NORD CAPER - Patrouilleur
Re: NORD CAPER - Patrouilleur
La goélette est à cent mètres à peine. Au roulis, ses voiles, qu'aucune brise ne gonfle, battent lourdement contre les haubans.
— Oh ! bon Dieu...
D'un coup de jumelle, Lacombe a vu.
A la barre du voilier, le patron porte un fez rouge. Sur le pont, des hommes sont couchés en deux groupes. Une dizaine à l'arrière, une trentaine au pied du grand mât, enroulés dans des couvertures grises, coiffés du tarbouch de la cavalerie ottomane, lequel est d'astrakan noir et porte, couvrant tout son fond plat, une grande étoile d'argent à branches rectangulaires. Toute une troupe contre nos quatre hommes.
En une seconde, Lacombe décide.
— A la manœuvre, tout le monde. Attrape à accoster le Turc. Hissez les couleurs.
A l'abordage ! C'est le seul moyen de s'en tirer. Si on canonnait la goélette, l'enseigne et son équipe seraient massacrés sans rémission. A toute vitesse, le Nord-Caper manœuvre pour élonger le voilier à contrebord*. Les gabiers disposent les amarres.
Soudain, sur la passerelle, une voix retentit formidable, une voix de bronze qui cesse les tympans ; c'est Lacombe qui hurle dans un gigantesque mégaphone** :
— Kristoulakis, veille le second !
Il était temps... Sur la goélette, Poulallier, revolver au poing, parlemente avec le patron. Au-dessus des corps allongés à leurs pieds, des têtes à peine réveillées se dressent. Rien n'est berceur comme le roulis d'un voilier pris par le calme. Mais, derrière l'enseigne, un homme est debout, vêtu de la grande capote gris clair des officiers turcs, chaussé de hautes bottes vernies. Il vise l'enseigne avec un browning, tout en distribuant des coups de pieds aux dormeurs voisins.
* A contrebord signifie : parallèlement et en sens contraire, l'arrière de chaque navire contre l'avant de l'autre.
** Le mégaphone n'est autre que le porte-voix de l'ancienne marine. L'argot des matelots l'a très justement baptisé « gueulophone ».
Au cri poussé par Lacombe, Kristoulakis se retourne ; son poing, armé d'un antique revolver, clou hors d'usage balistique, mais casse-tête parfait, s'abat en plein visage du Turc qui dégringole et lâche son arme, car le youyoutier Merlin, Boulonnais rapide et vigoureux, lui a porté, en même temps, un « bras tordu » selon toutes les règles de la lutte japonaise. Ainsi tombe, hors de combat et désarmé, l'élégant lieutenant Loufty-Bey, un des produits les plus distingués de l'école de guerre de Constantinople.
Une minute plus tard, le Nord-Caper accoste la goélette. Une troupe hurlante de matelots français saute du gaillard d'avant sur la dunette turque. Le pêcheur Malfoy est en tête, bonnet sur l'oreille droite, manches de salopette en toile brune relevées jusqu'au coude, superbe et terrible, poings en avant. Dur réveil pour les gradés et les soldats turcs entassés autour du grand mât ! A grands coups de bottes ou de sabots, nos hommes piétinent le tas de corps couchés. On dirait une meute de dogues à la curée. Les cinq hommes armés de fusils abattent à coups de crosse tout Turc essayant de se lever. Les deux canons du Nord-Caper sont pointés vers ce grouillement humain que le mégaphone semble aussi menacer, tel un tromblon prêt à cracher la mitraille. C'est la surprise dans toute sa beauté. Les malheureux Turcs n'y comprennent goutte, ils voudraient bien que quelqu'un leur donnât un ordre. Oh ! ils obéiraient tout de suite, car, si leur initiative est nulle, ils ne connaissent point la peur. Mais Lacombe emploie la bonne tactique : séparer les chefs de leurs hommes. Et, tel Jupiter tonnant, il dirige le combat :
— Hardi, mes garçons ! Tous à l'arrière. Aux officiers !
