65e RI Août 1914 Maissin Anloy

[terrasson]

bonsoir a tous
Sophie Popol et Jean Yves merci pour ce "feuilleton Messin " en fait pour reprendre ton expréssion jean yves tout s imbrique et se lie et là on sent bien la manoeuvre ..formidable
merci bonne soirée
adischats

[tad-kozh]

Bonsoir à toutes & tous
Bonsoir à nos ami(e)s Belges
Bonsoir à Sophie et Jean-Yves

Mes remerciements à Sophie pour nous avoir fait partager un bien intéressant témoignage relatif aux combats dans Maissin durant la nuit du 22 au 23 août.

Jean-Yves a écrit :

Et puis comment expliquer que la 6e Batterie est en position de tir à 14h00 (source : l'un des JMO mais, de tête, je ne sais plus lequel des 13 du 35e RAC) si elle est encore en route ?....

C’est précisément sur cette incohérence chronologique dans les JMO que je m’interroge.

Le 2è groupe du 35è RAC et le 62è RI quittent Bertrix à 11 heures.
La distance la plus courte de Bertrix au sud de Maissin, en passant par Offagne et Paliseul, est de 17 kilomètres. Pour être sur les lieux de combats à Maissin à 14 heures, il faut que l’infanterie du 62è RI accompagnée du 2è groupe d’artillerie du 35è RAC marchent à une cadence horaire de 5,6Km/h. Cela est-il possible et habituel …oui ?

Le JMO 43è Brigade d’Infanterie (page 66)précise que les éléments venant de Bertrix arrivent à Paliseul à 14h30 : soit 11km parcourus en 3h30 ce qui semble une cadence de marche (3,1Km/h) tout à fait conforme d’un régiment d’infanterie.
De Paliseul au Sud de Maissin (cote 423) il y a une distance de 6 km qui semble être parcourue en 1h30 puisque le JMO 118è RI (voir page 9)annonce l’arrivée en renfort du 62è RI à 16heures .

A la page 18 de son récit le Commandant Pugens écrit : « Vers 15 heures, 10 bataillons , et 6 batteries de la 22è DI sont engagés quand un renfort surgit à l’horizon : c’est l’ancienne avant-garde du Général Duroisel, escadron divisionnaire, 62è RI, II/35è RAC ».

Par contre le
JMO 6è batterie du 35è RAC (page 6)mentionne pour le 22 août : «Départ de Bertix à 11h direction Paliseul par Fays-les-Veneurs, ( plus probable par Offagne) puis route de Bouillon à Maissin derrière les deux premiers bataillons du 62 – Ordre de mise en batterie à l’Est de la route au sud de Maissin, cote 428, 6è Bie à droite – objectif artillerie qui se présenterait sur les crêtes N.O. de Maissin -Heure de la mise en batterie :14h- …. »

Si le 2è groupe du 35è RAC suit les deux premiers bataillons du 62è (précisé dans le JMO ), comment est-il possible d’être en position à 14 heures en étant à Paliseul vers 14heures 30 et alors que le 62è n’arrive en renfort à la ferme de Bellevue qu’à 16 heures ? J’y perds « mon breton ! »

Cordialement
Jean-Louis

[RIO Jean-Yves]

Bonsoir à toutes et à tous ,
aux ami(e)s de Bruxelles et de Maissin ,
Bonsoir Jean-Louis

Afin de t’éviter d’avoir recours à des quantités d’aspirine pour le mal de tête, voici un petit complément. Car dans le doute, et avec ma manie de tout vérifier ……..
En parallèle des précisions horaires ou de distances mentionnées ci-après , j’ai donc pris la calculette en me basant sur l’indication du rythme de marche donnée par le Lieutenant VESQUE précisément entre le départ de la grand halte et l’endroit où il se trouve lui-même engagé : « ….. 9kms500 pour 2h30 de marche d‘après la carte …..» soit un rythme de 3,8 kms/h .

