Bonjour
Je voulais dire hiver 14/15...
Pour le nom, effectivement c'est marqué, mais pas le prénom, ce qui aiderait car 10 personnes le porte dans la base léonore.
Aide identification détails
Re: Aide identification détails
Bonsoir,
Ci-dessus:
pages1418/qui-cherche-quoi/aide-identif ... htm#t34280
on peut lire:
Il avait 50 ans.
Parmi les 10 titulaires LH, le seul approchant est donc:
MORELLET Jules Ennemond 1864/03/31 Ain ; Ceyzeniat
Ce qui ne nous apprend rien, car son dossier Léonore ne comporte aucun document.
Son dossier d'officier, en revanche, se trouve au SHD:

Uploaded with ImageShack.us
Mais cela, du reste, ne faisait pas l'objet de la question initiale de Rotale, qui l'a sans doute déjà consulté.
NB: légère différence dans le second prénom lequel est le bon ? (Et pardon pour le calembour: Ennemond, Edmond, est le bon...
)
Bien à vous,
[:achache:1]
Ci-dessus:
pages1418/qui-cherche-quoi/aide-identif ... htm#t34280
on peut lire:
Il avait 50 ans.
Parmi les 10 titulaires LH, le seul approchant est donc:
MORELLET Jules Ennemond 1864/03/31 Ain ; Ceyzeniat
Ce qui ne nous apprend rien, car son dossier Léonore ne comporte aucun document.
Son dossier d'officier, en revanche, se trouve au SHD:

Uploaded with ImageShack.us
Mais cela, du reste, ne faisait pas l'objet de la question initiale de Rotale, qui l'a sans doute déjà consulté.
NB: légère différence dans le second prénom lequel est le bon ? (Et pardon pour le calembour: Ennemond, Edmond, est le bon...

Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Re: Aide identification détails
Bonjour à tous,
Merci pour votre aide et merci aussi à Stef pour la colorisation. Dommage que vous n'aviez pas la photo en entier
ça fait vraiment revivre un peu tous ces braves officiers.
Bravo à Achache pour sa perspicacité pour retrouver le nom de mon ancêtre.
En fait, je possède beaucoup de renseignements sur Jules Morellet. Mon GP a obtenu par une partie de son dossier d'officier au SHD (relevé de notes, état de service...).
Je connais donc son parcours et j'ai pu retrouvé sa trace dans les JMO. Je possède des photos de lui mais j'ai découverte celle ci dans un vieux album photo de la famille.
C'est pourquoi j'essaye d'identifier où et quand a été prise la photo car je suis en train de rédiger son parcours de guerre pour ma GM.
Jules Ennemond Morellet était militaire de carrière au 44ème RI (Lons et Bruyères). Il avait le grade de Capitaine et commandait une compagnie du 244ème RI au début de la guerre.
Il participa avec la 57ème DI de reverse à la campagne d'Alsace. Il fut blessé le 7 octobre 1914 à Sepois. Il fut atteint d'une balle à la tête. La balle enleva le chiffre du milieu du numéro 244 apposé à son képi. Il fut renversé par la commotion.
Il participa au combat d'Amertzwiller le 27 janvier 1915 où il fut cité à l'ordre de la 57ème DI. Le 10 février 1915, il fut nommé Chef de bataillon a titre temporaire.
Ensuite, ce fut la défense devant Burnhaupt et début juin le 244ème RI alla occuper les 1ère lignes au Vieil-Armand. Son régiment subit de violents bombardements mais pas d'attaques frontales. Il fut évacué pour maladie le 3 juillet 1915.
Ensuite il est noté qu'il était à l'intérieur puis il fut reversé au 224ème RI car le 244ème partait pour l'orient.
Donc pour moi la photo a été prise entre le 10 février et le 3 juillet 1915 avec une préférence pour les mois d'hiver.
La photo présente un groupe de 18 officiers :
2 Chefs de bataillon
1 Capitaine
4 Lieutenants
5 Sous-Lieutenants
6 illisibles
Il semble que certains ont un insigne plutôt que le sigle 244ème.
L'ordre de bataille du 244ème RI au 24 février est le suivant:
6ème bataillon (de mon AAGP)
1 Chef de bataillon
2 Capitaines
4 Lieutenants
5 Sous-Lieutenants
2 Médecins Aide-Major 2ème classe
5ème bataillon
1 Chef de bataillon
2 Capitaines
4 Lieutenants
4 Sous-Lieutenants
1 Médecins Aide-Major 2ème classe
A bientot,
Olivier
Merci pour votre aide et merci aussi à Stef pour la colorisation. Dommage que vous n'aviez pas la photo en entier

ça fait vraiment revivre un peu tous ces braves officiers.
Bravo à Achache pour sa perspicacité pour retrouver le nom de mon ancêtre.
En fait, je possède beaucoup de renseignements sur Jules Morellet. Mon GP a obtenu par une partie de son dossier d'officier au SHD (relevé de notes, état de service...).
Je connais donc son parcours et j'ai pu retrouvé sa trace dans les JMO. Je possède des photos de lui mais j'ai découverte celle ci dans un vieux album photo de la famille.
C'est pourquoi j'essaye d'identifier où et quand a été prise la photo car je suis en train de rédiger son parcours de guerre pour ma GM.
Jules Ennemond Morellet était militaire de carrière au 44ème RI (Lons et Bruyères). Il avait le grade de Capitaine et commandait une compagnie du 244ème RI au début de la guerre.
Il participa avec la 57ème DI de reverse à la campagne d'Alsace. Il fut blessé le 7 octobre 1914 à Sepois. Il fut atteint d'une balle à la tête. La balle enleva le chiffre du milieu du numéro 244 apposé à son képi. Il fut renversé par la commotion.
Il participa au combat d'Amertzwiller le 27 janvier 1915 où il fut cité à l'ordre de la 57ème DI. Le 10 février 1915, il fut nommé Chef de bataillon a titre temporaire.
Ensuite, ce fut la défense devant Burnhaupt et début juin le 244ème RI alla occuper les 1ère lignes au Vieil-Armand. Son régiment subit de violents bombardements mais pas d'attaques frontales. Il fut évacué pour maladie le 3 juillet 1915.
Ensuite il est noté qu'il était à l'intérieur puis il fut reversé au 224ème RI car le 244ème partait pour l'orient.
Donc pour moi la photo a été prise entre le 10 février et le 3 juillet 1915 avec une préférence pour les mois d'hiver.
La photo présente un groupe de 18 officiers :
2 Chefs de bataillon
1 Capitaine
4 Lieutenants
5 Sous-Lieutenants
6 illisibles
Il semble que certains ont un insigne plutôt que le sigle 244ème.
L'ordre de bataille du 244ème RI au 24 février est le suivant:
6ème bataillon (de mon AAGP)
1 Chef de bataillon
2 Capitaines
4 Lieutenants
5 Sous-Lieutenants
2 Médecins Aide-Major 2ème classe
5ème bataillon
1 Chef de bataillon
2 Capitaines
4 Lieutenants
4 Sous-Lieutenants
1 Médecins Aide-Major 2ème classe
A bientot,
Olivier
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Aide identification détails
Bonjour à tous,
Bonjour Olivier,
Concernant cette journée du 7 octobre 1914, voici ce qu'en écrivit le général Bernard [source : archives de l'Amicale du 133e R.I. ; merci à Jean-Louis Pierret] :
"Mercredi 7 Octobre
Quais et moi avons quitté Dannemarie vers 4 heures ½ et nous sommes à Seppois le Bas vers 5 heures, il y a un brouillard intense qui va nous gêner beaucoup en nous empêchant de nous servir de notre artillerie et nous faire perdre une grande partie de la journée. Vers 8 heures, le brouillard se lève momentanément ; on entend une courte fusillade vers Largitzen, puis la brume redevient épaisse, je suis resté avec le Colonel Quais jusqu’à 11 heures à la cote 426 (ouest de Seppois), puis je rentre à Dannemarie où j’ai à faire ; je suis de retour à la cote 426 vers 14 heures, le brouillard se lève subitement à cette heure et l’affaire s’engage.
