(...suite)
Lundi 30. — Pendant qu'on distribuait du chocolat denrée précieuse — les hommes plaisantaient : « Celui-là, au moins, les Allemands ne l'auront pas. » Il parait, en effet, qu'un premier envoi nous avait été adressé précisément le 10 novembre. L'attaque n'avait pas permis ce jour-le de transporter les vivres de Dixmude aux tranchées, et « les Boches ont profité de notre chocolat » !
(à suivre...)
Journal d'un fusilier marin
Re: Journal d'un fusilier marin
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour à tous,
Aujourd'hui 1er décembre 1914, rien à signaler.
Bon week end,
Cordialement,
Franck
Aujourd'hui 1er décembre 1914, rien à signaler.
Bon week end,
Cordialement,
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: Journal d'un fusilier marin
(...suite)
Mercredi 2 décembre. — Pendant le repas de midi, nous parvient un ordre de rassemblement immédiat du 3ème bataillon. Hier, l'église de Lampernisse, où logeaient des soldats français, a été atteinte par plusieurs marmites, non sans pertes, et le même sort pourrait quelque jour nous être réservé. Un Taube a déjà survolé Loo ce matin. Notre bataillon se retire en conséquence dans des fermes du village de Pollinchove, à 2 kilomètres en arrière. Les fermiers qui nous reçoivent sont déjà encombrés d'une vingtaine de réfugiés civils et d'un nombreux bétail.
Nos ordonnances ont dû dire à la maîtresse de maison que j'étais « curé », car elle vient très simplement me parler de son oncle, Rédemptoriste belge aux Antilles danoises, puis de son frère soldat et de toute la famille.
(à suivre...)
Mercredi 2 décembre. — Pendant le repas de midi, nous parvient un ordre de rassemblement immédiat du 3ème bataillon. Hier, l'église de Lampernisse, où logeaient des soldats français, a été atteinte par plusieurs marmites, non sans pertes, et le même sort pourrait quelque jour nous être réservé. Un Taube a déjà survolé Loo ce matin. Notre bataillon se retire en conséquence dans des fermes du village de Pollinchove, à 2 kilomètres en arrière. Les fermiers qui nous reçoivent sont déjà encombrés d'une vingtaine de réfugiés civils et d'un nombreux bétail.
Nos ordonnances ont dû dire à la maîtresse de maison que j'étais « curé », car elle vient très simplement me parler de son oncle, Rédemptoriste belge aux Antilles danoises, puis de son frère soldat et de toute la famille.
(à suivre...)
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Re: Journal d'un fusilier marin
(...suite)
Jeudi 3. Vendredi 4. — Nous complétons l'habillement des hommes, et le colonel préside lui-même à la délivrance des chaussures. Cela sent son départ.
(à suivre...)
Jeudi 3. Vendredi 4. — Nous complétons l'habillement des hommes, et le colonel préside lui-même à la délivrance des chaussures. Cela sent son départ.
(à suivre...)
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour, je suis nouveau sur le site, je me présenterai très bientôt.
En attendant :Dans le « Journal d’un Fusilier-Marin, écrit par Charles Poisson vous citez une phrase : « (Paris) 4 octobre, 10 heures du matin, je dois me séparer de mon ami Philippe de Blic envoyé au 2e Régiment etc… »
Né à Pommard le 29/04/1890, Philippe de Blic est admis à l'Ecole Navale en 1908. Enseigne de vaisseau, il démissionne pour entrer chez les Jésuites. Mobilisé en 1914, enseigne de vaisseau de réserve à la brigade des Fusiliers-Marins de l'amiral Ronarc'h il fut tué la même année au cours d'une patrouille, en barque sur l'Yser. (Information communiquée par la famille).
Dans le répertoire du Deuxième Régiment de la Brigade des Fusiliers-Marins est cité comme officier du 1er bataillon, 4e compagnie : " E.V : D. De Blic". Suivi de la mention D pour disparu.