Et voici à quoi j’ai abouti (sans chercher à tricher) :

Ce qui est vécu au 1er Bataillon du 116 :
= Grand halte après FAY LES VENEURS (environ de LAUNOY plus précisément si je me base sur VESQUE) avec mention d’heure quasiment identique :
. Mon GP « … Vers 10 heures nous traversons un village (FAY-LES-VENEURS) . …..Dans un champ de pommes de terre … nous faisons la pause… » avec cette indication en plus (tiens !) : « …. Là-bas à notre gauche, sur la route , roulent quelques pièces d’artillerie, des caissons dont on entend le roulement sourd …. » .
. VESQUE: « Le 22 Août, le 116e fit la grand’halte vers 10h30 à proximité de la route FAYS-LES-VENEURS - PALISEUL à environ 3 kms au Sud de PALISEUL . » (soit 2,5 kms au N de FAY)

= Départ de la grand halte à 12h00 (VESQUE) , direction MAISSIN, après avoir reçu l‘ordre du jour :
. VESQUE : «  …A la fin de la grand halte le Commandant de Bataillon réunit les officiers et nous dit : « Voici la mission de la D.I. Direction MAISSIN . Attaquer les Allemands partout où on les rencontrera . Le 116e tiendra la droite de la route PALISEUL - MAISSIN ». C’est tout…. »
« … Le Régiment quitta l’emplacement de grand’halte dans l’ordre normal : 1e, 2e , 3e Bataillon … »
. GP : «  …..Tout à coup le Commandant P… - (PEIGNIER , à la tête du 2e Bataillon) - appelle à lui les commandants de Compagnies , il leur adresse quelques paroles puis déployant sa carte il leur donne ses dernières instructions. Notre Capitaine rassemble la Compagnie autour de lui ; ………. « Mes enfants, nous dit-il, l’ordre vient d’être donné à l’armée de prendre l’offensive sur toute la ligne. Attendez-vous donc d’entrer aujourd’hui même en contact avec les Allemands. Notre but c’est d’occuper le village de MESSIN. ……»
« … Le 35e d’Artillerie défile à côté de nous ainsi que les Dragons …. » . 1e ou 3e Groupe du 35e RAC ?
(Pour mémoire : prescription à 12h15 de PAMBET à l’Artillerie de se porter sur MAISSIN , installation du III/35 à 12h30 à Bellevue et premier feu ennemi subi à 12h40)

= Passage à PALISEUL sans s’arrêter (GP) = 12h47-12h50
(pour mémoire : le 19e RI y est arrivé à 9h30 mais n’a pu en ressortir qu’à partir de 10h00 en raison des embouteillages ; le 118e RI y est passé à midi)
. VESQUE : « … Nous traversâmes PALISEUL et je vois encore très exactement la physionomie de ce gros bourg, où circulaient dans le calme d’une après-midi d’un dimanche des bourgeois du pays et aux tables de café pas mal de militaires (appartenant je crois à l’État-major de la 22e DI et à ses services) qui prenaient le café en plein air après le repas …. »
. GP : « …. Le village de PALISEUL est animé : fantassins, artilleurs, soldats du génie, chasseurs se croisent dans toutes les rues. Nous ne nous y arrêtons pas. D’ailleurs on entend déjà le sourd grondement du canon : le combat est engagé…. »

= A 1kms N de PALISEUL (VESQUE) , rencontre avec des 2e Chasseurs de PONTIVY , blessés, à pied et à cheval = 13h05 env.
(Pour précision : les derniers Chasseurs sont sortis de MAISSIN à 11h50)

= A 2kms 5 N de PALISEUL (VESQUE) = il est donc 13h27 - 13h30 : le 116 est doublé par des Artilleurs .
. VESQUE : « …la colonne d’Infanterie fut doublée par nos troupes d’artillerie du 35e au grand trot … »
. GP (pas de mention de distance, mais après PALISEUL) : «…Notre Artillerie passe au galop et va prendre ses positions à l’abri d’un grand bois de sapins.…… »

C’est alors à ce moment précis que VESQUE se fait apostropher ainsi :
« …. L’un des Lieutenants, DURAND …. qui était de nos bons camarades de garnison (donc pas d’erreur possible sur la personne) me crie : « Nous allons nous mettre en batterie, c’est pour de rire » . (sic !!!)
DURAND est tout bonnement l’un des Adjoints de SERVIGNAT commandant du II/35e RAC. Qu’aurait-il fait là, loin de son Groupe ?