Le colonel a engagé une batterie entre la cote 426 et Notre-Dame de Grünewald, pour battre les lisières de Bisel, dont on ne voit que le clocher, ce village étant un bas fond, la 2e batterie est en position d’attente à 1500 mètres sur la route de Lepuix.
Les ordres de Quais sont en voie d’exécution ; la fusillade est très vive ; de la cote 426 nous dominons admirablement le terrain des attaques. Le feu de notre artillerie a déclanché le feu des batteries de 77 qui semblent être en action vers Moos, et qui prend d’écharpe les attaques du 372e et du 244e, heureusement le tir de l’ennemi est sensiblement trop court et ne nous fait pas de mal. J’ai envoyé le Commandant Mary, commandant le Groupe, vers le sud pour tâcher de situer les batteries ennemies, mais il revient bientôt sans avoir réussi ; du reste, si l’air est à peu près clair sur notre front d’attaque, il n’en est pas de même vers le sud, où il y a encore beaucoup de brume, ce qui explique l’inefficacité du tir de l’ennemi.
Vers 14 heures 30, comme notre attaque progresse dans de bonnes conditions vers Bisel, une attaque allemande, prononcée, semble-t-il, par une comapgnie, sort du ravin au nord de Niederlarg, et prend de flanc l’attaque du 372e ; Quais et moi, avons vu ce mouvement qui a échappé au Lieutenant-Colonel Thomassin, qui est à l’est de Seppois ; Quais donne l’ordre à une compagnie du 260e de se porter vers la cote 425 (sud-est de Seppois le Haut) pour arrêter cette attaque.
De longues lignes de tirailleurs ennemis s’avancent sur la plateau au nord de la cote 425, en s’abritant des nombreuses haies qui se trouvent de ce côté ; j’envoie l’ordre au Commandant Mary de faire avancer la 2e batterie, et je la fais mettre en batterie sur la croupe située immédiatement à l’ouest de Seppois le Bas, entre la route de Lepuix et les bois, et lui fait ouvrir le feu à tir direct sur l’infanterie allemande qu’elle domine à environ 3 km. Je ne crois pas qu’une pareille occasion se présente souvent de constituer dans de semblables conditions l’efficacité de notre canon de campagne. Le Capitaine Poisson, qui commande cette batterie, a pris comme objectif une longue ligne de tirailleurs couchés le long d’une haie, sous une rangée de pommiers ; la première salve tape en plein sur cet objectif que le tir prend d’écharpe, elle est suivie d’un tir progressif ; quelques allemands se sont levés et ont fait quelques pas, puis sont tombés et toute la ligne est restée immobile ; c’était réellement effrayant.
L’attaque de flanc a été arrêtée net du coup ; malheureusement les compagnies du 244e, qui étaient chargées de l’attaque frontale sur Bisel, se trouvent vers 16 heures en prise au feu de l’artillerie ennemie, qui a allongé son tir, renseignée par un avion, qui est passé deux fois au dessus de notre poste de commandement en nous lançant des bombes qui ont éclaté sans nous faire de mal ; ces deux compagnies reculent, entraînant le bataillon du 372e déjà assez éprouvé par le feu de l’attaque de flanc ennemie.
Vers 17 heures, des fractions ennemies, qui se sont infiltrées dans les parties boisées, ont pu arriver jusqu’au pont du chemin de fer, qui traverse la route de Niederlarg à la sortie du village de Seppois le Haut, lequel est du reste tenu par une solide barricade ; reçues par le feu de la compagnie réserve du 260e, ces fractions se retirent rapidement dans la direction de Niederlarg.
La nuit tombe rapidement, et la brume se reforme ; toutes nos forces disponibles sont engagées et Quais juge qu’il est nécessaire de rompre le combat, je l’approuve, et l’opération se fait sans difficultés ; il est 18 heures ½.
Sur ces entrefaites, Saintenac est arrivé au poste de commandement et me rend compte que l’on a saisi au téléphone une communication, de laquelle il résulterait qu’une attaque ennemie doit se déclancher cette nuit sur Ballersdorff, je rentre de suite à Dannemarie et, bien que je ne croie pas beaucoup à une attaque sérieuse de ce côté je prescris d’alerter la division et l’ordre ci-dessous :
Dannemarie 7 8bre 19 heures 15
Une dépêche allemande surprise ce soir indiquerait que l’ennemie aurait l’intention de tenter une attaque sur Ballersdorff ; en conséquence le bataillon du 260e de Wolfersdorff sera rassemblé demain à 4 heures 30 dans le bas fond à 2 km ouest de Ballersdorff, entre la route et la voie ferrée ; rassemblement articulé avec un échelon arrière et à droite surveillant la lisière ouest de la forêt communale ; le bataillon du 235 de Traubach le Bas sera rassemblé à la même heure entre Dannemarie et le canal. La 3e batterie du Groupe Mary sera en colonne à 4 heures 30 la tête à 500 m. ouest de la Tuilerie, une batterie du Groupe Rivet à 4 heures 30 sur la route de Retzwiller à Dannemarie. L’escadron de Cavalerie enverra des reconnaissances dès le lever du jour dans les directions de Carspach, Altkirch et Aspach. A 4 heures 30, le gros de l’escadron se tiendra vers Manspach, surveillant la vallée de la Largue et les hauteurs à l’est d’Altenach, St Ulrich et les débouchés de la lisière est de la Forêt Communale.
Le Q.G., l’ambulance de Dannemarie attelés à 4 heures 30. Poste de commandement à Retzwiller.
Cette nuit, tout le monde sera en cantonnement d’alerte, prêt à prendre les armes au premier signal.
Signé : Bernard
Un bataillon du 260e est envoyé à Ballersdorff pour en renforcer l’occupation, un bataillon du 235e est poussé sur Gommersdorff à ma disposition ; la Cavalerie battra le pays dans les directions Altkirch, Aspach et Carspach dès le lever du jour le 8. Malheureusement, ces mesures prises en pleine nuit, sont commentées par un tas de gens, militaires ou civils, qui palabrent sur la place de la fontaine ; les habitants s’imaginent que nous allons encore une fois reculer ; ils s’affolent et font leurs malles pour quitter la ville ; j’ai eu la plus grande peine à les calmer.
On a vu vers 21 heures, deux fusées qui ont été tirées entre Gommersdorff et Wolfersdorff, des bords du canal où sont échouées plusieurs péniches que je fais surveiller cependant : des cavaliers envoyés immédiatement n’ont pas pu découvrir l’auteur de ces signaux qui sont certainement destinés à prévenir l’ennemi des mouvements de troupes que j’ai prescrits.
Dans le combat de Bisel, nous avons perdu un officier : le Lieutenant Vuillard disparu, 78 tués et blessés ; la compagnie du 244e de Largitzen, qui avait commencé son mouvement dans la direction de Bisel vers 7 heures ½ (il n’y avait presque pas de brouillard de ce côté à cette heure) avait surpris une troupe ennemie marchant sur Largitzen et l’avait entourée, il en résulta un combat de courte durée ; l’ennemi laissait entre nos mains 1 prisonnier et sur le terrain 2 tués et 12 blessés ; si le brouillard n’était pas revenu fort épais au cours du combat, ce qui a permis à l’ennemi de s’enfuir dans les bois environnants, toute cette troupe, qui devait avoir l’importance d’une demie compagnie, serait restée entre nos mains."
