Bonsoir à toutes et à tous.
Bonsoir Eric. Merci pour ces informations sur le capitaine Langlacé.
Bien cordialement.
Denis
149e RI
Re: 149e RI
Bonjour à toutes et à tous.
Voici la reproduction d'une carte en relief de la région d'Ypres, où ont séjournés et combattus les régiments des 9e CA, 16e CA et de la 43e division pour la période d'octobre à novembre 1914. Et bien sûr tous ceux que j'oublie !!!

Quelques passages du chapitre " a Ypres-la course à la mer" du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère" aux éditions Perrin et cie.
Le 2 novembre, dans la soirée, nous nous acheminons vers le combat. La division a reçu l’ordre de former coin entre Messines et Wytschaete : ce ne sera pas chose aisée, car en ces deux points, les anglais et les français, respectivement, viennent de perdre du terrain et cette contre-attaque dans la tenaille ne laisse pas nos chefs sans l’inquiétude. Le régiment d’avant-garde s’engage aussitôt et, loin dans sa direction, la fusillade éclate.
Nous nous établissons aux abords de Kemmel, en évitant les maisons trop violemment bombardées. Ces explosions sont effrayantes...
Le bataillon se rapproche de la ligne de feu le 3 dans l’après-midi. Nous restons quelques heures en soutien derrière l’avant-garde, dispersés, pour diminuer notre vulnérabilité. Nous sommes dans les champs, où les balles perdues arrivent innombrables et où le bombardement le plus violent laboure partout le sol autour de nous. Les renseignements du combat sont médiocres : nos lignes tiennent à grand peine devant des attaques obstinées et, sur notre gauche, des troupes harassées, déployées depuis une semaine, donnent les signes de lassitude les plus inquiétants.
Les compartimentages de ce champ de bataille sont mal délimités. Il est d’ailleurs préférable qu’il en soit ainsi, car l’idée de cloisonnement nuirait à celle de liaison ; Aux Confins de deux divisions, nous sommes ballottés de l’une à l’autre…
Nous échouons, à la nuit, près de la ferme Lagache, qui résiste miraculeusement aux explosions et sert de poste de commandement au colonel d’un régiment inconnu.
- Vous arrivez à point nommé, dit-il au commandant ; Nous sommes à bout de résistance : vous pouvez être notre salut.
- Je ne demande, mon colonel qu’à employer mon bataillon, mais je n’ai pas reçu d’ordre aussi catégorique. Je suis en réserve, derrière le point de soudure des deux divisions, sans être retiré au commandement de mes chefs directs…
A ce moment, sur la crête qui nous masque, tintamarre d’une attaque de nuit : fusillade et crépitement de mitrailleuses. Une fois de plus, selon toute vraisemblance, beaucoup de bruit pour rien. Il n’en est pas moins vrai que c’est terriblement impressionnant. Il semble que le bruit se rapproche. La valse des fusées a l’air de se précipiter sur nous. Les obus labourent le ciel de grandes balafres lumineuses. Je vois comme si j’y étais, la forme de ce combat de nuit, toujours semblable à lui-même. On s’énerve, on tire au hasard, on approvisionne les armes, on met la baïonnette au canon. on flotte de droite et de gauche, on ne fait rien de bon, on est à la merci d’un coup de main vigoureusement mené. Pourquoi, dans ces conditions, de telles opérations sont-elles généralement stériles ? Parce que l’assaillant est encore plus en méfiance que son adversaire : il craint tout, le fil de fer, les trous d’obus, les mitrailleuses qui se déclenchent à bout portant, les baïonnettes qui hérissent les parapets, les embuscades où l’on se prend comme au piège…
Survient un chef de bataillon, extraordinairement excité :
- Nous n’y tenons plus, la limite est atteinte… Si vous ne nous renforcez pas immédiatement, c’est la catastrophe…
- Vous entendez, commandant ? Je vous prends sous mes ordres. Allez vous installer avec votre bataillon, à cheval sur la route de Wytschaete, pour la tenir quoi-qu’il arrive. Prenez le commandement du débris de mes troupes que vous trouverez encore. Votre mission est de toute première importance. Je rends compte à vos chefs que je dispose de vous. Je compte sur vos compagnies…
- Compris, répond le commandant Laure.
On s’enfonce aussitôt dans les ténèbres, et l’on gagne la crête réputée si meurtrière. Réorganiser des unités qui on atteint la limite de leurs forces. Assumer la responsabilité d’un secteur de combat tourmenté. Sauvegarder la liaison de deux divisions qui s’ignorent et dont les missions ne semblent nullement concordantes, tout cela en pleine nuit, c’est plus facile à dire qu’à faire. Que d’émotions en perspective…
La compagnie du lieutenant T…, la 11e, prend les devants. Son objectif est à l’extrême saillant de la ligne, dans une ferme en ruine, où la terreur règne, nous dit-on, depuis huit jours. D’effroyables combats l’on fait baptisée la « ferme tragique », c’est tout à fait encourageant pour nos camarades qui vont s’y enfermer ! Je me trouve à leur droite, avec le fidèle entourage du commandant : nous sommes tapis au coin d’une haie, dans un fossé de la route grossièrement aménagé en tranchées. Quelques survivants de nos prédécesseurs s’y trouvent, parmi beaucoup de blessés et quelques cadavres. Ils me préviennent que la position est atroce car, le jour, on est vu du clocher de Wytschaete. Les artilleurs ennemis y appliquent un tir d’une impitoyable et meurtrière précision. Toutes les unités du bataillon sont ainsi réparties aux endroits les plus mauvais et il n’y a rien à dire puisque notre mission est de boucher les trous. Je plains le commandant encore plus que nous, tant sa responsabilité est lourde.
Aussitôt placé, je vais « en liaison » à la « ferme tragique ». Je commence à être endurci, mais vraiment, je pense défaillir tant l’horreur y est grande ! Le guide qui me précède traverse au pas de course les vingt mètres de terrain découvert nous séparant des premiers murs…
Nous pénétrons dans les ruines, le lieutenant T… cherche à se reconnaître au milieu de son domaine. Il rassemble toute son énergie… Vraiment, il en faut ici une trop haute dose ! Ce ne serait rien s’il n’y avait que des morts. C’est le spectacle des mourants qui est le plus atroce quand on ne dispose d’aucune ressource pour leur venir en aide. La compagnie s’organise dans son enfer. Les débris lui servent de barricades. Les guetteurs fouillent l’obscurité, se demandant avec angoisse quel tableau le soleil leur montrera demain. A quelques mètres, les patrouilles ennemies vont et viennent, et des blessés qu’on ne peut ramasser gémissent entre elles et nous.
Les prévisions pessimistes qui nous avaient accueillis, n’étaient qu’une faible image de la réalité, et nous pouvons en juger dès le lendemain matin. Notre saillant est vu et battu de partout. L’ennemi nous terrorise avec du « 150 percutant » dont l’effet moral nous ébranle jusqu’à l’affolement pendant deux jours. Les « 105 fusants »nous accablent et plongent jusqu’au fond de nos trous leurs horribles éclats. En demi-cercle, des mitrailleuses sont braquées et cherchent à nous coucher dans des tombes où nous sommes descendu comme pour y attendre le coup fatal. La « ferme tragique »est littéralement écrasée, nul ne peut plus se permettre d’en approcher…
Sous la rafale, je vais porter au commandant un compte rendu de la situation ; à côté de son poste, vers le coin de la haie qui sert de repère au tir, un factionnaire est affaissé sur son arme, adossé contre un tronc d’arbre qui le retient en équilibre…
J’ouvre la bouche pour l’invectiver et lui faire observer vertement que ce n’est pas l’heure de dormir… J’aperçois ses yeux vitreux où filtre un dernier rayon de vie, un mince filet de sang qui coule de son cou sur sa capote… Je retourne à mon trou, ramenant un infirmier pour soigner mes blessés…
Bien cordialement.
