"À l'occasion des trente ans de ce cinquantenaire-là, la chaîne publique propose aujourd'hui une compilation intitulée «À la mémoire de 14-18», des émissions programmées à l'époque. Rendez-vous ce soir à 22 h 15 et le 8 août prochain pour en découvrir une anthologie!
Entre 1964 et 1968, la RTBF a produit une série de 118 émissions consacrées à la Grande Guerre. Une sorte de «Journal de guerre» en quelque sorte. Henri Mordant, aujourd'hui retraité, et ses équipes de journalistes de naguère ont retracé durant un peu plus de quatre années, semaine après semaine, puis quinzaine après quinzaine, les événements qui s'étaient produits sur tous les fronts.
Les meilleurs moments de cette série sont présentés par... Henri Mordant qui jette un nouveau regard sur ces événements mais qui prend aussi un peu plus de recul par rapport au travail fourni dans les années soixante. Il nous livre deux documents d'une qualité incontestable.
Le premier synthétise les principaux événements survenus entre 1914 et 1917. Il met en exergue la bêtise des dirigeants de l'époque et celle de leurs états-majors. Il retrace la fin de trois empires: la Russie, qui verra disparaître avec elle son dernier tsar, l'empire austro-hongrois et l'Allemagne.
La boucherie engendrée par l'assassinat de François-Ferdinand de Habsbourg à Sarajevo nous est narrée dans ses grandes lignes mais aussi à travers des témoignages d'anciens combattants. Les journalistes tels Jacques Bredael, Jean-Marie Delmée, Robert Dethier, Willy Estersohn ou encore René Thierry replaçaient les événements dans leur contexte en les commentant tandis que des images tournées sur le front nous font prendre conscience de l'horreur vécue par les soldats dans leurs tranchées.
L'inutilité des offensives militaires, le sacrifice insensé de millions d'hommes, les erreurs de tactique des stratèges sont passés au crible.
La deuxième émission se concentre sur les révoltes qui ont éclaté sur le front de l'Ouest après les échecs répétés des offensives qui laissèrent sur les champs de bataille une mer de cadavres. Elle fait également le point sur la situation en Russie où la Révolution balaie le tsar et le gouvernement bourgeois qui lui succède. On y rappelle aussi l'action entreprise par la reine Élisabeth à La Panne, où, devant la souffrance des soldats belges, elle réussit à bouleverser les règlements militaires en installant juste derrière les lignes un hôpital militaire."
cette série faisait la part belle aux témoins de l'époque et non des moindres, puisque plusieurs des écrivains "rescapés" de cette guerre y témoignage; notamment M.Genevoix. Les témoignages, sur les lieux des combats ou chez eux sont très "vivants". cette série a durée 4 ans !!!!
" dernier point est sans doute l’une des plus grande réussite du Journal de la grande guerre. Il a sauvegardé approximativement 250 témoignages sur l’histoire de la Première guerre, particulièrement en Belgique. Selon Alain Nayaert trente ans après, ils sont utiles « en raison de leur charge émotionnelle ou de la contribution qu’ils apportent à l’étude historique de la Grande guerre ». S’y côtoient des inconnus, ou qui le sont devenus par manque d’information, des futures personnalités et l’un ou l’autre rare dignitaire du temps survivant encore lors de la réalisation du programme (Camille Huysmans, Maurice Genevoix, Damia, Françoise Rosay, Lieutenant Brandis, Pierre Mac Orlan, Philippe Soupault, Marcel Thiry, l’Archiduc Otto de Habsbourg ou Alexandre Kerenski, chef du gouvernement provisoire russe)."
laurent
