Pas moins de 19 internationaux (présents ou à venir) sur la pelouse pour rappeler la domination de ces deux « Stades » sur cette décennie ovale… dont deux Morts pour la France : les Bordelais Marc GIACCARDY et LACASSAGNE.
En écrivant ces lignes, je réalise que ma liste d’internationaux MPF (
pages1418/forum-pages-histoire/Generali ... htm#t84471 ) est incomplète… il manque (au moins…) LACASSAGNE… En croisant les sources, je m’aperçois que le cas de LACASSAGNE est un poil compliqué ... sa fiche FFR, elle même tirée de « l’Encyclopédie » de Bodis et Laffont, indique : « Des sources le donnent tombé à l'ennemi pendant la 1ère Guerre Mondiale. Mais les certitudes manquent. S'agit-il d'Henri Lacassagne ? Trouva-t-il la mort dans un accident d'avion à la fin du conflit? Ou mourut-il bien après, à Créteil en 1966 ».
Toutefois, les explications proposées par Wikipedia (ébauche
http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Lacassagne) semblent documentées et convaincantes, et sont corroborées par cet article du Miroir des Sports du 11 novembre 1925
http://www.finalesrugby.com/afficheDocu ... ument=1374. Wikipedia nous indique :
En réalité, Henri LACASSAGNE (Pierre Jean Henri pour l'état civil) est né le 27/12/1883 à Viella (Gers), a fait ses études secondaires au lycée Montaigne de Bordeaux où il a passé son baccalauréat en 1901 et découvert le rugby, un sport qu'il affectionnait particulièrement et dans lequel il excellait. Pendant les vacances scolaires il revenait dans son village et entraînait l'équipe de rugby qu'il y avait organisée. Après avoir fait son service militaire au 344ème à Bordeaux, poursuivi des études de commerce, et tenté une expérience sans lendemain en Amérique du Sud, il s'est établi à Nantes où il prit une participation dans une maison d'articles de sport (la maison Coutes et compagnie) et où il résida jusqu'en 1914.
Pendant la guerre de 1914-1918, après une première blessure et une longue convalescence, il a été affecté en 1917 à l'école de tir aérien de Cazaux, puis à la 46ème escadrille du 2ème groupe d'aviation en tant que mitrailleur et s'y est couvert de gloire. En effet, une première citation à l'ordre de l'Armée dit de lui "Excellent mitrailleur, d'un courage et d'un sang-froid au dessus de tout éloge, grièvement blessé au cours d'un combat contre 15 avions ennemis, a bravement surmonté sa douleur et, par la précision de son tir, permis aux appareils qu'il protégeait de continuer sa mission."(Ordre général n° 9000 du 12 août 1918). Hélas, le 14 septembre 1918 à 9 heures un quart (d'après la lettre écrite à sa veuve par son lieutenant), dans le ciel de Saint-Benoît (Haute-Marne), a lieu un combat aérien au cours duquel il reçoit une première balle dans la poitrine. Cette première blessure n'est pas mortelle puisqu'il continue à mitrailler l'avion ennemi qui va s'enflammer et s'écraser au sol, mais une seconde rafale tirée d'un autre avion allemand l'atteint cette fois-ci à la tête, et lorsque le pilote, indemne, réussit à poser son appareil à Saint-Mihiel (Meuse), son coéquipier avait cessé de vivre. Deux mois après cette mort glorieuse, le Général PÉTAIN décernait une seconde citation à l'ordre de l'Armée au sergent-major LACASSAGNE Pierre Henri, du 59ème régiment d'infanterie, mitrailleur en avion C.46 : "Excellent mitrailleur, d'un courage et d'une adresse remarquables. Le 14 septembre 1918, au cours d'une mission de protection de bombardement particulièrement difficile, a engagé vaillamment la lutte contre 7 monoplaces ennemis et a abattu l'un de ses adversaires. A été peu après atteint très gravement. Une blessure antérieure. Une citation." (Ordre général n° 10812 du 23 octobre 1918).
Après la guerre, le village de Viella honorait la mémoire de son héros en donnant son nom au premier terrain de sport de la commune
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Au plan sportif, Henri LACASSAGNE montre un superbe palmarès : champion avec Bordeaux en 1904, 1905, 1906 et 1907, finaliste en 1908 – contre le SF… - . Il compte au nombre des premiers internationaux (carte d’international n°9… sur laquelle il se prénomme « André »… d’où les confusions… ) retenus pour le France – Nouvelle Zélande inaugural du 1er janvier 1906.