Bien cordialement,
Eric Mansuy
P.S. Bernard détaille également les combats du 27 janvier 1915, mais il y en a des pages...
Bonjour Olivier,
Concernant cette journée du 7 octobre 1914, voici ce qu'en écrivit le général Bernard [source : archives de l'Amicale du 133e R.I. ; merci à Jean-Louis Pierret] :
"Mercredi 7 Octobre
Quais et moi avons quitté Dannemarie vers 4 heures ½ et nous sommes à Seppois le Bas vers 5 heures, il y a un brouillard intense qui va nous gêner beaucoup en nous empêchant de nous servir de notre artillerie et nous faire perdre une grande partie de la journée. Vers 8 heures, le brouillard se lève momentanément ; on entend une courte fusillade vers Largitzen, puis la brume redevient épaisse, je suis resté avec le Colonel Quais jusqu’à 11 heures à la cote 426 (ouest de Seppois), puis je rentre à Dannemarie où j’ai à faire ; je suis de retour à la cote 426 vers 14 heures, le brouillard se lève subitement à cette heure et l’affaire s’engage.
Le colonel a engagé une batterie entre la cote 426 et Notre-Dame de Grünewald, pour battre les lisières de Bisel, dont on ne voit que le clocher, ce village étant un bas fond, la 2e batterie est en position d’attente à 1500 mètres sur la route de Lepuix.
Les ordres de Quais sont en voie d’exécution ; la fusillade est très vive ; de la cote 426 nous dominons admirablement le terrain des attaques. Le feu de notre artillerie a déclanché le feu des batteries de 77 qui semblent être en action vers Moos, et qui prend d’écharpe les attaques du 372e et du 244e, heureusement le tir de l’ennemi est sensiblement trop court et ne nous fait pas de mal. J’ai envoyé le Commandant Mary, commandant le Groupe, vers le sud pour tâcher de situer les batteries ennemies, mais il revient bientôt sans avoir réussi ; du reste, si l’air est à peu près clair sur notre front d’attaque, il n’en est pas de même vers le sud, où il y a encore beaucoup de brume, ce qui explique l’inefficacité du tir de l’ennemi.
Vers 14 heures 30, comme notre attaque progresse dans de bonnes conditions vers Bisel, une attaque allemande, prononcée, semble-t-il, par une comapgnie, sort du ravin au nord de Niederlarg, et prend de flanc l’attaque du 372e ; Quais et moi, avons vu ce mouvement qui a échappé au Lieutenant-Colonel Thomassin, qui est à l’est de Seppois ; Quais donne l’ordre à une compagnie du 260e de se porter vers la cote 425 (sud-est de Seppois le Haut) pour arrêter cette attaque.
De longues lignes de tirailleurs ennemis s’avancent sur la plateau au nord de la cote 425, en s’abritant des nombreuses haies qui se trouvent de ce côté ; j’envoie l’ordre au Commandant Mary de faire avancer la 2e batterie, et je la fais mettre en batterie sur la croupe située immédiatement à l’ouest de Seppois le Bas, entre la route de Lepuix et les bois, et lui fait ouvrir le feu à tir direct sur l’infanterie allemande qu’elle domine à environ 3 km. Je ne crois pas qu’une pareille occasion se présente souvent de constituer dans de semblables conditions l’efficacité de notre canon de campagne. Le Capitaine Poisson, qui commande cette batterie, a pris comme objectif une longue ligne de tirailleurs couchés le long d’une haie, sous une rangée de pommiers ; la première salve tape en plein sur cet objectif que le tir prend d’écharpe, elle est suivie d’un tir progressif ; quelques allemands se sont levés et ont fait quelques pas, puis sont tombés et toute la ligne est restée immobile ; c’était réellement effrayant.
L’attaque de flanc a été arrêtée net du coup ; malheureusement les compagnies du 244e, qui étaient chargées de l’attaque frontale sur Bisel, se trouvent vers 16 heures en prise au feu de l’artillerie ennemie, qui a allongé son tir, renseignée par un avion, qui est passé deux fois au dessus de notre poste de commandement en nous lançant des bombes qui ont éclaté sans nous faire de mal ; ces deux compagnies reculent, entraînant le bataillon du 372e déjà assez éprouvé par le feu de l’attaque de flanc ennemie.
Vers 17 heures, des fractions ennemies, qui se sont infiltrées dans les parties boisées, ont pu arriver jusqu’au pont du chemin de fer, qui traverse la route de Niederlarg à la sortie du village de Seppois le Haut, lequel est du reste tenu par une solide barricade ; reçues par le feu de la compagnie réserve du 260e, ces fractions se retirent rapidement dans la direction de Niederlarg.
La nuit tombe rapidement, et la brume se reforme ; toutes nos forces disponibles sont engagées et Quais juge qu’il est nécessaire de rompre le combat, je l’approuve, et l’opération se fait sans difficultés ; il est 18 heures ½.
Sur ces entrefaites, Saintenac est arrivé au poste de commandement et me rend compte que l’on a saisi au téléphone une communication, de laquelle il résulterait qu’une attaque ennemie doit se déclancher cette nuit sur Ballersdorff, je rentre de suite à Dannemarie et, bien que je ne croie pas beaucoup à une attaque sérieuse de ce côté je prescris d’alerter la division et l’ordre ci-dessous :
Dannemarie 7 8bre 19 heures 15
Une dépêche allemande surprise ce soir indiquerait que l’ennemie aurait l’intention de tenter une attaque sur Ballersdorff ; en conséquence le bataillon du 260e de Wolfersdorff sera rassemblé demain à 4 heures 30 dans le bas fond à 2 km ouest de Ballersdorff, entre la route et la voie ferrée ; rassemblement articulé avec un échelon arrière et à droite surveillant la lisière ouest de la forêt communale ; le bataillon du 235 de Traubach le Bas sera rassemblé à la même heure entre Dannemarie et le canal. La 3e batterie du Groupe Mary sera en colonne à 4 heures 30 la tête à 500 m. ouest de la Tuilerie, une batterie du Groupe Rivet à 4 heures 30 sur la route de Retzwiller à Dannemarie. L’escadron de Cavalerie enverra des reconnaissances dès le lever du jour dans les directions de Carspach, Altkirch et Aspach. A 4 heures 30, le gros de l’escadron se tiendra vers Manspach, surveillant la vallée de la Largue et les hauteurs à l’est d’Altenach, St Ulrich et les débouchés de la lisière est de la Forêt Communale.
Le Q.G., l’ambulance de Dannemarie attelés à 4 heures 30. Poste de commandement à Retzwiller.
Cette nuit, tout le monde sera en cantonnement d’alerte, prêt à prendre les armes au premier signal.
Signé : Bernard
Un bataillon du 260e est envoyé à Ballersdorff pour en renforcer l’occupation, un bataillon du 235e est poussé sur Gommersdorff à ma disposition ; la Cavalerie battra le pays dans les directions Altkirch, Aspach et Carspach dès le lever du jour le 8. Malheureusement, ces mesures prises en pleine nuit, sont commentées par un tas de gens, militaires ou civils, qui palabrent sur la place de la fontaine ; les habitants s’imaginent que nous allons encore une fois reculer ; ils s’affolent et font leurs malles pour quitter la ville ; j’ai eu la plus grande peine à les calmer.