Denis
Voici la reproduction d'une carte en relief de la région d'Ypres, où ont séjournés et combattus les régiments des 9e CA, 16e CA et de la 43e division pour la période d'octobre à novembre 1914. Et bien sûr tous ceux que j'oublie !!!

Quelques passages du chapitre " a Ypres-la course à la mer" du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère" aux éditions Perrin et cie.
Le 2 novembre, dans la soirée, nous nous acheminons vers le combat. La division a reçu l’ordre de former coin entre Messines et Wytschaete : ce ne sera pas chose aisée, car en ces deux points, les anglais et les français, respectivement, viennent de perdre du terrain et cette contre-attaque dans la tenaille ne laisse pas nos chefs sans l’inquiétude. Le régiment d’avant-garde s’engage aussitôt et, loin dans sa direction, la fusillade éclate.
Nous nous établissons aux abords de Kemmel, en évitant les maisons trop violemment bombardées. Ces explosions sont effrayantes...
Le bataillon se rapproche de la ligne de feu le 3 dans l’après-midi. Nous restons quelques heures en soutien derrière l’avant-garde, dispersés, pour diminuer notre vulnérabilité. Nous sommes dans les champs, où les balles perdues arrivent innombrables et où le bombardement le plus violent laboure partout le sol autour de nous. Les renseignements du combat sont médiocres : nos lignes tiennent à grand peine devant des attaques obstinées et, sur notre gauche, des troupes harassées, déployées depuis une semaine, donnent les signes de lassitude les plus inquiétants.
Les compartimentages de ce champ de bataille sont mal délimités. Il est d’ailleurs préférable qu’il en soit ainsi, car l’idée de cloisonnement nuirait à celle de liaison ; Aux Confins de deux divisions, nous sommes ballottés de l’une à l’autre…
Nous échouons, à la nuit, près de la ferme Lagache, qui résiste miraculeusement aux explosions et sert de poste de commandement au colonel d’un régiment inconnu.
- Vous arrivez à point nommé, dit-il au commandant ; Nous sommes à bout de résistance : vous pouvez être notre salut.
- Je ne demande, mon colonel qu’à employer mon bataillon, mais je n’ai pas reçu d’ordre aussi catégorique. Je suis en réserve, derrière le point de soudure des deux divisions, sans être retiré au commandement de mes chefs directs…
A ce moment, sur la crête qui nous masque, tintamarre d’une attaque de nuit : fusillade et crépitement de mitrailleuses. Une fois de plus, selon toute vraisemblance, beaucoup de bruit pour rien. Il n’en est pas moins vrai que c’est terriblement impressionnant. Il semble que le bruit se rapproche. La valse des fusées a l’air de se précipiter sur nous. Les obus labourent le ciel de grandes balafres lumineuses. Je vois comme si j’y étais, la forme de ce combat de nuit, toujours semblable à lui-même. On s’énerve, on tire au hasard, on approvisionne les armes, on met la baïonnette au canon. on flotte de droite et de gauche, on ne fait rien de bon, on est à la merci d’un coup de main vigoureusement mené. Pourquoi, dans ces conditions, de telles opérations sont-elles généralement stériles ? Parce que l’assaillant est encore plus en méfiance que son adversaire : il craint tout, le fil de fer, les trous d’obus, les mitrailleuses qui se déclenchent à bout portant, les baïonnettes qui hérissent les parapets, les embuscades où l’on se prend comme au piège…
Survient un chef de bataillon, extraordinairement excité :
- Nous n’y tenons plus, la limite est atteinte… Si vous ne nous renforcez pas immédiatement, c’est la catastrophe…
- Vous entendez, commandant ? Je vous prends sous mes ordres. Allez vous installer avec votre bataillon, à cheval sur la route de Wytschaete, pour la tenir quoi-qu’il arrive. Prenez le commandement du débris de mes troupes que vous trouverez encore. Votre mission est de toute première importance. Je rends compte à vos chefs que je dispose de vous. Je compte sur vos compagnies…
- Compris, répond le commandant Laure.
On s’enfonce aussitôt dans les ténèbres, et l’on gagne la crête réputée si meurtrière. Réorganiser des unités qui on atteint la limite de leurs forces. Assumer la responsabilité d’un secteur de combat tourmenté. Sauvegarder la liaison de deux divisions qui s’ignorent et dont les missions ne semblent nullement concordantes, tout cela en pleine nuit, c’est plus facile à dire qu’à faire. Que d’émotions en perspective…
La compagnie du lieutenant T…, la 11e, prend les devants. Son objectif est à l’extrême saillant de la ligne, dans une ferme en ruine, où la terreur règne, nous dit-on, depuis huit jours. D’effroyables combats l’on fait baptisée la « ferme tragique », c’est tout à fait encourageant pour nos camarades qui vont s’y enfermer ! Je me trouve à leur droite, avec le fidèle entourage du commandant : nous sommes tapis au coin d’une haie, dans un fossé de la route grossièrement aménagé en tranchées. Quelques survivants de nos prédécesseurs s’y trouvent, parmi beaucoup de blessés et quelques cadavres. Ils me préviennent que la position est atroce car, le jour, on est vu du clocher de Wytschaete. Les artilleurs ennemis y appliquent un tir d’une impitoyable et meurtrière précision. Toutes les unités du bataillon sont ainsi réparties aux endroits les plus mauvais et il n’y a rien à dire puisque notre mission est de boucher les trous. Je plains le commandant encore plus que nous, tant sa responsabilité est lourde.
Aussitôt placé, je vais « en liaison » à la « ferme tragique ». Je commence à être endurci, mais vraiment, je pense défaillir tant l’horreur y est grande ! Le guide qui me précède traverse au pas de course les vingt mètres de terrain découvert nous séparant des premiers murs…
Nous pénétrons dans les ruines, le lieutenant T… cherche à se reconnaître au milieu de son domaine. Il rassemble toute son énergie… Vraiment, il en faut ici une trop haute dose ! Ce ne serait rien s’il n’y avait que des morts. C’est le spectacle des mourants qui est le plus atroce quand on ne dispose d’aucune ressource pour leur venir en aide. La compagnie s’organise dans son enfer. Les débris lui servent de barricades. Les guetteurs fouillent l’obscurité, se demandant avec angoisse quel tableau le soleil leur montrera demain. A quelques mètres, les patrouilles ennemies vont et viennent, et des blessés qu’on ne peut ramasser gémissent entre elles et nous.
Les prévisions pessimistes qui nous avaient accueillis, n’étaient qu’une faible image de la réalité, et nous pouvons en juger dès le lendemain matin. Notre saillant est vu et battu de partout. L’ennemi nous terrorise avec du « 150 percutant » dont l’effet moral nous ébranle jusqu’à l’affolement pendant deux jours. Les « 105 fusants »nous accablent et plongent jusqu’au fond de nos trous leurs horribles éclats. En demi-cercle, des mitrailleuses sont braquées et cherchent à nous coucher dans des tombes où nous sommes descendu comme pour y attendre le coup fatal. La « ferme tragique »est littéralement écrasée, nul ne peut plus se permettre d’en approcher…
Sous la rafale, je vais porter au commandant un compte rendu de la situation ; à côté de son poste, vers le coin de la haie qui sert de repère au tir, un factionnaire est affaissé sur son arme, adossé contre un tronc d’arbre qui le retient en équilibre…
J’ouvre la bouche pour l’invectiver et lui faire observer vertement que ce n’est pas l’heure de dormir… J’aperçois ses yeux vitreux où filtre un dernier rayon de vie, un mince filet de sang qui coule de son cou sur sa capote… Je retourne à mon trou, ramenant un infirmier pour soigner mes blessés…
Bien cordialement.