Charles Le Goffic de son côté, dans "Dixmude", au chapitre La Bataille de Melle, écrit :"Singulière armée au demeurant, ... Il s'y voyait jusqu'à des novices de la Compagnie de Jésus, le père de Blic et le père Poisson, qui servaient comme enseignes..."
Jean Capikerne, "Les Héros de Dixmude", journal d'un fusilier-marin, écrit : "La nécrologie de la brigade s'allonge... Outre le commandant Jeanniot... combien de leurs meilleurs officiers ont été tués, blessés, ou sont disparus! Le Douguet, Revel, Perthus, Marchand, de Blois, Maupion de Candé, Richard, Lucas, Gouin, Gauthier, de Blic, j'en passe..."
Ceci se situerait semble-t-il ( ?) autour des 26-28 octobre 1914.
Le mémorial des officiers de marine : première guerre mondiale cite Jean Marie Philippe de Blic mort le 17 décembre 1914 à Oostleveteren (Belgique)
Pour compléter la notice « Philippe de Blic » sur le site de l’association « Aux Marins » dont je suis administrateur chargé des recherches historiques, (www.auxmarins.com) je voudrais savoir si l’un d’entre vous connaît la date et les circonstances de sa mort. Quant à sa vocation à entrer chez les Jésuites, j’ai lu que la sœur du missionnaire Charles de Foucauld était une dame de Blic…mais il n’y a peut-être aucun lien.
Jean Pierre Clochon.
En attendant :Dans le « Journal d’un Fusilier-Marin, écrit par Charles Poisson vous citez une phrase : « (Paris) 4 octobre, 10 heures du matin, je dois me séparer de mon ami Philippe de Blic envoyé au 2e Régiment etc… »
Né à Pommard le 29/04/1890, Philippe de Blic est admis à l'Ecole Navale en 1908. Enseigne de vaisseau, il démissionne pour entrer chez les Jésuites. Mobilisé en 1914, enseigne de vaisseau de réserve à la brigade des Fusiliers-Marins de l'amiral Ronarc'h il fut tué la même année au cours d'une patrouille, en barque sur l'Yser. (Information communiquée par la famille).
Dans le répertoire du Deuxième Régiment de la Brigade des Fusiliers-Marins est cité comme officier du 1er bataillon, 4e compagnie : " E.V : D. De Blic". Suivi de la mention D pour disparu.
Charles Le Goffic de son côté, dans "Dixmude", au chapitre La Bataille de Melle, écrit :"Singulière armée au demeurant, ... Il s'y voyait jusqu'à des novices de la Compagnie de Jésus, le père de Blic et le père Poisson, qui servaient comme enseignes..."
Jean Capikerne, "Les Héros de Dixmude", journal d'un fusilier-marin, écrit : "La nécrologie de la brigade s'allonge... Outre le commandant Jeanniot... combien de leurs meilleurs officiers ont été tués, blessés, ou sont disparus! Le Douguet, Revel, Perthus, Marchand, de Blois, Maupion de Candé, Richard, Lucas, Gouin, Gauthier, de Blic, j'en passe..."
Ceci se situerait semble-t-il ( ?) autour des 26-28 octobre 1914.
Le mémorial des officiers de marine : première guerre mondiale cite Jean Marie Philippe de Blic mort le 17 décembre 1914 à Oostleveteren (Belgique)
Pour compléter la notice « Philippe de Blic » sur le site de l’association « Aux Marins » dont je suis administrateur chargé des recherches historiques, (www.auxmarins.com) je voudrais savoir si l’un d’entre vous connaît la date et les circonstances de sa mort. Quant à sa vocation à entrer chez les Jésuites, j’ai lu que la sœur du missionnaire Charles de Foucauld était une dame de Blic…mais il n’y a peut-être aucun lien.
Jean Pierre Clochon.
Jean Pierre Clochon
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour à tous,
Bonjour Jean Pierre,
Merci pour ce complément d'information concernant l'EV De Blic que je m'empresse de copier. Je n'ai hélas pour ma part, aucun détail sur les circonstances de sa mort, d'ailleurs je ne trouve pas sa fiche sur "Mémoire des Hommes", j'ai dû mal chercher.