On a vu vers 21 heures, deux fusées qui ont été tirées entre Gommersdorff et Wolfersdorff, des bords du canal où sont échouées plusieurs péniches que je fais surveiller cependant : des cavaliers envoyés immédiatement n’ont pas pu découvrir l’auteur de ces signaux qui sont certainement destinés à prévenir l’ennemi des mouvements de troupes que j’ai prescrits.
Dans le combat de Bisel, nous avons perdu un officier : le Lieutenant Vuillard disparu, 78 tués et blessés ; la compagnie du 244e de Largitzen, qui avait commencé son mouvement dans la direction de Bisel vers 7 heures ½ (il n’y avait presque pas de brouillard de ce côté à cette heure) avait surpris une troupe ennemie marchant sur Largitzen et l’avait entourée, il en résulta un combat de courte durée ; l’ennemi laissait entre nos mains 1 prisonnier et sur le terrain 2 tués et 12 blessés ; si le brouillard n’était pas revenu fort épais au cours du combat, ce qui a permis à l’ennemi de s’enfuir dans les bois environnants, toute cette troupe, qui devait avoir l’importance d’une demie compagnie, serait restée entre nos mains."
Bien cordialement,
Eric Mansuy
P.S. Bernard détaille également les combats du 27 janvier 1915, mais il y en a des pages...
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: Aide identification détails
Bonjour Eric,
Je vous remercie pour votre témoignage très précieux. Où est-ce possible d'obtenir le texte du 24 janvier ?
Je comprends que c'est fastidieux de le retranscrire.
Quel est le rapport entre le 133e RI et la 57e DI ?
Merci encore
Olivier
Je vous remercie pour votre témoignage très précieux. Où est-ce possible d'obtenir le texte du 24 janvier ?
Je comprends que c'est fastidieux de le retranscrire.
Quel est le rapport entre le 133e RI et la 57e DI ?
Merci encore
Olivier
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Aide identification détails
"Quel est le rapport entre le 133e RI et la 57e DI ?" : aucun, les hasards de l'histoire ont amené l'Amicale à posséder ce texte, a priori.
Puisque la relation du 27 janvier vous intéresse, la voici (toujours issue de la même source, donc) :
"Mercredi 27 Janvier
Je suis à Guévénaten vers 6 heures 45, nous nous installons dans une petite maison abandonnée, où est établi le poste téléphonique ; un instant après arrive un capitaine de l’état major du D.A.V. ; c’est le représentant du Haut Commandement, qui doit apprécier, juger, etc., les événements et donner son avis sur la conduite des opérations et sur le chef qu’il est, en quelque sorte, chargé de surveiller ; le sujet qui m’est envoyé est guindé et prend des airs de supériorité bien amusants, je l’ai reçu mal ; il s’est installé dans un coin et tire son carnet pour prendre des notes.
Il fait une température sibérienne, - 15° avec un vent violent qui soulève la neige en tourbillons épais ; c’est certainement la journée la plus froide que nous ayons eue jusqu’à présent.
Le premier compte-rendu me vient du Colonel Albert vers 7 heures 50 ; il me fait savoir que le 260e a atteint la route Balschwiller - Burnhaupt et s’y organise en attendant la liaison avec le 114e Brigade, qui n’est pas encore arrivée à hauteur de la 113e ; j’envoie le Capitaine Lelong en auto au poste de commandement de Quais (sortie sud de Diefmaten) pour lui donner connaissance de ce renseignement, il doit rester auprès du Colonel qui me le renverra quand il sera bien éclairé sur la situation.
A 8 heures 35, Quais me fait connaître que l’avant garde du 244e (1re Cie) a pris pied dans un boqueteau, sud-ouest de la cote 294 et s’y installe, elle est couverte sur sa gauche par un bataillon du 53e Territorial, occupant les tranchées en avant du Spechbach face à Burnhaupt le Bas.
A 9 heures, notre artillerie, qui a certainement battu avec succès les défenses d’Ammertzwiller, allonge son tir pour atteindre des rassemblements de troupes signalés par nos observateurs à l’est de la route Ammertzwiller – Burnhaupt, rassemblements que nous dispersons par des rafales de nos 75. Des batteries ennemies, assez nombreuses, tirent sur les lisières du Pfannesthiel, du Keibacker et des bois de Gildwiller, nos batteries lourdes les contrebattent ; malheureusement, le vent qui souffle violemment de l’est, gêne beaucoup l’observation et le service des pièces, et l’efficacité de nos pièces s’en ressent.
A 9 heures, le Colonel Quais me rend compte qu’il fait occuper la boqueteau au sud de la cote 294 par 2 compagnies et une section de mitrailleuses, et que le reste du régiment va marcher sur Ammertzwiller ; il ajoute que cette attaque est rendue très difficile, son flanc gauche étant pris d’écharpe par des feus de mousqueterie et de mitrailleuses, venant des tranchées ennemies établies le long de la route Burnhaupt le Bas – Bernwiller. C’est ce que je redoutais ; j’ai toujours été convaincu que si cette ligne ennemie présentait quelques lacunes, c’est qu’ils avaient organisé en arrière et sur les flancs de ces lacunes des tranchées flanquantes ainsi que des positions de mitrailleuses.
A 10 heures 10, le Colonel Albert téléphone ce qui suit : je viens de me transporter à la lisière de Keibacker, pour me rendre compte de visu de la situation ; le 260e tient toujours la route, je suis forcé d’attendre que la 114e progresse à ma gauche, sinon son flanc gauche sera complètement découvert ; la situation de mon côté est très bonne.
A 12 heures 45, Quais me téléphone : le 244e a un bataillon en première ligne à la cote 294 ; ses éclaireurs sont parvenus aux réseaux de fils de fers ; le Commandant du bataillon d’avant garde tente une progression dans la direction d’Ammertzwiller.
Ce renseignement ne me semble pas très clair ; il me semble que l’un des bataillons du 244e fait encore face à l’est, pour masquer les tranchées sur la route Burnhaupt – Bernwiller ; il y a certainement un trou entre la droite des attaques de Quais et la gauche de la 113e Brigade ; j’envoie le Commandant du Génie Duperray avec le Lieutenant Salle pour examiner la situation et assurer la solidité de l’organisation défensive sur le front du 260e.
A 13 heures 40, Quais me téléphone : le bataillon du 53e Territorial est maintenant sur la rive gauche du Spechbach face à Burnhaupt le Bas ; le 244e en entier marche sur Ammertzwiller, ayant à sa droite un bataillon du 133e Territorial, qui le relie avec le 260e ; je porte le 2e bataillon du 133e Territorial, le seul qui me reste, à la corne est du Pfannesthiel.
Il résulte de ce compte-rendu que le passage du Spechbach par le bataillon du 53e Territorial a libéré le bataillon du 244e qui faisait face à l’est, et que l’attaque sur Ammertzwiller est dès lors complètement montée en liaison avec le 260e.
Le Lieutenant Salle est de retour vers 14 heures 30 et me confirme les renseignements envoyés par le Colonel Quais ; un peu avant le retour de Salle, Quais me prévenait qu’il se portait sur la ligne de feu et qu’il quittait en conséquence son poste de commandement.
Salle avait vu Quais à Diefmaten avant qu’il ne quittât ce point, de là il s’était porté à Falkwiller où il avait vu Albert et au poste de commandemant le Lieutenant-Colonel Boygues au Keibacker ; à ce moment, l’attaque du 133e Territorial allait déboucher des Bois, en conséquence, j’envoie l’ordre suivant par le téléphone au Colonel Albert :
Le Lieutenant Salle me rend compte de la situation devant Ammertzwiller et me fait connaître que la Brigade Quais se porte sur les lisières d’Ammertzwiller avec 3 bataillons ; la liaison doit être complète maintenant entre les deux brigades. S’il en est bien ainsi, il faut vous porter conjointement sur Ammertzwiller et faire tous vos efforts pour enlever cette localité.
