Bonjour,
Rapport du patron Cuisiat commandant le dundee Hyacinthe Yvonne
Le Hyacinthe Yvonne, parti des Sables d'Olonne le 16 mars 1917, vers 18 heures, s'est rendu, selon les instructions reçues du commandant de la 4 ème escadrille, dans la zone de pêche avec plusieurs bateaux des Sables. Le 18 mars nous nous trouvions en surveillance à environ 10 milles de Rochebonne, dans l'ouest 1/4 NO des Baleines, cap au NE, ayant près de nous le Père Emile et la Petite Désirée. A 11 h 1/2, nous avons vu devant nous, à 500 mètres environ, un sous-marin venant sur nous cap au SO. Au moment où nous l'apercevions il nous a envoyé un premier coup de canon qui est tombé à l'avant du bateau. Immédiatement nous avons démasqué notre pièce qui était recouverte d'un foc et entourée de filets. J'ai mis le raban de barre en place, et envoyant des hommes chercher des munitions, je me suis précipité près du fusilier pour approvisionner le canon. Après le troisième coup tiré, j'ai repris la barre. Le fusilier avait commencé à tirer dès que le sous-marin avait dépassé les haubans tribord du grand-mât. Le sous-marin tira sur nous un deuxième coup de canon, pendant que trois hommes sur le pont arrière nous visaient avec des revolvers. L'obus entra dans l'étrave tribord du Hyacinthe Yvonne dans laquelle il fit une grande déchirure. Les balles entrèrent dans la corne de grand-voile de rechange. Notre bateau reçut encore trois coups de canon qui ne l'ont pas atteint. Le sous-marin longea notre bateau par tribord avec tendance s'écarter ; il vint doubler notre arrière, pensant probablement que notre pièce na pouvait pas tourner. Quand il a été derrière nous, nous avons dû cesser le tir en évitant la pièce. Quand le sous-marin fut à bâbord dans notre champ de tir, après avoir paré les haubans d'artimon, nous avons remarqué qu'il était stoppé, continuant à avancer sur son erre : il avait alors le cap au NO et nous présentait par conséquent son flanc tribord à une distance maximum de 300 mètres, puisque la hausse était à 300 mètres et que les coups portaient dedans. Il n'y avait plus personne sur le sous-marin ; nous supposons que les hommes ont dû entrer dans le blockhaus quand le bâtiment s'est trouvé dans le derrière de notre tape-cul. Nous avons recommencé le tir et nous avons pu voir distinctement cinq obus pénétrer dans la coque dans le bas du blockhaus. Alors le sous-marin piqua de l'avant et prit une position verticale tout à fait à pic. Dans cette situation l'avant était complètement immergé, y compris le blockhaus et une partie de l'arrière. L'hélice et le gouvernail étaient tout à fait en dehors de l'eau, peut-être à une hauteur de 7 à 8 mètres, ce qui nous permet d'être très affirmatifs sur sa position verticale. Il resta ainsi pendant 4 à 5 minutes pendant lesquelles nous lui avons envoyé autant de coups de canon que nous avons pu. Nous avons tiré 30 ou 35 obus. Nous en avons vu plusieurs pénétrer sa coque à nouveau. Il coula au bout de ce temps, lentement, en conservant toujours la même position. Il était environ midi dix. Aussitôt après, nous avons vu une mare d'huile sur l'eau ; il y en avait bien une surface d'au moins 300 ou 350 mètres. Nous l'avons traversée avec le Hyacinthe Yvonne, en nous rapprochant le plus possible du Père Emile. Nous avons mis notre pavillon en berne pour attirer l'attention du sloop qui était à 500 mètres de nous car notre bateau faisait de l'eau depuis qu'il avait été atteint. Il n'avait pu être réparé ; deux hommes avait essayé en vain de boucher le trou avec des matelas. L'embarcation avait été disloquée pendant le tir à bâbord, nous avons essayé de la réparer, et comme le Hyacinthe Yvonne s'enfonçait de plus en plus, était engagé jusqu'à la préceinte, nous avons du embarquer dans notre canot où, avec deux casseroles, nous enlevions constamment l'eau qui l'envahissait. Nous avons vu couler le Hyacinthe Yvonne presque aussitôt que nous l'avons eu laissé. Il était environ midi dix. Le Père Emile vint à notre rencontre et nous prit à son bord. En faisant route pour les Sables, nous avons passé à nouveau à l'endroit où avait eu lieu le combat. L'équipage du Père Emile a pu constater lui-même la présence de l'huile sur une très grande surface de la mer ; l'un des hommes voulut même prendre un seau d'huile comme pièce à conviction. Nous n'avons rencontré aucune autre épave, ce qui est compréhensible puisque, le sous-marin a coulé, tout était rentré à bord. Nous sommes arrivés aux Sables vers 16 h 1/2.
Signé Cuisiat.
Source : La guerre navale racontée par nos amiraux, tome III, Notes et documents authentiques, Librairie Schwarz, 1925, page 115.
Cordialement
HYACINTHE-YVONNE Dundee
Re: HYACINTHE-YVONNE Dundee
Memgam
HYACINTHE-YVONNE — Dundee — Armement Hyacinthe Cuisiat, Les Sables-d’Olonne.
Bonjour à tous,
Récompenses pour faits de sauvetage accordées à l’équipage du dundee Père-Émile
• Journal officiel du 6 avril 1918, p. 3.008.
• Journal officiel du 6 avril 1918, p. 3.008.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
HYACINTHE-YVONNE — Dundée — Armement Hyacinthe Cuisiat, Les Sables-d’Olonne.
Bonsoir à tous,
• Le Miroir, n° 189, Dimanche 8 juillet 1917, p. 7.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.