Bonjour Pierre,
Bonjour à tous,
Plutôt que d'expliquer la part plus faible des autres classes, je pense qu'on peut expliquer la part plus importante de la classe 1914.
La classe 14 est appelée en septembre 1914 et la grande majorité des hommes furent envoyés au front après seulement deux mois d'entraînement. Donc des hommes nettement moins bien formés que leurs prédécesseurs et leur successeurs (y compris que la classe 15), qui plus est dans un contexte d'attaques massives françaises (décembre 1914-février 1915) qui furent particulièrement meurtrières dans un contexte où les tactiques pour prendre d'assaut une tranchée en sont à leur balbutiement. Et il doit y avoir d'autres explications à ajouter (grand nombre de récupérés dans cette classe par exemple).
Mais cela n'explique pas la part plus faible pour la classe 1913 que pour les classes 1910 à 1912...
Cordialement,
Arnaud
Bonjour,
Concernant la classe 14 qui a le pourcentage le plus élévé de pertes on peut trouver des explications. Pour ma part je ne suis pas certain que le "manque" de formation soit un critère majeure car lors des attaques tous les combattants doivent sortir de la tranchée et les canons font des ravages dans les rangs de façon aléatoire. Lors de ces attaques "frontales" sans preparation d'artilerie digne de ce nom même si le fait d'être "novice" puisse aggraver le risques, les conditions sont telles que ce facteur aggravant doit être marginal, on ne peut pas dire qu'il faille pour cela une formation très poussée, ce serait le cas dans le cadre d'attaques nocturnes commando où chaque binome (ou trinome) doit connaitre parfaitement ses equipiers mais en 1914 on est très loin de schéma et les armes servies par le fantassin ne sont pas particulièrement complexes, on peut aussi envisager que les pertes de cadres diminuent la capacite des unites et augmentent les pertes mais le risque là aussi est le même pour toute l'unité, toutefois dans les attaques de decembre 14 et debut 15 il a du jouer.
Element "protecteur": la classe 14 a "évité" les hécatombes d'aout/ septembre 317 000 tues au combat disparus et prisonniers ainsi que 37000 morts dans les formations sanitaires et hopitaux à comparer aux 407000 morts disparus prisonniers pour la periode decembre 1914 janvier 1916 auquel il faut ajouter 77 000 morts dans les hopitaux et formations sanitaires
par contre comme il a été dit les hecatombes du début de la guerre nécessitent de combler les "trous" dans les unités d'infanterie et donc vraisemblablement la classe 14 est celle qui a fourni le plus de fantassin, les classes precedentes fournissaient elles des soldats à toutes les armes or en decembre nous n'en sommes pas encore à créer des unites d'artillerie, les pertes pour importantes qu'elles furent sont sans commune mesure avec l'infanterie de même pour le train et les services du coup il n'y a pas besoin immediatement d'envoyer de gros contingent dans ces armes
Cela semble d'ailleurs correspondre au "statistiques" par armes
pertes
- infanterie off 29,08 troupe 29,26
-artillerie off 9,18 troupe 6,03
-cavalerie off 10,23 troupe 7,62
-genie off 9,32 troupe 6,38
-train off 4,37 troupe 3,50
On voit bien que la classe 14 cadre parfaitement avec les pertes de l'infanterie (toutes classes confondues) (bien évidemment ce n'est que des déductions non étayées par des documents donc a prendre avec prudence)
On pourrait peut être en déduire que pour une raison X le contingent 13 a eu plus en proportion de soldats affectés dans les unites techniques que les contingents precedents? ce qui pourrait expliquer ce differentiel de pourcentage mais là aussi ce n'est que de l'extrapolation toutefois il y aurait peut être une piste: juin 1913 c'est la loi des 3 ans votée le 19 juillet Y avait il assez de capacités d'accueils dans l'infanterie? et cette loi n'a t'elle pas eu comme effet collatéral d'augmenter le nombre de conscrit dans les autres armes et services auquel cas ils auraient été "protégés".. (Je pense à cette solution car dans les dernieres années du service national nous recevions deux gros contingent par an et 4 fois de petits contingents uniquement destines a servir dans notre regiment et comme nous etions aussi unité d'instruction pour un "tas" de petites formations celle ci recevaient aussi 2 fois par an des soldats, on aurait pu en former plus lors des grosses incorporations mais nous n'avions pas les capacités d'accueil, logement materiel d'instruction etc.. et donc certaines unités qui avant étaient "abonnées" chez nous on été attribuées à d'autres régiments)
Cordialement
Pierre
Re: Une guerre d'usure
)