Il est bien entendu que l’organisation de la route Burnhaupt le Bas – Balschwiller doit être très solide, de façon que cette route soit conservée envers et contre tout, au cas où l’attaque sur Ammertzwiller ne réussirait pas ce soir.
Lelong est de retour peu de temps après et me fait connaître que le 133e Territorial, pris d’écharpe à sa sortie du Keibacker, par un violent feu d’artillerie, est rentré dans le bois malgré tous les efforts de quelques officiers ; Quais s’est porté devant ce régiment, a fait déployer le drapeau, et accompagné des clairons, a cherché à entraîner ce régiment qui est sorti une 2e fois des bois, sous un feu intense d’obus de 15 ; cette tentative, qui fait le plus grand honneur au Colonel Quais, n’a pas réussi et le 133e est rentré dans les bois, de sorte que le vide existant entre le 260e et le 244e n’a pas pu être comblé.
Il est 14 heures 45, je prescris au Lieutenant-Colonel Richard de porter un bataillon du 371e au Pfannesthiel à la disposition du Colonel Quais et au 15e Dragons de se porter à la croisée des routes Falkwiller – Buethwiller à l’est de Traubach le Haut, où il attendra de nouveaux ordres ; il constituera une réserve, que je pourrai mettre à la disposition du Colonel Albert en cas de besoins. Ceci fait, je renvoie Lelong en liaison à la 114e Brigade, il est 15 heures 15 ; il doit revenir quand il aura pu se rendre compte de la situation.
Comme j’ai rendu compte par téléphone au D.A.V. vers 13 heures 45, j’ai reçu vers 14 heures l’ordre suivant :
Pour parer autant que possible aux contre-attaques sur les positions nouvellement conquises, et jusqu’à ce qu’elles soient bien organisées, je vous signale la nécessité de régler avant la nuit le tir de certaines batteries sur routes et carrefours, par où pourraient venir des renforts ennemis, et les battre la nuit par des tirs intermittent à grande distance, sans gaspillage exagéré de munitions. Obus à mitraille de gros calibre bien réglés conviennent très bien à ces arrosages à heures irrégulières.
J’ai envoyé Stein porter cet ordre au Lieutenant Cazalis, qui se trouve au poste de commandement du Lieutenant-Colonel Boygues avec les instructions de détail suivantes :
L’artillerie lourde, qui a contrebattu les batteries ennemies, prendra toutes dispositions pour pouvoir battre de nuit certains points importants de communication de l’ennemi : carrefour de la route Aspach – Burnhaupt avec la route de Guévenheim – Pont d’Aspach ; chemin d’Hartmulh à Burnhaupt le Bas et de Galfingen à Bernwiller à sa sortie ; déboucher de Spechbach et d’Eschingen sur Ammertzwiller.
Le Capitaine Lelong est de retour à mon poste de commandement à 18 heures 30 ; pendant son absence j’ai reçu la visite du Général Thévenet qui vient de Dannemarie, côté où le Général Château aurait fait attaquer le Langelhotz par le bataillon Soleilavous du 172e, qui aurait réussi à y prendre pied ; il a trouvé mon poste de commandement passablement inconfortable, surtout par le froid terrible d’aujourd’hui ; je n’ai pas eu le temps de penser à cela, quoique, en raison de ma grippe, je me sente un peu fatigué.
Il résulte des renseignements que m’apporte Lelong, que les attaques de la 114e n’ont pas pu atteindre les lisières d’Ammertzwiller, bien que vers 15 heures 45, Quais ait pu faire soutenir le 133e Territorial par le bataillon du 371e que j’avais mis à sa disposition ; on tient fortement la route de Burnhaupt le Bas à Balschwiller de la cote 294 à Balschwiller, ainsi que le mouvement de terrain au nord du Spechbach face à Burnhaupt le Bas ; en conséquence j’envoie l’ordre suivant à 18 heures 40 :
Il résulte des rapports que je reçois des Colonels commandant les 114e et 113e Brigades qu’il n’est pas possible de songer à occuper le village d’Ammertzwiller ce soir. En conséquence, on conservera les positions conquises cette après-midi, positions qui seront marquées par la route de Burnhaupt et Balschwiller entre la cote 294 et la croisée de cette route avec la route Ammertzwiller – Gildwiller. Ces positions devront être organisées pour résister à toute contre-attaque ennemie. Cette nuit l’artillerie restera en surveillance et fera un tir lent sur les carrefours des routes où pourraient passer des forces ennemies, elle sera à même de rouvrir le feu au premier ordre dès le point du jour.
Les avant-postes seront renforcés sur tout le front pour parer à toute contre-attaque ennemie qui pourrait se produire dans la nuit ou dans la journée de demain.
Demain on renforcera le plus possible les positions conquises et ont établira des communications couvertes avec les lignes d’avant-postes. Les éléments du Génie affectés aux Brigades concourront cette nuit à l’organisation des positions.
Le 15e Dragons occupera demain la même position que cette après-midi.
Dans la journée, notre artillerie lourde a contrebattu avec succès, malgré un temps très défavorable, les batteries ennemies, qui ont été obligées de se déplacer à plusieurs reprises, ce qu’elles ont fait avec beaucoup d’activité, il faut le reconnaître.
Les mortiers de 120 de Guévenheim ont bombardé le Kalberg et bouleversé les défenses de ce point d’appui, qui a certainement souffert.
Je suis rentré à mon Q.G. vers 20 heures, passablement fatigué ; je suis à peine arrivé que le Colonel Albert vient me trouver pour me faire connaître que la situation des hommes dans des tranchées à peine ébauchées, le long de la route en face d’Ammertzwiller est des plus pénibles, et me demande de reprendre ses positions en avant des bois de Gildwiller ; je ne suis pas très content de la façon dont il a mené ses attaques, qui auraient du être conduites avec plus d’énergie, avec des éléments de valeur supérieurs dont il disposait, tandis qu’il n’ignorait pas que Quais ne disposait que de forces sans grande cohésion. Aussi je le reçois fort mal et lui donne l’ordre de conserver à tout prix le terrain qui a été conquis entre les bois et la route, ainsi que cette route.
Cette démarche me fait comprendre que j’ai eu tort de ne pas confier à Quais la direction de l’ensemble de l’opération sur Ammertzwiller, comme j’en avais eu, du reste, l’intention ; ce qui m’avait fait renoncer, c’est que je savais combien peu on pouvait compter sur les deux régiments que Quais devait conduire à l’attaque, et combien son intervention devait être nécessaire pour obtenir quelque résultat.
Tout compte fait, comme me l’a téléphoné le Général Putz dans la soirée, en réponse au compte-rendu que je venais de lui faire de nos pertes, qui montent d’après les premiers renseignements, à 300 tués et blessés, il faut se féliciter du résultat obtenu et qui représente un gain de plus d’un kilomètre de profondeur sur un front de trois kilomètres.
Pendant que notre artillerie lourde et celle de l’ennemie échangent de nombreux obus, qui ne font pas grand mal, j’établis un ordre complétant les mouvements à faire par suite des modifications apportées aux secteurs.
