Les nettoyeurs de tranchées ???????

[belge]

Bonsoir à tous,
Je pense que toutes les troupes de toutes les nations en guerre utilisaient ce genre d'armes , nous, Belges, y compris ( voir ce Musée à Bruxelles ) , quant à savoir qui a commencé ?...c'est comme les balles dum-dum, les baionnettes triangulaires (...françaises ) ...aiguisées ( arrêt de mort pour leur détenteur ) lance -flammes et le reste de ces " perfectionnements ": chaque camp en rejette la responsabilité et la primeur sur l'autre...

Et puis, elles "reviennent "vite, comme si elles étaient des "must" de la guerre : elles furent employées au Viet Nam... A Louvain/Leuven, en 1975, on a vu resurgir pareilles armes et battes, lames de rasoirs, massues de piques ' les célèbres "goedendag " de la Bataille des Eperons d'Or....) etc... utilisés contre les étudiants francophones par les milices flamingantes qui voulaient la scission de l'Université et le départ des Francophones de Louvain....Actuellement, il y a à nouveau aussi des nunchacus, des coups de poing américains ( déjà utilisés en 14 ), des arcs et arbalètes en "service" ...
Les grenades sont plus " sûres " que les couteaux, vu qu'elles font plus vite le " boulot " et à moindre risque ( pas de corps à corps nécessaire contre des ennemis en nombre indéterminé ), dans un espace clos, mais elles risquent de faire d'effondrer l'abri ou le tunnel ...sur le nettoyeur ou le "rat" qui les utiliserait... et ne savent pas servir au corps à corps dans un esapce clos....d'où le choix de l'une ou de l'autre arme selon les circonstances...
Oui, il était possible de se procurer des Browning, la Belgique n'étant pas la seule à en fabriquer ( USA aussi, notamment ...)
Sur ce, bonne nuit à tous !
Cordialement

[jean-luc2]

Bonsoir à toutes et tous,

Dans les extraits du Compte Rendu du nettoyage du camp de Coblentz qui suit, on retrouve les termes nettoyage, nettoyeurs mais on parle aussi de "deux équipes de brancardiers qui accompagneront les nettoyeurs de tranchées"!
Par ailleurs de nombreux prisonniers seront emmenés et des blessés seront transportés.

Comment comprendre ce compte rendu au vu de toutes les horreurs citées dans les messages précédents???

Bien cordialement

JLuc, Annie

Ce Compte rendu avait déjà fait l'objet d'une discussion quant à la localisation du camp de Coblentz : sujet 5637, du 22/03/2007


Compte rendu concernant le nettoyage du camp de Coblentz, le 15 décembre 1916


I- Ordres donnés

A partir de H-1h30, l’artillerie qui faisait barrage devant la droite du premier objectif assigné au régiment (3ème bataillon et droite du 2ème bataillon) allonge son tir et vient asseoir son barrage de H1h38 à H3h12 en avant des camps de Coblentz et de Cologne.
Sous la protection de cet engagement, une fraction de la Cie de deuxième ligne du 3ème bataillon (4 escouades de grenadiers, 1 escouade de voltigeurs, 1 escouade du génie) franchissant la ligne du 1er objectif à H-1h28 nettoiera le camp de Coblentz. Cette fraction de nettoyage sous le commandement d’un officier énergique sera appuyée et protégée dans son opération :
a) par deux escouades de voltigeurs qui tiendront la croupe 307-5717 pendant l’opération de nettoyage
b) par deux mitrailleuses du 2ème bataillon ... qui seront portées au Nord de 5115... pour battre les entrées des abris du camp de Coblentz, jusqu’à l’arrivée à ces abris des fractions de nettoyeurs. Leur mission terminée ces fractions de nettoyage resteront en position à l’extrémité du camp de Coblentz jusqu’à H3h12.

......................

Les éléments chargés du nettoyage et des reconnaissances seront munis de cisailles, d’appareils Filloux et de grenades incendiaires modèle 1916.
Les hommes du Génie seront porteurs de pétards de mélinite et de cordeau Bickford pour procéder à la destruction des canons, gargousses et du matériel divers. Les éléments de reconnaissance devront être particulièrement bien composés et hardiment commandés.
Deux équipes de brancardiers accompagneront les nettoyeurs de tranchées.
...........................

II- Exécution de l’ordre
Rapport du ss-Lieut Villin, chargé de l’exécution de l’ordre

.................. Dès le début, nous nous emparons d’un officier blessé et des deux boches qui le gardaient ; voyant leur Chef pris, quelques soldats ennemis qui se trouvaient près de lui se rendirent aussitôt.
Continuant le nettoyage, nous fîmes sortir d’un abri un assez grand nombre de boches ; parmi eux se trouvaient deux Officiers.
Je décidai de conserver ces derniers avec moi, afin de m’en servir pour aider mes recherches.
Mes opérations se poursuivirent ainsi d’abri en abri, mes hommes s’assurant que les évacuations étaient complètes et jetant des grenades incendiaires pour forcer les récalcitrants à sortir.
Nous fîmes ainsi environ 600 prisonniers plus 8 officiers. J’ai fait évacuer un poste des secours et transporter 25 blessés environ. J’ai fait prisonnier deux majors et un aide-major.
...............................