Concernant l'association, bravo et encore merci pour eux, mais quel dommage que la liste du mémorial des officiers de marine ne soit pas accessible en ligne. Ainsi, par exemple, j'aimerais connaître les noms et affectations des officiers disparus en mai, juin, et juillet 1915. A part se rendre sur place, ce que je ferais sans déplaisir, pas moyen. Pour un Alsacien ou Provencal, c'est encore moins commode. Pourquoi faut-il qu'en France nous soyons toujours en retard sur nos voisins ? Nous ne pourrions pas, de temps à autre, innover ou, à tout le moins, mettre à la portée du citoyen lambda des méthodes modernes de communications en ligne à part sa déclaration d'impôts ? Je ne vais pas m'étendre sur les expéditions au SHD, et ne prenez surtout pas mon propos pour une attaque personnelle, ce n'est pas du tout mon intention. Mais avouez, tout de même, 1 622 noms, quelle perte de temps et de renseignements inaccessibles pour beaucoup ! Sans compter que ce n'est pas la meilleure façon qui soit de se faire connaître, ou de sensibiliser, concernant l'Histoire, à d'éventuelles vocations.
Bien cordialement,
Franck
Bonjour Jean Pierre,
Merci pour ce complément d'information concernant l'EV De Blic que je m'empresse de copier. Je n'ai hélas pour ma part, aucun détail sur les circonstances de sa mort, d'ailleurs je ne trouve pas sa fiche sur "Mémoire des Hommes", j'ai dû mal chercher.
Concernant l'association, bravo et encore merci pour eux, mais quel dommage que la liste du mémorial des officiers de marine ne soit pas accessible en ligne. Ainsi, par exemple, j'aimerais connaître les noms et affectations des officiers disparus en mai, juin, et juillet 1915. A part se rendre sur place, ce que je ferais sans déplaisir, pas moyen. Pour un Alsacien ou Provencal, c'est encore moins commode. Pourquoi faut-il qu'en France nous soyons toujours en retard sur nos voisins ? Nous ne pourrions pas, de temps à autre, innover ou, à tout le moins, mettre à la portée du citoyen lambda des méthodes modernes de communications en ligne à part sa déclaration d'impôts ? Je ne vais pas m'étendre sur les expéditions au SHD, et ne prenez surtout pas mon propos pour une attaque personnelle, ce n'est pas du tout mon intention. Mais avouez, tout de même, 1 622 noms, quelle perte de temps et de renseignements inaccessibles pour beaucoup ! Sans compter que ce n'est pas la meilleure façon qui soit de se faire connaître, ou de sensibiliser, concernant l'Histoire, à d'éventuelles vocations.
Bien cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: Journal d'un fusilier marin
(...suite)
Samedi 5. — L'ordre de mise en route arrive de bonne heure. Dans le vent et la pluie, le régiment rejoint la route de Furnes à Ypres, la descend vers le sud, puis oblique vers Woesten. Halte de quelques heures au contact des fractions en réserve de nos prédécesseurs, 151ème et 162ème d’infanterie. Puis, à la nuit, les 1er et 2ème bataillons, traversant deux ruisseaux parallèles, le Kommelbeck et l'Yperlée, vont remplacer, en première ligne, le 151ème, sur les bords du canal de l'Yser, au nord de Zuydschoote. Ma compagnie est en deuxième ligne avec la 10ème, dans des tranchées où l'eau sans écoulement nous trempe les chevilles. Il pleut toujours. Le capitaine a comme abri — étanche celui-là — l'intérieur d'une étuve de séchage ou je me tapis avec les agents de liaison.
(à suivre...)