Ordre de mouvement du 27 janvier – La Chapelle 22 heures , 27/1 15
La nouvelle répartition du terrain et des troupes entre la 57e Division et le Groupement Sud entraîne des modifications dans les cantonnements ; les mouvements ci-après seront par suite exécutés :
Journée du 29 Janvier : L’état major, la Cie H.R. et le 2e Btn du 53e Territorial gagneront Falkwiller à la disposition du Colonel Ct la 113e Bde ; le 1er Groupe du 47e d’Artillerie quittera Dannemarie et ira cantonner : E.M. du Groupe, 1 Bie à Traubach le Bas, 2 Bies à Wolfersdorff.
La Bie de 90 de Traubach le Bas ira cantonner à Bréchaumont (partie est du village)
La 43e Bie du 5e Rgt ira de Vauthiermont à Soppe le Haut
La Bie de 120 du Lieutenant Koechlin ira à Guévénaten
La 1re section de la 23e Cie d’aérostiers et le Capitaine Williènie du 9e Rgt à pied iront à Traubach le Haut
Les Colonels des 113e et 114e Bdes donneront des ordres aux chefs des cantonnements où stationnent des éléments de leurs brigades pour réserver dans ces localités les places nécessaires aux éléments désignés ci-dessus
Le Groupe des Escadrons divisionnaires quittera Retzwiller et ira cantonner : E.M. du Groupe et 1 Escon à Vauthiermont avec le IIe Escon du 25e Dragons, qui passe sous les ordres du Commandant de Bazelaire pour les opérations
L’ambulance N° 2 et le ½ Groupe des brancardiers de Dannemarie à Montreux Vieux ; ils seront remplacés par l’ancienne ambulance du Groupement Nord venant de Belfort.
Journée du 30 Janvier : la Cie 28/3 du Génie, qui passe au Groupement Sud, se rendra à Dannemarie, elle laissera provisoirement à Michelbach un officier et deux gradés ou sapeurs pour passer le service à la Cie auxiliaire 23/1 bis, la nouvelle formation, qui doit la remplacer et pour assurer la garde du matériel.
Le cantonnement de la Cie 23/1 bis devra être réservé à Michelbach ; les sections de la Cie Divre 28/1, actuellement au Sud du canal du Rhône au Rhin, viendront à la même date, l’une à Falkwiller avec le Capitaine, l’autre à Uberkumen.
Trains régimentaires et gares de ravitaillement :
Cantonneront à Chavannes/l’Etang et se ravitailleront à Montreux Vieux les trains régimentaires des éléments ci-après :
113e Brigade 235e Rgt
260e Rgt
56e Tl (Cie H.R., 2e et 3e Btn)
49e Tl (3e Btn)
Artie (1er Groupe du 47e, 2e groupe du 5e, 52e et 53e Bies de 90, 21e Son de M.I., parc d’Artie, 2e Bie du 9e Rgt à pied)
Section de la 23e Cie d’aérostiers
Cantonneront à Angeot et se ravitailleront à la gare de La Chapelle les trains régimentaires ci-après :
114e Brigade (moins les éléments ravitaillés par automobile)
Cavalerie divisionnaire
Artie (3e Groupe du 5e Rgt, 49e et 49e bis Bies de 95, Bie du 9e à pied, 21e Bie du 10e à pied, 3e section de la 23e Cie d’aérostiers, Cie 28/2 et 28/21 du Génie, ambulance N° 1 et N° 3, groupe de brancardiers.
T.R. du Q.G. restera à La Chapelle.
Les éléments faisant mouvement ne se ravitailleront à leur nouvelle gare de ravitaillement qu’à partir du 31 Janvier.
Signé : Bernard
J’ai enfin pu regagner ma chambre vers 23 heures, très fatigué de cette dure journée."
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Puisque la relation du 27 janvier vous intéresse, la voici (toujours issue de la même source, donc) :
"Mercredi 27 Janvier
Je suis à Guévénaten vers 6 heures 45, nous nous installons dans une petite maison abandonnée, où est établi le poste téléphonique ; un instant après arrive un capitaine de l’état major du D.A.V. ; c’est le représentant du Haut Commandement, qui doit apprécier, juger, etc., les événements et donner son avis sur la conduite des opérations et sur le chef qu’il est, en quelque sorte, chargé de surveiller ; le sujet qui m’est envoyé est guindé et prend des airs de supériorité bien amusants, je l’ai reçu mal ; il s’est installé dans un coin et tire son carnet pour prendre des notes.
Il fait une température sibérienne, - 15° avec un vent violent qui soulève la neige en tourbillons épais ; c’est certainement la journée la plus froide que nous ayons eue jusqu’à présent.
Le premier compte-rendu me vient du Colonel Albert vers 7 heures 50 ; il me fait savoir que le 260e a atteint la route Balschwiller - Burnhaupt et s’y organise en attendant la liaison avec le 114e Brigade, qui n’est pas encore arrivée à hauteur de la 113e ; j’envoie le Capitaine Lelong en auto au poste de commandement de Quais (sortie sud de Diefmaten) pour lui donner connaissance de ce renseignement, il doit rester auprès du Colonel qui me le renverra quand il sera bien éclairé sur la situation.
A 8 heures 35, Quais me fait connaître que l’avant garde du 244e (1re Cie) a pris pied dans un boqueteau, sud-ouest de la cote 294 et s’y installe, elle est couverte sur sa gauche par un bataillon du 53e Territorial, occupant les tranchées en avant du Spechbach face à Burnhaupt le Bas.
A 9 heures, notre artillerie, qui a certainement battu avec succès les défenses d’Ammertzwiller, allonge son tir pour atteindre des rassemblements de troupes signalés par nos observateurs à l’est de la route Ammertzwiller – Burnhaupt, rassemblements que nous dispersons par des rafales de nos 75. Des batteries ennemies, assez nombreuses, tirent sur les lisières du Pfannesthiel, du Keibacker et des bois de Gildwiller, nos batteries lourdes les contrebattent ; malheureusement, le vent qui souffle violemment de l’est, gêne beaucoup l’observation et le service des pièces, et l’efficacité de nos pièces s’en ressent.
A 9 heures, le Colonel Quais me rend compte qu’il fait occuper la boqueteau au sud de la cote 294 par 2 compagnies et une section de mitrailleuses, et que le reste du régiment va marcher sur Ammertzwiller ; il ajoute que cette attaque est rendue très difficile, son flanc gauche étant pris d’écharpe par des feus de mousqueterie et de mitrailleuses, venant des tranchées ennemies établies le long de la route Burnhaupt le Bas – Bernwiller. C’est ce que je redoutais ; j’ai toujours été convaincu que si cette ligne ennemie présentait quelques lacunes, c’est qu’ils avaient organisé en arrière et sur les flancs de ces lacunes des tranchées flanquantes ainsi que des positions de mitrailleuses.
A 10 heures 10, le Colonel Albert téléphone ce qui suit : je viens de me transporter à la lisière de Keibacker, pour me rendre compte de visu de la situation ; le 260e tient toujours la route, je suis forcé d’attendre que la 114e progresse à ma gauche, sinon son flanc gauche sera complètement découvert ; la situation de mon côté est très bonne.
A 12 heures 45, Quais me téléphone : le 244e a un bataillon en première ligne à la cote 294 ; ses éclaireurs sont parvenus aux réseaux de fils de fers ; le Commandant du bataillon d’avant garde tente une progression dans la direction d’Ammertzwiller.
Ce renseignement ne me semble pas très clair ; il me semble que l’un des bataillons du 244e fait encore face à l’est, pour masquer les tranchées sur la route Burnhaupt – Bernwiller ; il y a certainement un trou entre la droite des attaques de Quais et la gauche de la 113e Brigade ; j’envoie le Commandant du Génie Duperray avec le Lieutenant Salle pour examiner la situation et assurer la solidité de l’organisation défensive sur le front du 260e.