Denis
Re: 149e RI
Bonjour à toutes et à tous.
Suite des noms de soldats du 149e RI ayant une sépulture, tués en 1914.
Soldats du 149e RI décédés en 1914 qui sont inhumés dans la nécropole nationale française de « Saint-Benoit-la-Chipotte » (88)
Louis Aimé BENOIT 24/9/1914 Saint-Benoit-la-Chipotte
Régis Elie Marius BRISSOT 07/10/1914 La Chipotte
Joseph Georges CHAINEL 14/10/1914 Sainte-Barbe
René Justin CHOINIER 27/8/1914 Autrey
Camille Georges DUPUY Caporal 26/8/1914 Sainte-Barbe
Emile Antoine GILLOT Sergent 14/9/1914 Sainte-Barbe
Maurice LAUGEL Caporal 16/10/1914 Saint-Benoit-la-Chipotte
Soldat du 149e RI décédé en août 1914 qui est inhumé dans la nécropole nationale française de « Bruyeres » (88)
Louis Flavien VALLON 27/8/1914 hôpital mixte de Bruyères
Soldats du 149e RI décédés en 1914 inhumés dans la nécropole nationale française de « Menil-sur-Belvitte » (88)
Alphonse BAISSAT 25/8/1914 Rambervilliers
Pierre BELORGEY 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Eugène Albert CALOT 15/11/1914 Bazien
Joseph Henri CAUSERET 15/11/1914 Saint-Pierremont
Charles François DROUET Lieutenant 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Clovis Henri GENTELET 15/11/1914 Saint-Pierremont
Jean Emile LAROCHE 19/11/1914 Menil-sur-Belvitte
Louis Hippolyte PETITJEAN 16/11/1914
Félix Emile PY 25/8/1914 Abreschviller
Paul Charles ROUILLON 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Henri Sébastien SIMON Sergent 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Je m' excuse pour l'ordre qui n'est pas vraiment chronologique concernant les "rajouts" sur ce régiment. C'est en fonction de mes "trouvailles" et surtout de mon "organisation" !!!
Bien cordialement.
Denis
Suite des noms de soldats du 149e RI ayant une sépulture, tués en 1914.
Soldats du 149e RI décédés en 1914 qui sont inhumés dans la nécropole nationale française de « Saint-Benoit-la-Chipotte » (88)
Louis Aimé BENOIT 24/9/1914 Saint-Benoit-la-Chipotte
Régis Elie Marius BRISSOT 07/10/1914 La Chipotte
Joseph Georges CHAINEL 14/10/1914 Sainte-Barbe
René Justin CHOINIER 27/8/1914 Autrey
Camille Georges DUPUY Caporal 26/8/1914 Sainte-Barbe
Emile Antoine GILLOT Sergent 14/9/1914 Sainte-Barbe
Maurice LAUGEL Caporal 16/10/1914 Saint-Benoit-la-Chipotte
Soldat du 149e RI décédé en août 1914 qui est inhumé dans la nécropole nationale française de « Bruyeres » (88)
Louis Flavien VALLON 27/8/1914 hôpital mixte de Bruyères
Soldats du 149e RI décédés en 1914 inhumés dans la nécropole nationale française de « Menil-sur-Belvitte » (88)
Alphonse BAISSAT 25/8/1914 Rambervilliers
Pierre BELORGEY 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Eugène Albert CALOT 15/11/1914 Bazien
Joseph Henri CAUSERET 15/11/1914 Saint-Pierremont
Charles François DROUET Lieutenant 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Clovis Henri GENTELET 15/11/1914 Saint-Pierremont
Jean Emile LAROCHE 19/11/1914 Menil-sur-Belvitte
Louis Hippolyte PETITJEAN 16/11/1914
Félix Emile PY 25/8/1914 Abreschviller
Paul Charles ROUILLON 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Henri Sébastien SIMON Sergent 25/8/1914 Menil-sur-Belvitte
Je m' excuse pour l'ordre qui n'est pas vraiment chronologique concernant les "rajouts" sur ce régiment. C'est en fonction de mes "trouvailles" et surtout de mon "organisation" !!!
Bien cordialement.
Denis
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: 149e RI
Bonsoir Denis,
Les dates de décès de fin septembre, octobre, voire novembre 1914, qui sont, je vous le concède, inscrites sur les croix des sépultures de ces hommes, sont fausses (il en va de même à Rambervillers, où les morts du 149e sont très nombreux). Ces dates correspondent à la découverte des corps, et non à la date des décès.
Bien sincèrement,
Eric
Les dates de décès de fin septembre, octobre, voire novembre 1914, qui sont, je vous le concède, inscrites sur les croix des sépultures de ces hommes, sont fausses (il en va de même à Rambervillers, où les morts du 149e sont très nombreux). Ces dates correspondent à la découverte des corps, et non à la date des décès.
Bien sincèrement,
Eric
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
Re: 149e RI
Bonsoir à toutes et à tous.
Liste non exhaustive des tués du 149ème régiment d’infanterie pour la période
du 5 novembre au 14 novembre 1914.
Caporal GRIESSMAN Pierre, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Caporal GUERRIN Henri, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat BOURQUIN Louis Edouard, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat CELLARD Antoine, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat LALLEMAND Emile, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat LECRIVAIN Albert, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat LOUVET jules, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat MOREAU Jean Etienne, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat RAMILLON Marie Joseph, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat BOYER Firmin, 11ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Sergent BELVALLET Athos Arthur , 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Sergent LEUILLET Georges, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Sergent MARTIN Marie- Robert, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal BELLIN Gabriel, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal DELAGE François, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal MARAND Joannès, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat AVON Henri Adolphe, 7ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COUISSINIER Marius, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat EYGAZIER Victorien, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ROUVERAND Marceau Marcellin, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’ypres.
Soldat TALAMONNA Henri, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’ypres.
Soldat MAIRET Marius, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’ypres.
Soldat DAVID Alphonse Médard, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat KUNTZ Joseph, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MASTORINO Hyppolyte Albert, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PAULEAU Denis François, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GIRAUD Jean-Marie, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FLEURENCE Jules Ernest, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PERROUX François, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DEVAUX Lucien, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COLNEL René, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LUEGER Hubert, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DEVELLE Paul, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FASCELLI Raphaël, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BEAUMENIL Joseph, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GREGOIRE Jean, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DEFRANOULD Julien , 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat POULNOT Jules, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat NESME Etienne, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal BREUIL Pierre, 8ème compagnie, disparu le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Caporal PRADINES André Léon, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat REYNAUD Odilon, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat NARDI Antoine Raphaël, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat FABRE Léon Marie Bruno, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat GARDET Jean Maurice, 8ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat JANNERET DE LA COUDRE Léon François, 8ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Sergent BITTEL Laurent, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal LHOTE Auguste Marie, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FEBRAY Albert, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat REMY Jules, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GERARD Georges, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat CHAVERON Paul, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MORTAL Louis Auguste, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.(tué à Verbranden Molen)
Soldat VOINCHET Gustave, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres. (tué à Verbranden Molen)
Soldat BERNARD Auguste Jérémie Charles, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GRANDELIN Narcisse, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ECOCHARD François, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ROUX Louis Etienne, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Lieutenant MAREY Marie Philippe Gaspard, 6ème compagnie, tué le 10/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat PRIQUET Henri, compagnie hors rang, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FILHON Alexandre Paul Guillaume, 7ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RENAUDIN Louis, 8ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BULLY André, 12ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat CHAUMONT Marcel, 12ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COLIN Claude Eugène, 12ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat HILAIRE Victor Fabien, 12ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MASSON Pierre, 6ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FOIGNANT Camille,6ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BARRIER Jean Julien, 12ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PORTAL Jacques Albert, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.(tué à Hollebeck)
Soldat ODONOVAN Alfred, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FLORIN Antoine, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GERBERON Edmond, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
(tué à Hollebeck)
Soldat PETITJEAN Eugène Elie, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BERTRAND ?, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RUET Philibert, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Bien cordialement.
