Projet 2010-2011 : on change tout !

[Valerie Q]

Bonsoir,
Moi je ne dis plus rien, je vais finir par épuiser le dictionnaire des synonymes alors... je déguste...
Merci encore !
Bien cordialement
Valérie

[Club College Anjou]

Bonjour à tous,

Séance 8 : travail sur la manière de raconter l'horreur de la guerre par les combattants. Poèmes (dont un extrait du Sans Tabac du 66e RI), romans autobiographiques, tableaux. Après un petit travail sur le vocabulaire de la tranchée et son organisation.
Nous verrons la semaine prochaine le résultat des activités réalisées depuis les vacances de la Toussaint.

Bien cordialement,
Benoît et Arnaud

[Club College Anjou]

Bonjour à tous,

Pour la dernière fois de l'année... 2010, un petit message pour vous indiquer qu'une sélection des productions des élèves de cette séance 09 sont sur le blog. Ainsi que le détail d'une séance qui encore été bien dense : après la distribution des arbres généalogiques pour passer à la 2e partie de l'IDD en février prochain à la fin du cours de Français, une heure trente pour d'abord revenir sur quelques manière de dire la guerre avant de lancer les élèves dans la rédaction de deux paragraphes insérés dans une lettre inédite de Marcel Dixneuf pour qu'ils mettent les mots sur ce que Marcel n'a pas réussi à écrire. Travail de français, tout en essayant de respecter le contexte difficile du mois d'octobre 1914, sans entrer dans une vision trop cinématographique ou caricaturale. Ce qui nous a permis de constater que nos élèves n'ont pas une vision trop héroïque des combattants mais très humaine et sensible.
N'hésitez pas à commenter les productions qui vous interpellent sur le blog : les élèves lisent les commentaires !

Bien cordialement,
Benoît et Arnaud

[armand]

Bonjour

Merci. On aura donc des choses intelligentes à lire au coin du feu et on se sentira moins bête.

Amicalement
Armand

[Valerie Q]

Bonsoir,
encore une belle séance, très productive. Les textes des élèves montrent bien leur compréhension de ce qui a été vu précédemment.
Comme quoi travailler intelligemment n'est pas nuisible...
Bien cordialement
Valérie

[Club College Anjou]

Bonjour à tous,

Nous avions peur que les deux semaines de vacances nous ramènent des élèves moins motivés. Il n'en est rien.
Nous avons commencé par récupérer les arbres généalogiques réalisés pendant les vacances. La surprise, bonne, a été de taille : 13 élèves sont arrivés à la générations qui a fait la guerre et ont trouvé 52 personnes de leur famille ayant pu être mobilisés. Quand on pense aux mois de recherches qu'il fallait au club pour obtenir ces informations, preuve est que ce travail motive plus des 3/4 de notre effectif (à ces 13 élèves, nous ajoutons les 5 qui n'ont pas encore fini la recherche et sont en bonne voie et 2 qui sont hélas bloqués) ! Des photographies ont été trouvées et la discussion. Grâce à l'exemple d'un arbre récupéré dès lundi, nous avons pu expliquer à nouveau le pourquoi de cette recherche aussi lointaine et l'intérêt de trouver des photographies pour mettre un visage sur un nom.

Ensuite, pour se remettre dans l'IDD, nous avons discuté sur deux images de soldats anglais (vie dans la tranchée en hiver, creusement d'une tranchée). Puis fait écrire les élèves sur une série de 5 images montrant un groupe de Britanniques partir à l'attaque pour un "coup de main", images célèbres visibles sur le site des Archives d'Ecosse. Voici celle qui a le plus marqué les élèves, puisque l'objectif était justement qu'il justifie le choix de l'image la plus "parlante" à leurs yeux.



Pour terminer, les élèves ont récupéré, transcrites, corrigées et annotées, leurs productions d'avant les vacances sur le thème : "ce que Marcel Dixneuf n'a pas pu écrire dans ses lettres, l'horreur de la guerre".
Après lecture de quelques exemples, dont certains ont réussi à créer une vraie émotion dans la classe, tous se sont remis à l'écriture.

