SAINT-CHAMOND Question technique

[Tanker]

Bonjour,

"La vision semblait l'utilisation la plus probable" Tout à fait !

Jérome, et la photo prise du siège pilote, avec trappe ouverte et métre rublan déployé au sol,
pour calculer le secteur exact d'observation !

"en engageant le bras jusqu'au coude, on touche la trappe de fermeture"

Pas de souci donc, pour passer une clef à molette ou un bout de papier . . . .

Concernant le char, il y a effectivement un projet de remise en état du St Chamond.

Une entreprise serait en mesure de refaire les bobinages des moteurs électriques.
Ce n'est pas une petite affaire, car il faut démonter totalement le toit pour en sortir
toute la motorisation.

Le moteur thermique n'est pas celui d'origine, et il y a aussi de quoi faire de ce côté là, sans
compter que tout le système de commande, depuis le poste du pilote est aussi à refaire . . .





Reste à espérer qu'un budget sera trouvé pour réaliser ce projet et qu'en final, le char
sera peint (au pinceau) avec le camouflage et les marquages de son groupe d'origine. . . .

Un point important sera aussi à vérifier. Il s'agit du niveau d'usure des patins de chenille.

Si les patins ont beaucoup roulé, les logements d'axes de patins risquent d'être très ovalisés.
La chenille serait alors très lâche et les incidents de "déchenillage" pourraient être nombreux.
Les photos montrent des tendeurs de poulie de tension sans beaucoup de marge de serrage.

Gros chantier en perspective pour les mécanos du musée de Saumur . . .

A suivre - Michel

[Ben El Mehli]

Bonjour à tous.

Je lis:
"Si les patins ont beaucoup roulé, les logements d'axes de patins risquent d'être très ovalisés.
La chenille serait alors très lâche et les incidents de "déchenillage" pourraient être nombreux.
Les photos montrent des tendeurs de poulie de tension sans beaucoup de marge de serrage "

Alors la solution est connue: on supprime un patin, ce qui permet de revenir à des valeurs acceptables pour le système de tension.
Toutefois, il existe une limite à cette diminution de nombre de patins; elle est donnée par le constructeur qui fixe une longueur maximale à ne pas dépasser pour n patins assemblés ( en générale 10 )
La méthode de contrôle consiste alors à faire 3 mesures différentes de n patins en contact avec le sol ( en faisant avancer le char sur un sol plan, à l'arrêt bien entendu mais sans que l'arrêt soit obtenu par freinage, ce qui compte tenu de l'inertie de ce genre d'engin est sans problème) et à comparer la valeur ainsi obtenue en faisant la moyenne de ces trois mesures avec la norme donnée par le constructeur.
Sur certains matériels on pouvait ainsi retirer jusqu'à trois patins ( de chaque coté ); au delà le train de chenilles devait être changé.
Puis se posera un jour le problème de l'usure des dents des barbotins laquelle se vérifie le plus souvent à l'aide d'un gabarit ( présent dans les lots d'outillage, à certains échelons )et pour lesquels une permutation peut permettre un allongement de la durée d'emploi.
Au revoir.
B. Ben El Mehli

[Tanker]

Bonjour,

"Alors la solution est connue: on supprime un patin, ce qui permet de revenir à des valeurs acceptables pour le système de tension".

Tout à fait exact sur les chars plus modernes, pour lesquels ce phénomène d'usure était bien connu
et anticipé depuis longtemps. C'était loin d'être le cas pour les chars français de cette époque et les
demandes, récurentes, de patins de chenilles de rechange en est bien la preuve.

La fourche de tension de chenille du Saint chamond me permet pas de variation aussi importante que
pour des chars plus modernes. Il suffit, pour s'en convaincre de regarder celles du char de Saumur :





"Puis se posera le problème de l'usure des dents des barbotins... "
Oui, ce qui est, peut-être déjà le cas sur ceux du char de Saumur !

Il ne faut pas perdre de vue que le char donné aux Américains devaient être, selon le message téléphonique du 29 Août 1918 :
" . . . un char St Chamond en mauvais état, ayant des traces très nettes d'éclats, de balles et d'obus"
(Message n° 10143/Artillerie d'Assaut/EM AS de Montigny-sur-Loing du 29 Août 1918 - SHD carton 16N2130)

Dans les faits, "Fleur d'Amour", le numéro 62770 du Groupe AS 42 (char ayant combattu avec les US en Argonne),
ne sera pas dans un tel état . . . .