Denis
Liste non exhaustive des tués du 149ème régiment d’infanterie pour la période
du 5 novembre au 14 novembre 1914.
Caporal GRIESSMAN Pierre, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Caporal GUERRIN Henri, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat BOURQUIN Louis Edouard, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat CELLARD Antoine, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat LALLEMAND Emile, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat LECRIVAIN Albert, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat LOUVET jules, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat MOREAU Jean Etienne, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat RAMILLON Marie Joseph, 10ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Soldat BOYER Firmin, 11ème compagnie, tué le 5/11/1914 à Wijtchate.
Sergent BELVALLET Athos Arthur , 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Sergent LEUILLET Georges, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Sergent MARTIN Marie- Robert, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal BELLIN Gabriel, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal DELAGE François, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal MARAND Joannès, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat AVON Henri Adolphe, 7ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COUISSINIER Marius, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat EYGAZIER Victorien, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ROUVERAND Marceau Marcellin, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’ypres.
Soldat TALAMONNA Henri, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’ypres.
Soldat MAIRET Marius, 9ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’ypres.
Soldat DAVID Alphonse Médard, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat KUNTZ Joseph, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MASTORINO Hyppolyte Albert, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PAULEAU Denis François, 10ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GIRAUD Jean-Marie, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FLEURENCE Jules Ernest, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PERROUX François, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DEVAUX Lucien, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COLNEL René, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LUEGER Hubert, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DEVELLE Paul, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FASCELLI Raphaël, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BEAUMENIL Joseph, 11ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GREGOIRE Jean, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DEFRANOULD Julien , 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat POULNOT Jules, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat NESME Etienne, 12ème compagnie, tué le 6 ou 7/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal BREUIL Pierre, 8ème compagnie, disparu le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Caporal PRADINES André Léon, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat REYNAUD Odilon, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat NARDI Antoine Raphaël, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat FABRE Léon Marie Bruno, 7ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat GARDET Jean Maurice, 8ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat JANNERET DE LA COUDRE Léon François, 8ème compagnie, tué le 8/11/1914 à Verbranden Molen.
Sergent BITTEL Laurent, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal LHOTE Auguste Marie, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FEBRAY Albert, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat REMY Jules, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GERARD Georges, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat CHAVERON Paul, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MORTAL Louis Auguste, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.(tué à Verbranden Molen)
Soldat VOINCHET Gustave, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres. (tué à Verbranden Molen)
Soldat BERNARD Auguste Jérémie Charles, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GRANDELIN Narcisse, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ECOCHARD François, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ROUX Louis Etienne, 6ème compagnie, tué le 9/11/1914 aux environs d’Ypres.
Lieutenant MAREY Marie Philippe Gaspard, 6ème compagnie, tué le 10/11/1914 à Verbranden Molen.
Soldat PRIQUET Henri, compagnie hors rang, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FILHON Alexandre Paul Guillaume, 7ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RENAUDIN Louis, 8ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BULLY André, 12ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat CHAUMONT Marcel, 12ème compagnie, tué le 12/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COLIN Claude Eugène, 12ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat HILAIRE Victor Fabien, 12ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MASSON Pierre, 6ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FOIGNANT Camille,6ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BARRIER Jean Julien, 12ème compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PORTAL Jacques Albert, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.(tué à Hollebeck)
Soldat ODONOVAN Alfred, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FLORIN Antoine, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GERBERON Edmond, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
(tué à Hollebeck)
Soldat PETITJEAN Eugène Elie, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BERTRAND ?, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RUET Philibert, 12ème compagnie, tué le 14/11/1914 aux environs d’Ypres.
Bien cordialement.
Denis
Re: 149e RI
Bonsoir à toutes et à tous
Suite de la liste des soldats du 149e RI tués en Belgique en 1914.
Liste des tués du 149e régiment d’infanterie.
Période du 13 novembre au 17 novembre 1914.
Soldat DELOUCHE Louis, 12e compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Sergent DESSAINT Alfred, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal CORROT Claude, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat TASSIN Paul, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GONTIER Gabriel, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat VALADE Camille, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ERHARDT Charles, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FERRERO Jean, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LABORDE Louis, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat VAUDRON Hubert, 10e compagnie, tué le 15/11/1914 à Saint-Eloi.
Soldat ARNOULT Camille, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BACHELARD Alphonse, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BAVEREL Albert, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat CHAUMONT Marcel, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BESSON Georges, 10e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BOUGEROLLE Louis, 10e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GUION Claudius, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LETON Désiré, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DENEUX François, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat JACOB Félix, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LIGNOT Constant, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat JOUHANS Jules, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat TILLOT Edmond, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LEPERE Rose Edouard, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PINARDEL Pierre, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Question: Dans les classes d'avant-guerre (1911-1912-1913) l'hypothèse suivante est-elle vérifiable ?
Est-ce que les soldats étaient systématiquement rassemblés dans les mêmes compagnies lorsqu'ils venaient d’une autre région que le lieu de dépôt du régiment ? (exemple : pour le 149e RI ceux qui venaient du Jura ou de la Haute-Saône)
Bien cordialement.
Denis
Suite de la liste des soldats du 149e RI tués en Belgique en 1914.
Liste des tués du 149e régiment d’infanterie.
Période du 13 novembre au 17 novembre 1914.
Soldat DELOUCHE Louis, 12e compagnie, tué le 13/11/1914 aux environs d’Ypres.
Sergent DESSAINT Alfred, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Caporal CORROT Claude, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat TASSIN Paul, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GONTIER Gabriel, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat VALADE Camille, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ERHARDT Charles, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FERRERO Jean, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LABORDE Louis, 11e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat VAUDRON Hubert, 10e compagnie, tué le 15/11/1914 à Saint-Eloi.
Soldat ARNOULT Camille, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BACHELARD Alphonse, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BAVEREL Albert, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat CHAUMONT Marcel, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BESSON Georges, 10e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BOUGEROLLE Louis, 10e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GUION Claudius, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LETON Désiré, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DENEUX François, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat JACOB Félix, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LIGNOT Constant, 11e compagnie, tué le 16/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat JOUHANS Jules, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat TILLOT Edmond, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LEPERE Rose Edouard, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PINARDEL Pierre, 12e compagnie, tué le 15/11/1914 aux environs d’Ypres.
Question: Dans les classes d'avant-guerre (1911-1912-1913) l'hypothèse suivante est-elle vérifiable ?
Est-ce que les soldats étaient systématiquement rassemblés dans les mêmes compagnies lorsqu'ils venaient d’une autre région que le lieu de dépôt du régiment ? (exemple : pour le 149e RI ceux qui venaient du Jura ou de la Haute-Saône)
Bien cordialement.
Denis
- terrasson
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Re: 149e RI
Bonsoir Denis bonsoir le forum
désoléje n ai rien a vous apporter sur vos recherches mais bravos pour ce que vous avez fait
cordialement terrasson
désoléje n ai rien a vous apporter sur vos recherches mais bravos pour ce que vous avez fait

cordialement terrasson
Re: 149e RI
Bonsoir toutes et à toutes.
Voici un autre petit passage du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère" qui était au 3e bataillon.
Faute de JMO, il est difficile de reconstruire le parcours de ce régiment....