Samedi 5. — L'ordre de mise en route arrive de bonne heure. Dans le vent et la pluie, le régiment rejoint la route de Furnes à Ypres, la descend vers le sud, puis oblique vers Woesten. Halte de quelques heures au contact des fractions en réserve de nos prédécesseurs, 151ème et 162ème d’infanterie. Puis, à la nuit, les 1er et 2ème bataillons, traversant deux ruisseaux parallèles, le Kommelbeck et l'Yperlée, vont remplacer, en première ligne, le 151ème, sur les bords du canal de l'Yser, au nord de Zuydschoote. Ma compagnie est en deuxième ligne avec la 10ème, dans des tranchées où l'eau sans écoulement nous trempe les chevilles. Il pleut toujours. Le capitaine a comme abri — étanche celui-là — l'intérieur d'une étuve de séchage ou je me tapis avec les agents de liaison.
(à suivre...)
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: Journal d'un fusilier marin
Bjr, je ne sais pas si on parle de la même chose mais le "Mémorial des officiers de marine" : première guerre mondiale, fichier 1 :1914-1919, entre les deux guerres fichier 2 : 1919-1939 et fichier 3 : 1939 -1945 est accessible directement sur le site www.ecole-navale.fr/IMG/pdf/
On arrive par là sur un Index de sujets "Ecole navale" dont les dossiers précités. Evidemment il n'y a qu'une ligne par homme du genre :
Gonzalès de Linarès Henri Gaston décédé sur le contre-torpilleur Dunois le 31 août 1914 à Cherbourg (Manche).
à @ JPC
On arrive par là sur un Index de sujets "Ecole navale" dont les dossiers précités. Evidemment il n'y a qu'une ligne par homme du genre :
Gonzalès de Linarès Henri Gaston décédé sur le contre-torpilleur Dunois le 31 août 1914 à Cherbourg (Manche).
à @ JPC
Jean Pierre Clochon
Re: Journal d'un fusilier marin
Bonjour Jean Pierre,
Nous parlons bien de la même chose, quelle bonne surprise !
(il fallait les trouver, j'ai donc râlé un peu vite, mais çà servira pour les choses et trucs qui marchent moins bien
).
Un grand merci pour le lien en tout cas, qui m'a aidé à peut-être trouver un bateau via ces fichiers.
Bonne journée à vous,
Bien cordialement,
Franck
Nous parlons bien de la même chose, quelle bonne surprise !


Un grand merci pour le lien en tout cas, qui m'a aidé à peut-être trouver un bateau via ces fichiers.
Bonne journée à vous,
Bien cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Re: Journal d'un fusilier marin
(...suite)
Dimanche 6. — Nos hommes sont incorrigibles d'imprudence. Tout près de nous, une meule de paille cache un ou plusieurs projectiles allemands non éclatés. Y prendre une gerbe risquerait de faire tomber l'obus et de le faire exploser. Dès que nous avons le dos tourné, les matelots sont là, pressés de tirer quelques poignées de paille pour se protéger de l’humidité. II est vrai que les autres meules sont loin. Service des vivres très pénible la nuit ; il faut faire à peu près 4 kilomètres à travers des champs de betteraves défoncés, détrempés, et les routes sont pires que le reste.
Le soir, légère attaque partielle des nôtres sur une « maison du passeur ». Ce nom revient souvent dans les communiqués ; mais ces maisons sont nombreuses, correspondant aux "nacelles" ou aux "bacs" portés sur les cartes.
(à suivre...)
Dimanche 6. — Nos hommes sont incorrigibles d'imprudence. Tout près de nous, une meule de paille cache un ou plusieurs projectiles allemands non éclatés. Y prendre une gerbe risquerait de faire tomber l'obus et de le faire exploser. Dès que nous avons le dos tourné, les matelots sont là, pressés de tirer quelques poignées de paille pour se protéger de l’humidité. II est vrai que les autres meules sont loin. Service des vivres très pénible la nuit ; il faut faire à peu près 4 kilomètres à travers des champs de betteraves défoncés, détrempés, et les routes sont pires que le reste.
Le soir, légère attaque partielle des nôtres sur une « maison du passeur ». Ce nom revient souvent dans les communiqués ; mais ces maisons sont nombreuses, correspondant aux "nacelles" ou aux "bacs" portés sur les cartes.
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