Bonjour,
La Nieuport est un type 21 (joues convexes et porte ovale) de premier modèle.
Bonsoir,
Merci pour les corrections.
J'ai bien du mal souvent à faire la différence entre les deux Nieuport .
Des Nieuport 11 et 21 étaient arrivés à Salonique pour normalement rejoindre la Roumanie en novembre 1916 et sûrement aussi par bateau en octobre et par la Russie ensuite, mais moi je vois toujours une cocarde russe (rouge à l'extérieur, bleu et blanc au centre). Voyez-vous la même chose ?
Peut-être un Nieuport 21 en Russie (???).
Cordialement.
Ajout : Pas de doute semble-t'il la première couleur à l'arrière de l'appareil semble être le blanc (blanc, bleu, rouge).
je ne suis pas certain que ce ravitaillement ait pu se faire depuis Salonique. peut-être a-t'il été planifié, mais certainement jamais mis en oeuvre.
toutes les sources lues à ce sujet sont d'accord sur un point: les accords signés entre alliés et roumains en août 1916 planifient l'aide apportée aux armées roumaines, dont le ravitaillement doit se faire par la Russie et l'Ukraine. c'est d'ailleurs ce "détour" qui fait que les premières arrivées ne se font que tout début 1917.
c'est aussi cette organisation qui poussera la Roumanie à demander une trève en décembre 1917: après que les états russe et ukrainien aient signé des accords de paix avec les forces centrales, la Russie allant jusqu'à interrompre ses relations diplomatiques avec la Roumanie, cette dernière se trouve isolée des dépôts d'armement et des sources de ravitaillement en nourriture établis sur les territoires de ses anciens alliés.
et c'est encore par la Russie que seront repliées les composantes de la mission Berthelot.
mais si vous connaissez des sources prouvant ce ravitaillement via Salonique, je suis preneur
Je confirme : le ravitaillement a bien été organisé de Salonique. Vu dans de multiples documents d'archives au SHD : une mission roumaine arrive à Salonique commandée par le Cpt Dangelzer, un vétéran de la MF 99 S de Serbie en 1915.
Seulement il y tellement de pertes au premier voyage (mauvais temps, chasse germano-bulgare) que l'on arrête les frais. Le personnel et le matériel resteront à Salonique et dispersés dans l'aviation de l'armée d'orient. Dangelzer ira d'ailleurs commander une de ses escadrilles.
Il y aura aussi plusieurs vols aller retours, lors d'attaques du territoire bulgare - les avions français se posent en Roumanie, plus proche, plutôt que de revenir à Salonique.
Bonjour,
Jean-Noël Grandhomme parle de ces tentatives normalement.
Les aviateurs de la mission à Salonique seraient :
Amédé de Flers
Lieutenant de Pauniat
Lieutenant Pistor
Lieutenant de Fraguier
Lieutenant roumain Protopopescu
Sous-lieutenant roumain Théodorescu (tué à Salonique avec son mécanicien Manche dans l'accident de son avion).
Sous-lieutenant Bonneton
Sous-lieutenant Bretonnière
Sous-lieutenant Lafon
Sous-lieutenant Nielsen
Sous-lieutenant Mahieu
Adjudant de Ram
Adjudant Chevalier
Sergent Alexandre
Sergent Pillot
Maréchal des logis Amet
(Sauf erreur - à confirmer).
On retrouve certain nom dans le J.M.O. du parc aviation de Salonique.
Des aviateurs sont normalement repartis par bateau pour Marseille et sûrement ensuite pour rejoindre la Roumanie par le Nord et la Russie ( ).
Cordialement.
Dans ta liste, tu as des pilotes comme des observateurs.