Surexcités par la lutte, les matelots se ruent. Près du gouvernail, la mêlée est telle qu'aucun des chefs turcs n'ose tirer. Les Français cognent dru. Ils sont à leur affaire. Vraiment, de telles minutes paient d'un seul coup l'ennui des longues patrouilles inutiles. Le commandant supérieur turc, chef d'escadron Ahmed Fehmi, abruti par un coup de tête bretonne reçu dans l'estomac, fait camarade. Un marin le désarme et l'oblige à passer sur le Nord-Caper.
Mais Loufty-Bey s'est relevé. Il tente de rallier ses hommes, crie des commandements. Il faut le museler.
— Kristoulakis, emballe-le. Jette-le-moi ! Les autres aussi, désarmez-les tous !
Ainsi tonne Lacombe. L'officier turc, saisi à la gorge et au ceinturon, est poussé jusqu'au plat-bord, puis basculé. Après un double saut périlleux, il atterrit au pied de la passerelle du Nord-Caper, la tête contre une épontille, juste à temps pour recevoir sur son dos le lieutenant Moursal, que Merlin vient d'expédier par le même chemin.
Ainsi se trouve décapitée la défense ottomane.
Groupés et faisant mine de se mettre en défense, il reste huit sous-lieutenants à peau bronzée, demi-noirs ou arabes. Mais peu importe la nuance... Sous l'assaut de Malfoy, de Kristoulakis, du second-maître Boussard, ils sont désarmés et, cul par-dessus tête, précipités, tels des ballots, sur le pont du chalutier où ils arrivent meurtris et résignés. Mektoub*.
Pendant l'assaut des Français sur l'arrière de la goélette, le second-maître manœuvrier Jourdan reste seul, au pied du grand mât, revolver au poing, chargé de contenir les soldats. Mais ceux-ci se ressaisissent et le second-maître va y passer, lorsque survient le matelot Barbet, petit, maigre et expert en savate. De deux coups de pied douloureusement placés, il expédie deux Turcs. Et voici venir les mécaniciens et les chauffeurs, démons noirs et demi-nus, guidés par le quartier-maître Berthou, gamin blond qui brandit sa masse de forgeron et par le quartier-maître fusilier Jacolot, ex-moniteur do boxe à l'école de Lorient. Tout se calme à leur arrivée...
Mais, à bord du Nord-Caper, Loufty-Bey refuse encore de s'incliner devant la force... Revenu à lui, il constate que les Français se battent un contre quatre**. C'est trop fort, vraiment. L'officier têtu commence de haranguer ses camarades encore ahuris de la trajectoire aérienne qu'ils viennent de parcourir. Lacombe, cette fois, en a assez ; il se tourne vers le quartier-maître timonier de la passerelle :
— Scour, mets-lui un direct. Et boucle-le dans le poste.
Scour, géant barbu, franchit la rambarde, se laisse choir sur la tête d'un sous-lieutenant qu'il écrase tant soit peu et, d'un seul coup en pleine face, abat Loufty-Bey, qu'il traîne dans le poste des seconds-maîtres. D'un geste sans réplique, il invite les autres officiers à rejoindre leur camarade et donne un tour de clef.
— Paré, commandant.
— Bien, mon ami, va rejoindre tes copains.
Le quartier-maître escalade le voilier. Mais déjà la paix y règne. Rendus passifs par la mise hors circuit de leurs officiers, abrutis par la dernière mêlée, sidérés par le tonnerre du mégaphone, les soldats ont capitulé. Conduits par Kristoulakis., un par un, les mains hautes, ils embarquent sur le Nord-Caper. Sur le front de chaque nouvel arrivant, le second-maitre Jourdan appuie fortement le canon de son revolver, tandis que le second-maître fourrier Guilloux, qui semble plus turc que les Turcs, avec sa peau tannée, son nez en bec d'aigle, sa grosse moustache noire et ses sourcils terribles, fouille poches et ceintures et jette les armes dans un sac à pain. Vingt poignards, vingt revolvers. Enfin, Malfoy, calier de son état, prend charge des prisonniers. Il a ouvert la grande écoutille de l'avant et supprimé l'échelle.
