TORPILLEURS - Récapitulatif

Avatar de l’utilisateur
colphotmil
Messages : 115
Inscription : mar. mai 08, 2007 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par colphotmil »

Bonjour Mesdames et Messieurs!
En 1914, la dénomination "Contre torpilleur" n'est plus en vigueur selon l'ouvrage de Le Masson et les navires sont classés comme "torpilleurs d'escadre".
Effectivement!La dénomination de"Contre-Torpilleur"a été remplacé par Décision Ministérielle du 14 mars 1913,insérée au BO.et reprise dans l'Ordre N°35 Division des Flottilles du 21 avril 1913,par celle de"Torpilleur d'Escadre",mais l'abréviation"C.T."est conservée par cette même Décision.
Les 300t.et supérieurs resteront donc des"Contre-Torpilleurs"jusqu'en 1918,où tout celà va à nouveau changer!
Pendant la Guerre,le terme"Contre-Torpilleur"est couramment,pour ne pas dire uniquement employé,par la Marine pour qualifier ces Bâtiments.Il n'y a que dans le système adminitratif que celà change...et encore!
Comme quoi,une même Décision Ministérielle se contredit parfois!Le Règlement est une chose,la Pratique...une autre!
Cordialement.
Georges.
Collectionne les photos Militaires originales(pas de copies!)tous formats,France et Etranger,1870-1939 voire 45.
olivier 12
Messages : 4029
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

A propos du torpilleur quittant le port de Nantes voici un mystère que je n'arrive pas à expliquer :

en inversant le négatif, le port de Nantes est vu à l'envers et de façon incorrecte (je connais bien l'endroit :))

Image

en revanche, le torpilleur devient identifiable ; on voit assez nettement qu'il s'agit du n° 194, les chiffres blancs ayant été maladroitement recouverts par du noir.

Image

Quelqu'un pourrait-il me donner une explication? et le 194 était-il bien ce type de torpilleur?

Une petite précision : la carte postale date de Décembre 1914. A-t-on voulu cacher le numéro du navire à d'éventuels espions?

14h00 NB : en examinant à la loupe les chiffres blancs, il pourrait aussi s'agir du 134. J'ai l'impression que le gribouillage en noir a été fait sur la pellicule et non sur le torpilleur.

Cdlt

Olivier
olivier
Avatar de l’utilisateur
Terraillon Marc
Messages : 3875
Inscription : mer. oct. 20, 2004 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Les photo montages sont courants à l'époque mais je connaissais les collages d'aéronefs ou de ballons divers pour agrementer un paysage ou une scene.

Coté bateau, c'est surtout l'image d'un navire (dans une série) avec de multiples noms (cf sujet dans le forum avec le navire LORRAINE)

Dans le cas de ta photographie, aprés examen, il apparait que le pont transbordeur n'a pas de reflet dans l'eau au contraire du torpilleur...
Le montage semble évident mais j'attends les réactions des autres forumeurs...

A bientot

Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
Avatar de l’utilisateur
Yves D
Messages : 1984
Inscription : ven. mai 18, 2007 2:00 am
Localisation : Toulon
Contact :

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par Yves D »

Peut-être une question de perspective ? C'est pas évident en tout cas.
Cdlt
Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6122
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,
A propos du torpilleur quittant le port de Nantes voici un mystère que je n'arrive pas à expliquer :
en inversant le négatif, le port de Nantes est vu à l'envers et de façon incorrecte (je connais bien l'endroit :))
http://img212.imageshack.us/img212/6371/inversnz6.jpg
en revanche, le torpilleur devient identifiable ; on voit assez nettement qu'il s'agit du n° 194, les chiffres blancs ayant été maladroitement recouverts par du noir.
http://img212.imageshack.us/img212/3233 ... 194ws9.jpg
Quelqu'un pourrait-il me donner une explication? et le 194 était-il bien ce type de torpilleur?
Une petite précision : la carte postale date de Décembre 1914. A-t-on voulu cacher le numéro du navire à d'éventuels espions?
14h00 NB : en examinant à la loupe les chiffres blancs, il pourrait aussi s'agir du 134. J'ai l'impression que le gribouillage en noir a été fait sur la pellicule et non sur le torpilleur.
Cdlt
Olivier
Bonjour Olivier,
Bonjour à tous,