J'ai retrouvé mes notes. Voici ce que j'écrivais dans le Fana au sujet de l'aide aérienne à la Roumanie :
Missions pour la Roumanie
Pendant ce temps, [septembre 1916] les troupes Roumaines, qui ont remporté quelques succès initiaux en Transylvanie, se font rapidement repousser par des contre attaques Allemandes et Autrichiennes, puis sont également mises en difficulté au Sud du pays par des attaques Bulgares - la capitale Bucarest est même bombardée. Autant par souci de représailles que pour un soutien moral, Sarrail ordonne que la capitale Bulgare soit bombardée par des appareils qui réaliseront pour l’occasion une liaison avec la Roumanie. Quatre Farman de l’escadrille MF 388 (les escadrilles d’orient sont renumérotées en ajoutant 300 à leur ancien numéro en septembre 1916) décollent à l’aube du 16 septembre 1916 pour l’aventure. A leur tête, le Farman MF XI bis spécial (n°1229) piloté par le S/Lt Noël, spécialiste des raids à longue distance. Son navigateur, le Lt Leseur, guide sans problème particulier la petite formation sur Sofia où une forte DCA endommage quelques appareils et un avion aux couleurs allemandes tente sans succès de s’interposer. Les quatre Farman continuent leur chemin et se posent sans encombre en Roumaine, après un vol de plus de 600 kilomètres. Noël et Leseur sont reçus par le Roi de Roumanie et son gouvernement auxquels ils apportent des nouvelles de l’armée d’orient et se tiennent informés de l’état de l’aviation roumaine qui doit recevoir des renforts de France. Quelques jours plus tard, le 28 septembre 1916, un Farman isolé bombarde l’ancienne capitale bulgare Veliko Tarnovo et rejoint la Roumanie, tandis qu’une autre liaison a lieu avec le Nieuport 10 n°734 piloté par l’adjudant chef René Cornemont, un autre vétéran de la MF 99 S de la campagne de Serbie et affecté à la N 387, qui réalise une mission spéciale audacieuse en déposant l’espion serbe Kosta Milovanović Pećanac en Serbie occupée, puis continue se poser en Roumanie d’ou il reviendra en vol trois jours plus tard. Un dernier raid est lancé le 30 septembre mais les Bulgares vont apprendre au monde qu’ils ont une aviation en interceptant le Farman F.40 n°3185 de la F.384 piloté par le caporal Maurice Rouable emmenant pour observateur le sous-lieutenant serbe Dimitrije Naumović. Leur appareil décolle de Verria et lâche ses bombes sur Sofia, puis se dirige vers le nord se poser en Roumanie. La petite aviation bulgare en cours de construction dispose en ce moment précis sur l’aérodrome de Bojurishte deux Fokker Eindecker de chasse plus un autre d’instruction, sur lesquels se forment une poignée de pilotes sous la responsabilité de leur instructeur, le Feldwebel Werner Wagener. Quand les bombes tombent sur Sofia l’alerte retentit et Wagener décolle sur un Fokker, suivi d’un de ses éleves, le Poruchik (lieutenant) Marko Parvanov, ainsi que deux LVG C II biplaces montés par des équipages germano-bulgares. Ces derniers ne peuvent qu’échanger quelques tirs avant de se faire distancer par le Farman qui fonce a 140 km/h... Mais les deux Fokker sont plus rapides et parviennent a rattraper l’avion français, sur lequel ils se livrent a plusieurs passes de tir, blessant le pilote qui doit pauser en catastrophe son appareil en territoire bulgare ou il est capturé. Sofia pourra désormais respirer tranquille, mais l’idée des liaisons avec la Roumanie ne sera pas abandonnée car débarque a Salonique début novembre une mission militaire avec ses pilotes et appareils (5 Farman et 4 Nieuport), dirigée par le capitaine Dangelzer (lui aussi vétéran de la MF 99 S). Le 19 novembre 1916, trois Farman F 60 pilotés par les lieutenants De Fragnier, Mahieu et Téodoresco décollent avec leurs mécaniciens vers la Roumanie. Passées les lignes, près de la ville de Drama, l’aviation ennemie s’interpose et le Farman de Mahieu engage la lutte – son mécanicien, le soldat Maréchal, revendique pas moins de deux Aviatik abattus a coup de mitrailleuse et de mousqueton. Mais un autre ennemi fait son apparition : le mauvais temps, qui contraint Fragnier et Mahieu a faire demi-tour sans tarder et a revenir se poser a Salonique. Téodoresco s’obstine et renonce finalement, retournant a Salonique vers 16 heures où il s’écrase a l’atterrissage, perdant la vie dans l’accident avec son mécanicien le soldat Manche. La mission militaire est alors dissoute, ses pilotes recevant l’ordre de rentrer en France en laissant leurs appareils au parc de Salonique. Les Roumains recevront finalement leurs renforts aériens, mais par la Russie, via la route de Murmansk.
