Le sauvetage des naufragés du paquebot Natal par l’équipage
du patrouilleur auxiliaire Crabe-IV
[30 août 1917]
du patrouilleur auxiliaire Crabe-IV
[30 août 1917]
• Patrouilleur auxiliaire Crabe-IV ― alors commandé par le premier maître patron pilote Louis Jean-Marie François Symphorien SARRAZIN ―, Journal de bord n° 5 / 1917 ― 8 juill. ~ 11 oct. 1917 ― : Service historique de la Défense, Cote SS Y 137, p. num. 222 à 225.
« Le 30 août 1917.
10 h. 50 ― Appareillé de Marseille.
11 h. 10 ― Tiré pour essai du canon de 75 mm nouvellement mis en place 5 coups d’exercice.
11 h. 40 ― Débarqué au Vieux Port, près de l’Hirondelle, le commissaire de tir. Sorti du port, route pour le Secteur 1.
11 h. 50 ― Croisé vapeur italien Orseolo, route au N.-O.
16 h. 40 ― Et anglais Wesfield, route au N.-O.
17 h. 45 ― Croisé trois vapeurs à 3 milles dans le S., route au S.-E.
18 h. 10 ― Escorté vapeur anglais Antigone du travers de La Ciotat à Riou.
20 h. 40 ― Reçu S.O.S. de Natal abordé 6 milles E. de Planier. Mis immédiatement en route à toute vitesse, cap au S. 85 O.
20 h. 46 ― Envoyé au Natal signal : « Secours 6 milles Est Crabe ».
J’ai mis le cap à cette aire de vent parce [[que] j’avais vu le bâtiment sortir de Marseille à la tombée de la nuit et, avec la route qu’il faisait, j’ai calculé qu’il devait être dans le Sud et non à l’Est de Planier. Au moment du signal de secours du Natal, nous sommes à quatre milles de lui et, à 20 h. 50, nous apercevons une lumière que nous distinguons être en approchant une bouée lumineuse. Nous voyons aussitôt des fusées rouges du vapeur abordeur et, sans changer notre route, à 21 h. 05, nous sommes en plein au milieu des premiers radeaux et seuls sur les lieux du sinistre avec le vapeur abor-deur dont nous ignorons le nom ; le Natal est déjà coulé et nous commençons le sauvetage avec nos embarcations mises aussitôt à la mer. La mer est agitée, mais heureusement que le bâtiment a, en coulant, laissé échapper de l’huile qui aplanit la mer pendant quelques temps.
Repêché d’abord les hommes qui sont à la mer ; puis nous commençons à ramener les radeaux. Notre projecteur, que nous avons allumé aussitôt que nous avons mis en route pour nous porter au secours, a, au dire des officiers que nous avons recueillis, grandement aidé à réconforter des personnes qui s’étaient affolées, car cela leur a fait espérer un prompt secours. Nous dégageons les radeaux au fur et à mesure qu’ils sont vides. J’ai manœuvré pour ramasser les premiers radeaux qui sont sous le vent, mais les radeaux dérivent de tous côtés sur nous et le mieux est de rester stoppé et de faire en avant et en arrière pour arrêter les radeaux au passage, car nous risquons de faire passer dans l’hélice des gens qui sont à la mer. La manœuvre de remorquage des radeaux par nos embarcations se fait avec calme et courage, et deux heures après, le sauvetage est terminé. La mer sur la fin est devenue plus agitée et le sauvetage s’effectue plus difficilement, car il faut remorquer les radeaux pour les accoster sous le vent. Enfin, tout s’est passé sans blessure et sans perte d’hommes, du moins à partir du moment où nous sommes arrivés sur les lieux.
L’Orb, arrivé sur les lieux environ trois-quarts d’heure à une heure après nous, a contribué au sau-vetage.
11 h. 00 [23 h. 00] ― Mis en route après avoir hissé nos embarcations pour rechercher des radeaux qui auraient pu dériver sous le vent. Fait des routes N.-S. parallèles et de 2 milles de longueur sous le vent du naufrage et jusqu’à 4 milles au large sans rien rencontrer. J’en conclus que les radeaux n’ont pas dérivé plus vite que nous les recueillions et que nous n’en avons laissé passer aucun.
11 h. 10 ― Tiré pour essai du canon de 75 mm nouvellement mis en place 5 coups d’exercice.
11 h. 40 ― Débarqué au Vieux Port, près de l’Hirondelle, le commissaire de tir. Sorti du port, route pour le Secteur 1.