La distance restante avec MAISSIN centre est à ce moment là de 5,5 kms, sauf que les batteries du II/35 vont s’établir à environ 2,5 - 3 kms Sud du village (un peu plus « haut » que le niveau de l‘Almoine) . Il ne leur reste en réalité que 2,5 à 3 kms à parcourir à vive allure, ce qui laisse encore du temps à la 6e Batterie de s’annoncer prête à 14h00 (ou à peu de chose près) .

Ah si, un dernier petit détail qui a peut-être son importance :
Les fantassins Lorientais - à pied - n’ont jamais pu marcher au même rythme que les attelages (à cheval) des Artilleurs Vannetais , et encore moins au grand trot . Heure de départ commune possible, mais à l’arrivée …..

Bien cordialement
Jean-Yves
qui ne se connaît pas d’ancêtre Suisse pour avoir cette maladie de la précision !
Par contre vous pouvez toujours m’envoyer des tablettes de chocolat …..

[terrasson]

Bonsoir à toutes et à tous ,
aux ami(e)s de Bruxelles et de Maissin ,
Bonsoir Jean-Louis

Afin de t’éviter d’avoir recours à des quantités d’aspirine pour le mal de tête, voici un petit complément. Car dans le doute, et avec ma manie de tout vérifier ……..
En parallèle des précisions horaires ou de distances mentionnées ci-après , j’ai donc pris la calculette en me basant sur l’indication du rythme de marche donnée par le Lieutenant VESQUE précisément entre le départ de la grand halte et l’endroit où il se trouve lui-même engagé : « ….. 9kms500 pour 2h30 de marche d‘après la carte …..» soit un rythme de 3,8 kms/h .

Et voici à quoi j’ai abouti (sans chercher à tricher) :

Ce qui est vécu au 1er Bataillon du 116 :
= Grand halte après FAY LES VENEURS (environ de LAUNOY plus précisément si je me base sur VESQUE) avec mention d’heure quasiment identique :
. Mon GP « … Vers 10 heures nous traversons un village (FAY-LES-VENEURS) . …..Dans un champ de pommes de terre … nous faisons la pause… » avec cette indication en plus (tiens !) : « …. Là-bas à notre gauche, sur la route , roulent quelques pièces d’artillerie, des caissons dont on entend le roulement sourd …. » .
. VESQUE: « Le 22 Août, le 116e fit la grand’halte vers 10h30 à proximité de la route FAYS-LES-VENEURS - PALISEUL à environ 3 kms au Sud de PALISEUL . » (soit 2,5 kms au N de FAY)

= Départ de la grand halte à 12h00 (VESQUE) , direction MAISSIN, après avoir reçu l‘ordre du jour :
. VESQUE : «  …A la fin de la grand halte le Commandant de Bataillon réunit les officiers et nous dit : « Voici la mission de la D.I. Direction MAISSIN . Attaquer les Allemands partout où on les rencontrera . Le 116e tiendra la droite de la route PALISEUL - MAISSIN ». C’est tout…. »
« … Le Régiment quitta l’emplacement de grand’halte dans l’ordre normal : 1e, 2e , 3e Bataillon … »
. GP : «  …..Tout à coup le Commandant P… - (PEIGNIER , à la tête du 2e Bataillon) - appelle à lui les commandants de Compagnies , il leur adresse quelques paroles puis déployant sa carte il leur donne ses dernières instructions. Notre Capitaine rassemble la Compagnie autour de lui ; ………. « Mes enfants, nous dit-il, l’ordre vient d’être donné à l’armée de prendre l’offensive sur toute la ligne. Attendez-vous donc d’entrer aujourd’hui même en contact avec les Allemands. Notre but c’est d’occuper le village de MESSIN. ……»
« … Le 35e d’Artillerie défile à côté de nous ainsi que les Dragons …. » . 1e ou 3e Groupe du 35e RAC ?
(Pour mémoire : prescription à 12h15 de PAMBET à l’Artillerie de se porter sur MAISSIN , installation du III/35 à 12h30 à Bellevue et premier feu ennemi subi à 12h40)