A 13 heures 40, Quais me téléphone : le bataillon du 53e Territorial est maintenant sur la rive gauche du Spechbach face à Burnhaupt le Bas ; le 244e en entier marche sur Ammertzwiller, ayant à sa droite un bataillon du 133e Territorial, qui le relie avec le 260e ; je porte le 2e bataillon du 133e Territorial, le seul qui me reste, à la corne est du Pfannesthiel.
Il résulte de ce compte-rendu que le passage du Spechbach par le bataillon du 53e Territorial a libéré le bataillon du 244e qui faisait face à l’est, et que l’attaque sur Ammertzwiller est dès lors complètement montée en liaison avec le 260e.
Le Lieutenant Salle est de retour vers 14 heures 30 et me confirme les renseignements envoyés par le Colonel Quais ; un peu avant le retour de Salle, Quais me prévenait qu’il se portait sur la ligne de feu et qu’il quittait en conséquence son poste de commandement.
Salle avait vu Quais à Diefmaten avant qu’il ne quittât ce point, de là il s’était porté à Falkwiller où il avait vu Albert et au poste de commandemant le Lieutenant-Colonel Boygues au Keibacker ; à ce moment, l’attaque du 133e Territorial allait déboucher des Bois, en conséquence, j’envoie l’ordre suivant par le téléphone au Colonel Albert :
Le Lieutenant Salle me rend compte de la situation devant Ammertzwiller et me fait connaître que la Brigade Quais se porte sur les lisières d’Ammertzwiller avec 3 bataillons ; la liaison doit être complète maintenant entre les deux brigades. S’il en est bien ainsi, il faut vous porter conjointement sur Ammertzwiller et faire tous vos efforts pour enlever cette localité.
Il est bien entendu que l’organisation de la route Burnhaupt le Bas – Balschwiller doit être très solide, de façon que cette route soit conservée envers et contre tout, au cas où l’attaque sur Ammertzwiller ne réussirait pas ce soir.
Lelong est de retour peu de temps après et me fait connaître que le 133e Territorial, pris d’écharpe à sa sortie du Keibacker, par un violent feu d’artillerie, est rentré dans le bois malgré tous les efforts de quelques officiers ; Quais s’est porté devant ce régiment, a fait déployer le drapeau, et accompagné des clairons, a cherché à entraîner ce régiment qui est sorti une 2e fois des bois, sous un feu intense d’obus de 15 ; cette tentative, qui fait le plus grand honneur au Colonel Quais, n’a pas réussi et le 133e est rentré dans les bois, de sorte que le vide existant entre le 260e et le 244e n’a pas pu être comblé.
Il est 14 heures 45, je prescris au Lieutenant-Colonel Richard de porter un bataillon du 371e au Pfannesthiel à la disposition du Colonel Quais et au 15e Dragons de se porter à la croisée des routes Falkwiller – Buethwiller à l’est de Traubach le Haut, où il attendra de nouveaux ordres ; il constituera une réserve, que je pourrai mettre à la disposition du Colonel Albert en cas de besoins. Ceci fait, je renvoie Lelong en liaison à la 114e Brigade, il est 15 heures 15 ; il doit revenir quand il aura pu se rendre compte de la situation.
Comme j’ai rendu compte par téléphone au D.A.V. vers 13 heures 45, j’ai reçu vers 14 heures l’ordre suivant :
Pour parer autant que possible aux contre-attaques sur les positions nouvellement conquises, et jusqu’à ce qu’elles soient bien organisées, je vous signale la nécessité de régler avant la nuit le tir de certaines batteries sur routes et carrefours, par où pourraient venir des renforts ennemis, et les battre la nuit par des tirs intermittent à grande distance, sans gaspillage exagéré de munitions. Obus à mitraille de gros calibre bien réglés conviennent très bien à ces arrosages à heures irrégulières.
J’ai envoyé Stein porter cet ordre au Lieutenant Cazalis, qui se trouve au poste de commandement du Lieutenant-Colonel Boygues avec les instructions de détail suivantes :
L’artillerie lourde, qui a contrebattu les batteries ennemies, prendra toutes dispositions pour pouvoir battre de nuit certains points importants de communication de l’ennemi : carrefour de la route Aspach – Burnhaupt avec la route de Guévenheim – Pont d’Aspach ; chemin d’Hartmulh à Burnhaupt le Bas et de Galfingen à Bernwiller à sa sortie ; déboucher de Spechbach et d’Eschingen sur Ammertzwiller.
Le Capitaine Lelong est de retour à mon poste de commandement à 18 heures 30 ; pendant son absence j’ai reçu la visite du Général Thévenet qui vient de Dannemarie, côté où le Général Château aurait fait attaquer le Langelhotz par le bataillon Soleilavous du 172e, qui aurait réussi à y prendre pied ; il a trouvé mon poste de commandement passablement inconfortable, surtout par le froid terrible d’aujourd’hui ; je n’ai pas eu le temps de penser à cela, quoique, en raison de ma grippe, je me sente un peu fatigué.
Il résulte des renseignements que m’apporte Lelong, que les attaques de la 114e n’ont pas pu atteindre les lisières d’Ammertzwiller, bien que vers 15 heures 45, Quais ait pu faire soutenir le 133e Territorial par le bataillon du 371e que j’avais mis à sa disposition ; on tient fortement la route de Burnhaupt le Bas à Balschwiller de la cote 294 à Balschwiller, ainsi que le mouvement de terrain au nord du Spechbach face à Burnhaupt le Bas ; en conséquence j’envoie l’ordre suivant à 18 heures 40 :
Il résulte des rapports que je reçois des Colonels commandant les 114e et 113e Brigades qu’il n’est pas possible de songer à occuper le village d’Ammertzwiller ce soir. En conséquence, on conservera les positions conquises cette après-midi, positions qui seront marquées par la route de Burnhaupt et Balschwiller entre la cote 294 et la croisée de cette route avec la route Ammertzwiller – Gildwiller. Ces positions devront être organisées pour résister à toute contre-attaque ennemie. Cette nuit l’artillerie restera en surveillance et fera un tir lent sur les carrefours des routes où pourraient passer des forces ennemies, elle sera à même de rouvrir le feu au premier ordre dès le point du jour.
Les avant-postes seront renforcés sur tout le front pour parer à toute contre-attaque ennemie qui pourrait se produire dans la nuit ou dans la journée de demain.
Demain on renforcera le plus possible les positions conquises et ont établira des communications couvertes avec les lignes d’avant-postes. Les éléments du Génie affectés aux Brigades concourront cette nuit à l’organisation des positions.
Le 15e Dragons occupera demain la même position que cette après-midi.
Dans la journée, notre artillerie lourde a contrebattu avec succès, malgré un temps très défavorable, les batteries ennemies, qui ont été obligées de se déplacer à plusieurs reprises, ce qu’elles ont fait avec beaucoup d’activité, il faut le reconnaître.
Les mortiers de 120 de Guévenheim ont bombardé le Kalberg et bouleversé les défenses de ce point d’appui, qui a certainement souffert.
Je suis rentré à mon Q.G. vers 20 heures, passablement fatigué ; je suis à peine arrivé que le Colonel Albert vient me trouver pour me faire connaître que la situation des hommes dans des tranchées à peine ébauchées, le long de la route en face d’Ammertzwiller est des plus pénibles, et me demande de reprendre ses positions en avant des bois de Gildwiller ; je ne suis pas très content de la façon dont il a mené ses attaques, qui auraient du être conduites avec plus d’énergie, avec des éléments de valeur supérieurs dont il disposait, tandis qu’il n’ignorait pas que Quais ne disposait que de forces sans grande cohésion. Aussi je le reçois fort mal et lui donne l’ordre de conserver à tout prix le terrain qui a été conquis entre les bois et la route, ainsi que cette route.