11 h. 50 ― Croisé vapeur italien Orseolo, route au N.-O.
16 h. 40 ― Et anglais Wesfield, route au N.-O.
17 h. 45 ― Croisé trois vapeurs à 3 milles dans le S., route au S.-E.
18 h. 10 ― Escorté vapeur anglais Antigone du travers de La Ciotat à Riou.
20 h. 40 ― Reçu S.O.S. de Natal abordé 6 milles E. de Planier. Mis immédiatement en route à toute vitesse, cap au S. 85 O.
20 h. 46 ― Envoyé au Natal signal : « Secours 6 milles Est Crabe ».
J’ai mis le cap à cette aire de vent parce [[que] j’avais vu le bâtiment sortir de Marseille à la tombée de la nuit et, avec la route qu’il faisait, j’ai calculé qu’il devait être dans le Sud et non à l’Est de Planier. Au moment du signal de secours du Natal, nous sommes à quatre milles de lui et, à 20 h. 50, nous apercevons une lumière que nous distinguons être en approchant une bouée lumineuse. Nous voyons aussitôt des fusées rouges du vapeur abordeur et, sans changer notre route, à 21 h. 05, nous sommes en plein au milieu des premiers radeaux et seuls sur les lieux du sinistre avec le vapeur abor-deur dont nous ignorons le nom ; le Natal est déjà coulé et nous commençons le sauvetage avec nos embarcations mises aussitôt à la mer. La mer est agitée, mais heureusement que le bâtiment a, en coulant, laissé échapper de l’huile qui aplanit la mer pendant quelques temps.
Repêché d’abord les hommes qui sont à la mer ; puis nous commençons à ramener les radeaux. Notre projecteur, que nous avons allumé aussitôt que nous avons mis en route pour nous porter au secours, a, au dire des officiers que nous avons recueillis, grandement aidé à réconforter des personnes qui s’étaient affolées, car cela leur a fait espérer un prompt secours. Nous dégageons les radeaux au fur et à mesure qu’ils sont vides. J’ai manœuvré pour ramasser les premiers radeaux qui sont sous le vent, mais les radeaux dérivent de tous côtés sur nous et le mieux est de rester stoppé et de faire en avant et en arrière pour arrêter les radeaux au passage, car nous risquons de faire passer dans l’hélice des gens qui sont à la mer. La manœuvre de remorquage des radeaux par nos embarcations se fait avec calme et courage, et deux heures après, le sauvetage est terminé. La mer sur la fin est devenue plus agitée et le sauvetage s’effectue plus difficilement, car il faut remorquer les radeaux pour les accoster sous le vent. Enfin, tout s’est passé sans blessure et sans perte d’hommes, du moins à partir du moment où nous sommes arrivés sur les lieux.
L’Orb, arrivé sur les lieux environ trois-quarts d’heure à une heure après nous, a contribué au sau-vetage.
11 h. 00 [23 h. 00] ― Mis en route après avoir hissé nos embarcations pour rechercher des radeaux qui auraient pu dériver sous le vent. Fait des routes N.-S. parallèles et de 2 milles de longueur sous le vent du naufrage et jusqu’à 4 milles au large sans rien rencontrer. J’en conclus que les radeaux n’ont pas dérivé plus vite que nous les recueillions et que nous n’en avons laissé passer aucun.
Le 31 août 1917.
0 h. 30 ― A 0 h. 30, fait route pour retourner sur les lieux du naufrage.
1 h. 05 ― Reçu ordre de l’Henriette d’aller débarquer nos naufragés à Marseille.
3 h. 30 ― Nous nous amarrons à la Joliette par ordre de l’amiral du Front de mer, le long du ponton de la Compagnie transatlantique. Débarqué les naufragés. Le gendarme de service a compté 296 hommes ; il reste encore les officiers, soit une dizaine, 5 femmes et 4 enfants.
5 h. 45 ― Appareillé de la Joliette. Route pour rejoindre le secteur 3. [...] »
1 h. 05 ― Reçu ordre de l’Henriette d’aller débarquer nos naufragés à Marseille.
3 h. 30 ― Nous nous amarrons à la Joliette par ordre de l’amiral du Front de mer, le long du ponton de la Compagnie transatlantique. Débarqué les naufragés. Le gendarme de service a compté 296 hommes ; il reste encore les officiers, soit une dizaine, 5 femmes et 4 enfants.
5 h. 45 ― Appareillé de la Joliette. Route pour rejoindre le secteur 3. [...] »
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