= Passage à PALISEUL sans s’arrêter (GP) = 12h47-12h50
(pour mémoire : le 19e RI y est arrivé à 9h30 mais n’a pu en ressortir qu’à partir de 10h00 en raison des embouteillages ; le 118e RI y est passé à midi)
. VESQUE : « … Nous traversâmes PALISEUL et je vois encore très exactement la physionomie de ce gros bourg, où circulaient dans le calme d’une après-midi d’un dimanche des bourgeois du pays et aux tables de café pas mal de militaires (appartenant je crois à l’État-major de la 22e DI et à ses services) qui prenaient le café en plein air après le repas …. »
. GP : « …. Le village de PALISEUL est animé : fantassins, artilleurs, soldats du génie, chasseurs se croisent dans toutes les rues. Nous ne nous y arrêtons pas. D’ailleurs on entend déjà le sourd grondement du canon : le combat est engagé…. »

= A 1kms N de PALISEUL (VESQUE) , rencontre avec des 2e Chasseurs de PONTIVY , blessés, à pied et à cheval = 13h05 env.
(Pour précision : les derniers Chasseurs sont sortis de MAISSIN à 11h50)

= A 2kms 5 N de PALISEUL (VESQUE) = il est donc 13h27 - 13h30 : le 116 est doublé par des Artilleurs .
. VESQUE : « …la colonne d’Infanterie fut doublée par nos troupes d’artillerie du 35e au grand trot … »
. GP (pas de mention de distance, mais après PALISEUL) : «…Notre Artillerie passe au galop et va prendre ses positions à l’abri d’un grand bois de sapins.…… »

C’est alors à ce moment précis que VESQUE se fait apostropher ainsi :
« …. L’un des Lieutenants, DURAND …. qui était de nos bons camarades de garnison (donc pas d’erreur possible sur la personne) me crie : « Nous allons nous mettre en batterie, c’est pour de rire » . (sic !!!)
DURAND est tout bonnement l’un des Adjoints de SERVIGNAT commandant du II/35e RAC. Qu’aurait-il fait là, loin de son Groupe ?

La distance restante avec MAISSIN centre est à ce moment là de 5,5 kms, sauf que les batteries du II/35 vont s’établir à environ 2,5 - 3 kms Sud du village (un peu plus « haut » que le niveau de l‘Almoine) . Il ne leur reste en réalité que 2,5 à 3 kms à parcourir à vive allure, ce qui laisse encore du temps à la 6e Batterie de s’annoncer prête à 14h00 (ou à peu de chose près) .

Ah si, un dernier petit détail qui a peut-être son importance :
Les fantassins Lorientais - à pied - n’ont jamais pu marcher au même rythme que les attelages (à cheval) des Artilleurs Vannetais , et encore moins au grand trot . Heure de départ commune possible, mais à l’arrivée …..

Bien cordialement
Jean-Yves
qui ne se connaît pas d’ancêtre Suisse pour avoir cette maladie de la précision !
Par contre vous pouvez toujours m’envoyer des tablettes de chocolat …..

bonsoir a tous
jean yves.....tu l as demandé
cordialement christian terrasson adischats



pardon msieu le modérateur mais je n ais pas pu m en empecher..m en veut pas jean Yves??? bon juste un peu d humour sans vouloir polluer le fil

[Popol]

Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Sophie, Jean-Yves, Jean-Louis ... et les ami(e)s de Maissin !