Cette démarche me fait comprendre que j’ai eu tort de ne pas confier à Quais la direction de l’ensemble de l’opération sur Ammertzwiller, comme j’en avais eu, du reste, l’intention ; ce qui m’avait fait renoncer, c’est que je savais combien peu on pouvait compter sur les deux régiments que Quais devait conduire à l’attaque, et combien son intervention devait être nécessaire pour obtenir quelque résultat.
Tout compte fait, comme me l’a téléphoné le Général Putz dans la soirée, en réponse au compte-rendu que je venais de lui faire de nos pertes, qui montent d’après les premiers renseignements, à 300 tués et blessés, il faut se féliciter du résultat obtenu et qui représente un gain de plus d’un kilomètre de profondeur sur un front de trois kilomètres.
Pendant que notre artillerie lourde et celle de l’ennemie échangent de nombreux obus, qui ne font pas grand mal, j’établis un ordre complétant les mouvements à faire par suite des modifications apportées aux secteurs.
Ordre de mouvement du 27 janvier – La Chapelle 22 heures , 27/1 15
La nouvelle répartition du terrain et des troupes entre la 57e Division et le Groupement Sud entraîne des modifications dans les cantonnements ; les mouvements ci-après seront par suite exécutés :
Journée du 29 Janvier : L’état major, la Cie H.R. et le 2e Btn du 53e Territorial gagneront Falkwiller à la disposition du Colonel Ct la 113e Bde ; le 1er Groupe du 47e d’Artillerie quittera Dannemarie et ira cantonner : E.M. du Groupe, 1 Bie à Traubach le Bas, 2 Bies à Wolfersdorff.
La Bie de 90 de Traubach le Bas ira cantonner à Bréchaumont (partie est du village)
La 43e Bie du 5e Rgt ira de Vauthiermont à Soppe le Haut
La Bie de 120 du Lieutenant Koechlin ira à Guévénaten
La 1re section de la 23e Cie d’aérostiers et le Capitaine Williènie du 9e Rgt à pied iront à Traubach le Haut
Les Colonels des 113e et 114e Bdes donneront des ordres aux chefs des cantonnements où stationnent des éléments de leurs brigades pour réserver dans ces localités les places nécessaires aux éléments désignés ci-dessus
Le Groupe des Escadrons divisionnaires quittera Retzwiller et ira cantonner : E.M. du Groupe et 1 Escon à Vauthiermont avec le IIe Escon du 25e Dragons, qui passe sous les ordres du Commandant de Bazelaire pour les opérations
L’ambulance N° 2 et le ½ Groupe des brancardiers de Dannemarie à Montreux Vieux ; ils seront remplacés par l’ancienne ambulance du Groupement Nord venant de Belfort.
Journée du 30 Janvier : la Cie 28/3 du Génie, qui passe au Groupement Sud, se rendra à Dannemarie, elle laissera provisoirement à Michelbach un officier et deux gradés ou sapeurs pour passer le service à la Cie auxiliaire 23/1 bis, la nouvelle formation, qui doit la remplacer et pour assurer la garde du matériel.
Le cantonnement de la Cie 23/1 bis devra être réservé à Michelbach ; les sections de la Cie Divre 28/1, actuellement au Sud du canal du Rhône au Rhin, viendront à la même date, l’une à Falkwiller avec le Capitaine, l’autre à Uberkumen.
Trains régimentaires et gares de ravitaillement :
Cantonneront à Chavannes/l’Etang et se ravitailleront à Montreux Vieux les trains régimentaires des éléments ci-après :
113e Brigade 235e Rgt
260e Rgt
56e Tl (Cie H.R., 2e et 3e Btn)
49e Tl (3e Btn)
Artie (1er Groupe du 47e, 2e groupe du 5e, 52e et 53e Bies de 90, 21e Son de M.I., parc d’Artie, 2e Bie du 9e Rgt à pied)
Section de la 23e Cie d’aérostiers
Cantonneront à Angeot et se ravitailleront à la gare de La Chapelle les trains régimentaires ci-après :
114e Brigade (moins les éléments ravitaillés par automobile)
Cavalerie divisionnaire
Artie (3e Groupe du 5e Rgt, 49e et 49e bis Bies de 95, Bie du 9e à pied, 21e Bie du 10e à pied, 3e section de la 23e Cie d’aérostiers, Cie 28/2 et 28/21 du Génie, ambulance N° 1 et N° 3, groupe de brancardiers.
T.R. du Q.G. restera à La Chapelle.
Les éléments faisant mouvement ne se ravitailleront à leur nouvelle gare de ravitaillement qu’à partir du 31 Janvier.
Signé : Bernard
J’ai enfin pu regagner ma chambre vers 23 heures, très fatigué de cette dure journée."
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: Aide identification détails
Merci Eric pour ce témoignage.
Si j'ai bien compris le Général Bernard commandait la 57ème DI ?
A-t-il publié son témoignage ? car d'autres parties m'intéresserai peut-être.
Merci et à bientot
Olivier
Si j'ai bien compris le Général Bernard commandait la 57ème DI ?
A-t-il publié son témoignage ? car d'autres parties m'intéresserai peut-être.
Merci et à bientot
Olivier
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: Aide identification détails
Le général Bernard a commandé la 57e D.I. de la mobilisation au 3 février 1915, date à laquelle il a été "prié" - si j'ose dire - de passer le commandement au général Cordonnier. Aussi son témoignage s'achève-t-il à ce moment.
Ledit témoignage est inédit. Si vous souhaitez en savoir plus, je ne puis que vous conseiller de contacter Jean-Louis Pierret, président de l'Amicale du 133e R.I.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Ledit témoignage est inédit. Si vous souhaitez en savoir plus, je ne puis que vous conseiller de contacter Jean-Louis Pierret, président de l'Amicale du 133e R.I.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: Aide identification détails
Merci pour le tuyau !Le général Bernard a commandé la 57e D.I. de la mobilisation au 3 février 1915, date à laquelle il a été "prié" - si j'ose dire - de passer le commandement au général Cordonnier. Aussi son témoignage s'achève-t-il à ce moment.
Ledit témoignage est inédit. Si vous souhaitez en savoir plus, je ne puis que vous conseiller de contacter Jean-Louis Pierret, président de l'Amicale du 133e R.I.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Je le contacterai si nécessaire.
Cordialement,
Olivier
-
- Messages : 7
- Inscription : sam. mars 10, 2012 1:00 am
Re: Aide identification détails
Bonjour à tous,
Après celui du 11 juillet1915, en octobre un deuxième fourneau,de moindre dimension que le premier,explosa à Ammertzwiller.Sur le site " Mémoires des hommes" je n'arrive pas à retrouver trace concernant la ou les brigades, divisions ou régiments qui pourrai le mentionner.Manifestement entre le 8/10/15 et janvier 1916 c'est un peu flou. Y aurai t'il quelqu'un qui pourrai m'aider dans mes recherches?
Merci d'avance,
Hans-Peter
Après celui du 11 juillet1915, en octobre un deuxième fourneau,de moindre dimension que le premier,explosa à Ammertzwiller.Sur le site " Mémoires des hommes" je n'arrive pas à retrouver trace concernant la ou les brigades, divisions ou régiments qui pourrai le mentionner.Manifestement entre le 8/10/15 et janvier 1916 c'est un peu flou. Y aurai t'il quelqu'un qui pourrai m'aider dans mes recherches?
Merci d'avance,
Hans-Peter