Les Musulmans dans la Grande Guerre.

[Jean RIOTTE]

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour stcypre,
Merci pour la confirmation de la date d'inauguration du monument à la mémoire des combattants et soldats musulmans morts pour la France en 1914-1918.

J'en profite pour reprendre in extenso la note qu'écrivait Gaston Gras, en 1949, en tête de son ouvrage Douaumont 24 octobre 1916, à propos du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc ( R.I.C.M.):
" Le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc (R.I.C.M.), dont il est question dans cet ouvrage, n'est aucunement un régiment composé d'éléments marocains ou même d'Outre-Mer. C'est une formation exclusivement européenne, à laquelle des unités sénégalaises ou somalis ont été accolées, parfois en raison de leur qualité, mais dans des circonstances exceptionnelles seulement.
A l'origine, c'est-à-dire au début de la Grande Guerre, le commandement préleva, sur les troupes en opérations au Maroc, des bataillons formés en corps autonome et qui provenaient des grands régiments coloniaux stationnées dans la Métropole: c'étaient des troupes d'élite, comprenant presqu'uniquement des engagés volontaires et des sous-officiers de carrière. Dès les premières rencontres, notamment aux Marais de Saint-Gond, ces bataillons se mesurèrent avec la Garde Impériale allemande qui en garda un cuisant souvenir.
En juin 1915, trois de ces bataillons furent réunis en un corps unique, qui devint le R.I.C.M. M. le Président Poincaré lui remit son drapeau à Juistcoote, et désormais, les "Bataillons de Marche du Maroc" avaient fait place à un régiment d'effectif normal, alimenté par les jeunes classes 1914, 1915, 1916, 1917, qui s'amalgamèrent merveilleusement avec le noyau des vieilles troupes qui subsiste toujours et forma le levain de cette glorieuse unité.
Le R.I.C.M. ne portait aucun numéro à son écusson: pour marquer qu'il était l'émanation de toute l'Infanterie Coloniale, une ancre, seule, marquait le col des "Marsouins du Maroc".
Commandé par des officiers triés sur le volet, animé d'un incomparable esprit offensif, le R.I.C.M. avait déjà connu la notoriété, lorsque les affaires de Fleury (août 1916) et de Douaumont (24 octobre 1916) lui firent connaître la gloire: la Légion d'Honneur fut donnée à son drapeau après la prise de Douaumont. Jusque là, cette distinction n'avait été accordée qu'aux unités qui s'étaient emparées d'un drapeau ennemi: mais le Fort de Douaumont valait bien un drapeau!
En 1917 et 1918, le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc poursuivit sa carrière, jalonnée des palmes de 10 citations à l'ordre de l'Armée, puis de la Médaille Militaire.
Il avait condensé les vertus des vieilles troupes de la Marine, devenues l'Armée Coloniale en 1901, rompues à toutes les aventures, à tous les exploits; il avait su maintenir l'esprit de l'Arme en fondant les recrues de toutes les parties de la France dans cette prodigieuse union des coeurs dont les vieux "blédards" demeurèrent toujours le ferment.
La gloire du R.I.C.M. est née du dévouement, de la vaillance, de l'esprit de sacrifice de tous ceux qui ont porté l'Ancre à leur collet: près de 15000 morts en furent la rançon.
Aujourd'hui, le Régiment,toujours égal à lui-même, continue avec éclat la trdition en Indochine, tenant toujours haut et ferme le Drapeau aux 15 citations, toujours fidèle à sa noble devise:" Recedit Immortalis Certamine Magno". (Il revient immortel d'un gigantesque combat)."

Je rappelle que ces lignes ont été écrites en 1949 par Gaston Gras, ancien combattant du R.I.C.M., qui participa à la reprise du Fort de Douaumont le 24 octobre 1916.

Cordialement.
Jean RIOTTE.

[Jean RIOTTE]

Bonsoir à toutes et à tous,
A propos du respect des rites funéraires des combattants musulmans de 14-18:
".....les autorités se sont souciées de donner aux tombes des coloniaux musulmans tués au combat ou décédés de blessures ou de maladies des sépultures qui les distinguent de la masse des soldats. ....... Le 3 décembre 1914, une circulaire du ministre de la Guerre, Alexandre Millerand, définit les prescriptions à observer pour l' inhumation de ces soldats musulmans. Les derniers instants doivent être accompagnés par un coreligionnaire qui prononce la profession de foi (chahada). Le corps, préalablement lavé et enveloppé dans un linceul, doit être mis en terre sans cercueil.La tombe doit être orientée vers La Mecque, et décorée de l' étoile et du croissant. Le peintre orientaliste Etienne Dinet, établi en Algérie et converti à l'Islam, est mis à contribution pour concevoir un modèle de stèle convenable. Celle-ci, dont le sommet est en forme d'arc outrepassé, de style néo- mauresque, porte gravée dans sa partie supérieure, l'inscription en caractères arabes " ceci est la tombe du défunt ", équivalent de la formule " ici repose "; en son milieu, une plaque analogue à celle de toutes les tombes militaires, indique, en caractères latins, le nom, le prénom, l'unité, et les dates de naissance et de décés."
Sources: Les colonies dans la G.G., de Jacques Frémeaux.

