Décidément, le sujet est cyclique, sur chaque forum d'ailleurs, et les réponses sont toujours les mêmes. A chacun son opinion, pourvu qu'on la respecte. Mais il ne faudrait pas croire que les plus obséquieux et les plus intransigeants sont les plus respectueux des idées qu'ils défendent.
Effectivement c'est toujours un sujet délicat, il y a les "pour" et les "contres", il y a les "bons" et les "mauvais" fouilleurs... mais à ma connaissance il n'y a qu'une seule loi, la même pour tout le monde, qui interdit les fouilles sur les champs de bataille.
Bonsoir,
il est clair que je ne defends pas les fouilleurs mais cet apres midi je recois en consultation un patient dont je sais qu'il aime marcher (uniquement marcher) dans la zone Saint Mihiel appremont. il fait des photos et parfois nous parlons de sites evoquant les deux fouilleurs il me fait remarquer que deux tranchees ayant ete creusees sous l'egide de l'ONF dans une zone X il y a eu mise a jour de differents debris, baionnette cassees, culasses de fusils restes d'armes et des ossements il n'a pas vu de plaques sinon il aurait allerte les services concernes, il m'affirme et je le crois n'avoir (ni ses amis ) ramasse quoique ce soit car c'est interdit. Il l'eut fait et aurait ete pris sur le fait il aurait ete condamnable et pourtant ... et que dire des os qu'il y aurai- vu est ce la une facon "honnete d'agir "
Et pour mettre les points sur les I quand a ma position voila un extrait d'un memoire que j'ai redige en 2005 sur les dangers dans les forets implantes sur les anciennes zones rouges pour les travailleurs forestiers
3. Les dangers dus à l’homme
Bien qu’anecdotique, il n’en reste pas moins que promeneurs et « chercheurs » génèrent de nouveaux dangers.
Les promeneurs ont parfois des comportements stupides. Ainsi périodiquement des gardes forestiers découvrent des pièces métalliques plantées dans des arbres. Le risque de blessure, bien que faible, existe notamment pour les techniciens de l’ONF lors de leurs déplacements dans le but de marquer les arbres à abattre, travail pour lequel ils ont le plus souvent le regard dirigé vers la cime ; en outre les pièces métalliques peuvent s’enkyster dans le tronc et créer un danger pour les bucherons lors de la coupe, sur un plan financier le bois pouvant être abimé est moins intéressant pour les exploitants.
L’autre danger est du aux « chercheurs » qui fouillent (vandalisent serait plus approprié) les sites à la recherche de pièces de collection. Certains sites font l’objet d’un pillage organisé quasi professionnel : gendarmes et gardes forestiers affirment se méfier des véhicules immatriculés à l’étranger mais être impuissants à éviter ce vandalisme. Les zones allemandes font plus fréquemment l’objet de ces activités car leur tranchées étaient plus organisées avec des poubelles « réglementaires » dans lesquelles étaient entassés tous les objets abimés ou inutiles aux soldats. Dedans ont été jetées quantités de bouteilles de vin, de verres, lors des fouilles ces débris sans valeur sont sortis et éparpillés dans les alentours car seules sont recherchées les pièces faisant l’objet d’un marché lucratif par l’intermédiaire d’internet : tasses, plaques de casque à pointe etc. Par la suite la végétation reprend ses droits et la zone devient dangereuse à qui s’y déplacerait avec des souliers de randonnées ou de sport ou en bottes en caoutchouc ce qui peut se voir occasionnellement chez des bucherons.
suivaient deux photos faites en argonne de sites vandalises
Malgre tout c'est moins destructeur qu'un bull ou qu'un tracteur forestier alors que dans le meme temps la filiere debardage au cheval se meurt faute de contrats....
C'est en tant qu'archéologue patentée que je m'exprime ici, pensant que le débat sur les fouilles 14/18 trouve un parallèle avec la fouille (légale et stratigraphique) des sites antiques, où l'on ne cherche pas à mettre au jour des objets, mais à comprendre un lieu et son histoire, et ce,même si, à propos de ce site, on dispose d'une quantité de témoignages écrits très précis, et que l'on connaît à fond la vie des grands et des petits hommes qui l'ont habité.
Dans les deux cas, il n'y a donc pas de contradiction entre l'exploration archéologique et les témoignages écrits; ils vont ensemble, ils s'éclairent mutuellement. Voyez d'ailleurs les enseignements qui ont pu être tirés de la fouille bien menée de la fosse Alain-Fournier "Alain-Fournier et ses compagnon de guerre, Une archéologie de la Grande Guerre", éditions Serpenoise, 2006... (même si le parti-pris d'une archéologie y est poussé à fond, sur le modèle de ce que l'on fait sur les "grands sites").
Annie
"Je crois que je sais, je ne sais pas que je crois", me dit alors le Lieutenant Mibelius.