Pour plus de détails, le blog de l'IDD : http://club1418clganj.canalblog.com/

Bien cordialement,
Benoît & Arnaud

[Club College Anjou]

Bonjour à tous,

Les élèves ont fini leur travail sur "dire l'horreur". Chacun a rédigé deux textes insérés dans une lettre de Marcel Dixneuf où celui-ci aurait écrit sur l'horreur de ce qu'il voyait et sur sa vie quotidienne.
Lors de la séance 12, 5 lettres ont fait l'objet d'une lecture et d'une discussion. Une surprise fut aussi réservée aux élèves : l'un des textes lu était de Marcel Dixneuf. Alors que nous leur avions dit qu'il n'avais pas réussi à écrire ce qu'il avait vu, en réalité il l'a fait, une seule et unique fois. Lu dans un lot de textes d'élèves, cela leur a permis de constater la qualité de certaines productions car il était bien difficile de différencier l'original des autres travaux.
Saurez-vous par une simple lecture retrouver le texte de Marcel Dixneuf ?

A vous de voir : http://club1418clganj.canalblog.com/

La semaine prochaine, début de la dernière étape du travail sur Marcel Dixneuf : réalisation d'une biographie collective. Chaque groupe aura la charge de développer un aspect de sa vie. Ce sera aussi l'occasion de leur parler de ce qu'il est devenu (ils ne le savent toujours pas) en lisant une dernière lettre.

Un merci tout particulier aux membres du forum qui ont permis de retrouver un mot de la lettre originale qui restait illisible. Bravo Stéphan pour ta perspicacité.

Bien cordialement,

Benoît & Arnaud

[Valerie Q]

Bonjour à tous,
Encore un fois un beau travail qui mérite d'être encouragé !
Merci aux élèves et aux profs de nous l'offrir
Bien cordialement
Valérie

[Club College Anjou]

Bonjour à tous,

En guise de fin.

Jeudi, le 13 juin 1918

Bien chère petite amie,

Peut-être as-tu deviné ce que contient cette lettre ? Sois forte, aie du courage, j'en ai eu moi. C'est à toi que je m'adresse pour apprendre le terrible malheur qui nous frappe. Je t'ai envoyé dans les deux lettres précédentes pour vous préparer à la terrible nouvelle, mais je le savais déjà. Ma pauvre bien aimée, notre petit Marcel n'est plus ! Dieu l'a rappelé à lui, il est au ciel avec les anges ! Il a été tué d'une balle au front le 10 juin à 1 heure de l'après-midi et le lendemain j'apprenais ce grand malheur. Quel coup de massue ! Comment ai-je pu supporter cette nouvelle ? Dieu m'en a donné la force. Je t'écris en sanglotant. Je souffre vois-tu ! Quelle douleur ! Oh ! Mon Dieu, je n'ai plus de petit frère ! Oh ! Mon petit Marcel chéri, mon petit frère bien aimé, il me faudra maintenant vivre sans toi ! Je ne puis le croire ! Et maman, ma pauvre petite maman, pourra-t-elle supporter ce coup terrible ? Quel malheur ! Quel grand malheur ! Lui qui était si mignon, notre petit Benjamin, pauvre cher martyre ! Tu es plus heureux que nous, tu es au ciel ! Du haut du ciel mon bien aimé, prie pour ceux que tu aimes et que tu laisses ici bas. Il avait communié le jour de la fête du Sacré Cœur.

Je sais que cette lettre va te causer un grand chagrin, mais crois-tu qu'il ne me faut pas du courage pour écrire toutes ces lettres, je n'y vois presque rien. Je ne fais que pleurer ! Marcel ! Mon petit Marcel ! Ah ! Quand j'y penses !

Tu voudras bien prévenir Emile, tu le consoleras notre grand frère, oh ! Quelle peine pour nous tous !

Pour prévenir maman, je ne sais quoi vous dire. Voilà ce que j'ai fait ! J'ai écrit en même temps qu'à toi deux lettres à Emilie, une disant la blessure, la seconde disant cette blessure grave. J'ai également écrit à Vallet de la même façon, hier j'ai envoyé une lettre à tante Marie de Vallet annonçant la terrible nouvelle et leur disant d'aller à Pont-Rousseau en faire part à Emilie, comme leur lettre est partie un jour avant la tienne, Emilie sera peut-être prévenue au moment où tu recevras celle-ci. Je leur dis sur leur lettre que je t'écris aujourd'hui te disant tout et que tu dois prévenir Emile. Maintenant c'est à vous tous que je laisse le soin de prévenir maman, tachez de vous entendre, mais, oh ! Je vous en prie, prévenez ma chère petite maman doucement, oh ! Bien doucement ! Oh ! Consolez la, ma bien aimée, dis-lui que j'ai eu du courage.

