LORRAINE II - Compagnie Générale Transatlantique

[Rutilius]

Bonjour Franck,
Bonjour à tous,

« 25.07.1914 : Dernier voyage sur la ligne avant la guerre.
12.08.1914 : Réquisitionné, converti en croiseur auxiliaire sous le nom de Lorraine II . »

25 juillet ou 5 août 1914 ?

■ La dernière traversée de la Lorraine après la déclaration de guerre.

● L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 5.719, Mardi 18 août 1914, p. 2, en rubrique « Côté français » :


« UNE ÉMOUVANTE TRAVERSÉE DE LA LORRAINE


PARIS, 15 août. ― Le transatlantique Lorraine vient de rentrer au Havre après une traversée émouvante. Un des passagers, M. Désevaux, chef d’orchestre du bord, a bien voulu nous en faire connaître quelques péripéties.
Lorsqu’on sut à New-York que la Lorraine allait regagner la France, emportant 450 mobilisés et bravant les croiseurs allemands, il y eu dans la ville une explosion d’enthousiasme. On acclamait les Français dans la rue ; au café, on leur jouait la " Marseillaise ". Les dames apportaient aux mobilisés des cigares et des gâteaux. Le commandant du navire, le capitaine Maurras, réunit son équipage et demanda à ses officiers s’ils étaient d’avis de partir. Tous furent unanimes : " Avec vous, nous sommes sûrs de passer." Et le commandant déclara : " Je ferai voir aux prussiens ce que c’est que de bonnes hélices. "
Le paquebot leva l’ancre le 5 août à midi. Les forts américains le saluèrent d’une salve. A bord, les équipages anglais et américains rangés sur le pont poussaient des hourras. Les remorqueurs de l’Hudson et de la baie saluaient à coup de sifflet. Majestueusement, le grand transatlantique s’en allait vers le devoir et vers le danger. A six heures, on aperçut le croiseur allemand Dresden. La Lorraine l’eut vite distancé, mais elle ne tarda pas à être avertie de la présence de deux autres navires allemands, le Strasbourg et la Carlsruhe qui guettaient son passage. Les deux bateaux communiquaient par T.S.F. Les télégraphistes de la Lorraine interceptèrent leurs messages et l’on put ainsi repérer leur position : ils étaient tous deux à 25 milles du transatlantique et cherchèrent à s’en approcher pendant deux jours et demi. Le dernier jour, les ordres leur enjoignirent de se rapprocher à dix milles. Cette manœuvre aurait sûrement fait surprendre la Lorraine, mais celle-ci à la faveur du brouillard sut s’échapper. Elle avait couru un terrible danger, car les ordres transmis d’un navire allemand à l’autre portaient de couler le transatlantique.
A bord, malgré cette chasse émouvante, l’équipage demeura parfaitement calme. Les mobilisés seuls donnèrent quelque inquiétude. Le voisinage des ennemis enthousiasmait les marins au point qu’ils perdaient toute prudence ; ne s’avisèrent-ils pas un jour de sonner le clairon, la charge.
La Lorraine va prochainement quitter Le Havre pour se joindre à notre flotte de guerre comme croiseur auxiliaire. »
_______________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[dbu55]

Bonsoir à toutes et à tous,

un autre marin de la LORRAINE II :

LE SCRIL Pierre Marie né le 11/02/1881 au Havre (Seine-Maritime (Seine-Inférieure en 1914)), Matelot Chauffeur - Décédé le 28/02/1916 (34 Ans) à bord du LORRAINE II du Choléra

Cordialement
Dominique

[Ar Brav]

Bonjour Daniel,
Bonjour à tous,

« 25.07.1914 : Dernier voyage sur la ligne avant la guerre.
12.08.1914 : Réquisitionné, converti en croiseur auxiliaire sous le nom de Lorraine II . »

25 juillet ou 5 août 1914 ?

Tout dépend si l'on raisonne en terme de voyage ou de traversée :

Le Havre - New-York - Le Havre = 1 voyage (sur la ligne)
Le Havre - New-York = 1 traversée
New-York - Le Havre = 1 traversée

Bien amicalement,
Franck

[Rutilius]

Bonsoir Franck,
Bonsoir à tous,

La date du 25 juillet 1914 doit être celle du départ de La Lorraine du Havre pour New-York. Le 14 du même mois, ce paquebot se trouvait en effet au cap Lizard, venant de New-York (Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 5685, Mercredi 15 juillet 1914, p. 8, en rubrique « Nouvelles maritimes – Marine marchande – Paquebots et vapeurs longs-courriers »), très certainement à destination du Havre. Je n'ai pu vérifier ce fait car, au moment de la déclaration de guerre, la rubrique « Nouvelles maritimes » a momentanément cessé de paraître dans le quotidien rennais, qui, du reste, ne comportait plus alors que deux pages...