Bonne après-midi - Michel

[Ben El Mehli]

Bonjour M. Tanker.
Quel plaisir de lire vos explications magnifiquement illustrées.
De mon avis, en ce qui concerne la tension de chenille , seules des mesures permettent d'être catégorique sur les points que vous citez.
Les photos n'étant pas vraiment convaincantes, du moins à mes yeux.
Néanmoins, sur ces dernières, on peut s'apercevoir que les peignes de verrouillage des systèmes plus récents ne sont rien d'autres que les crémaillères que vous montrez et présentées d'une autre façon, la technique restant grosso modo la même.
Par ailleurs, lorsque j'ai parlé de trois patins , il ne s'agissait pas de les retirer en une seule foi, mais l'un après l'autre au fil des km parcourus, ce qui limite d'emblée l'amplitude nécessaire au système de tension à, grosso modo, l'entr'axe d'un patin, le tout compte tenu d'un minimum de mou ( mesuré ou et comment ? ) à laisser à la chenille.
Il serait intéressant de savoir comment s'en sortait, sur ces points, les agriculteurs américains utilisant les tracteurs Holt .
A bientôt.
B. Ben El Mehli

[Tanker]

Bonjour,

Voici pour compléter le système de tension de poulie du Holt 45 cv et du Schneider CA1.







Ces photos permettent de voir combien le dispositif du St Chamond est le copier-coller de celui du Holt.
Au delà des prototypes du char, c'est la totalité des chars produits par FAMH qui ne seront qu'une simple
duplication du train de roulement Holt.
Ce n'est qu'avec son programme d'automoteur d'artillerie de fin de guerre que la société FAMH fera oeuvre
d'inventivité pour développer un train de roulement plus original.

Sur le St Chamond, les deux étriers en fer rond sont un complément que l'on ne trouve pas
sur tous les chars, et ce sont aussi bien des M1 que M2 qui peuvent en être équipés.
Certains chars ne possédent qu'un seul étrier.
Peut-être un "bricolage" de SRR, pour palier a une faiblesse . . .

Concernant le char Schneider, si le principe de tension reste semblable à celui du Holt, le montage des galets
de roulement en deux chariots carénés, et l'ensemble du dispositf de suspension, montrent combien la société
Schneider a fait preuve d'innovation dans son étude.

Depuis près de cent ans, il est de bon ton de présenter les deux chars comme étant des copies de caterpillar Holt.
De fait, celà ne concerne que le train de roulement et reste vrai uniquement pour le Saint Chamond.

La société de Saint Chamond, pour entrer dans la course, n'a finalement fait que prendre le démonstrateur
monté en 13 jours par le S/Lieutenant Fouché.

Les deux photos de Schneider montre un dispositif de blocage de la poulie de tension qui est une modification
du système initial. Peu de chars Schneider semblent en être équipés, et il s'agit probablement d'un montage tardif.
on peut voir, avec la torsion de l'axe filté combien ce dispositif restait encore fragile.

Très bonne journée - Michel

[Ben El Mehli]

Bonjour à tous.
Vos interventions sont époustouflantes, alors monsieur Tanker, souffrez que je vous encense.
Avec tous mes respects.

Ben El Mehli

[Skellbraz .]

[quotemsg=14972,1,4211]A l'avant du Saint-Chamond, une ouverture est située sous le poste de pilotage. Quelle est sa fonction ?
Bonsoir à toutes et tous
Une idée toute bête, en effet, je ne sais pas quelles sont les conditions de vie dans un char, j'imagine que c'est hermétique comme dans un sous-marin : et s'il s'agissait, pour le conducteur, de pouvoir récupérer, en direct mais sans s'exposer, un peu d'air de l'extérieur, en cas de nécessité et à sa volonté?
Bien à vous
Brigitte

[Ben El Mehli]

Bonjour Skellbraz et salut à tous.
Il y en a eu qui se prenaient pour de vrais sous-marins:

Au revoir.
Boutros Ben El Mehli
PS: ce n'est pas le schnorkel qui sort de l'eau mais l'extrémité du canon dont la bouche est précautionneusement équipée d'une sorte de condom en caoutchouc noir...