— Saute là-dedans, figure d'Arbi.
Les Turcs sautent. La grande cale à poisson les avale tous. Trente-deux hommes en tout. Trente-deux gaillards qui n'ont pas osé... Pas plus que leurs onze officiers ! Heureusement !
Toute l'affaire a duré juste une heure. Mais, au bout de cette heure-là, Lacombe est aphone, totalement.
* C'était écrit.
** Exactement 10 Français armés contre 43 Turcs en armes, dont 11 officiers.
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: NORD CAPER - Patrouilleur
10. Si-Achmet attend…
Sur la côte de la Grande Syrte, quelque part entre Ben-Ghazi et Solloum, on attend la goélette sans nom.
Ahmed-Fehmi, à la fois chef d'escadron turc et cheikh senoussi, Loufty-Bey, Moursal et les autres doivent apporter la bonne parole à ceux qui, dans le désert de Libye comme en Tripolitaine, hésitent encore... Des sous-marins déjà ont amené des officiers ottomans, mais aucun matériel n'a pu passer. Les sous-marins, aussi bondés d'appareils que des boîtiers de montre, ne se prêtent pas à ce transport. Et l'on attend les cadeaux qui doivent vaincre les derniers scrupules de Si-Achmet, grand cheikh des Senoussis et de ses lieutenants. Ils comprendront que les Alliés mentent, qui se disent maîtres de la mer, puisqu'un simple voilier aura pu leur échapper.
Il faut qu'il passe. Il faut qu'enfin tous les Bédouins nomades, fanatisés par Noury-Bey, frère d'Enver-Pacha, jettent les Italiens à la mer et donnent l'assaut à la vallée du Nil. En même temps, l'armée qu'on prépare secrètement à Stamboul traversera de nouveau le désert du Sinaï pour venger l'échec sanglant subi par Djemal, en février 1915, au canal de Suez. Depuis un an tout juste, la guerre sainte est proclamée. Elle devait soulever l'Islam des Indes au Maroc, immobiliser des troupes alliées à la frontière afghane, en Égypte, en Afrique du Nord, partout. Et la guerre sainte a fait long feu. Mais l'heure approche...
Cependant l'Angleterre est bien forte et le grand Cheikh ne se décide point. Grâce au Nord-Caper, pendant quatre semaines encore il hésitera. Le général Maxwell, prévenu, aura le temps d'évacuer Solloum, que les Senoussis convoitent. Il pourra masser ses troupes à Matruh, leur envoyer des renforts venant des Dardanelles. Ainsi les Anglais pourront vaincre les troupes de Djafer Pacha, le 25 décembre 1915, à Barani, les battre de nouveau à Hassalin, le 13 janvier 1916, et les écraser définitivement, fin février, à Barani encore et à Solloum.
Telle est l'œuvre du Nord-Caper.
La goélette est pleine de cadeaux précieux, de matériel de guerre et de proclamations par dizaines de milliers. Une quinzaine de Turcs, extraits de la cale à poisson, commencent de transborder les caisses. Kristoulakis, hérissé d'armes de grand prix, leur traduit sans aménité les ordres. Ils sont nets : l'obéissance ou la mort immédiate, suivie d'immersion. Dociles et respectueux, les grands gaillards travaillent.
Voici des ballots de tabac d'Orient, des montagnes de conserves des premières marques. Les matelots français sont dans la joie. L'ordinaire va devenir fameux pendant les mois à venir... Ils attendent le champagne. Hélas ! Le voilier est musulman ! Trop vite, le pont du chalutier est bondé à ne plus savoir où mettre une caisse de plus, et la goélette est encore aux trois quarts pleine. Lacombe a grande envie de la remorquer jusqu'à Milo. Mais si, alourdi par cette grosse barque, il rencontrait un sous-marin... Il faut y renoncer. Le pont du voilier est arrosé de pétrole, puis le Nord-Caper ouvre le feu. Le Turc flambe, saute et coule aussitôt.
Noury-Bey et sa clique attendront en vain.
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Re: NORD CAPER - Patrouilleur
11. Le retour
Milo, 8 novembre. La rade est presque vide.
