« Ce récit est touchant ! Je parierais même que la voix avait un accent allemand prononcé...
Pourtant les faits sont là, il n'y avait AUCUN U-Boot dans ce secteur quand le Cassini a heurté cette mine. Décidément, la désinformation a la vie dure dans la presse. »
Bonjour Yves,
Bonjour à tous,
Même récit dans l'ouvrage du Commandant Émile VEDEL : « Quatre années de guerre sous-marine » (Plon-Nourrit, Paris, 1919) :
« Le 28, à une heure du matin, un Untersee-Boot, demeuré inconnu, coulait d'une torpille notre contre-torpilleur Cassini, qui disparaissait en moins de deux minutes, entraînant avec lui le commandant (ca-pitaine de frégate Lacaze), 6 officiers et 100 sous-officiers et marins (sur 140 en tout). » (op. cit., p. 136).
Une fois encore, je n'en tire aucune espèce de conclusion.
Reprenant le journal de bord de l'enseigne de vaisseau Augé, chef de la Flottille de patrouilleurs de la Méditerranée et commandant le patrouilleur Marie-Rose, le même ouvrage révèle que, fin novembre 1915, le Cassini fut abordé par le cargo ravitailleur Henriette :
« Le 27, vers 4 heures après midi, le Cassini (contre-torpilleur français de 950 tonnes) se présente, re-morqué par la Henriette, gros cargo ravitailleur qui l'a abordé. L'arrière est enfoncé dans l'eau, tandis que l'éperon sort en entier. Pas commode, de faire entrer un navire qui ne gouverne plus, avec le temps régnant. Je m'attelle devant, et Jean (autre chalutier) par derrière, afin de le maintenir en bonne direction, Henriette traînant le tout. Passé le premier barrage sans encombre. Mais à peine franchi, ma remorque casse, et voilà que le Cassini qui tombe sur le second barrage, engageant ses hé-lices dans les chaînes et câbles. Jean et Henriette lâchent tout, pour ne pas en faire autant. J'envoie mon youyou aider un petit remorqueur à couper les câbles et à les dégager des hélices ; mais impos-sible, la mer est trop grosse. Il faut cependant en sortir, car le barrage se met à chasser lentement, sous la force du courant que double celle du vent, et la côte n'est pas loin. Par deux fois, au risque de me défoncer sur l'éperon, je prends la remorque, autant de fois elle casse. La nuit tombe. Je vais alors m'a-marrer le long du Cassini, par tribord, et la Marie-Frédérique [Lire : Marie-Frédéric] (autre chalutier), par bâbord. En battant doucement en arrière, toute la nuit, nous l'avons maintenu ainsi, non sans nous tosser abominablement les un contre les autres. Enfin, le jour se lève. Nous ne sommes plus que quelques loques glacées. Des secours arrivent, un scaphandrier parvient à couper un des câ-bles, mais sans pouvoir entamer les chaînes. La mer augmente. Marie-Rose pousse des coups d'acculage terribles. A 11 heures, mon chaumard de l'avant casse, ainsi qu'une haussière de l'arrière. Des grains ar-rivent en furie. Obligé de tout larguer, Marie-Frédérique également. Enfin, à 4 heures du soir, ayant réussi à démailler les chaînes, on va échouer le Cassini dans le port. » (op. cit., p. 216 et 217 — Le barrage en question était celui de Milo).
Récit à prendre en considération avec les réserves d'usage.