[belge]

Bonsoir à tous,
A mon avis, Cher Jean-Luc, il y a deux possibilités :
1) nos brancardiers relèvent nos blessés ( du combat d'avant ou/et du nettoyage lui-même ) et morts et les blessés ennemis hors de combat, hors d'état de se battre ou qui se rendent... Les blessés récalcitrants qui continuent le combat perdent la qualité de non-combattants que leurs blessures leur conféreraient et doivent être combattus, même jusqu'à leur mort si besoin en est...pour protéger les nôtres...sauf s'ils - et jusqu'au moment où ils - se rendent....ils redeviennent alors non-combattants et intouchables...( et là, c'est VRAIMENT dur d'empêcher les camarades de ceux qu'ils viennent de tuer de les achever..,mais c'est notre devoir de cadres et d'Humains..même envers d'abominables bouchers....)
2) nos brancardiers relèvent seulement les nôtres, comme dit ci-dessus...et nous achevons les ennemis, blessés ou pas...Il y eut des cas, en 14, où même des brancardiers allemands achevèrent des blessés militaires belges ( Liège,combat du Sart Tilman ) et même des civils blessés belges qu'ils venaient de fusiller ( Tamines ) à coups de ...masses et de barres de fer ou de planches et gourdins...
Je pense que, comme nous sommes humains, et que nous l'étions déjà en 14-18, malgré les horreurs de l'autre camp, c'est la première possibilité qui était exercée, dans le récit que vous rapportez, d'autant plus que des prisonniers ont bien été faits...
Il doit y avoir une différence entre le combat de l'ennemi et le traitement des prisonniers de guerre ( dont les blessés qui se sont rendus ) ; c'est clairement prévu par le Droit de la Guerre ( Conventions de Genève etc...)et cela, à mon avis, DOIT TOUJOURS être respecté...par Humanité et par Honneur, si même pas par pure Charité..
Quant à l'interdiction de certaines armes ( lance -flammes contre des troupes ...à découvert, mais point abritées dans des bunkers..., balles dum -dum, sous-munitions, mines anti-personnel, armes biologiques...)
elle ne vaut que pour les Pays qui l'ont signée ( et je suis fier de rappeler que mon Beau Pays qui est le mien, la Belgique, est celui qui se trouve à la pointe du combat pour cette humanisation en matière d'armes à interdire...: notamment en ce qui concerne les mines anti-personnels et les sous-munitions ..et même si cela nous cause...vachement des problèmes tactiques..bien des alternatives crédibles et intelligentes ont été préconisées pour résoudre ces problèmes ( cfr. la remarquable étude du Commandant de notre 7 Brigade à ce sujet ) ...ce qui entraîne des problèmes dans les forces multinationales si on ne les résoud pas d'avance dans les Règles d'Engagement et autres ...La règle du Droit de la Guerre est simple : infliger le moins de souffrances nécessaire. Mais pour les individus, comme je l'ai dit, c'est autre chose : même les armes réglementaires semblent parfois insuffisantes à la survie et dans la peur et la rage du combat, j'en ai vus qui se battaient avec n'importe quoi pour atttaquer, se défendre, tuer et, donc, avoir plus de chances de survivre.. L'Humanité doit donc nécessairement faire suite au combat, même s'il n'a été qu'horreurs incontrôlées ou incontrôlables ou nécessaires...pour survivre...
Cordialement

[stcypre]

Bonjour à tous,
Un pépére m'a précisé lorsqu'on leur distribua le fameux couteau, l'avoir jeté en proclamant "nous ne sommes pas des bouchers"...
Par contre tous ceux qui ont combattu ont révélé que les nettoyeurs de tranchées utilisaient volontiers la grenade, car n'oublions pas que l'ennemi se trouvait... au fond d'une cagna...
Un de ces anciens a bien voulu reconnaître que lorsque certains boches sortaient de la cagna en criant "kamarade" recevaient une balle de fusil ou de révolver... surtout si c'étaient des "prussiens"...
Voila ce que je sais (par le témoignage) des nettoyeurs.
Bien cordialement. J.Claude.