Le capitaine de vaisseau Violette, commandant supérieur des chalutiers, est parti pour Stampalie avec sa flottille. Dans l'immense cirque d'eau aux bords gris et escarpés que domine le mont Élias, le Dehorter et la Foudre sont à l'ancre. Le Dehorter, contre-torpilleur, porte le guidon du capitaine de vaisseau commandant la croisière Sud de l'Égée ; la Foudre est navire-atelier et relais de T. S. F. entre Malte et le Levant. Sur la côte Nord, le paquebot Yunnan est au sec. Une torpille allemande l'a éventré le 7 octobre, et les patrouilleurs ont réussi à le remorquer là. De la pointe Kalamaria à la pointe Bombarda, en travers du goulet d'entrée, un petit chalutier, roulant bord sur bord, monte la garde le long d'une ligne de bouées. Elles portent le filet protecteur, un pauvre barrage, haut tout juste de 20 mètres, laissant sous lui 70 mètres de profondeur sans obstruction aucune. Un sous-marin entrerait comme il voudrait. Heureusement l'ennemi croit la passe hermétiquement bouchée...
A 9 heures, le Nord-Caper se présente. Il s'est annoncé par T. S. F. et la nouvelle s'est répandue à terre, nul ne sait comment. Le rivage fourmille d'indigènes descendus de Kastro, capitale de l'île, perchée sur un morne dont l'aspect rappelle étrangement la colline de Six-Fours chère aux cœurs toulonnais. Tous ces Grecs ne sont pas venus pour acclamer les vainqueurs, car les Miliotes sont ardemment royalistes, et c'est tout dire... mais certaines gens saisissent volontiers l'occasion de huer l'ennemi d'hier, même enchaîné par l'ennemi de demain... Les curieux en sont pour leurs frais. Le Nord-Caper n'a pas eu le temps d'arrimer les caisses qui encombrent le pont jusqu'à dépasser les bastingages. Les prisonniers restent invisibles.
Depuis deux siècles, le temps est passé où Milo servait de dépôt au butin et aux captifs que les grands corsaires enlevaient aux galères barbaresques ou aux nefs du Grand-Seigneur. Alors Beneville Téméricourt, d'Hocquincour, Cruvelier, d'Antrechaus, Poussel, l'Orange, Lauthier et tant d'autres entassaient captifs et richesses dans le couvent des capucins français. Lacombe est de la même race que ces grands aventuriers... mais Milo est terre grecque. Si bien que le commandant du Dehorter ne sait que faire de tous ces Turcs, de tout ce matériel, en attendant une occasion de les expédier à Malte. Le Nord-Caper pourrait peut-être s'en charger, mais son équipage est bien réduit.
- Commandant, objecte Lacombe, j'ai eu assez de monde pour les prendre. Vous pouvez être tranquille, je saurai les garder.
A 4 heures du soir, le chalutier appareille pour Malte. La surveillance est facile. Résignés d'abord, les Turcs ont bientôt pris l'habitude d'une détention qui n'a rien de terrible. Les menaces véhémentes proférées par Kristoulakis, — lequel fait dix-huit heures de faction par jour, — sont restées platoniques. Sous-officiers et soldats ottomans ont connu le dressage germanique ; devant la manière française, ils demeurent stupéfaits. Et le fait d'avoir été pris par un navire de France atténue grandement, pour les officiers, l'humiliation de la capture. Ahmed-Fehmi se serait suicidé s'il était tombé en d'autres mains...
Les chefs sont conquis par la courtoisie de Lacombe. Le commandant du Nord-Caper leur a laissé leurs bijoux et leur argent ; il a mis en sûreté, dans sa propre cabine, leurs effets personnels ; il les alimente chaque matin de cigarettes égyptiennes de la meilleure marque, achetées à Malte. A ces procédés s'ajoute la douceur de tous envers les simples troupiers. Tant et si bien que, pendant les trois jours de traversée vers Malte, la détente naît, puis la confiance. Les langues se délient, Lacombe apprend ainsi nombre de détails précieux. Les vrais Turcs haïssent les Allemands et cet Enver-Pacha qui rêve de détrôner la dynastie régnante et de se faire proclamer sultan. Les difficultés militaires sont grandes : il reste peu de troupes à Constantinople ; il faut quand même envoyer des renforts au Caucase, tenir tête aux Alliés à Gallipoli, et les Bulgares réclament des renforts qu'ils ne recevront jamais. Enfin, aucun officier turc ne croit au succès de l'opération que l'on prépare contre le canal de Suez...
