MOUSQUET - Contre-torpilleur

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GENEAMAR
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

THÉROINNE Félix Alexandre Jules

Né le 8 avril 1871 à BREST (Finistère) - Disparu en mer le 28 octobre 1914 au Nord de POULO PENANG (MALAISIE).
Entre dans la Marine en 1889, Aspirant le 5 octobre 1892; port BREST. Au 1er janvier 1894, sur le croiseur "NIELLY", Division navale et d'instruction (Cdt Émile DESCAMPS). Enseigne de vaisseau le 29 décembre 1894. Au 1er janvier 1897, sur le croiseur "COSMAO", Escadre de Méditerranée (Louis DESPRÉAUX de SAINT-SAUVEUR BOUGAINVILLE, Cdt). Au 1er janvier 1899, Second sur la canonnière "ASPIC", Division navale de la COCHINCHINE (Louis CAUBET, Cdt). Au 1er janvier 1901, sur le cuirassé "IÉNA", en essais à BREST (Charles DUROCH, Cdt). Au 1er janvier 1902, Second sur l'aviso-transport "SAÔNE", École des Apprentis-marins à BREST (Charles LAINÉ, Cdt). Lieutenant de vaisseau le 1er avril 1902. Au 1er janvier 1903, sur le croiseur "GUICHEN" en essais à BREST (Jean BAËHME, Cdt). Au 1er janvier 1911, port BREST. Le 1er décembre 1912, Commandant le torpilleur "FRONDE" à SAÏGON. Le 28 octobre 1914, Cet Officier commandant le contre-torpilleur "MOUSQUET" disparait en mer avec le bâtiment coulé par le croiseur corsaire allemand "EMDEN", à 15 nq au Nord de POULO-PENANG. --- Jugement déclaratif de décès rendu à LORIENT le 22 février 1916, transcrit dans cette commune le 8 avril 1916.
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

VILLEDIEU DE TORCY Célestin Marie Roger

Né le 4 février 1891 à BEAUNE (Côte d'Or) - disparu en mer le 28 octobre 1914 au Nord de POULO PENANG (MALAISIE).
Entre dans la Marine en 1909, Enseigne de vaisseau de 2ème classe le 5 octobre 1912; port ROCHEFORT. Au 1er janvier 1914, sur le cuirassé "DIDEROT", 1ère Escadre, 1ère Armée navale (Cdt SAGOT-DUVAUROUX). Enseigne de vaisseau de 1ère classe sur le torpilleur "MOUSQUET", il disparaît en mer avec le bâtiment coulé par le croiseur corsaire allemand "EMDEN", à 15 nq au Nord de POULO PENANG (Félix THÉROINNE, Cdt).--- Jugement déclaratif de décès rendu le 22 février 1916 à LORIENT et transcrit dans cette commune le 8 mars 1916.
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

CARISSAN Léon Jacques

Né le 8 juillet 1885 à SAINT-JEAN D'ANGELY (Charente Maritime) - Décédé le 30 octobre 1914 à SABANG (CHINE).
Entre dans la Marine en 1903, Aspirant le 5 octobre 1906, Enseigne de vaisseau de 1ère classe le 6 octobre 1908; port BREST. Au 1er janvier 1911, Second sur le contre-torpilleur "TROMBLON", 2ème Escadre (Louis JULIEN-LAFERRIÈRE, Cdt). Le 24 juillet 1911, Second en alternance du sous-marin "MARIOTTE", Station des sous-marins de CHERBOURG (Cdt André MATHA). Au 1er janvier 1914, Second sur le torpilleur "FRONDE" à SAÏGON (Cdt Félix THEROINNE). Le 28 octobre 1914, il est sur le contre-torpilleur "MOUSQUET" (Cdt Félix THEROINNE). Le bâtiment est coulé par le croiseur corsaire allemand "EMDEN" à 15 nq au Nord de POULO PENANG. Léon CARISSAN, grièvement blessé au cours du combat, décède des suites de ses blessures le 30 octobre suivant à SABANG. ---- Jugement déclaratif de décès rendu le 22 janvier 1916 à LORIENT et transcrit dans cette commune le 8 mars 1916.
Citation à l'ordre de l'Armée navale : " Grièvement blessé au cours du combat, a continué jusqu'au dernier moment à faire courageusement son devoir. Recueilli à bord d'un croiseur allemand, n'a voulu être soigné qu'après tous les autres blessés de l'équipage du "MOUSQUET". Est mort des suites de ses blessures, à SABANG, après avoir par son courage excité l'admiration des ennemis même."

