas vu les torpilleurs et plusieurs matelots allemands demandent à nos marins où sont le FRONDE et le PISTOLET.

Dans la nuit du 28 au 29, BARBAROUX et STEPHAN meurent à l’infirmerie. Ils sont immergés le 29 à 09h00.
Tous les officiers de l’EMDEN et une partie de l’équipage en tenue n°1 assistent à la cérémonie. Un détachement en armes rend les honneurs militaires. Les corps sont enveloppés dans le pavillon français. Le commandant de l’EMDEN prononce quelques mots en allemand, puis en français : « Nous prions pour ces braves, morts des blessures contractées dans un combat honorable ».

Le 29 au soir, les survivants sont informés qu’ils seront transbordés sur un cargo que l’on croisera le 30. A 04h00 du matin, le cargo NEWBURN est arraisonné. Sa destination est Singapour. Mais, en raison de l’état de Mr CARISSAN, le commandant allemand ordonne au capitaine anglais de se rendre à Sabang. Tous les survivants sont transbordés sur le NEWBURN, à l’exception du matelot SALDUCCI qui meurt dans la nuit du 29 au 30.
Le Prince de Hohenzollern, neveu de l’Empereur, installe lui-même les blessés sur le cargo .

Sabang

Le clairon HAMON meurt le 30 vers 18h00. Le NEWBURN arrive à Sabang à 21h00.
Le lieutenant de vaisseau hollandais commandant le SERDANG vient à bord pour se rendre compte de la situation et prend toutes les mesures nécessaires. Trois médecins font évacuer les blessés vers l’hôpital. Les indemnes sont dirigés vers la caserne où on leur donne souper, des lits et les moyens de faire leur toilette. Le lendemain, ils sont conduits sur le SERDANG où on les habille avec des uniformes hollandais.

Trois heures après son arrivée à l’hôpital, Mr CARISSAN meurt. Ses obsèques et ceux du clairon HAMON ont lieu le lendemain 31 à 17h00 devant des détachements en armes qui rendent les honneurs militaires, le général commandant la place et le commandant du SERDANG.

Les survivants du MOUSQUET n’ont qu’à se louer de la façon dont il ont été traités pendant leur séjour à Sabang. Ils ont même reçu une solde.

Résumé

Le MOUSQUET, surpris, a reçu une telle pluie de mitraille qu’il a été dans l’impossibilité de se mettre en état de répondre aux coups de l’EMDEN.
A bord du MOUSQUET, tout le monde a fait son devoir.
Le commandant THEROINNE et ses officiers ont tenté d’utiliser tous les moyens à leur disposition, mais ces moyens d’attaque ont été successivement et rapidement mis hors d’état de combattre. Ne pouvant plus rien faire avec son bâtiment, le commandant s’est occupé jusqu’au dernier moment de sauver son personnel.
Parmi les survivants, certains ont eu une attitude digne d’être signalée .
(L’auteur du rapport note alors les actions de CALLOCH et COZIC, ainsi que l’attitude de l’enseigne CARISSAN.)


Cdlt
olivier
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