● Annales du sauvetage maritime, 1er et 2e Trim. 1916, Discours de M. le Vice-amiral de Jonquières sur les principaux sauvetages récompensés de l’année, p. 31 et 32.
Entretien du matelot Gauthier avec le journaliste Ernest Vaffier de l'Illustration :
"Jusqu'à la dernière minute, Gauthier cherche à se rendre utile au milieu de ce désastre : il aide ses camarades les matelots à jeter à la mer toutes les épaves qui pourront servir aux naufragés ; Il munit les passagers de ceintures de sauvetage qui se trouvent partout, fait enfin avec les autres, tout son devoir de marin.
Il abandonne la Provence à la dernière seconde, lorsqu'elle va le prendre, l'entraîner avec elle. Devant lui un soldat effaré crie : "Sauve-moi! " " - Suis-moi, lui répond-il, il n'est que temps ! " et le voici à la mer. Il nage à l'aventure. Un radeau est là, chargé de monde. Il y trouve une place, la dernière ; un homme de plus le ferait couler.
A côté d'eux, un soldat se cramponne à une botte de foin ; elle s'enfonce doucement ; tout à l'heure il disparaîtra avec elle. - " Sauvez-moi ! Sauvez-moi ! Je n'en peux plus ! " Gauthier le reconnait ; c'est à lui qu'il a crié de le suivre, il y a un instant. Aussitôt le voici à la mer, il prend le soldat, le hisse à sa place sur le radeau, et comme il entend une voix lui disant :
- Que tu est bête tu vas peut-être y rester !
- Etant marin, c'est mon devoir de sauver les soldats, répond héroïquement Gauthier qui s'éloigne à la nage à la recherche d'une épave qui pourra le porter;
Il nage. Combien cela dure -t-il ? Deux heures environ. Enfin il trouve un radeau avarié, à moitié coulé, portant avec peine 11 hommes qui s'y cramponnent.
On s'arrange pour qu'il trouve une place : il est sauvé.
Gauthier ne veut pas admettre qu'il a été héroïque et comme je finis par l'en persuader : " Alors, je vais vous demander de bien dire que je suis de la Provence, parce qu'on a dit tant de choses sur mon pays que j'aime tant !... "
Comme j'enregistre avec plaisir ce sentiment si joli dans sa modeste fierté ! "
Bibliothèque nationale de France – Département Estampes et photographie
Agence de presse Meurisse – Réf. 77.341
Né le 31 août 1879 au Havre (Seine-Maritime) et décédé le 2 septembre 1928 à Toul (Meurthe-et-Moselle), au lieu-dit « Sur le Pré des Agneaux ». Fils de Léon BOKANOWSKI et de Julie RASSKOUSKA. Marié à Marguerite WOLFF. Lieutenant de réserve d’état-major ; Député de la Seine ; Ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes, télégraphes et téléphones et de l’Aéronautique. Chevalier de la Légion d’honneur (Arr. du 1er févr. 1916) pour compter du 10 janvier 1916. (Base Léonore, dossier LH/274/48)
Les premiers survivants du naufrage de la Provence II furent acheminés à Toulon par les paquebots Plata, de la Société générale de transports maritimes à vapeur, et Dumbéa, de la Compagnie des Messageries maritimes.
● Le Temps, n° 19.967, Mardi 7 mars 1916, p. 2, en rubrique « Sur mer ».
Passagers militaires décédés à bord de la Provence II antérieurement à la perte de ce bâtiment
(Liste non exhaustive :6 noms)(*)
Avertissement : Orthographe de certains toponymes incertaine
■ 2e Régiment de marche d’Afrique.
― MORÉNO Sylvain, né le 15 mai 1888 à Philippeville – aujourd’hui Skikda – (Département de Constantine, Algérie), décédé le 30 avril 1915 (Blessures de guerre), Soldat de 2e classe, Matricule n° 03.960, classe 1908, n° 958 au recrutement de Constantine [Acte transcrit à Alger (Algérie), le 24 mai 1916].
― STORK Nicolas, né le 17 avril 1882 à L’Alma – aujourd’hui Boudouaou – (Département d’Alger, Algérie), décédé le 1er mai 1915 aux Dardanelles (Turquie) (Blessures de guerre),Soldat de 2e classe, , Matricule n° 014.159, classe 1902, n° 1.887 au recrutement d’Alger [Acte transcrit à Hussein-Dey (Département d’Alger, Algérie), le 27 janv. 1916].
― VICENTE Marius Clément, né le 2 octobre 1884 à Oran (Département d’Oran, Algérie), décédé le 3 mai 1915 en mer Adriatique (Blessures de guerre), Soldat de 2e classe, , Matricule n° 017.131, classe 1904, n° 2.520 au recrutement d’Oran [Acte transcrit à El Ancor (Département d’Oran, Algérie), le 20 juin 1917].
■ 6e Régiment mixte d’infanterie coloniale.
― MARTIN Auguste, né le 15 août 1884 à Crozon (Finistère), décédé le 17 mai 1915 aux Dardanelles (Blessures de guerre reçues le 14 mai 1915), Soldat de 2e classe, Matricule n° 05.215, classe 1905, n° 1.606 au recrutement de Brest [Acte transcrit à Camaret (Finistère), le 10 mars 1916].
■ 56e Régiment d’infanterie coloniale.
― MENESGUEN Joseph, né le 22 avril 1879 à Crozon (Finistère), décédé le 15 mai 1915 aux Dardanelles (Blessures de guerre), Soldat de 2e classe, Matricule n° O.T. 1.288, classe 1899, n° 2.677 au recrutement de Brest (Acte transcrit à Crozon, le 31 déc. 1915).
■ 8e Régiment mixte d’infanterie coloniale.
― KARIFA Dembélé, né à une date inconnue à T... Loungo (Cercle de San, Soudan – aujourd’hui Mali –), décédé le 16 mai 1915 aux Dardanelles (Blessures de guerre), Tirailleur de 2e classe, Matricule n° 8.009, classe inconnue, n° inconnu au recrutement de San.