Bonsoir DTB,
Merci pour ton article et ces détails sur les missions avant l'arrivé d'un détachement de la mission roumaine.
La liste de mon dernier message est normalement de J.N. Grandhomme et sa source : côte 7 N 1457 (Vincennes), j'ai seulement recopié les noms d'un passage qui explique le pourquoi de la tentative depuis Salonique par ce détachement dans sa thèse ou livre (j'ai seulement six pages de texte de lui) car je connaissais des noms que tu cites dans ton article et bien cité par lui avec les autres noms. Il devait y avoir aussi normalement des avions Caudron, (on retrouve des pilotes de Caudron dans la liste). Bon je ne voudrais pas dire de bétises aussi n'ayant jamais lu l'un de ses livres sur la Roumanie et étudié la Roumanie à Vincennes (l'aviation d'Orient est déjà pas mal et très intéressante [:bobrah:1] ) et je ne connais pas les détails pour ces aviateurs.
ok, je prends en compte ce lien avec Salonique que je ne connaissais pas.
cependant, que ce soit Dangelzer ou de Fraguier, ils sont donnés pour être affectés en Roumanie dès le 08 octobre 1916; dumoins sur le papier, puisqu'il faut prendre en compte le temps du "voyage".
de plus, de Fraguier prendra la tête des escadrilles "roumaines" F.9 puis F.6 (mais je n'ai pas les dates).
cela voudrait donc dire que le contingent d'aviateurs détaché à la mission Berthelot a suivi plusieurs routes pour rejoindre son affectation ... encore un truc à creuser
Bonsoir,
J'ai quelques infos sur un pilote qui était avec l'aéronautique en Roumanie. Il appartenait à l'escadrille N87, alors commandée par le capitaine Henri Gallet. Jacques Quillery a été affecté à cette escadrille le 12 juillet 1916. Le capitaine Gallet a fait un rapport sur Quillery, daté de Vertekop, le 27 septembre 1916. "Depuis l'entrée en campagne de l'armée roumaine, le lieutenant Quillery demande instamment à effectuer la liaison entre les armées serbe et roumaine.
Excellent pilote, le lieutenant étudie les modifications à apporter à son appareil pour lui permettre d'exécuter un vol de plus de 500 km sans escale, en emportant les explosifs nécessaires pour bombarder efficacement Sofia.
Il est ravi lorsque cette mission lui est confiée et prend le départ le 14 septembre [plutôt le 15 avec notamment Noël et Lamprou], à Mikra, emmenant comme bombardier, le sergent Crouzier. Tous deux n'hésitent pas à partir sans mitrailleuses, pour pouvoir enlever plus d'explosifs.
A la suite d'un voyage très pénible, par suite des modifications importantes qu'on a dû apporter à l'avion, ils atterrissent en Roumanie [à Turnu Magurele], après avoir bombardé efficacement leur objectif." S'ensuivent des demandes de citations à l'ordre de l'armée.
Le lieutenant Quillery a cassé son avion à l'atterrissage. Dans une lettre écrite plus tard où il demande à rejoindre son ancienne escadrille devenue N523, il explique que lors de son arrivée à Bucarest, l'attaché militaire, le colonel Herpies (difficile à déchiffrer) "ayant trouvé qu'il y avait intérêt à m'incorporer à la mission aéronautique française en Roumanie m’empêchât de retourner à mon escadrille". Il y est détaché le 27 septembre 1916.
Dans ses états de service, il est écrit que Jacques Quillery a commandé le détachement de l'aviation française à Botosani puis l'école d'aviation d'Odessa (Mission française en Roumanie et en Russie) avant de devenir adjoint technique au commandant de l'aéronautique en Orient.
Hélas ! il n'est jamais fait mention du type de l'avion (il était passé par la division Nieuport au GDE avant d'aller en Serbie mais a également volé sur MF). Il a été breveté avant-guerre, sur Blériot.
En dehors des citations et des médailles françaises et serbes, Jacques Quillery a reçu un sabre d'honneur roumain (offert par souscription), la Croix de guerre roumaine et l'Etoile de Roumanie.
Didier
Bonjour Didier,
Merci pour votre message et ces informations.
Jacques Quillery est dans la liste que je connais pour les aviateurs en Roumanie, il était normalement à l'escadrille N. 11 de Roumanie.
Cordialement.