NATAL - Compagnie des Messageries Maritimes

Rutilius
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NATAL ― Paquebot ― Compagnie des Messageries maritimes (1882~1917).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Le sauvetage des naufragés du paquebot Natal par l’équipage
du patrouilleur auxiliaire Crabe-IV


[30 août 1917]

• Patrouilleur auxiliaire Crabe-IV ― alors commandé par le premier maître patron pilote Louis Jean-Marie François Symphorien SARRAZIN ―, Journal de bord n° 5 / 1917 ― 8 juill. ~ 11 oct. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 137, p. num. 222 à 225.

« Le 30 août 1917.

10 h. 50 ― Appareillé de Marseille.

11 h. 10 ― Tiré pour essai du canon de 75 mm nouvellement mis en place 5 coups d’exercice.

11 h. 40 ― Débarqué au Vieux Port, près de l’Hirondelle, le commissaire de tir. Sorti du port, route pour le Secteur 1.

11 h. 50 ― Croisé vapeur italien Orseolo, route au N.-O.

16 h. 40 ― Et anglais Wesfield, route au N.-O.

17 h. 45 ― Croisé trois vapeurs à 3 milles dans le S., route au S.-E.

18 h. 10 ― Escorté vapeur anglais Antigone du travers de La Ciotat à Riou.

20 h. 40 ― Reçu S.O.S. de Natal abordé 6 milles E. de Planier. Mis immédiatement en route à toute vitesse, cap au S. 85 O.

20 h. 46 ― Envoyé au Natal signal
: « Secours 6 milles Est Crabe ».

J’ai mis le cap à cette aire de vent parce [[que] j’avais vu le bâtiment sortir de Marseille à la tombée de la nuit et, avec la route qu’il faisait, j’ai calculé qu’il devait être dans le Sud et non à l’Est de Planier. Au moment du signal de secours du Natal, nous sommes à quatre milles de lui et, à 20 h. 50, nous apercevons une lumière que nous distinguons être en approchant une bouée lumineuse. Nous voyons aussitôt des fusées rouges du vapeur abordeur et, sans changer notre route, à 21 h. 05, nous sommes en plein au milieu des premiers radeaux et seuls sur les lieux du sinistre avec le vapeur abor-deur dont nous ignorons le nom ; le Natal est déjà coulé et nous commençons le sauvetage avec nos embarcations mises aussitôt à la mer. La mer est agitée, mais heureusement que le bâtiment a, en coulant, laissé échapper de l’huile qui aplanit la mer pendant quelques temps.

Repêché d’abord les hommes qui sont à la mer ; puis nous commençons à ramener les radeaux. Notre projecteur, que nous avons allumé aussitôt que nous avons mis en route pour nous porter au secours, a, au dire des officiers que nous avons recueillis, grandement aidé à réconforter des personnes qui s’étaient affolées, car cela leur a fait espérer un prompt secours. Nous dégageons les radeaux au fur et à mesure qu’ils sont vides. J’ai manœuvré pour ramasser les premiers radeaux qui sont sous le vent, mais les radeaux dérivent de tous côtés sur nous et le mieux est de rester stoppé et de faire en avant et en arrière pour arrêter les radeaux au passage, car nous risquons de faire passer dans l’hélice des gens qui sont à la mer. La manœuvre de remorquage des radeaux par nos embarcations se fait avec calme et courage, et deux heures après, le sauvetage est terminé. La mer sur la fin est devenue plus agitée et le sauvetage s’effectue plus difficilement, car il faut remorquer les radeaux pour les accoster sous le vent. Enfin, tout s’est passé sans blessure et sans perte d’hommes, du moins à partir du moment où nous sommes arrivés sur les lieux.

L’Orb, arrivé sur les lieux environ trois-quarts d’heure à une heure après nous, a contribué au sau-vetage.

11 h. 00
[23 h. 00]Mis en route après avoir hissé nos embarcations pour rechercher des radeaux qui auraient pu dériver sous le vent. Fait des routes N.-S. parallèles et de 2 milles de longueur sous le vent du naufrage et jusqu’à 4 milles au large sans rien rencontrer. J’en conclus que les radeaux n’ont pas dérivé plus vite que nous les recueillions et que nous n’en avons laissé passer aucun.

Le 31 août 1917.

0 h. 30 ― A 0 h. 30, fait route pour retourner sur les lieux du naufrage.

1 h. 05 ― Reçu ordre de l’Henriette d’aller débarquer nos naufragés à Marseille.

3 h. 30 ― Nous nous amarrons à la Joliette par ordre de l’amiral du Front de mer, le long du ponton de la Compagnie transatlantique. Débarqué les naufragés. Le gendarme de service a compté 296 hommes ; il reste encore les officiers, soit une dizaine, 5 femmes et 4 enfants.

5 h. 45 ― Appareillé de la Joliette. Route pour rejoindre le secteur 3.
[...] »


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Rutilius
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dbu55
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Re: NATAL - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par dbu55 »

Bonjour à toutes et à tous,

un autre marin du NATAL :

DALMAZ Léonce François né le 01/01/1892 à Menthonnex-sous-Clermont (Haute-Savoie), Apprenti marin Sans Spécialité - Décédé le 30/08/1917 (3425 Ans) - Disparu en mer à bord du NATAL - Son nom figure sur le monument aux morts de Givors (Rhône)

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
toto
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Re: NATAL - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par toto »

je m'intéresse a l'épave et j'aimerais savoir si vous avez les noms des rescapés !!