Journée du 5 novembre 1914
L’attaque se déclenche le 5 en fin de journée : on la reçoit de son mieux. Les vagues ennemies déferlent devant nous et gagnent sur notre droite, évidemment elles cherchent à nous déborder sans nous aborder. Après être restés deux jours et demi ensevelis vivants, écrasés sous la menace perpétuelle du coup que nous pensions nous être destiné, nous éprouvons, à cette seconde pourtant critique, comme un immense soulagement … Nos hommes retrouvent une ardeur dont ils ne se seraient plus crus capables, ils sautent sur leurs armes et garnissent les parapets comme si le ressort de leur énergie se détendait brusquement après une longue compression…
- Mon commandant, on lâche pied sur la droite, nous allons être cernés, ils sont innombrables…
A ce cri d’alerte, le commandant sort de son poste de combat et, par la route, puisque c’est le chemin le plus court, il se rapproche de la compagnie de réserve. Pas une minute à perdre. Je vois son geste, car je suis trop angoissé pour perdre un seul de ses mouvements : il montre au capitaine P…, à la 10e compagnie, la croupe qui nous domine sur le flanc menacé. C’est l’ordre de contre-attaque. La compagnie part. Ses premiers pas nous donnent confiance, elle se déploie sur la contre-pente défilée aux vues, elle avance. Tout à coup, les mitrailleuses et les obus l’attaquent simultanément. Des groupes culbutent et tombent en lourdes masses. Des hommes sont projetés dans le cratère des explosions ; beaucoup reculent, d’autres accentuent leur marche, mettant leur fusil devant leur corps comme pour se protéger des coups. Je vois le lieutenant Cauvin, dont le bras pend sanguinolent, qui gesticule de sa main valide pour entraîner les siens, puis qui s’affaisse épuisé par ce trop grand effort. Le capitaine P… reste invulnérable, il se multiplie, touche au but, amène des tireurs dans la tranchée qui venait d’être évacuée et sauve, pour un moment du moins, une situation bien compromise.
Bientôt cependant, vers le moulin de Spanbroek, les mauvaises nouvelles s’accentuent. Nous en subissons le contre-coup et des unités d’attaque, cherchant à étendre le bénéfice de leur succès, se glissent dans des vallonnements, échappant à nos feux… La 12e compagnie, s’appuyant à gauche de « la ferme tragique »qui tient bon pivote en arrière et à droite pour se souder le mieux possible aux débris de la 10e compagnie. Je me trouve dans cette partie la plus menacée, presque au milieu de groupes d’allemands qui grossissent à vue d’œil. La nuit tombe. Le commandant et le capitaine P… se regardent avec angoisse et je comprends à leur hésitation, car ils hésitent généralement peu, que notre cas n’est pas brillant. Les coups de feu et les fantassins ennemis nous débordent de plus en plus. De proche en proche, le craquement redouté se produit, la ligne fléchit. Les isolés que nous avions encadrés tant bien que mal nous entraînent et, sans que personne l’ait ordonné, le replie s’effectue Ce sont des choses incompréhensibles, mais irrésistibles… Nous nous multiplions pour ralentir et régler le recul… Des mitrailleuses nous ont vus et nous saisissent sous leur infernal claquement… On dirait qu’elles se rapprochent… Nous passons un mauvais quart d’heure… Grand désarroi. Obscurité complète. Aucune liaison à droite. Pas de nouvelles de la 11e compagnie ; on espère qu’elle a conservé sa position et que, par sa ténacité, elle garantit ainsi le flanc de notre division d’adoption. Si c’était vrai notre mission de « liaison » serait remplie, malgré tout, puisque nous aurions « tenu » d’une part avec ceux qui ont « tenu » et « fléchi » d’autre part avec ceux qui ont « fléchi ». C’est la situation la plus difficile que l’on puisse imaginer pour un bataillon. Celle où il doit savoir s’étirer à l’extrême pour rejoindre les éléments dissociés, celle où repose sur lui la fortune des grandes unités. En réalité, il nous reste peu d’illusion : l’ennemi a enfoncé le front entre le moulin de Spanbroek et Wytschaete. S’il le veut et s’il a de l’audace, il exploitera son succès sans tarder.
Par une bonne fortune inespérée, le courant de repli m’a amené, avec quelques hommes, dans une ligne de tranchées dont j’ignorais l’existence et qui n’est pas mauvaise du tout. La remontant, je pars en exploration vers ma droite et, au bout de trois ou quatre cents mètres, je tombe sur des fractions qui, comme nous, profitent de cette aubaine pour se réorganiser. Avec les officiers qui les commandent, nouéchangeons de rapides impressions : ils ne sont pas encore revenus de leur émotion, tant la partie a été chaude. Ils reviennent encore moins de leur surprise en constatant qu’ils ne sont pas poursuivis. Au total, on n’a perdu jusqu’ici qu’un millier de mètres de terrain et, si l’on parvient à se rétablir, on en aura été quitte pour la peur. Je dépêche un patrouilleur vers le commandant, pour qu’il prenne les dispositions pour faire occuper les quelques centaines de mètres de tranchée nous séparant de ces voisins…
Le lieutenant T… vient de faire savoir qu’il n’a pas lâché un pouce de terrain, et que sa situation est désespérée si on ne rétablit pas la ligne à sa hauteur. Il est à peu près complètement encerclé, ses munitions s’épuisent…
Bien cordialement.
Denis
Voici un autre petit passage du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère" qui était au 3e bataillon.
Faute de JMO, il est difficile de reconstruire le parcours de ce régiment....
Journée du 5 novembre 1914
L’attaque se déclenche le 5 en fin de journée : on la reçoit de son mieux. Les vagues ennemies déferlent devant nous et gagnent sur notre droite, évidemment elles cherchent à nous déborder sans nous aborder. Après être restés deux jours et demi ensevelis vivants, écrasés sous la menace perpétuelle du coup que nous pensions nous être destiné, nous éprouvons, à cette seconde pourtant critique, comme un immense soulagement … Nos hommes retrouvent une ardeur dont ils ne se seraient plus crus capables, ils sautent sur leurs armes et garnissent les parapets comme si le ressort de leur énergie se détendait brusquement après une longue compression…
- Mon commandant, on lâche pied sur la droite, nous allons être cernés, ils sont innombrables…
A ce cri d’alerte, le commandant sort de son poste de combat et, par la route, puisque c’est le chemin le plus court, il se rapproche de la compagnie de réserve. Pas une minute à perdre. Je vois son geste, car je suis trop angoissé pour perdre un seul de ses mouvements : il montre au capitaine P…, à la 10e compagnie, la croupe qui nous domine sur le flanc menacé. C’est l’ordre de contre-attaque. La compagnie part. Ses premiers pas nous donnent confiance, elle se déploie sur la contre-pente défilée aux vues, elle avance. Tout à coup, les mitrailleuses et les obus l’attaquent simultanément. Des groupes culbutent et tombent en lourdes masses. Des hommes sont projetés dans le cratère des explosions ; beaucoup reculent, d’autres accentuent leur marche, mettant leur fusil devant leur corps comme pour se protéger des coups. Je vois le lieutenant Cauvin, dont le bras pend sanguinolent, qui gesticule de sa main valide pour entraîner les siens, puis qui s’affaisse épuisé par ce trop grand effort. Le capitaine P… reste invulnérable, il se multiplie, touche au but, amène des tireurs dans la tranchée qui venait d’être évacuée et sauve, pour un moment du moins, une situation bien compromise.