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Cordialement. Malou
olivier 12
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par olivier 12 »

Bonsoir Bruno, bonsoir à tous,

La fiche mémorial de la Légion d'Honneur de l'enseigne Carissan aurait besoin d'être légèrement modifiée.
L'officier a été grièvement blessé au large de Pulau Penang (Malaisie) le 28/10/14. Il est décédé à Sabang (Sumatra) le 31/10/14 (ou le 30 si l'on en croit la date des obsèques)
Cela ne change pas grand chose bien sûr, mais autant respecter la géographie...

Cdlt

Olivier
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GENEAMAR
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par GENEAMAR »

Bonjour Bruno, bonjour à tous,...

J'ajouterai à ce qu'Olivier vient d'écrire, qu'il est inutile de répéter ce qui figure déjà sur les "bios" des Officiers de Marine de la Charente Maritime... Par ailleurs, tous les Officiers de Marine, de tous les Corps, sont promus dans l'ordre de la Légion d'Honneur. Seul le dossier LH de l'Officier apporterait des indications quant à la date et les motifs de la promotion. C'est pourquoi, j'ai (peut-être à tort) occulté souvent ces nominations dans l'ordre, préférant me reporter aux citations à l'ordre de L'Armée navale apportant des indications historiques...

Cordialement Malou
Cordialement. Malou
Rutilius
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MOUSQUET — Torpilleur d’escadre de 300 t. de type Arquebuse (1903~1914).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

□ Le 28 octobre 1914, après la destruction du Mousquet en baie de Penang par le croiseur allemand Emden, le torpilleur d'escadre Pistolet, alors commandé par le capitaine de frégate Victor François Eugène CASTAGNÉ, tenta en vain de poursuivre l’attaquant.


Rapport de mer du capitaine de frégate Victor CASTAGNÉ, commandant le torpilleur d’escadre
Pistolet, ainsi que les Torpilleurs et la Défense fixe de Saïgon

[• Torpilleur d’escadre Pistolet, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le matériel du bâtiment — 30 juin 1912 ~ 14 sept. 1915 —, Pièce n° 27 : Service historique de la Défense, Cote SS Y 412, p. num. 607 et 608]

Rapport sur les opérations du Pistolet dans la sortie du 28 octobre

6 h.00 — Laissé culer et mouillé sur rade à 6 h 10 avec l’aide d’un remorqueur.

6 h. 35 — Une chaudière en pression, appareillé ayant l’ordre de tenir le contact de l’ennemi. Pris la passe Nord. Vu l’ennemi stoppé auprès d’un navire de commerce. Diminué de vitesse et stoppé quand nous sommes à bonne distance pour tenir le contact de jour.

7 h. 15 — Un navire de commerce débouche du phare en venant du Sud ; on me signale deux fumées dans le N.N.-O. L’Emden abandonne le navire de commerce auprès duquel il était stoppé et fait route sur les fumées signalées dans le N.N.-O. Nous suivons en tenant le contact.

7 h. 30 — L’Emden ouvre le feu sur la fumée dont nous ne voyons absolument rien. Forcé la vitesse, cap sur l’Emden.

7 h. 40 — Aperçu comme une explosion. Le feu de l’Emden cesse. Il modifie constamment son cap ; nous imitons tous ses mouvements.

8 h. 37 — Emden fait franchement route au N. 70 O. ; nous suivons en augmentant jusqu’à 220 tours ; l’Emden gagne rapidement et s’éloigne peu à peu.

10 h. 07 — La machine signale que le graisseur de la tête de bielle M.P. de la machine bâbord est cassé, qu’il faut diminuer. Avarie irréparable en marche. La disparition du graisseur occasionne un échauf-fement de la tête de bielle ; nous sommes obligés de réduire à 13 nœuds, vitesse que nous ne pouvons dépasser.

