Bonsoir,
Moi, je n'ai pas d'objet de 14-18 chargé d'histoire. Mais j'ai ce petit truc qui peut-être, se rattacherait à celle "d'avant".
Sur mes rayonnages et dans mes tiroirs, c'est bien celui qui donne le plus envie de chercher à écrire une histoire, car la vraie est irrémédiablement perdue.
J'espère que les modérateurs pardonneront ce petit aparté.
J'ai trouvé cette plaque de calcaire dans l'Embrunais, dans un éboulis proche d'un col, à plus de 2000 mètres d'altitude. Sans aucun doute, elle a été gravée sur place : tous les éboulis de cet endroit étaient faits de ces plaques en lesquelles la roche se délite à l'infini.
"H+V 1868 Hono... Vict..."
Honorine et Victor ?
Honoré et Victoire ?
Impossible de trancher, à cette époque, tous ces prénoms étaient à peu près aussi répandus les uns que les autres.
Qui, à cet endroit perdu, a pu graver cette pierre ? Un berger ? Aurait-il possédé l'outil et l'art pour graver aussi profondément, aussi soigneusement (notez les sérifs sur le H !), assez adroitement pour ne pas faire éclater la plaque qui ne mesure maintenant qu'un centimètre ? Un artisan de passage ? Que faisait-il sur ce sentier perdu ?
Qui étaient-ils ?
Lui, a-t-il, deux ans plus tard, coiffé le képi et tiré au chassepot ? L'a-t-elle attendu ?
Autant de questions à jamais sans réponse, mais il reste leur trace dans ma main.
Cdlt
Cyrille
"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)