Voici une petite contribution de ma part aussi.
photo trouvé pour la plupart sur le net mettant en scène des chevaux et des chiens.
Voila voila bonne journée à vous.
PS: dans le journal sur le Vif je me souviens avoir vu un document un article sur les animaux décorés durant la Grande Guerre. Si une personne pourraitr scanner l'article, ça serait sympatique.
Bonjour à tous, à propos de ce sujet "les animaux durant la guerre", je reviens de Londres et en passant par L'Imperial War Museum j'ai eu la surprise de voir une superbe exposition photos et témoignages sur ce thème. Un très beau livre est également en vente, je vous le conseille fortement ! richement illustré !
L'entrée de ce grand musée est gratuit ! seules les expositions temporaires sont payantes !
Enfin, une photo macabre de 1915, près de Carency sur la route de St-Eloi, illustrant le lourd tribut payé par les chevaux (noter la présence de soldats préparant la cuisine !) : http://usera.imagecave.com/frederic/Car ... oi1915.jpg
Cordialement,
Frédéric S.
Bonjour,
"Le poilu avec les boeufs" il correspond parfaitement au travail de mes grands-oncles, l'un est revenu l'autre non. Les poilus sur la photo, sont-ils identifiés ? Merci
Bonsoir à toutes et à tous,
Trouvé au cours de mes dernières lectures ce témoignage sur l' état de grande fatigue des chevaux (et des hommes) du Corps de Cavalerie du général Sordet qui, entre début août et la Bataille de la Marne aurait parcouru quelques 1200 km!
" L' historique du 16ème Régiment de Dragons mentionne à plusieurs reprises l' extrême fatigue des hommes et des chevaux:" La fatigue était grande, les chevaux [buvaient]rarement, [étaient] exténués et blessés sur le dos." A propos des blessures sur le dos, on lit, un peu plus loin:" .....une somme formidable d' endurance et d' énergie fut dépensée. Mais notre allure était lente car nos chevaux étaient bien las, de plus blessés sur le dos, ils répandaient de ce fait une odeur épouvantable de chair pourrie." Paul Lintier (1), à la date du 4 septembre, note que "les chevaux sont encore plus las que les hommes. Leurs plaies suppurent. Personne ne les soigne, et ce n' est pas le pire, car quelques uns ont à subir les remèdes stupides de leurs conducteurs.....Rarement dételés, jamais déharnachés, les traits, les culerons, les croupières surtout leur ont fait des grandes plaies couvertes, tout le jour, de mouches et de taons. Cavalerie misérable, affaiblie encore, comme les hommes, par une incessante diarrhée."
Céline...dansVoyage au bout de la nuit:" [ mon cheval ] n' avait plus de dos, ce grand malheureux, tellement qu'il avait mal, rien que deux plaques de chair qui lui restaient à la place, sous la selle, larges comme mes deux mains et suintantes, à vif, avec de grandes traînées de pus qui lui coulaient par les bords de la couverture jusqu' aux jarrets....on ne pouvait plus le laisser qu' au grand air. Dans les granges, à cause de l' odeur qui lui sortait des blessures, ça sentait si fort qu' on en restait suffoqué. En montant dessus son dos, ça lui faisait si mal qu' il se courbait, comme gentiment, et le ventre lui en arrivait alors aux genoux."....le docteur Schouteeten, vétérinaire:" La guerre de mouvement ne laisse ni le temps ni les moyens matériels d' entretenir les chevaux, de les désseller et encore moins de les panser."......un officier de cavalerie, le capitaine Langevin:" Il semble que la guerre ait aboli toute connaissance du cheval et toute règle de son emploi. On ne desselle plus jamais......Nos chevaux sont de misérables bêtes qui marchent la tête basse, les flancs creux. Ils ne boivent plus. Ils ne mangent plus. On ne les desselle plus dans la crainte de découvrir, sous la couverture, les blessures profondes qu' on y sait. Elles sont si terribles ces blessures, que certaines, déjà, exhalent une odeur intolérable....Nos pauvres chevaux sont une infection qui passe...La division empoisonne. Elle pue le charnier."....une image hantait la mémoire des hommes: celle des chevaux morts qui jalonnèrent, durant toutes ces semaines, les routes de Belgique et de France. " Nous faisons la route par une poussière très dense; partout des chevaux crevés, le ventre gonflé, affreux à voir, répandant une odeur infecte."
(1 )- Ma pièce, journal de guerre d' un artilleur du 44è RAC. L' artillerie emploie pour ses attelages un nombre de chevaux (de trait) beaucoup plus important encore que la cavalerie pour sesrégiments montés.
Bonjour à toutes et à tous,
Relevé au cours de la lecture des souvenirs de Ivan Cassagnau: Ce que chaque jour fait de veuves - Journal d' un artilleur 1914-1916, éditions Buchet-Chastel, 2003, ISBN 2-283-02006-9, 13 euros.
" 1er mai 1915.
J' ai reçu le désagréable cadeau qu' un hibou a cru devoir m' envoyer du haut d' une branche.Bombardé à coups de cailloux, l' oiseau, un superbe grand duc, revenait sans cesse en son perchoir avec des gloussements de colère. Un conducteur lance une corde à chevaux et grimpe à l' arbre. Il y découvre un nid avec trois jeunes hiboux de la grosseur du poing. Il en prend deux qu' il met dans sa chemise, mais la mère intervient alors et le dénicheur lâche le troisième qui s' écrase au sol. J' emporte les deux nocturnes, bien décidé à les élever.
Nos deux pensionnaires sont aussitôt baptisés: Kaiser et Guillaume. Je les transporte dans mon abri et les installe tout au fond, dans un coin sombre, dans un trou que je creuse à même la paroi et que je garnis de paille.
Chaque jour le ravitaillement me rapportera de la cuisine quelques déchets de viande crue que je découperai en menus morceaux et que mes protégés engloutiront consciencieusement dès le premier jour. Les officiers voyant que je réussis dans mon élevage, rendent souvent visite aux oiseaux qui sont photographiés dans toutes les poses.
Je sais, pour avoir élevé déjà des rapaces, que cette engeance, peu délicate, robuste, douée surtout d' un inextinguible appétit, pousse facilement. Kaiser et Guillaume grandissent à vue d' oeil. Ils s' apprivoisent à merveille."
( à suivre )
Cordialement.
Jean RIOTTE. PS: Ivan Cassagnau est originaire du Gers. Incorporé au 6ème RAC, il est rapidement versé comme chef de pièce au 57ème RAC, 30ème batterie, formée de réservistes.