Bientôt cependant, vers le moulin de Spanbroek, les mauvaises nouvelles s’accentuent. Nous en subissons le contre-coup et des unités d’attaque, cherchant à étendre le bénéfice de leur succès, se glissent dans des vallonnements, échappant à nos feux… La 12e compagnie, s’appuyant à gauche de « la ferme tragique »qui tient bon pivote en arrière et à droite pour se souder le mieux possible aux débris de la 10e compagnie. Je me trouve dans cette partie la plus menacée, presque au milieu de groupes d’allemands qui grossissent à vue d’œil. La nuit tombe. Le commandant et le capitaine P… se regardent avec angoisse et je comprends à leur hésitation, car ils hésitent généralement peu, que notre cas n’est pas brillant. Les coups de feu et les fantassins ennemis nous débordent de plus en plus. De proche en proche, le craquement redouté se produit, la ligne fléchit. Les isolés que nous avions encadrés tant bien que mal nous entraînent et, sans que personne l’ait ordonné, le replie s’effectue Ce sont des choses incompréhensibles, mais irrésistibles… Nous nous multiplions pour ralentir et régler le recul… Des mitrailleuses nous ont vus et nous saisissent sous leur infernal claquement… On dirait qu’elles se rapprochent… Nous passons un mauvais quart d’heure… Grand désarroi. Obscurité complète. Aucune liaison à droite. Pas de nouvelles de la 11e compagnie ; on espère qu’elle a conservé sa position et que, par sa ténacité, elle garantit ainsi le flanc de notre division d’adoption. Si c’était vrai notre mission de « liaison » serait remplie, malgré tout, puisque nous aurions « tenu » d’une part avec ceux qui ont « tenu » et « fléchi » d’autre part avec ceux qui ont « fléchi ». C’est la situation la plus difficile que l’on puisse imaginer pour un bataillon. Celle où il doit savoir s’étirer à l’extrême pour rejoindre les éléments dissociés, celle où repose sur lui la fortune des grandes unités. En réalité, il nous reste peu d’illusion : l’ennemi a enfoncé le front entre le moulin de Spanbroek et Wytschaete. S’il le veut et s’il a de l’audace, il exploitera son succès sans tarder.
Par une bonne fortune inespérée, le courant de repli m’a amené, avec quelques hommes, dans une ligne de tranchées dont j’ignorais l’existence et qui n’est pas mauvaise du tout. La remontant, je pars en exploration vers ma droite et, au bout de trois ou quatre cents mètres, je tombe sur des fractions qui, comme nous, profitent de cette aubaine pour se réorganiser. Avec les officiers qui les commandent, nouéchangeons de rapides impressions : ils ne sont pas encore revenus de leur émotion, tant la partie a été chaude. Ils reviennent encore moins de leur surprise en constatant qu’ils ne sont pas poursuivis. Au total, on n’a perdu jusqu’ici qu’un millier de mètres de terrain et, si l’on parvient à se rétablir, on en aura été quitte pour la peur. Je dépêche un patrouilleur vers le commandant, pour qu’il prenne les dispositions pour faire occuper les quelques centaines de mètres de tranchée nous séparant de ces voisins…
Le lieutenant T… vient de faire savoir qu’il n’a pas lâché un pouce de terrain, et que sa situation est désespérée si on ne rétablit pas la ligne à sa hauteur. Il est à peu près complètement encerclé, ses munitions s’épuisent…
Bien cordialement.
Denis
Re: 149e RI
Bonsoir à toutes et à tous.
Liste des tués du 149e régiment d’infanterie.
Période du 18 novembre au 19 novembre 1914.
Sergent BACH Jean Louis, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MALAVAUX Jean Marie, 5e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BARNAULT Camille, 5e compagnie, tué le 18/11/1914 à Hollebecke.
Soldat GRANDPERRIN Arsène, 6e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GERMAIN Joseph, 8e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat REY Marius Ernest, 8e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FRIES Charles, 9e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ARIGO Léon, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DRU Ernest Denis,10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GEROME Emile,10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GIRARD Vincent, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MATHIEU Georges Edouard, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COLIN Charles Joseph, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat KUBLER Charles, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BAGUE Louis Denis, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LEFRERE Louis Adolphe, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PERNOT Gustave, 5e compagnie, tué le 19/11/1914 à Hollebecke.
Caporal GEORGE Sylvain, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PEROSE Emilien, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RICHARD Philibert, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.

Défilé du 149e R.I.dans une rue d'Epinal avant la guerre (vers 1910)
Voici un autre petit passage du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère".
Journée du 6 novembre 1914
Le commandant réunit les officiers et les gradés, et nous explique la façon dont il comprend notre rôle : à l’ouest de la route Kemmel-Wytschaete, le front n’a pas bougé, la 11e compagnie en marque l’extrémité. A l’est, il a été rompu, il a fléchi de mille mètres. Il est en train, grâce à l’inertie des allemands, de se rétablir tant bien que mal. Si l’ennemi, profitant de cette dernière avance, fait un « à droite en marchant », il se trouvera aussitôt derrière la 11e compagnie. La panique ne sera pas longue à se mettre dans les troupes de la division ouest, lorsqu’elles se verront ainsi tournées. La meilleure solution serait, en l’occurrence, de reporter toute la droite en avant, par une rigoureuse contre-attaque, mais le commandement n’a pas l’air d’avoir les ressources nécessaires. Il nous appartient donc à nous « bataillon de liaison », bien que cette mission ne nous ait pas été notifiée officiellement de créer des uns aux autres un « pan coupé » qui rétablisse la continuité du front.
Alors, pendant que le commandant va personnellement chercher la 11e compagnie pour diriger la délicate opération de « décrochage », le capitaine P… prend la direction de nos travaux ou reconnaissances de reconstruction. Nous patrouillons dans tous les sens, recherchant le contact des éléments d’ailes de
divisions que nous avons pris tâche de relier. Nous essayons, malgré l’obscurité, de tirer parti d’un terrain complètement inconnu et d’y établir des éléments de tranchées répondant à notre mission. Mais nous sommes cent, là ou il faudrait être mille ! La 9e compagnie dont nous étions séparés depuis quelques jours, vient cependant nous rejoindre. Ses cadres poussent un soupir de soulagement en retrouvant leur grande famille. On leur a fait, à eux aussi et en d’autres points du champ de bataille « le coup de l’invité ». Ils espèrent, en nous ralliant obtenir un repos mérité. Amère désillusion…
J…, l’ami personnel du commandant, et que tout le monde au bataillon appelle du même nom d’affection familière « notre Alfred » m’en exprime son mécontentement. Il vient d’être roulé brutalement par une explosion de gros obus, quelques minutes avant de nous rejoindre…
Pendant trois jours et trois nuits nous avons résisté sur la nouvelle ligne sans faiblir. Les allemands se sont vengés de notre rétablissement inattendu par une recrudescence de feux : pensaient-ils donc que nous allions nous enfuir ? S’ils le croyaient, pourquoi se sont-ils arrêtés ?
Bien mieux, il s’en est fallu de peu que nous reprissions nos positions du 5 novembre.
Journée du 7 novembre 1914.
Le 7 au soir, on nous a lancés à l’attaque, et en dépit de notre prodigieux éreintement, nous sommes allés jusqu’aux abords de la « ferme tragique ». Des mitrailleuses postées sur la hauteur de Spanbroek nous ont pris de flanc : il a fallu se coucher et attendre l’obscurité pour rallier nos tranchées. Après ce dernier effort, le commandant a osé ce qu’il n’avait jamais osé : il a demandé notre relève ! Nous laisser un jour de plus eût été une imprudence, car la limite des forces humaines était franchie.
Journée du 8 novembre 1914.
Le 8 au matin, nous arrivons au repos à la Clytte. Voici des toits, peut-être de la paille… Hélas ! il faut rester dehors, au bivouac dans la boue, tout est bondé. Malgré ce désenchantement, on apprécie à sa valeur, à défaut de confortable, le calme de l’atmosphère, la pensée que le bruit du canon restera distant de quelques kilomètres.
Journée du 9 novembre 1914.
