Bonjour Igor,
« A bord du Britannia, le 26 juillet 1915. En haut, cette croix indique où je me promène tristement dans la journée en pensant à vous, Chère Margot. En bas, cette croix indique où je couche le soir. » (Expéditeur non identifié).
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
« Chère Jeanne,
Je suis enfin arrivé en Orient le 11, débarqué le 12 à Salonique après une bonne traversée où je n’ai pas été malade, seulement, nous avons été mal nourrit [nourris] et passé [avons passés] 15 jours sur 18 dans la cale ; l’on ne voyait guère les ports où nous faisions escale : soit 2 j. [jours] à Bône, 3 j. à Bizerte, 1 j. à Malte, colonie anglaise, 1 j. à Milau [Milo] et 3 jours que [pendant lesquels] nous sommes resté [restés] en rade de Marseille avant le départ, le 24 novembre.
Jusqu’à maintenant, je ne m’en fais pas. Il n’y a pas beaucoup de civil [civils] ici, depuis 15 à 20 ans qu’ils sont en guerre. Pourtant, la terre est bonne ; il y a de grands troupeau [troupeaux] de moutons dans les montagnes et de la vigne. Le front est à 15 km ; l’on entend un peu le canon le soir. Je crois changé [devoir changer] de régiment mais reste à la 122e Division [de l’] Armée d’Orient.
Je souhaite que cette carte te parvienne vite et te trouve en bonne santé, ainsi que Lucienne et Marcel.
Bonne année et la paix de tout cœur au plus vite.
Je t’embrasse.
Arthur.
Camp de la 122e Division en Macédoine, le 15 décembre 1917. Dépôt intermédiaire 84e d’inf. [du 84e Régiment d’infanterie].
Demain, je dois allé au [aller chez le] dentiste qui, peut-être, m’enverra à Salonique pour mon appareil.
Tu peux m’écrire ici ; mes lettres suivront. » (Expéditeur non identifié).