Par un temps idéal, la traversée s'achève. Voici le dernier soir, les prisonniers deviennent soucieux. Pourvu que, demain, on ne les livre pas à l'Angleterre !
Et chacun des officiers offre au commandant français une photographie dédicacée, puis l'on prend rendez-vous à Stamboul, après la guerre.
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Re: NORD CAPER - Patrouilleur
12. La fourragère
Par T. S. F., la Foudre a prévenu l'armée navale.
En ce matin radieux du 11 novembre 1915, le Grand Port de Malte attend le Nord-Caper. Le long des murs de La Valette, au pied des remparts de Floriana, les navires sont, ce jour-là, nombreux. Français venus de Toulon et de Bizerte. Anglais descendus de Moudros. Équipages massés sur les passavants, officiers sur les plages arrière, gardes alignées, musiques prêtes.
Le voici. Entre la ligne des dreadnoughts et celle des croiseurs de bataille, il s'avance, rafiot minuscule, peinture rongée par la mer, cheminée encroûtée de sel, dunette encombrée de butin mis en tas, matelots aux postes de manœuvre, haillonneux.
Couvert de gloire.
Des hourrahs sans fin. La Marche Lorraine et la Marseillaise que jouent les Anglais. Tous les bâtiments crient leur admiration à cette poignée d'hommes à défroque râpée, qui amène prisonnière, alignée entre la cheminée et le mât de misaine, la troupe magnifique des beaux gaillards flambant neuf qui, eux, sont les vaincus... Elégants officiers en grands manteaux clairs, en bottes vernies... mais dont les sabres sont dans la cabine du commandant, avec le pavillon rouge à croissant et étoile blancs, le pavillon de la goélette sans nom. Sous-officiers, soldats superbes, hauts de six pieds, faces d'ébène ou de bronze patiné, vêtus de kakis tout neufs, impeccables... surveillés par deux ou trois petits gars de chez nous et par Kristoulakis, arsenal vivant.
Oui. Trente hommes, dont vingt étaient sans armes, trente marins commandés par un fameux chef, avec leurs poings, avec leur furie française, et sans verser une goutte de sang, ont capturé quarante-trois soldats d'élite, turcs, bédouins, arabes, armés jusqu'aux dents.
Le chalutier stoppe, l'ancre tombe. Vers le Nord-Caper des yoles se hâtent, arborant des marques d'amiraux.
Et, sans attendre, le commandant en chef de l'armée navale française fait, des vareuses élimées de nos matelots, le plus bel uniforme du monde, en y accrochant la fourragère glorieuse, qu'aucun bâtiment de surface de la flotte française n'a encore obtenue.
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Re: NORD CAPER - Patrouilleur
Bonjour à tous,
Voici la liste du personnel du Nord Caper cité â l'ordre du jour de l'armée navale :
Lieutenant de vaisseau Lacombe, commandant
LACOMBE Edmond - Lieutenant de vaisseau - ; Date : 11/1915 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
Commandant l'aviso auxiliaire NORD CAPER. A fait preuve de courage, de décision et d'énergie en s'emparant de haute lutte d'une goélette turque portant 43 hommes armés dont 11 officiers et un matériel de guerre important.
Enseigne de vaisseau de 1ère classe auxiliaire Poulallier
POULAILLER Bernard, Joseph - Enseigne de vaisseau de 1ère classe auxiliaire - ; Date : 11/1915 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A fait preuve de courage et de décision en maîtrisant un officier turc qui le menaçait de son revolver.