Je ne me prononcerai pas sur un montage photo éventuel, bien qu'ayant également tenté d'inverser le cliché, mais sans succès. En revanche, concernant le bateau lui-même :

S'il s'agit du T 194 : il est du type 172, identique en dimensions au type 145 (37,8 x 3,9 x 2,6 m) évoqué plus haut, mais avec 4 t de plus (81 au lieu de 77 t.). Le T 194 a été rayé en 1909 et utilisé comme but de tir pour torpilles à Rochefort, sa coque vendue à la démolition, également à Rochefort, en 1913.
Je ne m' hasarderai pas, sous réserve de posséder une coque particulièrement robuste, à faire des commentaires désobligeants sur la précision des tirs pendant ces 4 années... :)

S'il s'agit du T 134 : il est alors du type dit "Ventre à Terre" (36 x 3,5 x 2,1 m) de 53 t. Le T 134 a été rayé en 1907 et coulé comme but de tir la même année par le croiseur Pothuau.

Bien cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
olivier 12
Messages : 4029
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Et merci Franck pour ces renseignements.

La photo a de toutes façons été bidouillée, et il semblerait que le torpilleur ait été rajouté, avec peut-être même l'élément liquide qui pourrait bien ne pas être les eaux de la Loire. Il fallait meubler un peu; et puis, l'essentiel était de montrer le pont!

Cdlt

Olivier




olivier
olivier 12
Messages : 4029
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Encore le transbordeur de Nantes, et encore des torpilleurs...
Celui de gauche est l'EPIEU et celui du milieu le BELIER. On n'arrive pas à lire le nom de celui de droite.

Image

Cdlt

Olivier
olivier
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6122
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

LES TORPILLEURS NUMEROTES

La centaine de torpilleurs de défense mobile existant en 1914 étaient, au début de la première guerre mondiale, répartis en flottilles basées sur Dunkerque, Cherbourg, Brest, Toulon, Bizerte et Oran. Il en était ainsi depuis qu'en mai 1909 et sur proposition du Conseil Supérieur de la Marine, on avait renoncé à les disperser entre un trop grand nombre de points de stationnement. On avait fini par admettre que les torpilleurs ne devaient plus être affectés à la défense exclusive des ports, mais, au contraire, groupés de telle sorte qu'ils pussent, le cas échéant, être concentrés en masse dans un but offensif. Tous n'étaient pas armés à effectif complet. En gros, les flottilles se répartissaient par moitié en bâtiments armés à effectif complet et en bâtiments armés à demi-effectif.

On ne se faisait plus d'illusion sur la valeur militaire des « numérotés ». On savait que leurs flottilles vieillissantes ne pouvaient être entretenues qu'à grands frais, parce que le matériel était fragile et sujet à des avaries fréquentes. On avait l'expérience des torpilleurs d'escadre de 7-800 tonnes entrés en service depuis 1911. Bien que ceux-ci n'aient jamais été des bâtiments très réussis, aucune comparaison n'était possible entre eux et les torpilleurs de défense mobile. Ceux-ci étaient, par comparaison, de très petits bateaux avec de très petits moyens... On se rendait compte enfin qu'ils ne pourraient jamais que donner des coups d'épingle à un adversaire tant soit peu sérieux.
Bien que quelques-uns, les 309, 310, 311, 353, 357, 359 aient été envoyés jusqu'aux Dardanelles (printemps 1915), certains, dont le 250, au canal de Suez, d'autres à Corfou et à Salonique, surtout comme gardiens des barrages fermant les rades où venaient mouiller de plus gros bâtiments, tels les 281, 288, 349, 353, 360, 368, 369, etc., la plupart des « numérotés » restèrent pendant la guerre attachés à des formations métropolitaines. Ils n'avaient, en effet, aucun « souffle » car, avec l'âge, les consommations avaient fortement augmenté. Pour aller de Salonique à Toulon par exemple, ou vice versa ces petits bâtiments devaient charbonner 7 fois : à Salamine, Patras, Corfou, Tarente, Messine, Naples et Bastia...