Dans Carnets d'un combattant 1914-1918 Quatre années sur le front, aux Editions Imago, Paul Tuffrau décrit ainsi la tombe d'un tirailleur marocain tué près de Crouy ( Aisne ):
"......à 3 mètres de moi, il y a un petit tertre à arête vive, qui recouvre le cadavre d'un Marocain; un camarade a taillé dans le bois mince d'une planchette une plaque sur laquelle, au crayon, il a soigneusement écrit, à gauche, des versets et une épitaphe en arabe, avec un croissant au milieu, et à droite:
Maoum Mohamed ben Abdi
n° matr. 186
1re compagnie-1er régiment
de chasseurs indigènes
Tué à l'ennemi, le 3 octobre 1914
Une baguette tient la plaque au-dessus de la tête; sur l'arête est couché le fusil brisé; et aux pieds, à demi plantée, sa baïonnette. Tombe très sobre, très digne d'un soldat. Une pierre dressée aux deux bouts."

Ce que je trouve de remarquable dans la description de cette tombe c'est que les compagnons d'armes de ce combattant( dont l'encadrement non indigène) n'avaient pas attendu les directives officielles pour honorer leur frère d'armes. C'est ce respect de l'autre, sur le terrain, quoi que l'on ait pu dire, qui faisait la force et la cohésion des unités de l'Armée d'Afrique.
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[Ar Brav]

Bonjour Jean,

A l'occasion du 90ème anniversaire de la bataille de Verdun, un monument aux soldats musulmans va être inauguré à Douaumont le 25 juin par le président Chirac. Et bien entendu entre autre le fameux RICM sera honoré, quoiqu'il ne comportait pas que des marocains....
Bien amicalement.[/quotemsg]

Bonjour Jean,
Bonjour Stcypre,
Bonjour à tous,

Dans "Ouest France" du samedi 24 juin :


Ceci étant fait (90 ans, après tout, c'est quoi, dans toute une vie d'homme ?), nous allons pouvoir nous pencher sur le problème des pensions, comme pour ceux là :



Escadron de spahis marocains (Escadron Jourdier) du 1er RMSM parti de Syrie vers la Palestine le 30 juin 1940, que l'on retrouvera, toujours au combat, 5 ans pus tard en Allemagne.
Je ne parle pas de ceux restés dans les sables de Lybie, d'Egypte, et d'ailleurs.
Je ne parle pas de leur sang coulant au Belvédère,
Je ne parle pas de ceux qui luttèrent isolés dans leurs positions aux noms si doux, Eliane 5, Isabelle, Béatrice,
Je ne parle pas des Harkis aux mains ensanglantées accrochées aux ridelles des camions , abandonnés à la torture et à une fin atroce, et des quelques survivants parqués dans des camps de la honte dans le sud de la France.

Vous m'excuserez, c'était mon quart d'heure colonial, trop de temps passé en Afrique, sans doute.

Cordialement,
Franck

[JPG08]

Bonjour

On a malheureusement constaté dans l'histoire que beaucoup de colonisateurs ou occupants oublient très vite les services que leur rendent les "locaux", à titre militaire ou autre.
Ces derniers le paient souvent très cher, mais le manque de gratitude (ou de vision politique à long terme) des occupants se paie aussi, à plus long terme.
L'exemple de l'Afghanistan n'est pas le moindre.

Par ailleurs, le recrutement du RICM n'était pas Marocain.
Puisque l'on évoque ce prestigieux Régiment, voici la stèle qui lui est dédiée.
Cordialement,

JPG

[stcypre]

Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour stcypre,
Merci pour la confirmation de la date d'inauguration du monument à la mémoire des combattants et soldats musulmans morts pour la France en 1914-1918.