Après ses années SBUC, LACASSAGNE s’installe professionnellement à Nantes où il jouera (avec ses anciens coéquipiers Laporte, Thil, Hourdebaight) sous les couleurs (rouge, vert, blanc…) du Stade Nantais. Il pose ici (médiocre photo du journal "Plein Air"...) en 1911 aux côtés de son capitaine Percy Bush, « superstar » Galloise du début du siècle, et unique international Britannique à avoir rejoint notre championnat avant l’ère moderne ! La photo de droite (carte postale) est meilleure mais, à votre avis, où est Lacassagne ? 2eme debout à gauche ? (photo haute déf :
http://www.flickr.com/photos/rugby_pion ... otostream/ )
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@+
Post-scriptum : ce billet est déjà bien long... mais il faut que je rajoute ces quelques lignes de Fernand BIDAULT. De fait, j'ai appris sa disparition durant le conflit au détour d'un livre récent (« Rugby en toutes lettres », Atlantica). BIDAULT y évoque, en 1912, ces jeunes femmes amatrices de rugby... et des joueurs... Les anciens joueurs qui passent par ici pourront s'y reconnaître !
« Elle est exaltée, frénétique, partiale jusqu’à l’extravagance. Elle ne rate pas une partie. Elle a adopté le club de son ou de ses amis ; juchée sur une chaise, elle répand en conseils héroïques : « Rentre-z’y dans le chou ! Te laisse pas faire, Marcel !… Crève-le, c’t’asticot-là, mon Jules !… ». Selon la couleur chère à son cœur, elle acclamera Guillemin le Massacreur, orgueil des bleu-ciel-et-blanc (Racing Club de France), ou le massif Redelsperger, le poids lourd des bleus-et-rouge (Stade Français) ; ou encore le colossal Cadenat, Tartarin des noir-et-blanc (SCUF)… Au coup de sifflet final, elle se précipitera pour embrasser son Jules ou son Marcel sur la ligne de touche. Le baiser sur la touche est le meilleur, au dire des poètes. »
edit 10/5 des détails supplémentaires sur la bio de Henri Lacassagne ici
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion ... Lacassagne dans "l'arrière boutique" de Wikipedia, où le contributeur indique ses sources, qui paraissent fiables, entre Gers et Meuse. Merci à lui ! J'ai profité de ce passage chez Wikipedia pour y ajouter sa photo avec l'Equipe de France lors de ce fameux France-All Blacks de 1906 (zoom de
http://www.flickr.com/photos/rugby_pion ... otostream/ )
mesimages/7143/lacassagne 1906.jpg[/quotemsg]
Frédéric,
Je fais suite à votre demande concernant LACASSAGNE. Je joins la copie d'un courrier que j'avais adressé à JP REY de Midi Olympique.
HENRI LACASSAGNE Henri
S.B.U.C.
S.N.U.C.
International: deux sélections Nouvelle-Zélande 1906 et Angleterre 1907
Champion de France: 4 fois S.B.U.C. 1904-1905-1906-1907
Très grand ami de Pascal LAPORTE et camarade de jeu sous le maillot du SBUC , Henri Lacassagne dit “le Biscot” et sa jeune épouse arrivèrent au
début de l’année de 1910 au Stade Nantais Université Club. Il joua au poste de 3/4 ou arrière et partagea le capitanat de l’équipe avec l’international
gallois Percy BUSH.
Passionné d’aviation, il lança un défi à ses anciens amis du SBUC en Mars 1912 pour organiser un match à Bordeaux dont “ la recette serait versée à la
caisse des avions militaires”. Patriote, il se portait volontaire dans l’aviation militaire au début de la guerre 1914-1918. Le 19/09/1918, après un rude
combat aérien, son avion était abattu dans la région de St Mihiel. Le décès annoncé, Mme LACASSAGNE ne put rapatrier le corps dans leur
famille à Bordeaux à cause de problèmes familiaux survenus avant leur départ pour Nantes.
La grande amitié du rugby fit le reste. Pascal LAPORTE voyant la peine de son amie décida que son meilleur copain serait enterré dans son caveau
familial.
Ainsi sur le côté de celui-ci, pouvons-nous voir la plaque:- Henri LACASSAGNE 14/09/1918 - au cimetière Miséricorde à Nantes.
Concernant la photo du stade nantais Lacassagne est entre Percy Bush et Hélier Tilh en haut à partir de la gauche.
Je profites par le présent courriel pour vous signifier que je suis à la recherche de tous documents ou photos d'équipe du SNUC avent 1945.
D'avance merci