Bonjour à toutes et à tous,

un autre marin du NATAL :

DALMAZ Léonce François né le 01/01/1892 à Menthonnex-sous-Clermont (Haute-Savoie), Apprenti marin Sans Spécialité - Décédé le 30/08/1917 (3425 Ans) - Disparu en mer à bord du NATAL - Son nom figure sur le monument aux morts de Givors (Rhône)

Cordialement
Dominique
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonjour, et bienvenue,
toto a écrit : ven. oct. 15, 2010 6:56 pm
« Je m'intéresse à l’épave et j’aimerais savoir si vous avez les noms des rescapés. »
De façon paradoxale, il est plus aisé de retrouver le nom des victimes d’un naufrage plutôt que celui des rescapés. Au cas présent, je vous suggère d’entreprendre une recherche dans la presse marseillaise de l’époque, qu’il vous est sans doute loisible de consulter dans une bibliothèque ou une médiathèque de la ville.
Dernière modification par Rutilius le dim. juin 25, 2023 3:33 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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IM Louis Jean
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Re: NATAL - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à toutes et à tous,

je m'intéresse a l'épave et j'aimerais savoir si vous avez les noms des rescapés !!
Médecin-major Rolland, affecté comme directeur du service de santé de la Légion d'Orient à Monarga (Chypre). Le JMO de la LO ne précise pas le prénom de ce rescapé. Il venait de la 132ème Division.
.../...
― WAUTHIER Léon Constant, né le 16 décembre 1881 à Château-Regnault (Ardennes) et y domicilié, Adjudant, Matricule n° 6.568, classe 1901, n° 572 au recrutement de Mézières (Jug. Trib. Marseille, 24 déc. 1919, transcrit à Marseille, le 14 févr. 1920).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
L'adjudant Vauthier (orthographe du JMO) rentrait de permission et devait rejoindre le camp de la Légion d'Orient à Monarga. Il en avait été un des premiers instructeurs.

Cordialement
IM Louis Jean
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Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Mesmar
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Re: NATAL - Compagnie des Messageries Maritimes

Message par Mesmar »

Rutilius
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Rutilius
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NATAL ― Paquebot ― Compagnie des Messageries maritimes (1882~1917).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Officier du transport auxiliaire Natal en 1916

— LE CALVEZ Ange Marie, né le 29 juillet 1867 à Yvias (Côtes-du-Nord — aujourd’hui Côtes-d’Armor), décédé le 10 août 1946 à ... (...). Capitaine.

• Fils de Noël LE CALVEZ, né le 26 février 1823 à Yvias, cultivateur, et de Marie Noëlle LE TROQUER, née le 13 mars 1831 à Plouézec (– d° –), « ménagère » ; époux ayant contracté mariage dans cette com-mune, le 10 novembre 1851 (Registre des actes de mariage de la commune de Plouézec, Année 1851, f° 33, acte n° 32 ~ Registre des actes de naissance de la commune d’Yvias, Année 1867, f° 14, acte n° 26).

• Époux de Jeanne Louise GAILLARD, avec laquelle il avait contracté mariage à Marseille, le 19 no-vembre 1918 (Ibid.).

Classe 1887, n° 179 au recrutement de Saint-Brieuc. Initialement inscrit au quartier de Paimpol, f° 1.119, n° 2.238. Capitaine de la marine marchande de 2e classe [Brevet conféré par une décision minis-térielle du 5 mars 1894 (J.O. 7 mars 1894, p. 1.065)], puis capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Paimpol, n° 105.

Le 2 octobre 1915, exerçait le commandement du cargo Sainte-Marguerite, de la Société de navigation à vapeur Daher & Cie, de Marseille, lorsque ce bâtiment fut arraisonné puis coulé au canon par le sous-marin allemand U-33 (Kapitänleutnant Konrad GANSSER), à environ 20 milles dans le Sud-Ouest de l’île de Cythère (Cérigo — Grèce) et à 38 milles au Sud du cap Matapan (Péloponnèse — Grèce), par 35° 47’ N. et 22° 33’ E.

Ultérieurement embarqué en qualité de lieutenant à bord du transport auxiliaire Natal du 27 février au 13 décembre 1916.

Par décret du 25 mai 1918 (J.O. 29 mai 1918, p. 4.675), nommé, à titre temporaire et pour la durée de la guerre, lieutenant de port de 2e classe à compter du 1er juin 1918. Par arrêté du 26 mai 1918 (J.O. 29 mai 1918, p. 4.675), attaché, en cette qualité, au port de La Pallice.

□ Par décret du 5 mai 1916 (J.O. 7 mai 1916, p. 3.970), nommé au grade de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur dans les termes suivants : « M. Le Calvez (Ange-Marie), capitaine au long-cours ; 23 ans 3 mois de services : a montré, en maintes occasions, les plus belles qualités manœuvrières au cours des opé-rations au cap Hellès et a fait preuve de décision et d’autorité lors de la destruction de son bâtiment par un sous-marin ennemi ; a sauvé par sa présence d’esprit les passagers embarqués à son bord.»
Dernière modification par Rutilius le sam. juil. 01, 2023 12:14 pm, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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