Second-maitre Jourdan
JOURDAN Alphonse - Second-maître de manœuvre - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Cancale, 2.086 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A montré beaucoup de courage et d'énergie en tenant tête à plusieurs soldats turcs qui le menaçaient.
Second-maître Guilloux
GUILLOUX Yves, Marie - Second-maître fourrier - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Saint Brieuc, 3.959 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A montré beaucoup d'énergie et de sang-froid en désarmant à bord du NORD CAPER les prisonniers turcs.
Second-maître Boussard
BOUSSARD Yves - Quartier-maître mécanicien - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 92.178-2 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A contribué par son énergie au désarmement rapide des soldats turcs sur la goélette.
Quartier-maître Scour
SCOUR Pierre, Marie - Quartier-maître de timonerie réserviste - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Marseille, 8.640 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
Par son énergie et son sang-froid, a contribué à empêcher la résistance des soldats turcs sur la goélette.
Quartier-maître Berthou
BERTHOU Yves - Quartier-maître mécanicien - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 92.178-2 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A contribué par son énergie au désarmement rapide des soldats turcs sur la goélette.
Quartier-maître Jacolot
JACOLOT Jean, Louis - Quartier-maître fusilier - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 14.287-4 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A montré beaucoup d'énergie dans la prise des soldats turcs après l'abordage de la goélette.
Matelot Barbet
BARBET Emile - Matelot sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 35.263-1 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A aidé le Second-maître JOURDAN à tenir tête à une dizaine de soldats turcs et à les désarmer ; par son courage a sauvé la vie au Second-maître JOURDAN.
Matelot Merlin
MERLIN Alfred, Eugène - Matelot de 3e classe sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Boulogne, 1.476 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A réduit à l'impuissance un officier turc qui mettait en joue l'enseigne de vaisseau POULAILLER.
Matelot Malfoy
MALFOY Pierre - Matelot sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Boulogne, 1.838 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A sauté sur la goélette l'un des premiers et a maîtrisé un officier turc qui le menacait de son revolver.
Matelot Brest
BREST Jean, Baptiste, Joseph - Matelot sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Boulogne, 1.956 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A été blessé sur la goélette en faisant embarquer les prisonniers sur le NORD CAPER.
Le matelot Brest fut le seul blessé pendant le combat.
Interprète Kristoulakis
Sources :
On se bat sur mer, Paul Chack, Les Editions de France, 1926
http://www.netmarine.net
Cordialement,
Franck
Voici la liste du personnel du Nord Caper cité â l'ordre du jour de l'armée navale :
Lieutenant de vaisseau Lacombe, commandant
LACOMBE Edmond - Lieutenant de vaisseau - ; Date : 11/1915 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
Commandant l'aviso auxiliaire NORD CAPER. A fait preuve de courage, de décision et d'énergie en s'emparant de haute lutte d'une goélette turque portant 43 hommes armés dont 11 officiers et un matériel de guerre important.
Enseigne de vaisseau de 1ère classe auxiliaire Poulallier
POULAILLER Bernard, Joseph - Enseigne de vaisseau de 1ère classe auxiliaire - ; Date : 11/1915 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A fait preuve de courage et de décision en maîtrisant un officier turc qui le menaçait de son revolver.
Second-maitre Jourdan
JOURDAN Alphonse - Second-maître de manœuvre - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Cancale, 2.086 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A montré beaucoup de courage et d'énergie en tenant tête à plusieurs soldats turcs qui le menaçaient.
Second-maître Guilloux
GUILLOUX Yves, Marie - Second-maître fourrier - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Saint Brieuc, 3.959 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A montré beaucoup d'énergie et de sang-froid en désarmant à bord du NORD CAPER les prisonniers turcs.
Second-maître Boussard
BOUSSARD Yves - Quartier-maître mécanicien - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 92.178-2 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A contribué par son énergie au désarmement rapide des soldats turcs sur la goélette.
Quartier-maître Scour
SCOUR Pierre, Marie - Quartier-maître de timonerie réserviste - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Marseille, 8.640 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
Par son énergie et son sang-froid, a contribué à empêcher la résistance des soldats turcs sur la goélette.