J'en profite pour reprendre in extenso la note qu'écrivait Gaston Gras, en 1949, en tête de son ouvrage Douaumont 24 octobre 1916, à propos du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc ( R.I.C.M.):
" Le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc (R.I.C.M.), dont il est question dans cet ouvrage, n'est aucunement un régiment composé d'éléments marocains ou même d'Outre-Mer. C'est une formation exclusivement européenne, à laquelle des unités sénégalaises ou somalis ont été accolées, parfois en raison de leur qualité, mais dans des circonstances exceptionnelles seulement.
A l'origine, c'est-à-dire au début de la Grande Guerre, le commandement préleva, sur les troupes en opérations au Maroc, des bataillons formés en corps autonome et qui provenaient des grands régiments coloniaux stationnées dans la Métropole: c'étaient des troupes d'élite, comprenant presqu'uniquement des engagés volontaires et des sous-officiers de carrière. Dès les premières rencontres, notamment aux Marais de Saint-Gond, ces bataillons se mesurèrent avec la Garde Impériale allemande qui en garda un cuisant souvenir.
En juin 1915, trois de ces bataillons furent réunis en un corps unique, qui devint le R.I.C.M. M. le Président Poincaré lui remit son drapeau à Juistcoote, et désormais, les "Bataillons de Marche du Maroc" avaient fait place à un régiment d'effectif normal, alimenté par les jeunes classes 1914, 1915, 1916, 1917, qui s'amalgamèrent merveilleusement avec le noyau des vieilles troupes qui subsiste toujours et forma le levain de cette glorieuse unité.
Le R.I.C.M. ne portait aucun numéro à son écusson: pour marquer qu'il était l'émanation de toute l'Infanterie Coloniale, une ancre, seule, marquait le col des "Marsouins du Maroc".
Commandé par des officiers triés sur le volet, animé d'un incomparable esprit offensif, le R.I.C.M. avait déjà connu la notoriété, lorsque les affaires de Fleury (août 1916) et de Douaumont (24 octobre 1916) lui firent connaître la gloire: la Légion d'Honneur fut donnée à son drapeau après la prise de Douaumont. Jusque là, cette distinction n'avait été accordée qu'aux unités qui s'étaient emparées d'un drapeau ennemi: mais le Fort de Douaumont valait bien un drapeau!
En 1917 et 1918, le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc poursuivit sa carrière, jalonnée des palmes de 10 citations à l'ordre de l'Armée, puis de la Médaille Militaire.
Il avait condensé les vertus des vieilles troupes de la Marine, devenues l'Armée Coloniale en 1901, rompues à toutes les aventures, à tous les exploits; il avait su maintenir l'esprit de l'Arme en fondant les recrues de toutes les parties de la France dans cette prodigieuse union des coeurs dont les vieux "blédards" demeurèrent toujours le ferment.
La gloire du R.I.C.M. est née du dévouement, de la vaillance, de l'esprit de sacrifice de tous ceux qui ont porté l'Ancre à leur collet: près de 15000 morts en furent la rançon.
Aujourd'hui, le Régiment,toujours égal à lui-même, continue avec éclat la trdition en Indochine, tenant toujours haut et ferme le Drapeau aux 15 citations, toujours fidèle à sa noble devise:" Recedit Immortalis Certamine Magno". (Il revient immortel d'un gigantesque combat)."

Je rappelle que ces lignes ont été écrites en 1949 par Gaston Gras, ancien combattant du R.I.C.M., qui participa à la reprise du Fort de Douaumont le 24 octobre 1916.

Cordialement.
Jean RIOTTE.

Bonjour, A signaler le 9 juillet prochain une émission (antenne 2) sur Verdun et les musulmans à 8h 45 à laquelle j'ai participé.
Cette cérémonie fut épique... nous étions parqués comme des moutons, une honte !!!
Bien amicalement.

[Jean RIOTTE]

Bonsoir à toutes et à tous,
Bonsoir Franck,
Bonsoir Pierre,
....et merci pour cet extrait de presse et cette photo....ainsi que pour cette adresse qui me rappelle tant de souvenirs....savez-vous ce que sont devenus les trophées et souvenirs de La Blidéenne?
Cordialement.
Jean RIOTTE.

[mireille salvini]

bonjour à toutes et à tous

par un hasard de zapping,je suis tombée fortuitement sur le reportage qu'avait signalé Stcypre,ce matin dans le cadre de l'émission religieuse consacrée à l'Islam...j'avais complètement oublié et heureusement que ma fille s'amusait avec la télécommande...
je n'ai raté que les 5 premières minutes,mais c'est un excellent reportage sur les soldats musulmans pendant la Grande Guerre,avec images d'archives et interviews de personnalités,explications sur des batailles,des régiments et images du nouveau monument (magnifique)...
de belles paroles républicaines ont été aussi prononcées...
etre français donne beaucoup de droits mais demande beaucoup beaucoup de devoirs..jusqu'au sacrifice parfois...
et qui a dit ça?...le grand recteur de la Mosquée de Paris,Dalil Boubakeur!

l'émission est rediffusée la nuit de mercredi 12 juillet 2006 à jeudi à 02h50 sur France 2,une demie-heure de qualité (et puis on voit le visage de Stcypre avec son petit accent du sud-ouest

amicalement
Mireille

[Jean RIOTTE]

Bonne après-midi à toutes et à tous,
Merci Mireille de nous ( me ) rappeler la rediffusion de cette émission que j'ai complètement zappée pour cause d'enlèvement de la tranchée grand-paternelle par les jeunes classes de la famille emmenées par leurs parents!!!
Cordialement.
Jean RIOTTE.