Et-il vrai que pour la journée du 25 aout 1914, 25000 Français sont mort dans les Ardennes Belges?
(source documentaire France 2 "le bruit et la fureur")
Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.
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Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.
Bonjour,Bonjour Guy François,
Vous dites:
Certes la "fiche" d'un lieutenant ou d'un capitaine n'a eu que peu d'incidence sur le déroulement ultérieur des carrières, il en est tout autrement des officiers supérieurs et je vous invite à comparer la situation des officiers à "avancement rapide" et en état d'accéder à une carrière "brillante" avant, pendant et après l'affaire des fiches (travail long mais qui peut être fait avec un peu de méthode).
et je serais tenté de vous suivre. Présentées ainsi les choses semblent évidentes…mais, sauf erreur de ma part, la liste des "spoliés" de l'affaire des fiches n’est pas plus longue que celle des "écartés" pour raison de "mauvais choix" en 70.
Vous savez bien que la carrière des militaires de haut rang, comme celle des hauts fonctionnaires est sujette à de tels avatars. Tel qui déplait se retrouve Préfet en disponibilité….ou pour citer une autre « institution » évêque en Afrique (exemple de Monseigneur Gaillot).
Les notations individuelles des militaires montrent que le cours d’une carrière peu facilement basculer.
Le nombre des ralentis pour cause de "catholicisme militant" n'est pas bien grand et de peu d'influence, à mon sens, sur la qualité du commandement. On n'a certainement pas favorisé l'émergence de "mauvais généraux" où alors c'est que l'institution elle-même n'avait pas été capable, antérieurement à l'affaire, de distinguer les bons des moins bons. Par ailleurs, mais je quitte alors de notre propos de départ, une institution, qui, la guerre terminée, est capable, quelles qu'en soient les bonnes ou mauvaises raisons, de ramener au rang de seconde classe des jeunes gens élevés au rang de lieutenant pilote lorsqu'ils demandent leur engagement dans l'armée de métier ou, à l’inverse, de procéder à des rattrapages de carrière (ici je parle de la seconde guerre) pour des officiers de marine ayant fait le choix de ne pas rallier la France Libre, de proposer le grade de sergent à des jeunes gens ayant commandé des escadrilles en Angleterre (Cf Closterman) ne peut trouver matière à se plaindre de son sort lorsque la carrière de certains membres, peu en vérité, non l'efficacité du commandement, je tiens beaucoup à cette notion, est mise en cause.
Si vous me permettez une remarque plus moderne, je dirai que c'est une curieuse manie qu'on toujours eu tous les "serviteurs de l'Etat de haut rang" de considérer que leur carrière personnelle passait avant leur service. J'ai constaté cette chose étrange au contact de gens qui parlaient plus d'avancement et de taille d’appartement de fonction que des contraintes ou difficultés professionnelles liées aux matériels ou aux circonstances et qui s'efforçaient, avant tout, de ne pas déplaire.
Pour résumer: je dirais que l'affaire des fiches est une honte, que le fichage des "fonctionnaires au sens large" par le pouvoir politique est toujours honteux, mais qu'on ne peut tout de même pas comparer ce qui est arrivé à quelques généraux aux purges staliniennes dans le commandement de l'Armée rouge.
Bien cordialement.
CC
Certes, le nombre des "victimes" des fiches du général André est vraisemblablement faible, cependant il est certain que tout cela, qui était en gros concomitant avec l
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Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.
Bonjour à tous,Bonsoir Chanteloube,
La remarque sur l'affaire des fiches est sévère car cette sinistre affaire a bel et bien créé un profond malaise dans l'armée.Il est d'usage depuis quelque temps de minimiser les conséquences de cette affaire, un livre récent cite des chiffres faibles de fiches et en déduit que les carrières des officiers en ont donc peu souffert, c'est totalement méconnaître les règles de l'avancement dans les Armées de cette époque.Certes la "fiche" d'un lieutenant ou d'un capitaine n'a eu que peu d'incidence sur le déroulement ultérieur des carrières, il en est tout autrement des officiers supérieurs et je vous invite à comparer la situation des officiers à "avancement rapide" et en état d'accéder à une carrière "brillante" avant, pendant et après l'affaire des fiches (travail long mais qui peut être fait avec un peu de méthode).Cet examen montre qu'il y a bien eu épuration d'une génération d'officiers pour des raisons politiques avec des conséquences importantes (pas démesurées mais importantes).