10 h. 30 — A ce moment, la fumée de l’Emden a disparu entièrement. Le navire en avarie ne pouvant continuer sa mission, je donne l’ordre d’abandonner la poursuite.

1er novembre 1914.

Signé : Castagné.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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MOUSQUET — Torpilleur d’escadre de 300 t. de type Arquebuse (1903~1914).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Les miraculés du torpilleur d'escadre Mousquet

□ Selon deux notes datées des 2 et 24 novembre 1914, adressées à son supérieur hiérarchique par le capitaine de frégate Victor François Eugène CASTAGNÉ, qui commandait alors le torpilleur d’escadre Pistolet, ainsi que les Torpilleurs et la Défense fixe de Saïgon, deux marins échappèrent par miracle au naufrage du Mousquet : le quartier-maître mécanicien FICHTER et le quartier-maître armurier Syl-vestre MAGUERRESSE, qui, tous deux, se trouvaient en traitement à l’Hôpital de Penang.

Admis dans cet établissement sanitaire le 22 octobre 1914, Margueresse fut « renvoyé en France par le paquebot quittant Penang le samedi 21 novembre, où il [dut] prendre, le lundi 23, un convoi français » ; un certificat établi par le directeur de l’hôpital l’avait, en effet, déclaré incapable de rallier tout bord et avait jugé son rapatriement indispensable.

[• Torpilleur d’escadre Pistolet, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le ma-tériel du bâtiment — 30 juin 1912 ~ 14 sept. 1915 —, Pièces n° 29 et 43 : Service historique de la Défense, Cote SS Y 412, p. num. 608 et 612]
Dernière modification par Rutilius le dim. déc. 04, 2022 9:21 am, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Re: MOUSQUET - Contre-torpilleur

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Très intéressant ce rapport du CF Castagné, commandant du PISTOLET.
Avec les divers rapports des navires on a une vue complète de cette action sur Penang et des problèmes qui se sont posés sur chaque navire.
Avec le recul, on ne peut que regretter qu'il n'y ait pas eu de contact radio entre le PISTOLET (ou les autres navires demeurés au port) et le MOUSQUET.
Celui-ci a été surpris, sans aucune chance de s'en tirer face à l'EMDEN.
Manque de perspicacité et de présence d'esprit sans doute, car chacun savait que le MOUSQUET était dehors, et donc en danger!

Cdlt

Olivier
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MOUSQUET — Torpilleur d’escadre de 300 t. de type Arquebuse (1903~1914).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

□ Une possible explication à la déficience des communications entre, d'une part, le Pistolet, bâtiment du commandant de la Flottille des torpilleurs de Saïgon, et, d'autre par, le Mousquet : l'animosité du capitaine de frégate Victor François Eugène CASTAGNÉ à l'égard de ses subordonnés : le lieutenant de vaisseau Félix Alexandre Jules THÉROINNE et le mécanicien principal Arthur Valentin BOURCIER, ani-mosité qui transparaît de façon manifeste dans cette demande de sanction à leur encontre.