Des torpilleurs stationnés en France, ceux basés à Dunkerque furent les seuls, pendant toute la guerre, dont les équipages eurent une petite chance de jouer le rôle pour lequel ils avaient été conçus et ce furent, pour cette raison, les seuls qui conservèrent leur armement d'origine, renforcé, cependant, par une mitrailleuse de 8 millimètres sur affût antiaérien et par quatre grenades anti-sous-marines Guiraud. Le 305 reçut, en outre, en supplément un canon de 47 mm. Ces torpilleurs qui appartenaient à la « Zone des Armées du Nord » (ZAN) étaient en juin 1918 les suivants : 231, 258, 259, 279, 280, 305, 314, 318, 320, 321, 322, 323, 341, 342, 343, 344, 345, 346, 350, 351, 365.
Ils passaient le plus clair de leur temps en surveillance nocturne sur les Bancs de Flandres dans l'espoir d'une occasion de « lancement » contre les torpilleurs allemands de la flottille de Zeebrugge dont on entrevoyait parfois les ombres fugitives. Cet espoir ne se réalisa pas et jusqu'à la fin de la guerre leurs torpilles - des torpilles de 450 à partir du 305 - demeurèrent intactes. Le 305 et les suivants avaient, en effet, conservé ces torpilles bien qu'un peu avant la guerre on eut décidé - dans l'intention d'améliorer la stabilité des torpilleurs de 38 mètres - de troquer les tubes de 450 contre ceux du calibre 381 armant la première série des contre-torpilleurs de 300 tonnes ; en août 1914, cette transformation n'avait pas encore été effectuée et il n'en fut plus question par la suite. Sur certains torpilleurs pourtant on avait débarqué un des deux tubes de 450 mobiles. Ajoutons qu'en 1916-17, les « numérotés » embarquèrent enfin un poste de TSF.

Cordialement,
Franck

(à suivre)
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6122
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par Ar Brav »

Re,

Les autres « numérotés » métropolitains furent versés progressivement aux divisions de patrouille et utilisés pour des missions d'escorte côtière et de protection des flottilles de pêcheurs. En 1918, si l'on en croit une situation du 10 juin de l'Etat-Major Général, ils étaient ainsi répartis :

Division des patrouilles de Normandie :
302, 316, 326, 327, 306, 308, 337, 340.
Division des patrouilles de Bretagne :
275, 279, 301.
Division des patrouilles de la Loire :
304.
Division des patrouilles de Gascogne :
303, 324, 334, 338, 367.
Division des patrouilles de Provence :
310, 349, 360, 369.
Division des patrouilles de Tunisie :
263, 274, 289, 325, 329, 330, 333, 355, 356, 361, 362, 364.

L'armement des torpilleurs affectés aux divisions de patrouille fut transformé pour les rendre plus aptes à remplir leurs missions nouvelles. Tous reçurent quatre, six ou huit grenades ASM Guiraud, mais perdirent leur plate-forme de tube mobile. Celle-ci fut remplacée par un canon de 75 millimètres modèle 1897 de l'armée, monté sur un affût à crinoline de marine sauf sur les 263, 274, 289, 310, 349 et 369 qui reçurent une pièce de 47 millimètres. A quelques rares exceptions près, le 360 et les torpilleurs armés d'un 47 mm, les « numérotés » devenus patrouilleurs perdirent également un de leurs canons de 37 mm.

Enfin, un certain nombre de torpilleurs de défense mobile furent transformés en dragueurs légers, les 252, 266, 278, 297, 301, 304, 306, 308, 313, 315, 316, 320, 321, 322, 324, 327, 341, 352, cette transformation ayant, en général, eu lieu dans les dernières semaines de la guerre.

Plusieurs « numérotés » furent coulés pendant la guerre, soit par abordage - de nuit surtout - les 251, 331, 333, 347, 348 ; d'autres sautèrent sur une mine, le 300 devant le Havre le 1er novembre 1916, le 317 devant Calais le 27 décembre 1916, le 319 devant Nieuport sur la côte belge le 19 janvier 1915, le 325 dans le chenal Nord de Kerkennah sur la côte de Tunisie, le 22 janvier 1919.

