Frontenay sur Dive 14-18

Parcours individuels & récits de combattants
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans et 2 jours, le 18 avril 1917……...

Ce 18 avril 1917, Ambroise Achard, né à Frontenay en 1898, frère de Roger et de Maurice, respectivement au front depuis août 1914 et décembre 1915, oncle d'Ambroise qui sera futur maire de cette bourgade, commence sa campagne contre l'Allemagne. Il est appelé au service militaire au 114ème RI de Parthenay (79) ce jour.
Sa fiche matricule précise qu'il mesure seulement 1,50m et qu'il est élève ecclésiastique …....à Rome au moment de son appel au service militaire.
Ambroise Achard va faire ses classes avant d'être envoyé au front en avril 1918, va y être blessé quelques mois plus tard dans l'Oise, puis va connaître en quelques mois une ascension fulgurante dans différents grades...............
Il réalisera même un coup d'éclat à 2 jours de l'Armistice, ce qui lui vaudra une citation !
Pas banal pour un ecclésiastique !
Nous y reviendrons en temps utile.

Dans le même temps, le 114ème RI participe aux combats du Chemin des Dames......
Les pertes sont importantes : 28 tués, 114 blessés et 4 disparus le 18 avril 1917, 47 tués, 155 blessés et 20 disparus le 19 avril 1917, 8 tués et 45 blessés le 20 avril 1917. Avec un passage à Ypres en 1914 et 1915, à Verdun en 1916, le Chemin des Dames et la Somme en 1917 puis l'Oise en 1918, le 114ème RI de Parthenay va totaliser près de 4000 tués.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 21 avril 1917……...

Ce 21 avril 1917, c'est la fin de la campagne contre l'Allemagne pour Eugène Couillebault, né à Frontenay en 1875, de Florence Couillebault et de père inconnu. Il quitte le 36ème RIT intégré en décembre 1916.

Le 36ème RIT n'est pas un régiment de combat, il assiste ce dernier. La meilleure définition en est donné par l'historique du régiment, ce dernier étant en place à Arcis-sur-Aube ce 21 avril 1917 depuis plusieurs mois :

« Le 36e va créer, ce qu'on appellera plus tard « l'industrialisation du front » et s'y transformer en bataillons d'étapes, éléments fondamentaux du groupement de troupes d'étapes, organe de commandement et de production, ayant mission de :
- Satisfaire les besoins de l'armée opportunément, économiquement,
- Maintenir toujours la troupe militairement prête,
- Conserver, à l'ensemble industriel, une mobilité relative pour, éventuellement, pouvoir suivre, à distance, l'armée dans ses mouvements, sans cesser jamais de pourvoir à ses besoins.

Le groupement réalise ainsi, pour produire, l'unité de commandement et de direction.

Le 36ème RIT dispose pour cela de procédés sans cesse améliorés, avec un personnel diversifié, des installations industrialisées, auprès de quais d'embarquement adaptés, en outillage mécanique très accru, mu électriquement par force obtenue économiquement avec les sous-produits de fabrication (sciures et déchets). La main-d'œuvre militaire française, raréfiée, est supplée par la main-d'œuvre indigène, prisonnière, civile, féminine. Les derniers éléments du 36e en constituent l'ossature et en assurent la direction, la conduite, avec chefs de chantiers, moniteurs, pour la production d'un matériel varié, où, bientôt, le baraquement prend place prépondérante, avec rendement quotidien atteignant 120 mètres, prêt au montage, clef à la serrure. L'exploitation forestière est, elle-même, modernisée avec le rail (plus de 55 kilomètres de voie étroite) et l'emploi de plus de cinquante attelages de bœufs. ….............etc. »


C'est cette atmosphère que va quitter Eugène Couillebault pour être détaché, pendant plusieurs mois, aux Tréfileries et Laminoirs de Bugles qui me semblent être en Normandie.

Si quelqu'un du forum peut confirmer.........
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Précision de l'ami Robert Beaufrère: il s'agit en fait de Rugles, dans l'Eure.

La pierre métallique de son sous-sol permit à Rugles d'être un centre très important de l'industrie des épingles puis des aiguilles.
En 1857, à Rugles, 2 500 ouvriers travaillaient à la fabrication des épingles et 3 600 à la fabrication des clous, en particulier la pointe de Paris, clou très solide, servant à la fabrication des charpentes de bateaux.
Rugles fut à cette époque la capitale de la "Pointe de Paris".


En recherchant sur le site de l'entreprise Rugles-Areva, on y apprend:
"1907 : implantation de la société Tréfileries et Laminoirs du Havre sur l’établissement, mise en place d’une activité de cartoucherie".

Je pense donc qu'Eugène Couillebault, âgé de 46 ans, est affecté soit à la fabrication de cartouches, soit à la fabrication des étuis pour lesdites cartouches.

Pour plus d'information, voir sur "tréfileries et laminoirs de Rugles", puis "l'armement mondial, les cartouches - Arme et passion", sans faire la promotion de quoi que ce soit, juste pour prouver le bien-fondé du passage de mon concitoyen dans cette entreprise en 1917.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 22 avril 1917……...