Note au commandant du d’Iberville, datée du 24 juin 1914

Je transmets à M. le capitaine de frégate, commandant le d’Iberville, commandant supérieur, le rap-port de M. le lieutenant de vaisseau, commandant le Mousquet, au sujet du manque de charbon surve-nu à son bâtiment, le 17 juin, pendant la traversée de Penang à Singapour.
Quand le Mousquet a signalé 16 tonnes d’existant, ma première pensée a été qu’il manquait une ving-taine de tonnes de charbon à ce bâtiment et qu’arrivant à la fin de ses soutes, ce déficit apparaissait ; d’après le rapport joint, il n’y avait jamais eu de déficit et la disparition du charbon est expliquée par une consommation énorme faite en chauffant avec du charbon en roches.
Cette explication me semble peu admissible et je crois toujours qu’il y avait un vide dans les soutes du Mousquet, quelle que soit d’ailleurs l’explication admise et qu’une enquête pourrait peut-être faire ressortir. Elle ne diminue pas la faute commise par le personnel du Mousquet et par son commandant.
Depuis le départ de Saïgon, les consommations de charbon étaient sensiblement les mêmes pour le Pis-tolet et le Mousquet. Dans la journée du 12, la consommation du Mousquet augmente dans des propor-tions sensibles, parce que, d’après le rapport, on commence à employer la roche.
Le Mousquet signale en arrivant à Penang, le 13 au matin, son existant de charbon ; le d’Iberville et le Pistolet interprètent 47 et 49 tonnes, consommation normale, la même que pour le Pistolet. Je suis donc sans inquiétude au sujet du Mousquet que je dois retrouver dans les mêmes conditions que le Pistolet.
Mais M. le commandant du Mousquet ne doit pas avoir la même tranquillité ; il prétend avoir signalé un existant de 39 tonnes, et son mécanicien et lui savent ce qu’ils ont en soute et que la consommation a beaucoup augmenté avec l’emploi du charbon en roches. Que font-ils ? Rien.
D’après le rapport joint, la consommation exagérée provient de l’emploi du charbon de roches. M. Bourcier aurait donc dû venir à Penang à bord du Pistolet pour demander la façon de procéder qui nous a permis de maintenir notre dépense dans des proportions normales. C’est à Singapour seulement, après l’incident, que M. Bourcier vient à bord et recueille les renseignements fournis par son comman-dant dans son rapport. M. Bourcier a donc commis une faute grave en négligeant de prendre dès Pe-nang les mesures nécessaires pour réduire la dépense de charbon.
Quant à M. Théroinne, qui connaît exactement ce qu’il a en soute, qui sait que si sa dépense continue d’augmenter quand il n’aura plus que de la roche, il ne pourra pas atteindre Singapour, il ne fait rien, ne demande pas à embarquer du charbon et appareille dans des conditions telles qu’il pouvait se trouver obligé de stopper en pleine mer, faute de combustible ; toute la journée du 16, il marche avec une consommation énorme ; il ne signale rien et c’est le 17 au matin seulement, quand il est obligé de signaler son existant, qu’il avoue ne pas pouvoir arriver à Singapour.
J’estime que M. Théroinne a manqué à son devoir de commandant en ne faisant pas prendre immédia-tement les mesures nécessaires pour diminuer sa consommation, en ne signalant pas exactement sa situation et ses craintes avant le départ de Penang et, enfin, en négligeant de prendre à Penang le charbon nécessaire à l’accomplissement de sa mission.
Je vous demande de transmettre à M. le capitaine de vaisseau, commandant la Marine en Indo-Chine, une demande de sanction contre :

1°— M. Bourcier, mécanicien principal de 2e classe du Mousquet, pour négligence grave dans la sur-veillance de sa consommation de charbon ;

2°— M. Théroinne, lieutenant de vaisseau, commandant du Mousquet, pour négligence grave dans ses devoirs de commandant, en ne prenant pas les mesures nécessaires pour permettre à son bâtiment d’accomplir sa mission.

J’insiste tout particulièrement pour qu’une sanction soit donnée, car c’est la seconde fois qu’un fait analogue se produit sur le Mousquet, et qu’il y a environ un mois, ce bâtiment a dû mettre bas les feux à 100 milles de Cam-Pauh, où il devait se rendre par suite de la disparition totale de son appro-visionnement d’eau et n’a pu continuer sa route que grâce au Pistolet.
Cette première faute était restée sans sanction ; celle d’aujourd’hui doit être sévèrement punie.

Saïgon, 24 juin 1914,
Le capitaine de frégate, commandant le Pistolet,

Signé : Victor CASTAGNÉ.

Un blâme verbal
[l’adjectif « officiel » a été biffé et remplacé par celui de « verbal »] a été infligé par le commandant de la Marine.

[• Torpilleur d’escadre Pistolet, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le ma-tériel du bâtiment — 30 juin 1912 ~ 14 sept. 1915 —, Pièces n° 29 et 43 : Service historique de la Défense, Cote SS Y 412, p. num. 584 à 586]
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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