D'une manière indirecte, certains torpilleurs « numérotés » participèrent également à la guerre, mais d'une toute autre manière que les précédents. Au moment de leur condamnation avant la guerre, on avait débarqué de certains torpilleurs rayés de la liste de la flotte parce que leur coque était usée et à bout de bord, les excellentes et robustes machines qui les équipaient. Pendant la guerre, on réutilisa beaucoup de ces machines pour constituer, à raison de deux par bâtiment, l'appareil moteur des canonnières anti-sous-marines de 350 tonnes du programme 1916.

(à suivre)
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Avatar de l’utilisateur
Ar Brav
Messages : 6122
Inscription : mar. avr. 25, 2006 2:00 am

Re: TORPILLEURS - Récapitulatif

Message par Ar Brav »

Re,

Aucun des torpilleurs de défense mobile français n'eut l'occasion de lancer une torpille au combat au cours de la Grande Guerre, c'est-à-dire d'aller à l'ennemi et d'affronter celui-ci de la façon qui avait été envisagée pour eux.

Les seuls torpilleurs de type français qui lancèrent contre un adversaire furent des répliques de ces petits bâtiments, construits pour le Japon, la Bulgarie et la Turquie. Dès l'apparition du torpilleur en France, en effet, plusieurs marines étrangères s'intéressèrent à la production de nos chantiers. Plusieurs furent même des clients assez fidèles et commandèrent, suivant les périodes, des torpilleurs garde-côtes, des torpilleurs de haute mer et des contre-torpilleurs. Voici les pays qui commandèrent des torpilleurs comparables à nos « numérotés » :

ESPAGNE.

L'Espagne a, sans doute, été le client le plus ancien des chantiers français pour la construction des torpilleurs. Elle en reçut le Castor, lancé en avril 1878 par les Forges et Chantiers de la Méditerranée. En 1886, les Chantiers Normand lancèrent, pour son compte, le Barcelo dont une réplique, le Bustamente, fut construite en Espagne.

DANEMARK.

Le Soulven, torpilleur de 37 tonnes et 400 chevaux fut monté en 1879-1880 par les Forges et Chantiers de la Méditerranée. En 1906, la marine danoise s'adressa, cette fois, à Normand pour faire construire, sur ses plans mais au Danemark, le torpilleur Ornen, réplique à quelques détails près du torpilleur français de 38 mètres. Plusieurs autres torpilleurs, montés à Copenhague au cours des années suivantes, dérivèrent de l'Ornen.

GRECE.

Cinq torpilleurs, comparables au Soulven danois, furent lancés en 1880 par les Forges et Chantiers de la Méditerranée pour la marine de ce pays.

TURQUIE.

Un torpilleur-vedette et deux torpilleurs garde-côtes, ces derniers de 31,60 mètres de longueur (à la flottaison), 42 tonnes et 20 nœuds furent commandés aux Forges et Chantiers de la Méditerranée en 1884 et livrés au printemps 1885. Armés d'une hampe porte-torpille, de deux tubes d'étrave fixes à 90 centimètres au-dessus de la flottaison, ces petits bâtiments préfigurèrent dans une large mesure les torpilleurs français de la série des « 35 mètres ». Cinq répliques du type de 42 tonnes furent commencées à Constantinople par l'arsenal de Stamboul ; il semble que trois seulement aient été terminés.

Vingt ans plus tard, les Chantiers de Chalon sur Saône (Schneider) construisirent pour la marine turque trois répliques du type français de 38 mètres qui furent livrées en 1907, les Sultan Hissar, Sivri Hissar et Timur Hissar.
Pendant la première guerre mondiale, le turc Demir Hissar réussit — au large de Smyrne, dans la nuit du 10 au 11 mars 1915 — à torpiller et à couler le transport d'aviation anglais Anne Rickmers (un cargo ex-allemand transformé après qu'il eut été capturé). Quelques jours plus tard, le Demir Hissar fut détruit, à son tour, par le croiseur anglais Minerva, alors qu'à deux reprises il venait de torpiller le transport de troupes britanniques Manitou, mais deux fois, ses torpilles n'éclatèrent pas.

RUSSIE.