Maintenant, je vais vous donner quelques détails. Lundi soir, on me disait que Marcel avait été blessé et c'était tout. J'étais déjà très inquiet et le lendemain matin, on m'apprenait la terrible nouvelle. Ah ! Quel coup de massue ! Aussitôt le commandant de Bataillon s'avance à moi et vient me serrer la main, il le savait depuis la veille, ainsi qu'à peu près tous ceux qui m'entouraient. Je pars aussitôt à sa compagnie qui était toujours en lignes. Je vois les lieutenants de sa compagnie qui me le confirment. Ils m'ont raconté à peu près ce qui s'était passé. Marcel avec sa section avait été envoyé en, renfort du 1er bataillon, le sien étant en réserve, nous avions déjà reculé et les Boches avançaient, il croyait en se portant en avant trouver la 1ère compagnie, mais dans un champ de blé, il se heurte à des Boches, aussitôt, ils se replient légèrement, ce repli fait, Marcel se met avec sa section face aux Boches, aussitôt il reçut une balle en plein front (il était à genoux, je crois), il pousse un léger cri, tombe sur le côté, il n'était plus ! Il n'avait pas souffert. Oh ! Je crois le voir tomber mon frère, pauvre petit sous-lieutenant ! Il était déjà aimé de ses hommes. A ce moment, les nôtres se repliaient encore et les Boches arrivaient à peu près où était tombé Marcel. Voilà ce que l'on m'a dit.

Les officiers de sa compagnie m'avaient promis de faire tout leur possible pour faire ramener son corps, j'avais envie de rester pour y aller moi aussi, mais tous m'en ont dissuadé. Le commandant du bataillon m'envoyait aussitôt à l'arrière aux cuisines, où je suis en ce moment, il est vrai que je ne pouvais rester en lignes dans l'état où j'étais ; le régiment est toujours en lignes.

Je craignais qu'on ne puisse le ramener des lignes, mais je conservais ce triste espoir, car dans la journée de mardi, nos troupes reprenaient à peu près ce qui avait été perdu la veille. Ce matin j'apprenais qu'il avait été enterré hier dans le cimetière de Hémévillers (Oise) à 5 ou 6 kilomètres des lignes ; aussitôt, je pars, je me dirige à l'infirmerie régimentaire, là on me le confirme et on me dit qu'on lui avait fait un cercueil et on me remet sa musette qui était sur lui. Il avait bien peu de choses dans cette musette, son quart, cuillère, fourchette, papier à lettres, mais c'était une fortune pour moi, j'embrasais toutes ces choses qui lui avait appartenu. Je me dirige au cimetière, déjà plusieurs tombes, je cherche et je vois une tombe avec une croix de bois et sur cette croix une petite plaque de tôle sur laquelle « Sous-lieutenant Dixneuf Marcel classe 1913, tué le 12 juin 1918 » (Il y a erreur puisque c'est lundi qu'il est tombé). Aussitôt je me jette à genoux et j'embrassais cette terre fraichement remuée et qui recouvrait celui que nous aimions tant, je voulais prier mais les sanglots m'en, empêchaient ! Oh ! Simple petite tombe qui servait de dernière demeure à mon petit frère. Je suis allé chercher quelques œillets et quelques roses que le mis sur sa tombe. Puis je pris un peu de terre de cette tombe ainsi que quelques petits morceaux de bois de la croix.

A dans cinq semaines pour la fin du travail sur Marcel Dixneuf.

Merci Valérie pour vos encouragements et surtout vos commentaires aux élèves. Léa a été très touchée. Ce regard extérieur à celui de leurs enseignants permet de leur montrer concrètement l'intérêt de leur travail, pas seulement pour eux ou une évaluation, qu'ils sont lus. C'est très motivant et même source de fierté.

Bien cordialement,
Benoît & Arnaud

[Club College Anjou]

Bonjour à tous,

Quelques longues semaines sans informations sur le projet. Pourtant il avance. La biographie de Marcel Dixneuf est pratiquement achevée et sera présentée samedi prochain aux portes ouvertes de notre établissement. Si vous passez par Sablé le matin...
Aujourd'hui, c'était après-midi aux Archives départementales de la Sarthe pour permettre aux élèves de trouver les fiches matricules de leurs ancêtres du 72 avant qu'ils ne se lancent, jeudi prochain, dans un travail plus personnel sur ces personnes.



Bien cordialement,
Benoît & Arnaud