- Super: l'été sera chaud à Maissin et nos ami(e)s bretons sont bien là!
- Toujours un grand merci à nos experts: à Jean-Louis, à Jean-Yves (et à son GP qui est de retour!) pour les dernières précisions > une reconstitution des événements s'impose donc ... (pauvre Barth!) sachant qu'un cheval au pas parcourt 6 km/h, qu'un régiment à 4 colonnes défile devant un observateur durant 23 minutes (si ma mémoire est bonne...). J'aime aussi beaucoup le chocolat, ... la précision et la rigueur :... c'est la déformation de mon ancien parcours scientifique ... avant de devenir cheminot!
- Recommençons donc tout à zéro, dès le début ... (il fait chaud et je ne vois plus clair...!):

> quelle est l'artillerie de corps du 11e CA?
> le 35e RAC est l'artillerie divisionnaire de la 22e DI, le 51e RAC est-il bien l'artillerie divisionnaire de la 21e DI?
> quelle est la cavalerie divisionnaire (escadrons?) des 21e et 22e: 2e chasseurs ?
> quels sont les régiments (bataillons?) assurant les 21 et 22 août 1914 la protection des 35e et 51e RAC (pour mémoire, le 13e RAC appartenait au 5e CA...)?
> génie divisionnaire des 21e et 22e DI ?
> petite question curieuse, subreptice et subsidiaire ...: que faisait notre GP durant la nuit du 22 au 23 août ...!?!
Ah que de curiosité! Merci d'avance pour tout élément de réponse!
Une bonne et belle journée de Bruxelles!

[RIO Jean-Yves]

Bonjour à toutes et à tous

Deux mots en passant .... car le déjeuner m'attend !

Christian
T'en vouloir ? Que nenni et au contraire , cela ne fait pas de mal de décompresser un peu dans un sujet de plus en plus sérieux . D'ailleurs un peu de ma faute d'ailleurs.
Si je prends la vache "Violette" , je laisse la charmante ! Soeur et son "aspirine" à Jean-Louis

Paul
Artillerie de Corps : le 28e RAC (l'autre Vannetais) , resté en attente sous Paliseul, faute de place sur le champ de bataille !
Oui pour les 35e et 51e .
Et pour ne répondre qu'à ta dernière interrogation :
le GP (j'aime bien le "notre" ), il raconte toujours avec force détails sa retraite dans la nuit au travers du Bois Ban et par Opont (pas nommés, mais identifiés par ses "indices") jusqu'à Paliseul où il finira vers 23h00 par trouver quelques camarades de sa Compagnie et un gite, tombant dans un profond sommeil "comme si rien ne s'était passé la veille" !

à tous.
Jean-Yves

[tad-kozh]

Bonjour à toutes & tous
Bonjour à nos ami(e)s Belges
Bonjour Jean-Yves

Un grand merci pour les nombreux détails bien argumentés des horaires du 1er bataillon de son lieu de cantonnement à son arrivée sur les lieux de combats de Maissin.

Jean-Yves, je ne puis qu’être d’accord sur les horaires mentionnés, d’autant plus qu’ils sont étayés par des témoignages et qu’ils sont en accord avec les JMO d’infanterie de la 22è DI.

Je ne doute nullement que les fantassins « Merlus » -à pied- sont bien moins véloces que les attelages des artilleurs Vannetais … quoique, lorsque les artilleurs s’égarent dans les chemins de campagne ayant perdu le nord…

Pour le 2è groupe d’artillerie du 35è RAC, en partant de Bertrix à 11heures, hors accompagnement du 62è RI, il est tout à fait concevable d’être en position à 2km au Sud de Maissin à 14 heures.
Mais le détail qui mentionne qu’il est « derrière les deux premiers bataillons du 62è RI » est-il sans importance ? - mention précisée dans JMO du 2è groupe ainsi que dans ceux de la 5è et 6è Batteries du 35è RAC –

Extrait du
JMO du 2è groupe du 35è RAC (cote 26N_966/5 page 4): « Le groupe quitte Bertrix à 11heures passe à Paliseul et prend la route de Paliseul à Maissin derrière les deux bataillons du 62è. Le combat de Maissin s’engage. A 14 heures le groupe reçoit l’ordre de se mettre en batterie : le 6ème à l’Est de la route Paliseul-Maissin cote 428 à environ 2km S de Maissin …. »

Le 116è qui est dépassé par l’artillerie du 35è RAC à 2km5 au N de Paliseul ne peut-il être le 1er Groupe ?
Quand au Lieutenant DURANT du 2è Groupe, ne peut-il être en avant-garde pour reconnaitre et choisir les emplacements de positionnement des batteries de son groupe ?