Par rigueur terminologique, je vais donc corriger illico l'intitulé de mon intervention.

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[dbu55]

Bonsoir à toutes et à tous,

un autre marin de la LORRAINE II :

BONNET Noél Louis Auguste né le 02/04/1886 au Rove (Bouches-du-Rhône), Matelot de 2ème Classe Chauffeur Breveté - Décédé le 22/08/1916 (30 Ans) au Havre (Seine-Maritime) de Tuberculose Pulmonaire

Cordialement
Dominique

[Rutilius]

Bonsoir à tous,


Le Havre, 17 juillet 1909. Départ de La Lorraine après la visite du Président Armand Fallières et l'inauguration du quai de l'Escale.





Bibliothèque nationale de France – Département Estampes et photographie
Agence de presse Rol – Réf. Rol 4.734

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[Rutilius]

Bonjour à tous,


Autre temps, autres mœurs !

● Le Journal des Transports, n° 20, 15 mai 1909, p. 232.


« DU HAVRE A PARIS EN AUTO PAR LA VALLÉE DE LA SEINE

MM. Charles-Roux et Dal Piaz, président et secrétaire général de la Compagnie générale transatlantique, viennent d’avoir une idée fort heureuse. Dès jeudi prochain, les passagers arrivant d’Amérique par la Lorraine trouveront à leur descente du paquebot des automobiles qui les amèneront à Paris. Suivant le goût des voyageurs et suivant les indications qu’ils auront données avant leur départ de New-York, le voyage s’effectuera soit en limousines à quatre places, soit en alpine-car. On compte, en limousine, deux heures du Havre à Rouen et trois heures de Rouen à Paris ; en alpine-car, il faut trois et quatre heures. Etant donné le charme de cette route du Havre à Paris qui voisine avec les bords ravissants de la Seine, qui traverse de belles forêts et dont les étapes sont Jumièges, la ville de Rouen où on déjeunera, Pont-de-l'Arche, Gaillon, Saint-Germain avec sa forêt et son merveilleux panorama sur Paris, la Compagnie transatlantique a été bien inspirée et nos hôtes d’Amérique apprécieront certainement son intelligente initiative. »

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[Rutilius]

Bonsoir à tous,


La Lorraine ― Le fumoir




________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[wisconsin]

Bonsoir à vous tous,

Et merci pour la qualité des documents et des commentaires.

Mon grand-père, Antoine GREFFIER, était 2 ème capitaine à bord de La Lorraine en 1918 lors d'une traversée secrète (et historique) Le Havre / New-York avec un voyageur de marque: Le Général FOCH. J'ai les documents officiels de la feuille de route à suivre. Mon grand-père est mort à bord du COLOMBIE, qu'il commandait, en février 1937.
Abientôt,

[wisconsin]

Bonsoir Daniel, bonsoir à tous,

Merci pour ce récit de l'inauguration du quai d'escale du Havre. Voilà qui nous ramène un siècle en arrière. La photo illustre bien ce récit.
C'est émouvant pour moi qui ai tant entendu parler de ce navire par mon GP.
Pour la petite histoire, il se trouve juste entre les deux officiels en hauts-de-forme, sous le mot président. C'est aussi au cours de cet embarquement qu'il a acheté, à New York, au peintre Antonio Jacobsen bien connu pour ses marines, le tableau représentant LA LORRAINE montré trois clichés plus haut.
Antonio Jacobsen était d'origine danoise et avait émigré en Amérique lors de la guerre de 1870 pour éviter une incorporation dans l'armée prussienne.

Cdlt

Comme je ne suis pas sûr que mon "message privé" soit bien parti..., je préfère le confirmer sur le forum.

J'y indiquais hier que mon grand-père maternel a été 2 ème capitaine sur La Lorraine en 1917/1918.

Et je souhaite avoir une bonne photo du tableau de Jacobsen. Pouvez-vous me l'adresser par mail?

Bien cordialement,