C'est en 1882 que la Russie commanda, pour la première fois, trois torpilleurs à trois chantiers français. A l'échelle des bâtiments de l'époque, c'étaient plutôt des torpilleurs de haute mer que des torpilleurs garde-côtes. Aussi bien, le Poti, livré par les chantiers Normand à l'automne 1883, a-t-il été présenté par ce constructeur comme le bâtiment dont il s'inspira pour tracer les plans de la série française des Balny, mais ces torpilleurs furent définitivement classés de « défense mobile » dès 1890.
Les deux autres torpilleurs commandés par la Russie furent le Gagri de 78 tonnes, livré en 1884 par Claparède et le Ghelendjick de 71 tonnes, achevé en 1884 par les Forges et Chantiers de la Méditerranée.
Quatre répliques du Poti furent construites en Russie.

ROUMANIE.

Trois répliques du type français de 35 mètres, les Naluca, Smeul et Sborul ayant en plus des deux tubes d'étrave une hampe porte-torpille furent livrés en 1888 à la marine roumaine par les Forges et Chantiers de la Méditerranée.

SUEDE.

Au mois d'août 1905, Normand procéda aux essais d'un torpilleur de 97,5 tonnes, le Plejad, que l'on peut présenter comme ayant été le premier des 38 mètres tracés par ce constructeur. 17 répliques du Plejad ont été construites en Suède et l'existence de cette série s'est prolongée pendant plus de quarante ans, sinon dans les dernières années comme torpilleurs, du moins comme patrouilleurs.

BULGARIE.

Par un marché du 23 février 1904, Schneider traita avec le gouvernement bulgare pour la fourniture de trois, puis de six torpilleurs du type de 38 mètres. Ils furent livrés en 20-22 mois et étaient identiques aux 309, 310, 311 dont la construction eut également lieu dans le chantier fluvial de Chalon sur Saône. On leur avait donné les noms suivants : Smeli, Khrabry, Derski, Schoumni, Letjaschtschi, Strogi. De même que les Plejad suédois, la carrière de quelques-uns d'entre eux se poursuivit pendant plus de quarante ans. Les derniers conservés en service étaient gréés en dragueurs légers et l'un d'eux a été hissé à sec au Musée Naval de Varna pour y être préservé (1960).
Pendant la première guerre balkanique (1911-1912) une division bulgare de quatre torpilleurs du type livré par Schneider lança contre le croiseur turc Hamidieh (21 novembre 1912) et endommagea ce bâtiment.

JAPON.

La marine japonaise, dont on croit trop souvent qu'elle fut formée exclusivement à l'école britannique, débuta, au contraire, avec l'aide et les conseils d'officiers et d'ingénieurs français, Emile Bertin par exemple. Et ceci explique pourquoi une bonne moitié des flottilles japonaises de la guerre sino-japonaise et un bon pourcentage des torpilleurs qui firent la guerre russo-japonaise s'inspiraient des idées françaises, soit qu'ils eussent été construits en France, soit — et c'étaient les plus nombreux — qu'ils fussent des copies montées au Japon de prototypes lancés en France.

C'est d'abord à Schneider que s'adressa le gouvernement du Mikado. Commandés en 1887, dix torpilleurs du type français de 35 mètres et un du type de 34 mètres furent montés à Chalon sur Saône. Le Japon s'adressa ensuite à Normand. Outre quatre torpilleurs de haute mer, le constructeur havrais construisit pour la marine nippone trois torpilleurs garde-côtes qui furent reproduits en grand nombre au Japon. Le n° 1 de 75 tonnes, livré en 1891 et déjà doté de la chaudière aquitubulaire Normand, était une réplique du 147 français. Les numéros 2 et 3 de 86,5 tonnes, livrés en 1898, reproduisaient notre type 201.

Les torpilleurs japonais, construits en France ou sur plans français, participèrent très activement en 1894-1895 aux opérations engagées contre la flotte chinoise, en particulier lors de l'attaque contre Wei Hai Wei. Plusieurs contribuèrent aussi à l'anéantissement de la Deuxième Escadre du Pacifique Russe dans la nuit qui suivit la bataille de Tsioushima (27-28 mai 1905).

(à suivre)
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Répondre

Revenir à « Navires et équipages »