Le 9, arrivée de renforts : des territoriaux de Seine-et-Marne. Ils sont cinq cents, destinés à l’ensemble du régiment. Ils sont à peine suffisants pour nous, après les pertes que nous venons de subir. Le colonel décide de nous les affecter, momentanément : on les rendra dans quelques jours aux autres bataillons, s’il en est encore temps. Amalgame. Refonte des effectifs et des cadres.
Les capitaines I… et G…, retour du dépôt, à peine guéris de leurs blessures d’août, se mettent à la tête des 9e et 12e compagnies.
Bien cordialement.
Denis
Liste des tués du 149e régiment d’infanterie.
Période du 18 novembre au 19 novembre 1914.
Sergent BACH Jean Louis, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MALAVAUX Jean Marie, 5e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BARNAULT Camille, 5e compagnie, tué le 18/11/1914 à Hollebecke.
Soldat GRANDPERRIN Arsène, 6e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GERMAIN Joseph, 8e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat REY Marius Ernest, 8e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat FRIES Charles, 9e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat ARIGO Léon, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat DRU Ernest Denis,10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GEROME Emile,10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat GIRARD Vincent, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat MATHIEU Georges Edouard, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat COLIN Charles Joseph, 10e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat KUBLER Charles, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat BAGUE Louis Denis, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat LEFRERE Louis Adolphe, 11e compagnie, tué le 18/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PERNOT Gustave, 5e compagnie, tué le 19/11/1914 à Hollebecke.
Caporal GEORGE Sylvain, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat PEROSE Emilien, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.
Soldat RICHARD Philibert, 12e compagnie, tué le 19/11/1914 aux environs d’Ypres.

Défilé du 149e R.I.dans une rue d'Epinal avant la guerre (vers 1910)
Voici un autre petit passage du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère".
Journée du 6 novembre 1914
Le commandant réunit les officiers et les gradés, et nous explique la façon dont il comprend notre rôle : à l’ouest de la route Kemmel-Wytschaete, le front n’a pas bougé, la 11e compagnie en marque l’extrémité. A l’est, il a été rompu, il a fléchi de mille mètres. Il est en train, grâce à l’inertie des allemands, de se rétablir tant bien que mal. Si l’ennemi, profitant de cette dernière avance, fait un « à droite en marchant », il se trouvera aussitôt derrière la 11e compagnie. La panique ne sera pas longue à se mettre dans les troupes de la division ouest, lorsqu’elles se verront ainsi tournées. La meilleure solution serait, en l’occurrence, de reporter toute la droite en avant, par une rigoureuse contre-attaque, mais le commandement n’a pas l’air d’avoir les ressources nécessaires. Il nous appartient donc à nous « bataillon de liaison », bien que cette mission ne nous ait pas été notifiée officiellement de créer des uns aux autres un « pan coupé » qui rétablisse la continuité du front.
Alors, pendant que le commandant va personnellement chercher la 11e compagnie pour diriger la délicate opération de « décrochage », le capitaine P… prend la direction de nos travaux ou reconnaissances de reconstruction. Nous patrouillons dans tous les sens, recherchant le contact des éléments d’ailes de
divisions que nous avons pris tâche de relier. Nous essayons, malgré l’obscurité, de tirer parti d’un terrain complètement inconnu et d’y établir des éléments de tranchées répondant à notre mission. Mais nous sommes cent, là ou il faudrait être mille ! La 9e compagnie dont nous étions séparés depuis quelques jours, vient cependant nous rejoindre. Ses cadres poussent un soupir de soulagement en retrouvant leur grande famille. On leur a fait, à eux aussi et en d’autres points du champ de bataille « le coup de l’invité ». Ils espèrent, en nous ralliant obtenir un repos mérité. Amère désillusion…
J…, l’ami personnel du commandant, et que tout le monde au bataillon appelle du même nom d’affection familière « notre Alfred » m’en exprime son mécontentement. Il vient d’être roulé brutalement par une explosion de gros obus, quelques minutes avant de nous rejoindre…
Pendant trois jours et trois nuits nous avons résisté sur la nouvelle ligne sans faiblir. Les allemands se sont vengés de notre rétablissement inattendu par une recrudescence de feux : pensaient-ils donc que nous allions nous enfuir ? S’ils le croyaient, pourquoi se sont-ils arrêtés ?
Bien mieux, il s’en est fallu de peu que nous reprissions nos positions du 5 novembre.
Journée du 7 novembre 1914.
Le 7 au soir, on nous a lancés à l’attaque, et en dépit de notre prodigieux éreintement, nous sommes allés jusqu’aux abords de la « ferme tragique ». Des mitrailleuses postées sur la hauteur de Spanbroek nous ont pris de flanc : il a fallu se coucher et attendre l’obscurité pour rallier nos tranchées. Après ce dernier effort, le commandant a osé ce qu’il n’avait jamais osé : il a demandé notre relève ! Nous laisser un jour de plus eût été une imprudence, car la limite des forces humaines était franchie.
Journée du 8 novembre 1914.
Le 8 au matin, nous arrivons au repos à la Clytte. Voici des toits, peut-être de la paille… Hélas ! il faut rester dehors, au bivouac dans la boue, tout est bondé. Malgré ce désenchantement, on apprécie à sa valeur, à défaut de confortable, le calme de l’atmosphère, la pensée que le bruit du canon restera distant de quelques kilomètres.
Journée du 9 novembre 1914.
Le 9, arrivée de renforts : des territoriaux de Seine-et-Marne. Ils sont cinq cents, destinés à l’ensemble du régiment. Ils sont à peine suffisants pour nous, après les pertes que nous venons de subir. Le colonel décide de nous les affecter, momentanément : on les rendra dans quelques jours aux autres bataillons, s’il en est encore temps. Amalgame. Refonte des effectifs et des cadres.
Les capitaines I… et G…, retour du dépôt, à peine guéris de leurs blessures d’août, se mettent à la tête des 9e et 12e compagnies.
Bien cordialement.
Denis
Re: 149e RI
Bonjour à toutes et à tous
Je poursuis ce petit travail de recherches sur le 149e R.I. en Belgique....

Autre passage du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère".
Journée du 10 novembre 1914.
"Brusquement, et à peine reconstituée, si l’on peut appeler « reconstitution » un aussi rapide remaniement de ces éléments disparates et hétérogènes, on nous rappelle en ligne. Et en vitesse ! Sans comprendre, sinon sans grogner, nous bouclons les sacs le 10 dans l’après-midi. Nous marchons où l’on nous mène, louvoyant au milieu de lourds convois anglais, protestant inutilement contre leur sans-gène. Nous laissons sur notre droite le village de Vormezeele, nous recevons quelques balles perdues que l’on dit venir de Saint-Eloi où la bataille est chaude. Nous relevons sur un front énorme, de près de deux kilomètres, les restes de trois bataillons de chasseurs réduits à bien peu de choses après dix jours de combat. Je n’avais pas encore vu d’affaire aussi rondement bâclée. Je n ‘ai pas eu comme d’habitude, le temps d’exécuter mes reconnaissances préparatoires. Je hâte le pas dans l’obscurité pour aller vérifier le fonctionnement des liaisons, dans le secteur de la compagnie du centre. Je suis épuisé de fatigue : je me sens une vrai brute, un automate inconscient, un corps inerte. Il fait terriblement nuit et je succombe de sommeil. Une main me frappe familièrement sur l’épaule :
- On dort ?
- Oh, pardon, mon commandant… !
- Mais ce n’est pas un reproche, si votre service est assuré. Tenez, puisque je vous ai dérangé, voulez-vous m’accompagner jusqu’à la compagnie voisine et me montrer comment la liaison est assurée de ce côté.