Quartier-maître Berthou
BERTHOU Yves - Quartier-maître mécanicien - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 92.178-2 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A contribué par son énergie au désarmement rapide des soldats turcs sur la goélette.
Quartier-maître Jacolot
JACOLOT Jean, Louis - Quartier-maître fusilier - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 14.287-4 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A montré beaucoup d'énergie dans la prise des soldats turcs après l'abordage de la goélette.
Matelot Barbet
BARBET Emile - Matelot sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : 35.263-1 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A aidé le Second-maître JOURDAN à tenir tête à une dizaine de soldats turcs et à les désarmer ; par son courage a sauvé la vie au Second-maître JOURDAN.
Matelot Merlin
MERLIN Alfred, Eugène - Matelot de 3e classe sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Boulogne, 1.476 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A réduit à l'impuissance un officier turc qui mettait en joue l'enseigne de vaisseau POULAILLER.
Matelot Malfoy
MALFOY Pierre - Matelot sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Boulogne, 1.838 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A sauté sur la goélette l'un des premiers et a maîtrisé un officier turc qui le menacait de son revolver.
Matelot Brest
BREST Jean, Baptiste, Joseph - Matelot sans spécialité - ; Date : 11/1915 ; Quartier/Matricule : Boulogne, 1.956 ; Unité : NORD CAPER (aviso auxiliaire).
A été blessé sur la goélette en faisant embarquer les prisonniers sur le NORD CAPER.
Le matelot Brest fut le seul blessé pendant le combat.
Interprète Kristoulakis
Sources :
On se bat sur mer, Paul Chack, Les Editions de France, 1926
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Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: NORD CAPER - Patrouilleur
Bonjour Alain,
Bonjour à tous,
Content que ce récit vous plaise et merci pour la photo du Nord Caper sous pavillon allemand. Je n'arrive pas à mettre la main en revanche sur un cliché ou une représentation du bateau d'avant 1940, c'est dommage.
Le récit est disponible en fichier PDF pour qui le souhaite
Bonne fin de semaine à tous,
Cordialement,
Franck
Bonjour à tous,
Content que ce récit vous plaise et merci pour la photo du Nord Caper sous pavillon allemand. Je n'arrive pas à mettre la main en revanche sur un cliché ou une représentation du bateau d'avant 1940, c'est dommage.
Le récit est disponible en fichier PDF pour qui le souhaite
Bonne fin de semaine à tous,
Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
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Re: NORD CAPER - Patrouilleur
Bonjour Franck, bonjour à tous...
.Il y a peut-être une possibilité de trouver un cliché, avis aux collectionneurs... Des articles sont parus dans l'ILLUSTRATION N° 3795 du 27 novembre 1915 (... Marine/ Nord-Caper, aviso français, équipage et Officiers turcs prisonniers --- Nord-Caper (exploit)
et ILLUSTRATION N° 3797 du 11 décembre 1915 (Nord-Caper exploit).
Cordialement Malou
.Il y a peut-être une possibilité de trouver un cliché, avis aux collectionneurs... Des articles sont parus dans l'ILLUSTRATION N° 3795 du 27 novembre 1915 (... Marine/ Nord-Caper, aviso français, équipage et Officiers turcs prisonniers --- Nord-Caper (exploit)
et ILLUSTRATION N° 3797 du 11 décembre 1915 (Nord-Caper exploit).
Cordialement Malou

Cordialement. Malou
Re: NORD CAPER - Patrouilleur
Bonjour Malou,
Bonjour à tous,
Merci pour cette piste
Je m'en vais également brûler quelques cierges en espérant qu'une bonne âme lise ce fil et vienne combler mon attente [:ar brav]
Bien cordialement,
Franck
Bonjour à tous,
Merci pour cette piste

Bien cordialement,
Franck
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Re: NORD CAPER - Patrouilleur
Bonjour à tous
Il y a bien deux photos mais pas celle du bateau. Je les sors de la boite et je les poste.
Yves
Il y a bien deux photos mais pas celle du bateau. Je les sors de la boite et je les poste.
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.