soldat infirmier

[Jean27]

rebonsoir
je me pose une question : qui était chargé de marquer le nom des morts au combats ?
Il faut savoir que la période connaît un climat idéologique très particulier : durant la Belle Epoque la France connaît l'affrontement entre deux catégories de citoyens : les catholiques favorables à une Eglise dirigeant et dictant les lois de la nation et les républicains anticléricaux, très souvent francs maçons et libres penseurs. Cette haine qui oppose ces deux camps ne recoupe pas les classes sociales, car ces deux catagories appartiennent à la bourgeoisie.
L'armée n'est pas étrangère à ce débat. Certains officiers subaternes et supérieurs sont cléricaux et pratiquants (cf Lyautey), d'autres sont francs maçons comme Joffre. Dans l'armée de la Grande Guerre, il est possible que les prêtres aient connu dans certains régiments une situation peu amicale, alors que dans d'autres, ils étaient considérés comme de vrais camarades.
Cette situation expliquerait peut-être que certains esprits aient voulu en fait punir au delà de la mort ces hommes de foi. L'agnostique que je suis trouve cette attitude lamentable mais elle ne m'étonnerait pas, car j'ai bien étudié la situation dans ma ville à la Belle Epoque et il est incroyable de constater les bassesses, les haines, les saletés que certains pouvaient faire à leurs adversaires du fait qu'ils ne partageaient pas leurs idéaux. Dans la société d'aujourd'hui, que certains considèrent comme immorale, la tolérance en particulier dans le domaine religieux est de rigueur, et on doit s'en féliciter. Les débats politiques actuells restent courtois en définitive, les outrances sont le fait de quelques personnes très marginales, alors qu'à l'époque, c'était la règle pour tous.
Pour en revenir à notre problème, cela ne m'étonnerait pas que selon le régiment la mort des prêtres brancardiers était indiquée, et que dans d'autres "oubliée" puisqu'ils étaient un peu à part.
Cordialement