Nous enjambons le parapet et circulons en terrain découvert. Coups de fusil : nous sommes visés, et , comme on n’y voit pas à cinquante pas, j’en conclu que ce doit être de tout près. J’en ai froid dans le dos, d’autant plus que je ne suis pas du tout orienté. Je patauge. Le commandant s’en aperçoit. Je suis furieux : je n’avais jamais été pris en faute, quelle humiliation !
Le hasard nous fait tomber sur les voisins, qui n’étaient heureusement pas bien loin. Je suis renvoyé par ces seuls mots :
- Bonsoir ! et merci.
Je me démène pendant tout le reste de la nuit et le jour suivant pour secouer le cauchemar de ces quelques minutes. Je m’aperçois, non sans inquiétude, que le bataillon forme un « cordon » sans aucune profondeur : de mauvaises tranchées, pas de fil de fer, point d’outils, liaison nulle avec l’artillerie, impossibilité de sortir en plein jour, du poste de commandement et de communiquer avec les premières lignes. Tel est le bilan. On ne peut pas dire que ce soit de la « guerre de tranchée » car celle-ci, nous le savons par ouï dire sinon par expérience, comporte d’autres raffinements. Nous n’avons qu’un moyen de défense : tout le monde sur le pont, l’œil au guet, le doigt sur la détente. On ne se permet pas la moindre négligence, car on voit derrière soi un grand glacis complètement dénudé où l’on serait impitoyablement fauché par les mitrailleuses en cas de repli. A gauche, le canal nous sépare des troupes voisines dont nous ignorons les emplacements et la mission. A droite, nous apercevons les trous de tirailleurs des éléments qui se battent sans arrêt devant Saint-Eloi. Il est impossible de leur tendre la main, nous ne pouvons aller causer avec eux qu’à la faveur de l’obscurité. Le terrain est mal vu dans la direction de l’ennemi. Celui-ci est tout près, à moins d’une centaine de mètres devant nous ; plus au nord, on suit mal ses emplacements qui sont défilés dans les sous-bois du parc d’Hollebeke. Les ruines d’un château dépassent la crête des arbres. Nous voudrions bien que notre artillerie le démolisse, car dans ces nids d’aigles se jugent des observatoires dangereux pour notre quiétude, mais où est notre artillerie ? Où sont nos avions ?
Loin de moi toute idée critique. Je n’insiste sur le nombre de ces difficultés que pour mieux souligner la réalité des combats. La connaissance que nous avons cependant acquise d’une meilleure tactique reste encore chose vaine en pleine crise, lorsqu’on se bat avec férocité comme nous le faisons ici. La plupart des beaux desiderata de manœuvre ou de liaison restent de vains mots. Chaque jour, chaque accident est une « école » nouvelle. On en profite pour se perfectionner.
Nous sommes restés pendant six jours et six nuits dans cette tension d’alerte, sans fermer les yeux ; ne mangeant que de la conserve parfois augmentée d’un café et de potages froids, apportés de très loin en arrière, par d’intrépides et infatigables cuisiniers."

Bien cordialement.
Denis
Je poursuis ce petit travail de recherches sur le 149e R.I. en Belgique....

Autre passage du livre de Henri René "jours de gloire, jours de misère".
Journée du 10 novembre 1914.
"Brusquement, et à peine reconstituée, si l’on peut appeler « reconstitution » un aussi rapide remaniement de ces éléments disparates et hétérogènes, on nous rappelle en ligne. Et en vitesse ! Sans comprendre, sinon sans grogner, nous bouclons les sacs le 10 dans l’après-midi. Nous marchons où l’on nous mène, louvoyant au milieu de lourds convois anglais, protestant inutilement contre leur sans-gène. Nous laissons sur notre droite le village de Vormezeele, nous recevons quelques balles perdues que l’on dit venir de Saint-Eloi où la bataille est chaude. Nous relevons sur un front énorme, de près de deux kilomètres, les restes de trois bataillons de chasseurs réduits à bien peu de choses après dix jours de combat. Je n’avais pas encore vu d’affaire aussi rondement bâclée. Je n ‘ai pas eu comme d’habitude, le temps d’exécuter mes reconnaissances préparatoires. Je hâte le pas dans l’obscurité pour aller vérifier le fonctionnement des liaisons, dans le secteur de la compagnie du centre. Je suis épuisé de fatigue : je me sens une vrai brute, un automate inconscient, un corps inerte. Il fait terriblement nuit et je succombe de sommeil. Une main me frappe familièrement sur l’épaule :
- On dort ?
- Oh, pardon, mon commandant… !
- Mais ce n’est pas un reproche, si votre service est assuré. Tenez, puisque je vous ai dérangé, voulez-vous m’accompagner jusqu’à la compagnie voisine et me montrer comment la liaison est assurée de ce côté.
Nous enjambons le parapet et circulons en terrain découvert. Coups de fusil : nous sommes visés, et , comme on n’y voit pas à cinquante pas, j’en conclu que ce doit être de tout près. J’en ai froid dans le dos, d’autant plus que je ne suis pas du tout orienté. Je patauge. Le commandant s’en aperçoit. Je suis furieux : je n’avais jamais été pris en faute, quelle humiliation !
Le hasard nous fait tomber sur les voisins, qui n’étaient heureusement pas bien loin. Je suis renvoyé par ces seuls mots :
- Bonsoir ! et merci.
Je me démène pendant tout le reste de la nuit et le jour suivant pour secouer le cauchemar de ces quelques minutes. Je m’aperçois, non sans inquiétude, que le bataillon forme un « cordon » sans aucune profondeur : de mauvaises tranchées, pas de fil de fer, point d’outils, liaison nulle avec l’artillerie, impossibilité de sortir en plein jour, du poste de commandement et de communiquer avec les premières lignes. Tel est le bilan. On ne peut pas dire que ce soit de la « guerre de tranchée » car celle-ci, nous le savons par ouï dire sinon par expérience, comporte d’autres raffinements. Nous n’avons qu’un moyen de défense : tout le monde sur le pont, l’œil au guet, le doigt sur la détente. On ne se permet pas la moindre négligence, car on voit derrière soi un grand glacis complètement dénudé où l’on serait impitoyablement fauché par les mitrailleuses en cas de repli. A gauche, le canal nous sépare des troupes voisines dont nous ignorons les emplacements et la mission. A droite, nous apercevons les trous de tirailleurs des éléments qui se battent sans arrêt devant Saint-Eloi. Il est impossible de leur tendre la main, nous ne pouvons aller causer avec eux qu’à la faveur de l’obscurité. Le terrain est mal vu dans la direction de l’ennemi. Celui-ci est tout près, à moins d’une centaine de mètres devant nous ; plus au nord, on suit mal ses emplacements qui sont défilés dans les sous-bois du parc d’Hollebeke. Les ruines d’un château dépassent la crête des arbres. Nous voudrions bien que notre artillerie le démolisse, car dans ces nids d’aigles se jugent des observatoires dangereux pour notre quiétude, mais où est notre artillerie ? Où sont nos avions ?
Loin de moi toute idée critique. Je n’insiste sur le nombre de ces difficultés que pour mieux souligner la réalité des combats. La connaissance que nous avons cependant acquise d’une meilleure tactique reste encore chose vaine en pleine crise, lorsqu’on se bat avec férocité comme nous le faisons ici. La plupart des beaux desiderata de manœuvre ou de liaison restent de vains mots. Chaque jour, chaque accident est une « école » nouvelle. On en profite pour se perfectionner.
Nous sommes restés pendant six jours et six nuits dans cette tension d’alerte, sans fermer les yeux ; ne mangeant que de la conserve parfois augmentée d’un café et de potages froids, apportés de très loin en arrière, par d’intrépides et infatigables cuisiniers."

Bien cordialement.
Denis