Cordialement,
Guy François.
je découvre cet aspect du sujet et je souhaite apporter mon "grain de sel"
Il est certain que le nombre des victimes du système des fiches, voulu ou subi par le général André, a vraisemblablement été faible pour les officiers subalternes mais a considérablement freiné la carrière des "mal-fichés" qui allaient accéder à un commandement.
De plus, ce système, en raison du contexte dans lequel il s'est produit a créé dans l'Armée un mauvais climat. N'oblions pas que cette affaire, si elle est directement impactée par l'affaire Dreyfus, est aussi concomitante des inventaires de la loi de 1905 et que l'une et l'autre de ces affaires ont entraîné un nombre non négligeable de démissions.
D'autres mesures on pu accroitre le malaise.
Ainsi certains accusent le général André d'avoir affaibli le niveau intellectuel des officiers ainsi, en réduisant en 1901 d'un quart l'effectif des promotions de Saint-Cyr (de 400 à 300) en augmentant à due proportion l'effectif des promotions des écoles d'armes (Saint-Maixent, Saumur ... de 200 à 290) qui permettent aux sous-officiers de devenir officier, et surtout en permettant aux adjudants d'accéder directement à 1/10e des emplois de sous-lieutenant, sans passage par une école et sans stage.
S'agissait-il d'une mesure politique dont le but aurait été de "démocratiser" le corps des officiers ? la mesure prise par ce ministre en 1905 de suppimer l'obligation d'une dot pour les futures épouses d'officiers paraît aller dans le même sens; s'agit il d'une mesure purement technique justifiée par le moindre attrait de la carrière militaire pour l'élite intellectuelle au tournant du siècle ? Peut-être un peu des deux.
En ce qui concerne les officiers généraux, les mesures d'éviction prises par J.Joffre au début de la guerre montrent un fait qui était vrai avant, pendant, après et encore de nos jours, à savoir que les qualités que l'on demande à un officier pour progresser en temps de paix ne sont pas forcément celles dont il aura besoin en temps de guerre; à savoir dans le premier temps conformisme aux idées à la mode, en rester à des discours convenus, appartenance à une chapelle d'admiration réciproque et ... j'en passe, alors que dans le second temps il a besoin de faire preuve de courage physique et intellectuel, d'autonomie et parfois d'indiscipline.
Bien sûr des individus d'exception peuvent faire les deux ou mieux encore être eux-mêmes du début à la fin, ils n'en prennent pas moins de gros risques. En un mot sans vouloir vexer personne disons que nous avons là l'opposition classique entre le militaire et le soldat qui est de tous temps !
Bien cordialement
Pierre
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La nuit est le masque à l'abri duquel s'avance le jour
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- henri astoul
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Re: Le massacre de notre infanterie. 1914-1918.
Bonjour à Guy et aux autresBonsoir Chanteloube,
La remarque sur l'affaire des fiches est sévère car cette sinistre affaire a bel et bien créé un profond malaise dans l'armée.Il est d'usage depuis quelque temps de minimiser les conséquences de cette affaire, un livre récent cite des chiffres faibles de fiches et en déduit que les carrières des officiers en ont donc peu souffert, c'est totalement méconnaître les règles de l'avancement dans les Armées de cette époque.Certes la "fiche" d'un lieutenant ou d'un capitaine n'a eu que peu d'incidence sur le déroulement ultérieur des carrières, il en est tout autrement des officiers supérieurs et je vous invite à comparer la situation des officiers à "avancement rapide" et en état d'accéder à une carrière "brillante" avant, pendant et après l'affaire des fiches (travail long mais qui peut être fait avec un peu de méthode).Cet examen montre qu'il y a bien eu épuration d'une génération d'officiers pour des raisons politiques avec des conséquences importantes (pas démesurées mais importantes).
Cordialement,
Guy François.
Après l'affaire des fiches qui a ralenti ou ruiné des carrières d'officiers supérieurs, il y a un autre évènement qui lui a concerné aussi des officiers subalternes. Je veux parler des inventaires, où de nombreux lieutenants et capitaines ont démissionné, avant ou après cet épisode où ils étaient directement impliqués en tant que commandant de compagnie ou de bataillons de soldats. Certains sont passés en jugement, il faut reconnaître que beaucoup aussi ont été relaxés mais catalogués de façon négative par leur hiérarchie.
Henri
Henri