Ce 22 avril 1917, Narcisse Drouet, né à Frontenay en 1891, est en poste avec son régiment, le 346ème RI, dans la Forêt de Parroy, dans la Meurthe-et-Moselle. Ce régiment occupe le secteur, réputé calme, avec, entre autres, le 356ème RI et le 367ème RI. Curieusement, ce 22 avril 1917, le JMO du 346ème ne note aucun combat, celui du 356ème relate des échanges entre les artilleries française et allemande, et celui du 367ème ne mentionne rien du tout.

Pourtant, selon sa fiche matricule, Narcisse Drouet est blessé ce 22 avril 1917 pour la 3ème fois, d'une plaie contuse à l'épaule droite (contuse : qui a été altéré par un choc, un objet contondant).

Cette troisième blessure fera l'objet, en décembre 1917, d'une citation dans son nouveau régiment, le 356ème RI.

Narcisse Drouet fait-il partie de ces corps francs, indépendants des compagnies de ces 3 régiments, habitués à réaliser des coups de mains, comme le relate les JMO desdits régiments ? Peut-être, car c'est un baroudeur reconnu comme tel.

Voici un autre témoignage, celui du 125ème RI aussi dans le secteur :
"Malgré le calme du secteur, le régiment n'était pas au repos. En effet, afin de ne pas laisser l'ennemi tranquille, il s'était créé par bataillons, des groupes francs, qui avaient pour mission de tenter des coups de main. Périlleuses aventures au début, mais, devant le succès et les résultats, bon nombre de poilus se portaient volontaires, tous avaient à cœur de capturer des prisonniers. Les Allemands tentèrent à plusieurs reprises des actions sur nos postes, mais devant la vigilance de tous, ils ne purent même pas aborder nos lignes et laissèrent à chaque fois des cadavres sur le terrain."

Je ne sais pas combien de temps va durer la convalescence de Narcisse Drouet, mais ce qui est sûr, c'est qu'il sera de nouveau au front en novembre 1917 avec le 356ème RI et qu'il va subir l'attaque allemande dans la Somme en 1918...................
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 28 avril 1917……...

Ce 28 avril 1917, Germain Jamet, né à Massognes (86) en 1896, personnalité du village de Frontenay après-guerre, est de nouveau « aux Armées ». Il a soigné sa blessure du 19 mars précédent dans l'Oise à la main gauche et se retrouve, toujours avec son régiment d'origine, le 408ème RI, du côté de Villers-St-Christophe (02) et Fluquières (02), à la croisée des départements de l'Aisne, de l'Oise et de la Somme. Dans cette région, peu d'activités du 408ème RI face à l'ennemi durant le mois de mai 1917, les boches concentrant leurs tirs sur l'artillerie française depuis leur camp retranché de la ville de St Quentin.

Une mise en réserve est effectuée au nord de l'Oise pour donner un peu de repos au 408ème RI en mai-juin 1917 suivie d'une remontée en ligne durant 15 jours dans l'Aisne, où le réaménagement des tranchées est à faire de nuit, sous les coups de main des Germains qui n'hésitent pas employer des grenades suffocantes.

Selon l'historique du régiment, Germain Jamet n'est pas au bout de ses peines. Il va se retrouver avec son régiment fin juillet 1917 à la cote 304 (55), fin août suivant à St Mihiel (55), en octobre de nouveau à Verdun (55), durant l'hiver 1917-1918 à Vauquois (55) avant de rejoindre le …..Chemin des Dames dans l'Aisne en mars 1918......
Et comme si tous ces malheurs ne suffisaient pas, Germain Jamet et son 408ème RI remettront une nouvelle fois les pieds à Verdun en août 1918 !
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 30 avril 1917……..

Des nouvelles de Victorien Meunier, né à Frontenay en 1890, cousin issu-de-germain de Marie Panier, ma grand-mère et habitant Ste-Maure de Touraine depuis 1896 environ. Je l'avais évoqué en juillet dernier, ne lui connaissant pas de descendance directe. J'ai fini par retrouver en octobre suivant une nièce, fille de Léopold, jeune frère de Victorien, qui a récupéré toutes les photos de famille dont le portrait de Victorien Meunier en militaire.
Cette nièce se souvient de rendre visite à la famille à Frontenay dans les années 30-40.
Victorien Meunier n'est pas revenu de la guerre, le beau-frère non plus, le père est mort en 1918 et c'est Léon Panier, mon arrière-grand-père, le père de Marie, qui devient le tuteur de Léopold, encore mineur en 1918.

J'imagine la facilité du tutorat à 200 km de distance à cette époque avec les moyens de communication du moment!

Pour en revenir à Victorien Meunier, selon l'historique du régiment, il est toujours avec le 131ème RI, se battant dans la Somme en septembre-octobre 1916, passant l'hiver par un froid terrible dans l'Aisne, à Berry-au-Bac et ses environs.

Le 16 avril 1917, le JMO précise qu'une attaque française du 5ème CA dans le secteur de Juvincourt requiert le soutien du 131ème RA qui doit assurer les positions conquises. Jusqu'au 2 mai 1917, l'artillerie ennemie est très active, et les pertes de chaque jour révèlent un lourd bilan au total : 49 tués et 217 blessés.

