Oui, il est curieux de constater la difficulté qu'il y a pour beaucoup à accepter cette idée d'un consentement - résigné effectivement - et notamment un consentement de la contrainte même.
Parfois, on se demande pourquoi les combattants ont pris la peine de tenir des carnets, d'écrire des souvenirs ou de rédiger des lettres, voire de témoigner oralement... Dans la grande majorité des cas, ils ne font tout de même pas grand mystère de ce qui les a maintenu au front.
Lors de la rediffusion de l'émission de P. Gélinet, ce jour à 13 h. 30, un des poilus qu'il avait interviewés il y a quelques années (pour une émission de France Culture que je recommande, à ceux qui l'avaient alors enregistrée, de réécouter !), explique assez simplement les choses. Son explication tient et on la retrouve dans bien d'autres témoignages écrits, avec quelques variantes et davantage de détails dans les différents facteurs qui les ont pousser à "tenir". C'est dans les dernières minutes de cette émission, en écoute libre pendant quelques jours sur le site de France Inter.
Evidemment, si l'on s'en tient à deux trois témoignages "choisis", la vision de cette question est probablement...
différente.

Il faut, je pense, éviter les caricatures et se garder, donc, d'une vision binaire du sujet, bien trop commode pour étayer certains discours et alimenter les récupérations.
Devoir, contrainte, consentement, camaraderie, virilité, famille, fidélité, exemple, etc... Voilà bien des notions qui ne sont pas forcément antinomiques et avec lesquelles il faut compter pour essayer de comprendre. Montherlant évoque également l'amour...
Amicalement,
Stéphan