[belge]

Bonne nuit à tous,
La rage des combats et la volonté de vengeance de camarades blessés ou tués ou de sa famille bombardée, fusillée ou déportée par l'ennemi, si pas la suite de l 'angoisse d'être tué...a en effet beaucoup fait tuer de prisonniers...même par des gens qui, au départ, "naturellement" ..en d'autres circonstances, n'étaient pas des bouchers... Mais certains l'étaient bien tout le temps et depuis le début...
Cordialement

[leostau]

bonjour a tous ;je suis léostau tout nouveau sur votre forum qui m'interresse, car mon grand-père était <nettoyeur> de tranchée . si le peu d'informations qu'il a bien voulu me communiquer vous interresse je suis pres a les partager avec vous . cordialement :léostau

[bernard larquetou]

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Léostau,

Soyez le bienvenu parmi nous.

Je suis sûr que beaucoup ici seront intéressés par les informations que vous voudrez bien nous communiquer.

D'avance merci de nous faire partager ces témoignages de votre grand-père.

Cordialement

BL

[Defrance]

Bonjour a tous,

Je ne connaissait pas le terme "nettoyeur de tranchées", par contre mon grand père m'a souvent parlé de son beau-frère, très peureux en 1940 qui pourtant avait été employé durant 1914-1918 à ce genre de besogne, d'après ses dire ils parcouraient, souvent a deux les boyaux et cagnas en demandant aux soldats Allemand de sortir en déposant leurs armes, si pas de réponse, il balançait une ou deux grenades et généralement , les survivants obtempéraient. Il lui est arrivé de ramener jusqu'à cent prisonniers. Il a été blessé sur le plateau de ----- (entre Attichy et Cuts me semble t-il), ramené ensuite a l'arrière prés de Plémont (Thiescourt) pour être soigné), Trois semaine plus tard il retournait en première ligne et de nouveau blessé par des éclats d'obus. Les radiographies de son épaule montraient de nombreux petits éclats. J'étais jeune a l'époque mais il me semble que l'alcool était utilisé pour leur faire oublier la peur ?

[Tanker]

bonjour
je recherche des renseignements sur les nettoyeurs de tranchées
- date apparition officiele ou officieuse ?
- nombre de nettoyeurs par compagnie ??
- équipements et armements particulier autre que le casse tête, poignard , revolver et les grenades .... ???

merci de vos réponses
jerome

Bonjour

La Note Annexe Provisoire sur le Combat Offensif des Petites Unités du 27 Septembre 1916 répond parfaitement à cette question.
Les nettoyeurs de tranchée n'étaient pas nécessairement des égorgeurs au couteaux, leur but était de vérifier que la tranchée que dépassait l'unité ne contenait plus de combattants susceptibles de tirer dans le dos des fantassins passant à la tranchée suivante. Ce nettoyage pouvait aussi bien se passer en douceur qu'effectivement beaucoup plus violemment.

Ne jamais oublier une chose. Avec les études sérieuses sur les pertes au combat (la première, faite par les anglais, remonte à la bataille de Waterloo), les tuées à la Baillonnette n'ont jamais dépassé le 1% du totale des pertes. Les étripeurs à la Baillonnette ou au coutelas sont un grand mythe bien entretenu par le cinéma.Rapporté à la Grande Guerre c'est, dans la réalité, de l'ordre de 15000 tués à l'arme blanche. Sur le nombre d'actions de plus ou moins grande ampleur, ça ne représente qu'une part vraiment minime. Il faut bien voir qu'il y a une grand différence entre embrocher un homme de face et « piquer » un homme à terre mort ou quasi mort. Dans la folie du moment, il y a des choses que l'on ne prend pas le temps de vérifier.

Concernant l'Artillerie Spéciale, dans son rapport à l'issue des combats de Laffaux (5 et 6 Mai 1917), le Capitaine Henri Lefebvre, commandant du Groupement 3 écrivait au Général Estienne : (page 12 - paragraphe 40 de son rapport)

" 4 - Révolver - ont été employés dans quelques rares cas de défense rapprochée.
5 - Couteaux de tranchée - A supprimer. n'ont servi à rien et prétent à la troupe un aspect facheux "

Je n'ai, jusqu'ici, trouvé aucun CR de l'AS mentionnant un emploi en défense rapprochée des "Vengeurs", par contre de très nombreux récits montrent l'utilité du révolver pour les équipages obligés d'abandonner leurs chars.

Pour ma part j'ai pu voir utiliser les baillonnettes d'US 17, raccourcies en poignard, comme piquet de tente avec une parfaite éfficacité dans tous les terrains. . . . . .

[los]

Bonjour à tous, bonjour Tanker

Sur votre image, on évoque différents termes pour désigner les soldats.
Pour certains j'ai compris.
Grenadier = Grenades, donc celui qui lance des grenades.
Fusillier = Fusil, donc celui qui à un fusil.
Mais qu'est ce donc qu'un Voltigeur ? et quel est son rôle ?
Merci d'avance
Amicalement
Sophie