Jean-Yves ayant eu l’amabilité de prendre la vache "Violette" de Christian et de me laisser la charmante Soeur et son "aspirine" (ah ces jeunes sans respect pour les anciens !) ; pour punition je vais en profiter pour lui poser une question complémentaire à confirmer ou infirmer au sujet du 116è : le II/ 116 s’installe à 14 heures à la droite du II/118è à la ferme de Bellevue alors que III/116è est lancé dans le bois de Haumont sur le Moulin de Villance pour appuyer le II/19è. Le I/116è qui était en réserve, à 100 mètres devant les batteries du I/35è RAC, reçoit à 15 heures l’ordre du Général EYDOUX d’aller soutenir le III/35è RAC à Bellevue dont les batteries sont compromises : est ce exact ?

Cordialement
Jean-Louis

[RIO Jean-Yves]

Bonjour à toutes et à tous
bonjour Jean-Louis

Je crois que je vais devoir me calmer un peu car c'est moi qui vais avoir besoin d'aspirine .
Pour ce qui est de l'hypothèse DURAND, qui aurait été envoyé en avant, j'avoue que c'est plausible , mais il faudrait qu'un spécialiste de l'artillerie nous éclaire sur la manière dont on procédait.
Reste quand même cette histoire de 14h00 de la 6e B.

Concernant le 116, c'est cela à peu de chose près. [:rio jean-yves:3]
Il apparait que ce serait plutôt vers 14h15-14h30 que le 116e arrive, mais bon, on va pas chipoter en cette fin d'après-midi....
Le II/116 va plus précisément se placer dans et en lisière du Bois Ban ; c'est de là qu'il s'élancera aux alentours de 16h30, en passant par la gauche de Bellevue pour rentrer dans Maissin ; la 6e Cie se retrouvera même la plus à gauche et au pied de la hauteur 400 et quelques où est installée en position très avancée (700m de Maissin suivant un JMO Allemand) un poste de mitrailleuses Allemand qui depuis le début d'après-midi a empêché toute progression des Vendéens . Le II/116 , qui va perdre son Commandant dans l'opération, aidé par une Batterie du 51e qui fait des "tirs chirurgicaux" comme on dit aujourd'hui, et précède la progression des soldats au "millimètre" va permettra de faire sauter le verrou, les 137 et 93 allant finir le travail à la baïonnette avant de poursuivre eux-même vers le village.
Rien à dire sur effectivement l'objectif du III/116 qui a vraisemblablement subi les plus fortes pertes, 2 des Commandants de Cies ont été tués ...Et l'on sait ce qu'il est également arrivé au 118e dans ce secteur ....
Quant au I/116, dont on dit qu'il était d'abord resté en réserve, c'est pas tout à fait cela .
Les 1e et 4e Cies vont "monter" tout de suite en ligne droite vers MAISSIN au travers des deux Bois jusqu'à la lisière N de Haumont et c'est à l'intérieur de celui-ci qu'elles vont être confrontée vers 18h15-18h30 à une attaque de flanc d'une Cie Allemande qui vient d'être "sortie" de MAISSIN et tente de contourner par le Sud . C'est à ce moment précis que VESQUE se prend une balle dans la tête ; pratiquement tous les officiers de la 1e et de la 4e sont blessés et 1 est tué - VESQUE en fait le décompte - et j'ai d'ailleurs retrouvé mes blessés comme prisonniers (via la presse du 56 et Gazette des Ardennes).
La 2e (la totalité pour le GP ou une partie ? suivant VESQUE à qui on rapportera la chose) et la 3e vont effectivement sur Bellevue . La 2e va se placer autour et devant les batteries du 35e après avoir descendu au pas de charge et sous les tirs ennemis les 200 et quelques mêtres de la prairie "en forte pente" au N de la Ferme (témoignage du GP !! + un dessin de ses emplacements) tandis que la 3e serait restée plus en retrait dans les parages de la Ferme,"à l'abri des murs" (je cite de mémoire le témoignage du Lieutenant qui la commandait).
VESQUE ajoute que c'est grâce à l'action de la 2e Cie/116 si la position sous Bellevue a pu être conservée.