Ce 30 avril 1917, l'artillerie ennemie bombarde les lignes françaises avec des obus à gaz.
Le même jour, Victorien Meunier, devenu caporal en septembre 1916, reçoit la citation suivante : chef de pièce énergique, intelligent, s'est particulièrement distingué dans tous les engagements auxquels le régiment a pris part, faisant preuve de bravoure et d'un grand sang-froid, Croix de Guerre avec étoile de bronze.

Victorien Meunier n'en restera pas là, gravissant à nouveau un échelon qui lui sera peut-être fatal.......
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 03 mai 1917……...

Ce 03 mai 1917, 3 nouvelles recrues vont faire leur début de campagne contre l'Allemagne, avec un parcours quasi-identique:

Tout d'abord, Aimé Dubois, né à Frontenay en 1898, fils d'Octave, déjà mobilisé depuis novembre 1915, à la 9ème section territoriale d'infirmiers et de Anna Zilda Manreau, est dirigé sur le 49ème RA de Poitiers pour y faire ses classes. Il partira au front en mars 1918 avec le 49ème RA, puis sera rapidement versé au 214ème RA, avec une démobilisation en octobre 1919,

Ensuite, Abel Mercier, père de Jean, Michel et Pierre, né à St Jean de Sauves (86) en 1898, qui prendra épouse à Frontenay après guerre et y passera toute sa vie, suit le même parcours qu'Aimé Dubois : classe avec le 49ème RA, puis départ au front en janvier 1918 avec le 49ème RA puis le 214ème RA, avec une démobilisation en octobre 1919,

Enfin Georges Métais, né au Verger-sur-Dive (86) en 1898, qui prendra lui aussi épouse à Frontenay et en sera le maire pendant près de 30 ans, fait lui aussi ses classes au 49ème RA de Poitiers. Il partira au front en avril 1918 avec le 49ème Ra, puis le 235ème RA, avec une démobilisation en juin 1920, après un passage dans l'Armée d'Orient.

Il est bien sûr difficile d'en savoir plus sur le parcours de ces artilleurs.
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 04 mai 1917……...

Ce 04 mai 1917, Joseph Depoys, mon grand-père, envoie une carte postale à sa future :

« Vendredi 4 mai 1917,
Ma chère Marie,
Je t'adresse simplement quelques lignes ce soir pour te donner
quelques nouvelles car je ne dispose pas de beaucoup de temps.
On se prépare pour remonter en lignes demain matin de bonne heure.
Je t'envoie une vue d'une petite chapelle bâtie en pleine forêt
et où les soldats vont à la messe, ceux qui peuvent et ceux qui veulent.
J'ai reçu ta charmante carte du 29 avril et j'espère que je
pourrai te voir en personne, de même que la belle demoiselle que
tu m'as envoyée, le 10 courant au matin à moins d'ordre contraire,
et si l'heure des trains n'est pas changée. Ton ami qui t'embrasse
bien tendrement. Joseph
 »

Ce 04 mai 1917, le 346ème RI de Joseph Depoys est toujours en Lorraine, dans la Forêt de Parroy (54).
Le secteur y est plutôt calme, l'activité, selon l'historique du régiment, « se résumant » à des coups de main pour faire des prisonniers......
Image
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans, jour pour jour, le 11 mai 1917……...

Un lecteur du forum m'a rappelé un événement qui m'est passé inaperçu : le 1000ème jour de guerre le dimanche 29 avril 1917.
A cette date, du petit village de Frontenay aux 600 âmes environ en 1914, sur 113 soldats effectivement recensés comme tels,
- 11 ont perdu la vie,
- 11 sont ou ont blessés et
- 46 sont en campagne contre l'Allemagne depuis le début de la guerre.
- Parmi ces derniers, 12 (pour ceux qui sont renseignés sur les 46) sont à leur 1000ème jour de guerre au front (permissions non déduites), notamment les artilleurs.
- 3 autres encore sont prisonniers en Allemagne.

Et les pertes vont malheureusement continuer, car la guerre est loin d'être finie......et personne ne s'est quand elle va s'arrêter !
Ce 11 mai 2017, nous en sommes à 1012 jours de guerre et il en reste encore 549 …........
regis 79
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Re: Frontenay sur Dive 14-18

Message par regis 79 »

Il y a cent ans et un jour, le 14 mai 1917……...

Ce 14 mai 1917, Chéri Meunier, né au Verger-sur-Dive (86) en 1879 et habitant Villiers de Frontenay depuis au moins 1911, père de Hélène et futur beau-père de Robert Moine, entre de nouveau en campagne contre l'Allemagne.
Il est affecté à l'un des 3 régiments d'infanterie de Châtellerault, sans autre précision selon sa fiche matricule.
N'ayant pas fait de service militaire suite à un problème de santé, employé comme infirmier de novembre 1914 à avril 1915, il n'est toutefois pas envoyé au front.
Il restera « à l'intérieur » jusqu'en février 1919............
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