Bon c'est tout.
Je retourne à ma plomberie.

Bien cordialement
Jean-Yves

[Popol]

Bonsoir à Toutes & Tous
Bonsoir Sophie, Jean-Yves, Jean-Louis ... et les ami(e)s de Maissin !

- Merci à Jean-Yves pour les éléments de réponse à mes questions!

- Durant l'entr'acte, voici encore quelques bribes d'histoire sur le combat de Maissin. Mme Francine Laude a eu la gentillesse de retranscrire des citations en provenance du "Bulletin des Armées de la Républiques" (octobre à décembre 1914) pour le bonheur de tous: un grand merci!

pages1418/forum-pages-histoire/Recherch ... 9111_1.htm

(...)

(n° 41 / samedi 31 octobre 1914):

Ont été cités à l’ordre de l’armée
- 11ème corps d’armée


* Capitaine BAUDOT ; 51ème d’Artillerie
A réussi sous le feu des obusiers allemands
et après de grandes difficultés, a amené une pièce dont l’avant train avait été brisé
par un obus ; grièvement blessé et ramené sur l’avant train de sa pièce, dit à son colonel :
« ils n’ont pas eu mon canon ! »

* Médecin aide-major LEMERLE, 51ème d’Artillerie
Pendant l’attaque de nuit d’un village, a sauvé l’échelon de la 4ème batterie du 51ème,
grâce à son sang froid et à son initiative.

* Adjudant OLLIVIER, 118ème d’Infanterie
S’est maintenu toute la nuit du 22 au 23 août dans un village avec une fraction du 118ème,
a tué de sa main un officier allemand et a fait preuve de la plus grande bravoure.

* Sergent DUMONT, 118ème d’Infanterie
Le 22 août a rallié et ramené au feu une centaine d’hommes privés de chefs,
réquisionné le soir une voiture et évacué de nombreux blessés
le 25 a rallié et ramené au feu 200 réservistes,
le 30 août a rallié et conduit à l’assaut les éléments de plusieurs régiments.

* Sergent GRAUBY, 118ème d’Infanterie
le 22 août est allé chercher sous le feu avec huit soldats,
le corps du capitaine de la 4ème compagnie. (*)

(...)

(*) Tiens, selon l'encadrement du 118e RI établi par notre ami Yves Thoer, le capitaine de la 4e compagnie (4/118e RI) - de BERTAGNAC - a été blessé le 22/08/1914 et fait prisonnier ...!

- Attention, Barth sera bientôt de retour ...!

- Une bonne soirée bien agréable de Bruxelles!

[tad-kozh]

Bonsoir à toutes & tous
Bonsoir à nos ami(e)s Belges

Bonsoir Jean-Yves et Popol

Merci Jean-Yves pour les compléments d’informations, comme d’habitude détaillées, sur
l’action en début d’après midi des 3 bataillons du 116è RI.

Reste quand même cette histoire de 14h00 de la 6e B.

Effectivement, pour être cohérent la mise en batterie ne devrait intervenir qu’aux environs de 16 heures…

Hypothèse peut-être possible : Dans la matinée du 22 les éléments qui stationnaient à Bertrix (entre autre II/35è RAC et 62è RI) étaient en réserve de C.A. ; Suite aux combats engagés à Maissin, à leur arrivé à Paliseul ils sont remis à la disposition de la 22è DI. Ce qui peut expliquer -« A 14 heures le groupe reçoit l’ordre de se mettre en batterie » (source JMO du 2è groupe du 35è RAC).
Suite à cet ordre ( à ne pas confondre avec mise en position) le Lieutenant DURANT est désigné pour aller reconnaitre les emplacements possibles des batteries.
Ce ne sont que de simples suppositions de ma part…

Merci Paul de nous avoir informé des retranscriptions effectuées par Francine

Cordialement
Jean-Louis